Qui après le Venezuela ?

par Moncef Wafi.

Aujourd’hui le Venezuela. Hier l’Irak, la Syrie, la Libye. Un mois plus tôt, le Congo, l’Iran, le Chili, le Liban. Et demain ? Quel sera le pays à déstabiliser, à mettre à feu et à sang pour changer un régime qui a dit non aux exigences israélo-américaines ? Si les peuples ne prennent pas garde, l’indépendance d’un pays n’est plus une question interne, elle se débat dans les salons feutrés de la diplomatie occidentale et le remède est fabriqué dans les officines des services spéciaux. 

Washington, Paris, Madrid ou Londres s’arrogent le droit de parler au nom d’un pays souverain, exigeant des ultimatums et réclamant des réformes qui les arrangent. Après Chavez, Maduro n’a pas su endiguer un mouvement partisan fortement soutenu par les Etats-Unis d’Amérique et les manœuvres d’une opposition financée par les dollars américains ont fini par fragiliser le gouvernement en place et laisser place à la sédition. Il n’est pas dans notre propos de se faire l’avocat du régime chaviste ou de charger l’opposition mais de souligner qu’aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’Etat fomenté de l’extérieur. Et là où les troubles sont, la croix de David n’est jamais loin. Et depuis ces dernières années, c’est les pays de l’Amérique du Sud qui sont particulièrement sujet à ces soulèvements et changements de régime dont la plupart étaient solidaires de la question palestinienne. Ces Etats sont délibérément ciblés pour provoquer la chute des gouvernements en place remplacés par des régimes pro-israéliens comme ce fut le cas pour le Brésil ou le Paraguay qui avait décidé de transférer son ambassade à El Qods avant de se rétracter déclenchant l’ire de Tel-Aviv. Ce choix de l’ingérence étrangère, à travers le cheval de Troie introduit par la porte de la démocratie, cache cette insidieuse volonté colonialiste à régenter un monde par la force militaire, financière, diplomatique ou par procuration. 

Le monde occidental a toujours la nostalgie de ses anciennes colonies et cette pression exercée sur les pays en voie de développement contribue à faire perdurer cette mentalité de néo-colonialisme qui se nourrit toujours d’une collaboration interne aux relents nauséabonds de trahison. L’Algérie n’est pas à l’abri d’un tel scénario au même titre que les autres pays qui restent au bord du nouvel ordre mondial et n’importe quel prétexte est bon pour les faire voler en éclat. La guerre contre le terrorisme en Irak et en Afghanistan, le «printemps arabe» en Syrie ou en Libye et les scénarios ne manquent pas pour plonger le pays dans le chaos et intervenir en Zorro. 

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