Revue de presse du 15/12/2019

DÉMOCRATIE

Interviews à géométrie variable sur les retraites : tiens, voilà du Bourdin !

« L’interview réalisée par Jean Jacques Bourdin entre 8h35 et 8h55 sur RMC et BFM-TV a vu se succéder en plateau Thierry Breton le lundi 2 décembre, Marine Le Pen le mardi, Christophe Castaner le mercredi, Philippe Martinez le jeudi, suivi le vendredi, de Jean-Michel Blanquer. Un casting marqué par des choix majoritairement conservateurs, alors que le pays entrait le 5 décembre dans le mouvement social contre la réforme des retraites. Mais ce n’est pas là le cœur du problème. Disons tout de suite que si la pratique des relances et de l’interview musclée peuvent s’entendre, tous les invités ne sont pas logés à la même enseigne. A fortiori en temps de conflit social. En l’occurrence, l’hostilité de l’entretien mené par Jean-Jacques Bourdin face à Philippe Martinez n’a d’équivalent que sa complaisance à l’égard de Jean-Michel Blanquer. Une complaisance aux allures delahoussiennes ! Ou pour le dire autrement, les longs tunnels de publicité qui irriguent toute la tranche 6h-9h de RMC sont jumelés à un autre genre de publicité lorsque le ministre de l’Éducation nationale est invité à s’exprimer. »

Source : Acrimed

La justice saborde les poursuites contre Lafarge pour financement de Daech

« La cour d’appel de Paris a anulé les poursuites pour complicité de crime contre l’humanité visant Lafarge, peu avant le quatrième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015 et la conclusion d’une enquête par le parquet anti-terroriste. Les attentats meurtriers perpétrés par l’EI avaient coûté la vie à 130 personnes et fait 413 blessés. Le financement de l’EI à hauteur d’au moins 13 millions de dollars par Lafarge a coïncidé avec une vague d’attentat terroristes qui ont ensanglanté l’Europe de 2014 à 2016, se poursuivant de façon avérée jusqu’après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015. La décision donne satisfaction aux avocats de Lafarge. En mars 2019, on avait levé la mise en examen de l’ex-directeur de LafargeHolcim, Eric Olsen, ce qui selon L’Express «amorçait la contre-offensive des avocats de la défense». On a réduit les accusations contre une figure centrale dans l’affaire, le responsable sécurité de Lafarge Jean-Claude Veillard, et annulé la garde à vue de Frédéric Jolibois, le directeur de l’usine syrienne à partir de 2014. Selon Le Monde, ceci allait «mécaniquement provoquer de nombreux ‘trous’ dans ce dossier judiciaire complexe». »

Source : WORLD SOCIALIST WEB SITE

ENVIRONNEMENT

Lubrizol : le préfet va signer la réouverture du site malgré une mise en demeure non satisfaite

« « Je ne suis pas dans la disposition d’esprit d’examiner un redémarrage », déclarait Pierre-André Durand devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’accident Lubrizol, le 30 octobre dernier. Un peu plus d’un mois après, le préfet de Seine-Maritime s’apprête à signer un arrêté de réouverture du site après avoir obtenu, mardi 10 décembre, un avis favorable du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Cette réouverture va intervenir alors que l’exploitant ne s’est pas encore conformé à l’arrêté de mise en demeure signé par le même préfet, le 8 novembre dernier, et alors que les causes du sinistre restent toujours inconnues. »

Source : Actu-environnement

EUROPE

De Bruxelles, Thierry Breton demande à Emmanuel Macron de tenir bon sur les retraites

« On ne saurait trop remercier nos confrères d’Europe 1. Ceux-ci ont eu l’idée lumineuse, ce lundi 9 décembre, d’inviter le tout frais Commissaire européen chargé du marché unique, de la politique industrielle, du numérique, et de quelques autres dossiers. Thierry Breton allait donc pouvoir nous donner le point de vue de Bruxelles sur la réforme des retraites prévue par le gouvernement français. On attendait le verdict avec angoisse. Le suspense était total. Dès les premiers mots du Commissaire, cependant, le maître de l’Elysée – qui l’a proposé pour le poste, il est vrai en second choix après les malheurs de Sylvie Goulard – a dû pousser un immense soupir de soulagement : celui qui était, il y a quelques semaines encore le patron de la grande firme de services informatiques Atos, après avoir dirigé Bull, Thomson puis France Télécom, sans compter un détour ministériel par Bercy, n’a pas apporté son soutien aux grévistes. »

Source : Ruptures

FRANCE

Sous pression, Amazon va donner ses invendus au lieu de les détruire

« Fini les trois millions d’invendus détruits l’année dernière ? Amazon, le géant du e-commerce, a annoncé automatiser le don des invendus stockés en France dès 2020. Une décision qui survient alors que l’entreprise est mise sous pression par les ONG et les pouvoirs publics. L’interdiction de destruction des invendus est en effet prévue dans la loi anti-gaspillage, bientôt débattue à l’Assemblée nationale. »

Source : Novethic

Dossier : ces chiffres que le gouvernement ne nous donne pas sur la réforme des retraites

« En juillet dernier, notre collectif Nos retraites dénonçait l’entourloupe du rapport Delevoye sur la réforme des retraites et demandait la communication de l’ensemble des chiffres de la réforme, notamment les simulations réalisées par le Gouvernement pour en prévoir les effets. Mais plus encore, c’est un pan entier de l’analyse qui est absent du rapport rendu au Premier ministre : à aucun moment il ne compare la situation projetée, dans le cadre de la réforme prévue par le gouvernement, avec la situation des actuels retraités. »

Source : Réforme des retraites

Les promesses jamais tenues de Delevoye et du gouvernement en faveur de la retraite des agriculteurs

« Alors qu’il était ministre en 2003, Jean-Paul Delevoye avait déjà promis une retraite minimale égale à 85 % du SMIC. Et l’année dernière, le gouvernement a encore bloqué une proposition de loi revalorisant les faibles retraites agricoles. La réforme des retraites envisagée par le gouvernement est-elle favorable aux agriculteurs ? C’est ce qu’a laissé entendre Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le principal syndicat agricole. « Si demain, 1 euro cotisé donne les mêmes droits à tout le monde, ça ne peut être que mieux pour les agriculteurs », a-t-elle déclaré à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, le 3 décembre. Cela fait écho aux propos d’Emmanuel Macron, le 25 avril dernier, suite au mouvement des gilets jaunes : « Quiconque aura cotisé toute sa vie et aura ses points ne pourra pas avoir moins de 1000 euros à la retraite », avait-il affirmé. Qu’en est-il dans les faits ? »

Source : Bastamag

Aux origines de la Sécurité sociale

« Alors que des citoyens, nombreux et déterminés, s’insurgent contre la « retraite à points », il importe de rappeler pourquoi et comment fut conçu, au sortir de la guerre, le plan français de sécurité sociale. En avril 1942, la Déclaration aux mouvements de Résistance rédigée par le général de Gaulle affirme que « la sécurité nationale et la sécurité sociale sont, pour nous, des buts impératifs et conjugués ». Tel est le principe. Il s’inscrit, chez les Français et leurs alliés britanniques et américains, dans un vaste courant de pensée démocratique et socialiste au sens originel du terme – la protection du travail et des travailleurs. Ce courant veut empêcher la répétition de la crise de 1929 et des ravages inouïs qu’elle avait provoqués. Le Front populaire en France et le New Deal aux Etats-Unis tracent un chemin que la social-démocratie suédoise vient préciser et Keynes publie en 1936 la « Théorie générale… » qui sera la référence fondamentale des politiques économiques et sociales mises en œuvre après la Libération. »

Source : Le blog de Bertrand Renouvin

INEGALITES

Miracle économique anglais… 135 000 enfants SDF

« Selon l’association Shelter [ndlr : « Abri »], cette année plus de 135 000 enfants britanniques dormiront dans la rue à Noël ou dans des abris d’urgence. En Angleterre, comme aux Etats-Unis et comme en France bien que cela soit un peu moins marqué en raison de ce qu’il nous reste « d’amortisseurs sociaux », la misère atteint des sommets. Cette évolution est la conséquence parfaitement logique des politiques de dérégulation, de mondialisation, de délocalisation. »

Source : Insolentiae

LIBERTÉS

Reconnaissance faciale : le bal des irresponsables

« Nous le répétons depuis plusieurs semaines : la reconnaissance faciale continue à se déployer en France sous la pression combinée du gouvernement, d’élus et d’industriels. Elle est encouragée par des nombreux rapports d’administrations qui multiplient les préconisations pour faciliter son acceptation par la population. Le dernier en date, rendu par l’INHESJ et que nous publions ici, a profité de la participation d’une des directrices de la CNIL – Florence Fourets. Le fantasme d’une technologie régulée, juridiquement bordée, ne tient pas. L’histoire récente de la surveillance d’État le démontre amplement. C’est pourquoi il est urgent d’interdire la reconnaissance faciale. Avant de s’intéresser aux éléments de langage utilisés par les promoteurs de la reconnaissance faciale et à la stratégie qu’ils souhaiteraient nous imposer, revenons rapidement sur les dispositifs déjà déployés en France. »

Source : LA QUADRATURE DU NET

RÉFLEXION

La violence des frontières

« Seuls 10 % des enfants grandissent dans un pays riche. Une inégalité à la naissance qui devrait nous conduire collectivement à défendre la liberté de circulation comme le proclame l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Au lieu de ça, les états ne cessent d’ériger des barrières entre les humains : murs, camps, barbelés, etc. Un régime global et mortifère des frontières. »

Source : Cartographe Encarté

Mes élèves de terminale, les gilets jaunes et la police

« Il y a un an, jour pour jour, débutait le mouvement des Gilets Jaunes avec l’acte I d’une pièce qui devait en comporter de nombreux autres. L’occasion d’évoquer une séance d’EMC menée avec une classe de terminale L au mois de décembre de l’année dernière. » [EMC : éducation morale et civique, j’adore]

Source : Blog de Petrus Borel

ÉCONOMIE

Documentaire : Ces financiers qui dirigent le monde – BlackRock

« En dehors de Wall Street, qui connaît BlackRock, le plus puissant gestionnaire d’actifs de la planète ? Enquête sur un acteur discret mais influent de la vie économique et politique mondiale. Si l’argent ne fait pas le bonheur, il ouvre sans nul doute les portes du pouvoir. Une maxime que le groupe de gestion d’actifs BlackRock, avec ses 6 000 milliards de dollars américains passés, soit plus de deux fois le PIB de la France, connaît bien. Sociétés, gouvernements et banques centrales : l’entreprise tentaculaire ne cesse d’étendre son influence dans toutes les directions, depuis sa création, en 1988, par Larry Fink. La force de ce géant américain de la gestion réside dans les milliards de dollars que lui confient ses clients, pour la plupart des gros poissons de la finance : multinationales, institutions financières et fonds d’investissement ou de pension. Grâce à cette manne financière, le groupe a mis le grappin sur de nombreuses multinationales. » [NB : BlackRock est dans la boucle Macron concernant la réforme des retraites]

Source : Arte

NON, digitalisation et robotisation ne détruisent pas l’emploi, MAIS…

« Quel est le vrai bilan de la digitalisation sur l’emploi à ce jour ? Il y a quelques années, face aux avancées de la robotisation, de l’intelligence artificielle, la thématique de la fin du travail est revenue sur le devant de la scène. Faisant écho à cette nouvelle vague de pessimisme technologique, une étude de Frey et Osborne de 2013 avait défrayé la chronique en signalant le fait que 47% des métiers américains étaient hautement exposés à un risque de digitalisation à horizon de 10 à 20 ans. L’accélération digitale annonçait un tsunami sur l’emploi. Force est de constater que face à ces prophéties, l’emploi est étonnamment résilient, et même plus que résilient. Les données les plus récentes montrent que la population en âge de travailler n’a jamais été aussi intensément mobilisée dans l’emploi qu’au cours des dernières années dans la majeure partie des économies avancées, à l’exception des États-Unis qui n’ont pas totalement retrouvé leurs sommets des années 90. »

Source : XERFI CANAL

ÉTATS-UNIS

Les dépenses militaires américaines devraient atteindre 738 milliards de dollars en 2020

« L’an passé, le National Defense Authorization Act [NDAA], c’est à dire la loi qui fixe le niveau des dépenses militaires américaines, avait été adoptée dès le mois d’août par le Congrès, dont les deux chambres étaient alors dominées par le Parti républicain. Ce qui avait facilité les débats. Or, la donne politique ayant depuis changé, avec désormais une majorité démocrate à la Chambre des représentants, les discussions sur le niveau du budget du Pentagone pour la prochaine année fiscale ont été plus âpres. Cela étant, le 10 décembre, les élus démocrates et républicains ont annoncé qu’ils venaient de se mettre d’accord sur un texte, lequel devrait être adopté d’ici la trève des confiseurs. Il reviendra ensuite au président Trump de le promulguer [ou non, s’il exerce son droit de veto]. Le projet de NDAA 2020, qui compte pas moins de 3.488 pages, prévoit ainsi de porter les dépenses militaires des États-Unis à 738 milliards de dollars. Soit 22 milliards de plus par rapport à 2019, ce qui permettra, notamment, de revoir la hausse la solde des militaires américains, ces dernières devant augmenter de 3,1%. »

Source : Opex 360


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