Pourquoi tant de violences policières aux États-Unis?

04.06.2020

  Lundi 25 mai, une nouvelle bavure policière a mis le feu aux États-Unis. Cette bavure, c’est celle qui a conduit à la mort de George Floyd, citoyen afro-américain de 46 ans, tué lors de son interpellation à Minneapolis. On a tous et toutes vu les images insoutenables de cet homme noir, plaqué au sol et étouffé par le policier Derek Chauvin, depuis inculpé pour «meurtre au 3e degré» et «acte cruel et dangereux ayant causé la mort».

 

Ces images ont provoqué de nombreuses manifestations dans plus de 140 villes du pays, certaines dégénérant en émeutes et en pillages. Mardi 2 juin, à peine sortis de l’épidémie de Covid-19, les gouverneurs de vingt-et-un États faisaient intervenir la Garde nationale, tandis que de très nombreuses villes décrétaient un couvre-feu et que le New York Times recensait déjà 5 victimes. Le pays est sous tension et Donald Trump souffle sur les braises, en se mettant en scène comme le président de la loi et de l’ordre, «Law and Order», comme il l’a tweeté.

Pourquoi ces violences sont-elles si nombreuses? Pourquoi la communauté afro-américaine en est-elle particulièrement victime? La société américaine est-elle raciste? Quel impact de cette crise sur la campagne présidentielle?

Pour suivre la course à la présidentielle américaine, Slate.fr s’est associé à la newsletter «Time to Sign Off» (TTSO) et à l’Institut français des relations internationales (IFRI) pour proposer tous les mercredis le podcast Trump 2020, avec Laurence Nardon, chercheuse à l’IFRI et spécialiste des États-Unis, et cette semaine Christophe Carron, directeur des rédactions de Slate.fr.

   « Tu as changé le monde » : poignante cérémonie d’hommage à George Floyd

« Tu as changé le monde George » : le leader américain des droits civiques Al Sharpton a prononcé jeudi 4 juin lors d’une cérémonie en hommage à George Floyd, un émouvant éloge funèbre, aux accents politiques empreints de tristesse mais également d’espoir pour un monde meilleur, avec la promesse de « continuer le combat ».



Al Sharpton lors de la cérémonie hommage à George Floyd le 4 juin à Minneapolis. Photo : AFP/VNA/CVN

Des manifestations, très généralement pacifiques et recueillies, ont une nouvelle fois eu lieu dans tout le pays pour réclamer justice et la fin des discriminations raciales. Des milliers de personnes toutes origines confondues ont ainsi défilé dans les rues de New York ainsi qu’à Washington, Seattle et Los Angeles, trois villes où le couvre-feu a été levé.

L’indignation continuait à dépasser les frontières. À Vienne, une manifestation a rassemblé environ 50.000 personnes, selon la police, une des plus fortes mobilisations enregistrées ces dernières années dans la capitale autrichienne.

À Minneapolis, famille, responsables religieux ou politiques et célébrités se sont rassemblés à l’université chrétienne North Central pour honorer la mémoire de cet Afro-Américain, dont la mort à 46 ans sous le genou d’un policier blanc le 25 mai a déclenché une profonde vague de colère.

La cérémonie, en présence de personnalités comme le rappeur T.I. ou le comique Kevin Hart, a commencé par une émouvante interprétation de « Amazing Grace » après que le maire, blanc, de Minneapolis s’est agenouillé en pleurs devant le cercueil.

Elle a notamment été marquée par une période de silence de 8 minutes et 46 secondes, le temps pendant lequel le policier Derek Chauvin est resté agenouillé sur le cou de George Floyd malgré ses supplications.

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