France / Les propos de Ségolène Royal sur les caricatures de Mahomet indignent la majorité

  Selon l’ex-ministre, il faut prendre en compte le fait que ces dessins « blessent des millions de personnes à travers le monde”.

Ségolène Royal lors d’une visite de soutien à la candidate Samia Ghali à Marseille le 23 janvier 2020 (illustration). CHRISTOPHE SIMON VIA GETTY IMAGES

POLITIQUE – Ségolène Royal s’exprime sur un sujet sensible, et la majorité s’indigne. Un schéma qui se répète depuis plusieurs semaines, et qui se reproduit encore ce lundi 16 novembre. Invitée sur CNewsl’ancienne ministre de l’Environnement a été interrogée sur la liberté d’expression et les caricatures de Mahomet à l’aune de l’onde de choc provoquée par l’assassinat de Samuel Paty.

Et pour l’ex-présidente de la région Poitou-Charentes, Emmanuel Macron n’aurait pas dû prononcer la phrase suivante lors des obsèques du professeur d’histoire: “Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins”. Pour Ségolène Royal, “un chef d’Etat ne continue pas avec les caricatures, il continue avec la liberté d’expression”. La raison? Parce que les caricatures “blessent des millions de personnes à travers le monde”.

La finaliste de l’élection présidentielle en 2007 appelle à faire “très attention à ne pas déraper, et franchir la ligne du droit”, avant de citer l’interdiction de “l’injure publique ou de la mise en danger de la vie d’autrui” qui limitent la liberté d’expression. Si les caricatures en question ne rentrent pas dans ce cadre, Ségolène Royal persiste: “la fraternité c’est l’interdiction d’humilier, l’interdiction d’insulter, c’est la prise en considération de la souffrance des autres pour pouvoir rectifier un certain nombre de choses, et la liberté ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi”.

Une lecture personnelle de la loi qui a immédiatement fait bondir dans les rangs de la majorité. “Ségolène Royal recule inlassablement sur le terrain des valeurs républicaines pour courir derrière Jean-Luc Mélenchon, effrayant”, a réagi sur Twitter le député LREM de l’Eure Bruno Questel.

“Archétype de la lâcheté qui a fait tant de mal à la gauche et à notre pays tout entier. Symbole de la parole politique qui entre complaisance et compromission conduit à la décomposition sociétale. Elle n’avait déjà pas défendu Mila. Mais ne pas la défendre, c’est la condamner”, a renchéri son collègue de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, rappelant que Ségolène Royal avait dénoncé les propos d’une ado “en pleine crise d’adolescence” quand celle-ci recevait des menaces de mort. La sortie de l’ancienne ministre a également fait réagir jusqu’au gouvernement, puisque la secrétaire d’Etat en charge de l’Economie sociale et solidaire Olivia Grégoire a dénoncé des propos qui relèvent, selon elle, de “petits arrangements avec la liberté d’expression”.

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