Règlement de la crise en Libye : L’optimisme de Sabri Boukadoum

Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk, Abdelhadi Lahouij, a exprimé sa «conviction que l’Algérie est capable de jouer un rôle dans le dialogue pour le règlement de la crise qui prévaut en Libye depuis 2011».

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a fait preuve, dimanche, d’optimisme concernant le conflit libyen, dossier qui représente l’une des priorités de la diplomatie algérienne.

Il a affirmé que «l’Algérie poursuivra ses efforts» pour le règlement de la crise, relevant la possibilité d’enregistrer «des développements positifs dans les prochains jours».

Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté, dans une déclaration faite à l’APS en marge d’une cérémonie organisée au Palais du peuple à l’occasion de la Journée internationale de la femme, que «la visite en Algérie de Abdelhadi Lahouij, ministre des Affaires étrangères du gouvernement non reconnu de Tobrouk, s’inscrit dans ce cadre».

Sabri Boukadoum n’a cependant pas dit en quoi consistent ces «développements positifs».

Les principaux protagonistes de la crise ont-ils accepté de transformer la fragile trêve observée depuis le 12 janvier dernier en un cessez-le-feu durable ?

Pour le moment, rien n’a filtré. On sait en revanche que les autorités algériennes ont entrepris, ces dernières semaines, d’établir des contacts avec un certain nombre de chefs de tribu libyenne afin de les sonder et de les persuader d’aller dans le sens d’une réconciliation nationale.

Les Toubous et les tribus berbères de l’Ouest libyen, qui disent ne pas faire confiance au président du gouvernement d’union nationale (GNA) et encore moins à l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar, se plaignent régulièrement d’être marginalisés dans la recherche de solutions à la crise libyenne.

Ces acteurs menacent d’ailleurs de prendre les armes dans le cas où le règlement de la crise se ferait à leur détriment.

La déclaration de Sabri Boukadoum intervient quelques jours après des discussions non fructueuses entre acteurs politiques libyens à Genève et la démission de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé.

Haftar rétablit les ponts avec Alger

De passage à Alger, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk, Abdelhadi Lahouij, a exprimé quant à lui sa «conviction que l’Algérie est capable de jouer un rôle dans le dialogue pour le règlement de la crise qui prévaut en Libye depuis 2011».

A ce propos, il a annoncé d’autres visites à Alger de hauts responsables de son gouvernement. «Nous accueillons favorablement le rôle de l’Algérie et voulons qu’elle (l’Algérie) et la Tunisie également interviennent, étant des pays du voisinage», a-t-il déclaré lors d’une conférence sur «La crise en Libye et ses répercussions sur les pays du voisinage», tenue au siège du parti Front El Moustakbal.

Abdelhadi Lahouij a prévenu, lors de cette rencontre, que «la persistance de l’anarchie en Libye entraînera la prolifération des armes dans les pays du voisinage libyen» et la déstabilisation de la région.

Le responsable libyen a insisté, par ailleurs, sur l’idée que le gouvernement de Tobrouk «ne veut pas que les scénarios de l’accord de Skhirat, de Paris ou d’Abou Dhabi se reproduisent, car ayant échoué». Autrement dit, le gouvernement de Tobrouk veut négocier les bases d’un nouvel accord politique avec le GNA.

«Nous ne pouvons aspirer à une Libye démocratique et unie avec la prolifération de 21 millions d’armes et la présence de 300 groupes armés», dont certains appartenant à des groupes terroristes, a-t-il poursuivi, soulignant par là la nécessité de rétablir au plus vite la sécurité dans le pays.

Abdelhadi Lahouij, qui revient d’un voyage au Maroc, a souligné en outre la volonté de son pays de tirer profit de l’expérience de l’Algérie en matière de réconciliation nationale. S’agissant de la démission de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, il a indiqué que «Ghassan Salamé a consenti des efforts mais son diagnostic à l’égard de la crise libyenne était incorrect».

Deux autorités rivales se disputent actuellement le pouvoir en Libye : le gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est. Cette confrontation a évolué avec le temps en guerre par procuration, qui menace aujourd’hui de déstabiliser la région.

La situation a empiré depuis avril dernier, lorsque le maréchal Haftar a lancé une offensive contre Tripoli pour renverser le GNA. Pour Khalifa Haftar, la solution à la crise libyenne est exclusivement militaire. A-t-il vraiment changé d’avis ces derniers jours ?


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