France / Enseignant décapité en région parisienne

     Un professeur d’histoire-géographie, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet pendant des cours sur la laïcité, a été décapité près d’un collège vendredi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) dans «un attentat terroriste islamiste caractérisé», selon les mots d’Emmanuel Macron, trois semaines après l’attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo.

  • Brigitte Macron, archives
  • Croissant musulman
  • Emmanuel Macron
  • Protestation au Pakistan contre la publication de carricatures par Charlie Hebdo. Image d'illustration
  • Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Archives
  • France, Yvelines
  • Emmanuel Macron aux Mureaux
  • une personne tient une pancarte avec le portrait du professeur Samuel Paty
  • La police sur les lieux de l'attaque à Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre 2020
  • Des fleurs devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine en hommage à Samuel Paty
  • Marlène Schiappa
  • Une femme tient une photo de Samuel Paty
  • L’imam Chalghoumi
  • mosquée de Pantin
  • France, Yvelines
  • Des enseignants déposent des fleurs devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine en hommage à Samuel Paty, décapité le 16 octobre
  • mosquée de Pantin
  • Devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. Photo d'illustration
  • Action d'hommage à Samuel Paty, professeur décapité à Conflans, à Paris, le 18 octobre
  • Paris

    La Russie avait signalé à la France «que parmi les réfugiés politiques tchétchènes il y avait des terroristes»


          Opinions :

    Le funeste «en même temps», par Philippe Mesnard La France dénonce les maux qu’elle a en même temps favorisés. Samuel Paty n’est que la dernière victime en date d’un aveuglement politique doublé d’une politique cohérente et concertée pour que ces horreurs soient possibles. 20 oct. 2020 Par Politique Magazine

    Face à l’islamisme, arrêtons d’être lâches ! par Emmanuel Razavi Deux jours après l’attaque terroriste contre un professeur de Conflans-Sainte-Honorine, le grand reporter Emmanuel Razavi revient sur les circonstances du drame ainsi que sur ses causes : l’islamisme et la lâcheté du pouvoir. Tribune. 18 oct. 2020


          Pourquoi il faut dissocier les vocables «islamophobie» et «antimusulman»

    Manif islamophobie
    Manifestation contre l’islamophobie organisée par une association islamiste. en France D. R.

    Par Meloub Khider – L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty en France a relancé le débat sur l’instrumentalisation de l’islamophobie, cette arme idéologique brandie par les islamistes comme missile de destruction de la liberté d’expression, voire de terrorisme politique ; pire, de terrorisme meurtrier. Cet acte terroriste commis par un islamiste au motif que l’enseignant, par l’utilisation des caricatures comme support pédagogique, aurait «blasphémé» la religion musulmane, nous servira de prototype pour notre analyse du concept «islamophobie», devenu l’arme de dissuasion massive de la critique du dogme islamique, voire l’instrument de justification politique et de légitimation «morale» du terrorisme perpétré en Occident.

    Pour la clarification de l’analyse, il importe d’emblée, par souci de rigueur intellectuelle, de procéder à une définition rigoureuse des termes islamophobie et antimusulman, délibérément amalgamés par les idéologues de l’islamisme. Tout le monde s’accorde sur la fabrication idéologique récente du néologisme islamophobie.

    L’islamophobie est-elle une «haine des musulmans» à combattre ou bien une critique de l’islam, en tant que religion, à défendre ? Un droit de critiquer librement la religion musulmane, comme toute autre religion, sans pour autant être considéré comme hostile aux musulmans, sans encourir l’accusation de racisme ? Apportons quelques éléments de réponse.

    Sémantiquement, le terme islamophobie est formé du radical islam et du suffixe phobie. Si le premier mot appartient à l’usage courant du vocabulaire, compréhensible par tout le monde, le second vocable, en revanche, relève de la terminologie psychiatrique. Il définit la peur irrationnelle de quelque chose, la crainte déraisonnable relevant de la psychopathologie. Autrement dit, islamophobie signifie : la peur irrationnelle de l’islam. L’auteur du rejet de l’islam serait ainsi victime d’une pathologie psychiatrique. Il n’est donc pas responsable de son acte. Juridiquement, il pourrait bénéficier de l’irresponsabilité pénale car il était, au moment de la commission de son «forfait d’islamophobie», atteint d’un trouble psychique ayant aboli son discernement ou sa perception de l’islam.

    Ainsi, même le choix spécieux du terme islamophobie est inapproprié. Pour notre part, «haine de l’islam» serait plus adéquat pour désigner une personne exprimant un rejet viscéral du culte musulman. Cette locution implique une dimension active et rationnelle de l’expression du rejet de l’islam, et n’exonère aucunement son auteur de sa responsabilité. Il assume sa haine de l’islam, au titre de dogme religieux ; comme il proclamerait son droit de haïr les autres religions, ou le marxisme, ou le libéralisme, ou le bouddhisme, etc. C’est son droit le plus absolu de ne pas aimer telle religion, tel dogme, telle idéologie. On est dans le registre de la pensée, de la liberté d’expression, de conscience. Avec le choix de leur vocable, les idéologues islamistes s’embourbent eux-mêmes dans leur néologisme à connotation psychiatrique. La folie religieuse engendre une sémantique folle. Une pensée aliénante.

    Blasphème versus islamophobie

    A l’évidence, associer deux termes aussi radicalement antinomiques est une opération tendancieuse. Dès sa création et sa propagation, le mot islamophobie (à l’évocation terrifiante) visait à jeter le trouble (au sens pathologique) dans l’appréhension de la question de l’islam. Subrepticement, ce terme a été introduit comme une arme de neutralisation de toute critique de l’islam. Ce n’est pas un hasard qu’il se soit exclusivement imposé et répandu en Europe et dans les autres pays occidentaux, dans lesquels la notion de blasphème est absente.

    Depuis longtemps tombé en désuétude, le délit de blasphème ne fait en effet pas partie du paysage intellectuel de la France et, de manière générale, des pays occidentaux. Ainsi, ces pays n’interdisent pas la critique libre de la religion. Le blasphème n’est donc pas criminalisé, contrairement aux pays musulmans.

    De façon concertée, afin de contourner l’absence de législation sur le blasphème, dans le dessein d’instaurer l’interdiction de toute critique de l’islam, d’aucuns ont pondu un clone du blasphème édicté comme une fatwa : l’islamophobie. Pour l’imposer dans les consciences et lui donner une certaine légitimité, le terme islamophobie est assimilé, (pour ne pas dire rendu synonyme) au vocable antimusulman. Et le tour de prestidigitation idéologique a bien réussi. En réalité, contrairement à ce qu’affirment les islamistes et les islamo-gauchistes, le terme islamophobie ne vise pas à protéger les victimes de racisme antimusulman, mais bien la religion de la critique.

    De fait, alors que la critique de l’islam ressortit du débat d’idées, de la liberté de mener des controverses philosophiques sur la religion, elle est maintenant considérée comme une atteinte aux musulmans, voire comme un attentat contre les musulmans. Comme si le fait de critiquer l’islam revenait à s’attaquer aux musulmans (en personne).

    En effet, associer la critique de l’islam à une attaque contre les musulmans est très insidieux. C’est une imposture. Une malhonnêteté intellectuelle. Cela relève, sans jeun de mot, de la mauvaise foi. Car, si la critique ou la haine des musulmans relève du racisme, légitimement condamnable et répréhensible, (du reste c’est un délit : il est passible de condamnation judiciaire) ; la critique de l’islam, elle, ne vise qu’à débattre librement du dogme de la religion musulmane. Elle relève de la liberté d’expression.

    En Occident, la liberté de conscience comme le droit de la critique de la religion sont communément admis. En particulier, lorsqu’il s’agit de pays laïcs comme la France, connue pour ses controverses anticléricales. En l’espèce, la liberté de critique prime sur toute autre considération, qui plus est religieuse. Pour insister sur le cas de la France, il ne faut pas oublier qu’elle fut le premier pays à mener une guerre impitoyable contre l’Eglise, notamment pendant la Révolution de 1789, illustrée par le mouvement collectif de déchristianisation. Sans omettre les diatribes corrosives anticléricales initiées par les grands philosophes des Lumières durant tout le XVIIIe siècle. La France est ainsi un pays où la critique contre la religion est ancestrale, où le débat-réquisitoire sur les religions est ancré dans la sphère philosophique et politique, où le droit à la caricature constitue un trait culturel.

    Au vrai, la question philosophique et politique qui se pose à notre époque moderne sécularisée est la suivante : est-il légitime de critiquer librement l’islam ? Est-il légitime ou anormal, à notre époque marquée par l’islamisme, d’identifier comme radicalement dangereux certains courants de l’islam, notamment le salafisme engagé dans une Croisade verte totalitaire contre toute l’humanité, au nom de son dogme musulman doctrinaire, son islam coranique littéraliste théocratique ? Doit-on les combattre ou respecter leurs pratiques islamistes rétrogrades pour ne pas être accusés d’islamophobie ?

    N’est-ce pas au nom de l’islamophobie qu’on veut réduire au silence toute critique du dogme islamique ? Paradoxalement, ce sont les musulmans intégristes qui invoquent l’islamophobie pour circonscrire tout débat sur les questions relatives au dogme de l’islam, particulièrement ses aspects rétrogrades défendus avec obstination par les islamistes. L’arme massive dissuasive de l’islamophobie a été inventée par les islamistes pour neutraliser et criminaliser toute critique de la religion islamique. Pour verrouiller tout débat contradictoire, libre et démocratique sur l’islam.

    En effet, le brandissement systématique de l’accusation d’«islamophobie» vise à assimiler toute critique de la religion à du racisme. A cet égard, après chaque attentat, certains musulmans dits modérés ou radicaux, par une forme d’inversion accusatoire, n’hésitent pas à jeter la confusion et semer le trouble par l’agitation de l’épouvantail «islamophobie», avec leur discours victimaire excipé pour quasiment exonérer la culpabilité des terroristes, acculés, selon leurs délires paranoïaques de persécution, à la commission de leurs forfaits du fait du climat d’islamophobie régnant en France (sic). Or, comme on l’a souligné plus haut, littéralement, étymologiquement, le mot «islamophobie» désigne ceux qui ont «peur de l’islam» et non ceux qui haïssent les musulmans. Dans tous les cas de figure, les musulmans sont présentés comme une «communauté» ostracisée, victime d’un racisme institutionnel (sic).

    Ironie de l’histoire, plus gravement, en France (et dans d’autres pays occidentaux, notamment le Canada et l’Angleterre), les islamo-gauchistes, en association avec certaines organisations musulmanes d’extrême-droite, ont érigé le combat contre l’islamophobie en principe de la défense des «pauvres». Autrement dit, par une approche réductrice et stéréotypée, les islamo-gauchistes en arrivent à considérer tous les «musulmans» comme une catégorie sociale composée exclusivement d’individus misérables. Cette approche paternaliste et misérabiliste de l’islam réduit à une religion de «gueux» est sociologiquement erronée et politiquement raciste. Elle participe au renforcement de la manipulation religieuse opérée notamment par l’islam relativement au voilement de la division de la société en classes sociales antagoniques, pour mieux souder les classes dominées de confession islamique à leurs maîtres dans le cadre d’une communauté musulmane égalitaire fantasmée.

    Depuis plus de quarante ans, d’abord avec les mollahs en Iran, puis tous les islamistes de tous les pays musulmans ou non, le vocable islamophobie permet d’englober dans la même réprobation et condamnation les «racistes» et les critiques vigilants, même lorsqu’ils sont musulmans ou ex-musulmans. Le procès en «islamophobie», plus performant que celui en apostasie, sert à intimider, censurer, réduire au silence, toute personne qui voudrait user de sa liberté d’expression, notamment à l’égard du dogme islamique.

    «Musulmanophobie» : éviter l’amalgame avec islamophobie

    A l’évidence, aujourd’hui, pour prouver leur sincérité dans leur souhait d’impulser un débat en vue de moderniser l’islam, les musulmans devraient accepter de dissocier les deux vocables «islamophobie» et «antimusulman». S’il faut absolument conserver le second terme pour lutter contre le racisme antimusulman (en vrai anti-arabe ancré dans la culture française), notamment auprès des juridictions afin de condamner les coupables ; il faudrait a contrario fondamentalement bannir l’usage du premier vocable forgé politiquement pour museler tout débat critique sur l’islam.

    En effet, afin d’éviter cette dérive totalitaire fondée sur l’instrumentalisation du vocable inquisitoire «islamophobie», brandi pour museler toute liberté d’expression, en particulier la liberté de critiquer le dogme islamique, il suffirait de forger un terme plus précis, tel «musulmanophobie». Ce vocable «musulmanophobie», dépourvu d’ambiguïté sémantique et politique, éviterait l’amalgame avec le terme islamophobie connoté idéologiquement, agité comme épouvantail par les islamistes et les islamo-gauchistes pour verrouiller toute liberté d’expression et disqualifier les laïcs, notamment les «musulmans» laïcs.

    A cet égard, pour commencer, les musulmans ne devraient plus brandir ce glaive (islamophobie) pour trancher (proscrire) toute critique de l’islam, sous couvert d’atteinte à la croyance musulmane.

    De manière générale, dans cette entreprise d’obscurcissement des consciences, à l’évidence, à dessein, ils amalgament délibérément deux registres : «race» et religion. Deux entités qu’il faut absolument différencier. En effet, la nationalité n’est pas réductible à la religion. La nationalité est une entité juridique reconnue internationalement. Pour prendre l’exemple de l’Algérie, on naît algérien(enne) car nous sommes procréés par des parents algériens. Rien ne peut réfuter cette donnée. Nous portons notre identité algérienne de la naissance à la mort. Même si on change de pays, de nationalité, on demeurera toujours le fruit de géniteurs algériens.

    En revanche, la religion, elle, relève d’un choix individuel, de la seule conscience de la personne. La religion n’est pas imprimée dans les gènes de la personne dite croyante. C’est le résultat de la transmission éducative, pour ne pas dire de l’endoctrinement opéré dès l’enfance par les institutions familiale et scolaire (dans le cas de pays musulmans). On ne naît pas musulman, on le devient. En outre, musulman ne constitue pas une caractéristique héréditaire immuable. A plus forte raison, «les musulmans» ne sont absolument pas un peuple. Un Algérien peut, au cours de sa vie, se convertir à une autre religion, à de multiples successifs dogmes, perdre la foi. En dépit de ses multiples conversions religieuses, il demeure Algérien.

    Une fois admis ce postulat, la distinction entre «race» (ou nationalité) et religion deviendra aisément acceptable pour tout citoyen de confession musulmane. Et par extension, l’admission de la possibilité d’être Algérien et adepte d’une religion autre qu’islamique, Algérien et libre penseur ou athée, Algérien chrétien ou bouddhiste. Algérien n’est pas synonyme de musulman, tout comme musulman n’est pas synonyme d’Algérien.

    Par ailleurs, afin de pouvoir débattre librement, les musulmans devraient procéder à la désacralisation de la religion musulmane. S’inscrire dans une dynamique psychologique «désanxiogène», un état d’esprit dépassionné, désangoissant. Sans ce préalable de désacralisation, indispensable à l’ouverture d’esprit pour un dialogue dépourvu de toute emprise irrationnelle, de toute passion irraisonnable, de toute appréhension hérétique, de toute terreur profanatrice, de tout sentiment blasphématoire, les proclamations d’intention des musulmans désireux d’amorcer des réformes demeureront lettre morte. Une fois seulement cette condition acceptée et accomplie, ils pourront plus aisément engager des débats controversés sur l’islam sans se sentir personnellement offensés ou agressés, ni éprouver quelque culpabilité religieuse, sans éprouver le sentiment de commettre un sacrilège, un «péché».

    Car, rationnellement, dans un débat critique sur l’islam, ce qui est sacré c’est le locuteur et l’interlocuteur, et non l’islam, doctrine religieuse, objet de débat. La critique libre de la religion est plus sacrée que l’interdiction de la critique religieuse consacrée.

    M. K.


             Professeur décapité en France: La confrérie alawyya condamne

    par Ghania Oukazi

      Sous le titre « L’encre du savant est plus sacrée que le sang du martyre », la confrérie soufie alawyya affirme condamner « avec la plus grande force » l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire – géographie à Conflans Sainte-Honorine, une commune dans les Yvelines, banlieue située à l’ouest de Paris.

    La confrérie que préside Cheikh Khaled Bentounes l’a fait savoir par AISA, (Association Internationale Soufie Alawyya), sa représentation en France qui a rendu public lundi dernier un communiqué dans ce sens. « Sidéré(e)s et horrifié(e)s par la décapitation de Monsieur Samuel Paty, professeur d’histoire – géographie, tous les membres de AISA ONG Internationale condamnent et rejettent avec la plus grande force ce crime abject attribué insidieusement à l’Islam », écrivent ses membres. Ils adressent leurs « plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, ses collègues, à tous les élèves du collège Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine et à l’ensemble du corps enseignant » qu’ils considèrent « touché au cœur de sa mission sacrée, accomplie au quotidien ». AISA affirme que « ce sont toutes les valeurs ancestrales transmises par la Tradition du prophète Mohammed qui se trouvent aujourd’hui bafouées par cet acte ». Le prophète Mohammed enseignait, rappelle l’Association internationale alalawyya : « L’encre du savant est plus sacrée que le sang du martyre ». L’enseignement et le savoir, note-t-elle, « ont toujours été considérés comme des injonctions plus essentielles que la pratique du dogme, comme le prescrivait l’Imam al-Ghazali déjà à son époque (XIe siècle) dans son interprétation du droit islamique ». Une autre immense référence de AISA «L’Émir Abd el-Kader, qui, rappelle-t-elle, a sauvé des milliers de vies chrétiennes lors des émeutes de Damas en 1860, (et) n’appliquait pas la réciprocité ou la loi du Talion aux enseignants même s’ils avaient commis un crime, eu égard au fait qu’ils instruisaient les autres ». La véritable caricature qui défigure l’islam est, pensent les adeptes d’alalawyya, « cet acte monstrueux ». Et soulignent « Quiconque tue une âme, c’est comme s’il avait tué l’humanité entière. Quiconque sauve une seule âme, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité tout entière » (Coran, sourate 5, verset 32).

    «Qui parle de l’Islam des lumières ? »

    Les valeurs de AISA ONG Internationale, lit-on dans le communiqué « sont en totale contradiction avec ce meurtre ». L’Association affirme « promouvoir l’éducation à la Culture de Paix et le Vivre Ensemble en Paix qu’elle a pu concrétiser à travers la Résolution des Nations Unies AR/72/130, adoptée à l’unanimité par les 193 Etats membres et instaurant la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix le 16 mai de chaque année ». D’un bout à l’autre de la planète, dit-elle encore, « une frange d’islamistes ultra-médiatisés utilisent les mêmes mots, les mêmes idées, les mêmes habits pour fournir aux jeunes en mal d’être une sorte de prêt-à-penser islamique aux atours de martyre et de récompense paradisiaque, en en faisant des êtres pervertis ».

    Elle interroge alors « Qui parle de la diversité des penseur(euse)s, des philosophes, des poète(sse)s, des nombreuses écoles juridiques, des mystiques, de l’Islam des lumières d’Orient comme d’Occident qui ont marqué de leurs empreintes la civilisation ? ». Elle estime que « la soif d’apprendre et la curiosité innées chez l’humain représentent, pour les musulman(e)s qui connaissent et approfondissent leur religion, un impératif coranique ». La quête du savoir, dit-elle « est une obligation avant d’être un besoin naturel ou un plaisir recherché. En ce sens, le premier verset révélé fait de la lecture un devoir : «Iqra’» (« Lis ! »).

    Une professeure algéro-française qui enseigne l’histoire-géographie dans l’Essonne, une banlieue du sud de la capitale française, constate choquée dans un article qu’elle nous a transmis qu’« un jeune, en principe plein de vie et d’espoir, qui devait être heureux d’avoir obtenu un permis de séjour en la France où d’innombrables jeunes rêvent de venir et d’innombrables autres n’accepteraient pas de quitter pour rien au monde (…),vient tout simplement de perdre sa vie après en avoir ôté sauvagement celle d’une autre personne. C’est la loi du Talion, dirait-on ». Ce jeune, s’indigne-t-elle, « a préféré décapiter une vie humaine : il n’a pas seulement donné un coup de couteau ou lancé une pierre : non, il a décapité. Il a non seulement mis un terme à une vie, mais également décapité la transmission du savoir. Et nous ne sommes pas professeur(e)s par besoin, mais par vocation ». L’enseignante s’interroge : « comment un jeune de 18 ans a-t-il seulement pu commettre cet acte ? A quoi pensait-il pendant son forfait ? Quelle histoire trimbalait ce jeune venu de l’Est ? Quelles douleurs, quelles frustrations le hantaient ? »

    « Si l’Islam est insulté (…), si les guerres se multiplient sur nos écrans… »

    La professeure algéro-française fait remarquer que « si les Tchéchènes se disent musulmans, il serait étonnant que ce jeune qui était plein d’avenir avant son crime, connaisse le Coran (…) ». Pour elle « le drame de cette tragique histoire, c’est que ce jeune a du probablement agir seul, il ne devait avoir aucune directive d’aucune organisation terroriste de par le monde(…). Cela signifie que n’importe quelle personne en colère, frustrée, meurtrie par la vie se donne le droit d’agir par le meurtre, sans qu’aucune conscience ne vienne l’avertir des conséquences de son acte et de l’injustice de ce qu’elle veut faire (…) ». Elle estime ainsi que « le temps des violences (…) ne se terminera pas tant que le monde et la vie elle-même ne font plus sens, tant que la foi est si mince et si instable qu’un simple dessin paru dans un journal à scandales peut l’anéantir ». La violence de la vie, dit-elle, « fait des individus instables, mais aussi les humiliations, la mauvaise mondialisation qui a créé des sectes criminelles dans les pays les plus développés (…)… Tant de facteurs qui font qu’une vie peut basculer, qu’on vit sur une lame de rasoir et qu’un souffle ténu peut nous faire basculer si la foi en la vie n’est pas solide et nourrie ». Elle interroge encore « Si l’Islam est insulté à longueurs de chaînes de télévision et de radio (…), si les guerres se multiplient sur nos écrans (…), comment peut-on installer la paix et le détachement en soi ? Comment regarder la vie qui se déroule sous nos yeux tout en restant détaché face aux injustices et aux incompréhensions ? Comment peut-on se vider de ses colères et de ses frustrations quand on présente continuellement une religion comme violente en oubliant les violences qui ont ponctué et continuent de ponctuer les autres idéologies ? (…) »…


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *