Revue de presse du 17/01/2021

                                                      CRISE FINANCIÈRE 

Le mur des dettes… privées

« […] même en ce début d’année, c’est sur les dettes privées des entreprises que les alarmes et les fusées de détresse sont lancées. L’économie risque de s’y fracasser, et s’il n’est pas question d’annuler les dettes publiques, là par contre, il faudrait envisager d’urgence des restructurations, et même pourquoi pas des annulations… financées au moins pour partie, par une augmentation de la dette publique selon la règle « pertes publiques-profits privés » déjà bien expérimentée après 2008 pour le système financier. »

Source : Regards

DÉMOCRATIE

Le curieux traitement médiatique du procès Sarkozy

« Le procès Sarkozy dans l’affaire dite « Bismuth » s’est achevé courant décembre après une quinzaine de jours d’audience. Pour la première fois, un ancien Président de la République Française comparaissait sur le banc des prévenus pour être jugé du chef de corruption. De quoi, se dit-on naïvement, accaparer le débat public plusieurs semaines durant… Sur le papier, rien de moins qu’un procès historique. Que l’on mesure la gravité de l’accusation : un ancien Président de la République, un ancien magistrat parmi les plus hauts placés de France, et un avocat, autrement dit trois piliers symboliques de la démocratie, accusés d’avoir, ensemble, porté atteinte à la probité des institutions dont ils sont pourtant censés être les garants. »

Source : LE COMPTOIR

« Une Justice politique » : le réquisitoire brillant de Régis de Castelnau

« Si, comme chacun sait, nul n’est censé ignorer la loi, il est utile et salvateur de comprendre également le fonctionnement réel et les enjeux du système judiciaire, dans son articulation avec les trois autres pouvoirs (législatif, exécutif et médiatique) par-delà les jolies questions de grands principes. Dans un ouvrage majeur, Une justice politique, Des années Chirac au système Macron, l’avocat Régis de Castelnau livre une analyse aussi implacable qu’indispensable des mécanismes à l’œuvre dans ce fonctionnement en France, ou plutôt, devrions-nous dire, dans son dysfonctionnement de plus en plus flagrant, dans son dévoiement au cours des trois dernières décennies, lequel a abouti à la situation grave où nous nous trouvons désormais, celle d’une justice qui s’est mise au service du pouvoir politique tout en pensant initialement combattre les errements de celui-ci. »

Source : Vu du droit

ENVIRONNEMENT

Le projet Montagne d’or relancé en Guyane : le double jeu du gouvernement

« Le très controversé projet Montagne d’or, une exploitation minière industrielle, risque de voir le jour en Guyane malgré les annonces du gouvernement assurant qu’il était annulé. Beaucoup pensaient que « Montagne d’or », un projet gigantesque d’extraction minière en Guyane, était enterré. Le gouvernement n’a-t-il pas annoncé son « annulation » en mai 2019 ? Il se trompait. Le 24 décembre dernier, le tribunal administratif de Cayenne a enjoint l’État à « prolonger », dans un délai de six mois, les concessions minières de la compagnie Montagne d’or. La responsabilité de l’État est pointée du doigt par plusieurs organisations. « Le gouvernement a totalement délaissé le procès », déplore Marine Calmet, porte-parole du collectif Or de question. »

Source : BASTAMAG

EUROPE

Allemagne : un plan de relance pour tout changer sans que rien ne change

« Depuis 2011, l’Union Européenne a imposé de sévères politiques d’austérité aux pays d’Europe du Sud sous l’impulsion de l’Allemagne d’Angela Merkel. Ce virage austéritaire traduit l’ascendant pris par l’Allemagne sur la France dans l’UE et s’appuie sur une école de pensée allemande, l’ordolibéralisme. Elle promeut un État interventionniste pour protéger les mécanismes du marché mais interdit de les perturber. Depuis plusieurs années, des voix cherchent à se faire entendre en Allemagne pour adopter une politique moins rigide. La pandémie de coronavirus pourrait amener à un modèle allemand plus pragmatique mais pas moins hégémonique en Europe. »

Source : Le Vent Se Lève

FRANCE

L’Etat français s’assure l’accès à la trésorerie d’organismes publics

« Par ordonnance gouvernementale du 2 décembre, le gouvernement français a demandé à une dizaine d’organismes publics ou privés de déposer leurs avoirs au Trésor (Reuters), cherchant ainsi à s’assurer la meilleure situation de trésorerie possible dans le contexte de la crise sanitaire et des incertitudes liées au Brexit. Cette instruction s’applique entre autres à Pôle Emploi et au Fonds de garantie des dépôts et de résolution. »

Source : L’usine nouvelle

Canal+ veut garder le mot « planète » pour lui tout seul

« Le groupe Canal+ a déposé les mots « planète » et « planet » à l’Institut national de la propriété intellectuelle. Depuis, il menace de poursuites judiciaires quasi systématiquement les revues, associations et sociétés qui utilisent le terme dans leur dénomination. »

Source : Reporterre

LIBERTÉS

Une « Force d’appui rapide » composée de CRS va être créée pour faire face aux troubles les plus graves

« Une « Force d’appui rapide » composée de CRS va être créée pour faire face aux troubles les plus graves, a appris vendredi 8 janvier franceinfo de source policière, confirmant une information d’Europe 1. Cette sorte de super-CRS sera déployée en cas de troubles graves avec la crainte d’escalade de la violence, à l’image des évènements qui ont eu lieu à Dijon ou à Gennevilliers au printemps 2020. Une première unité composée de 200 policiers, issus essentiellement de la compagnie CRS 8 basée à Bièvres, dans l’Essonne, va être mise en place d’ici l’été. Elle sera divisée en deux groupes, qui se relaieront de semaine en semaine, afin que la « Force d’appui rapide » soit mobilisable 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Cette force sera mobilisable dans toute la France, avec un départ dans les 15 minutes après l’alerte. Le projet est de former, dans un deuxième temps, six autres unités afin de les répartir dans les sept zones de défense en France métropolitaine. »

Source : FranceTVinfo

MEDIATHÈQUE

Limiter les effets pervers de Twitter : la bonne résolution des journalistes

« Le réseau social est jugé indispensable par la profession. Mais pour ne pas affecter leur santé mentale et leur travail, les journalistes sont de plus en plus nombreux à s’en éloigner ou à bricoler des antidotes. Lors d’un cours dans une école de journalisme, un étudiant a demandé à Nabil Wakim, journaliste au Monde et auteur d’un livre sur l’apprentissage de la langue arabe, comment il faisait pour se protéger. « J’ai désinstallé Twitter de mon téléphone », a-t-il répondu, avant de détailler les risques que faisait peser le réseau social sur le travail du journaliste. Nabil Wakim n’est pas technophobe. Avant de couvrir le secteur de l’énergie, il a été directeur de l’innovation au Monde. »

Source : La revue des médias de l’INA

Les intellectuels à l’heure des réseaux sociaux.

« Comme toute innovation technologique, cette révolution numérique a eu des conséquences contradictoires. On peut y voir un progrès de la démocratie car elle a élargi le cercle de ceux qui peuvent désormais participer aux échanges publics. Malheureusement, dans le même temps, la révolution numérique a considérablement affaibli l’autonomie des sciences sociales. Un nombre croissant d’universitaires ont été intégrés dans le jeu médiatique pour commenter l’actualité, pour livrer leur expertise, pour critiquer le gouvernement dans leurs blogs ou les tribunes que leur propose la presse. En pénétrant de plus en plus intensément dans la vie quotidienne des individus, les nouveaux instruments de la communication de masse ont donc fortement aggravé la confusion du savant et du politique. »

Source : Le blog de Gérard Noiriel

RÉFLEXION

Comment devient-on fasciste ?

« Ouvrier métallurgiste et ancien dirigeant communiste, Jacques Doriot fonde en juin 1936 le Parti populaire français. Affirmant combattre tant le communisme que le capitalisme, tant Joseph Staline qu’Adolf Hitler, il finit parmi les ultras de la collaboration. Cette dérive d’un fasciste à la française passe néanmoins par quelques chemins inattendus. » [Article de décembre 2014]

Source : Le Monde Diplomatique

Nathalie Quintane : « Il n’y a pas de mutation du métier d’enseignant, il y a une liquidation »

« Incisif, juste et remarquable : tels sont les mots qui viennent à l’esprit pour qualifier Un hamster à l’école de Nathalie Quintane qui paraît aujourd’hui. Entre autobiographie et réflexion, Quintane évoque avec force son expérience de l’école, de la collégienne qu’elle fut à l’enseignante en collège qu’elle est désormais depuis bientôt une trentaine d’années. Physique, politique, sociale : l’école est pour Quintane une traversée totale qui interroge chacun à la fois dans les discours qu’il tient sur l’éducation nationale que sur sa place dans la société. Diacritik ne pouvait manquer, à la parution de ce livre qui vite s’imposera vite comme un classique, d’aller à la rencontre de Nathalie Quintane pour un grand entretien. »

Source : Diacritik

SOCIETÉ

1 Français sur 5 déprimé, vague de suicides : les effets dramatiques du confinement

« Les chiffres font froid dans le dos. Un Français sur cinq souffre de dépression. Deux Français sur trois souffrent de troubles du sommeil. Le pays connait une terrible vague de suicides étudiants. La dépression frappe particulièrement notre jeunesse, atteignant 30% des moins de 25 ans. Dépression ? Suicides ? Avez-vous beaucoup entendu ces mots dans les bouches des ministres ? Le gouvernement détourne lâchement le regard. »

Source : L’inssoumission

Comment s’engager en pandémie ?

« Elle a signé la tribune “Pour la réouverture immédiate des universités” parue le 29 novembre 2020 dans Libération. Barbara Stiegler, notre invitée, est spécialiste de Nietzsche, professeure de philosophie politique à l’université de Bordeaux où elle est responsable du Master « Soin, éthique et santé » et Membre de l’Institut universitaire de France. Après Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique (Gallimard, 2019), ouvrage dont elle était venue nous parler en 2019, elle a publié Du cap aux grèves – Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018-17 mars 2020 (verdier, août 2020) qui raconte son engagement sur le front social depuis 2 ans. »

Source : La grande table – France Culture

L’opportunité de se taire

« Aurore Bergé, députée LREM des Yvelines publie une Tribune dans Libération… Pourquoi ne pas tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler ? Apprendre les gestes barrières, ne rien publier ? Je me demande. Le titre claque comme un provocation : « La crise sanitaire doit devenir une opportunité pour repenser nos politiques culturelles. Entre fermeture totale et réouverture sans conditions, des pistes existent. » Un titre qui ressemble à une mauvaise blague qui semble dire puisque les lieux culturels sont fermés, profitons-en pour repenser la politique culturelle… « Promenons nous dans les bois culturels pendant que les cultureux n’y sont pas. » Est-ce que la brillante député des Yvelines se positionne pour devenir Ministre de la Culture ? »

Source : Blog de Paul Oscar Lévy

VUES D’AILLEURS

Le Washington Post révèle des affaires de corruption au sein du Gang de Guaido

« Le leader de l’opposition vénézuélienne Juan Guaidó a eu la reconnaissance des États-Unis et le soutien de millions de personnes dans les rues. Mais comme Nicolás Maduro occupait toujours le palais présidentiel et commandait les forces de sécurité vénézuéliennes, le soi-disant gouvernement intérimaire de Juan Guaidó avait besoin de liquidités pour projeter son « pouvoir » à l’étranger et saper le président Maduro dans son pays. Deux entrepreneurs de Miami proposaient un plan pour l’obtenir. Jorge Reyes et Pedro Antar ont déclaré qu’ils avaient identifié jusqu’à 40 milliards de dollars d’actifs du gouvernement vénézuélien dans l’ensemble des Caraïbes. » »

Source : LES 2 RIVES

ÉCONOMIE

Les entreprises « zombies » vampirisent-elles l’économie ?

« Face à la crise sanitaire, les soutiens publics aux entreprises profitent également à des structures fragiles qui, sans cela, auraient dû disparaître… Au risque de léser les entreprises performantes ? La pandémie a suscité un effort massif de soutiens publics aux entreprises, sans discrimination : toutes en ont profité. Avec le risque qu’une partie d’entre elles, peu productives et peu concurrentielles, aient pu temporairement survivre alors qu’elles auraient dû disparaître. Ces entreprises « zombies » sont définies comme celles dont les profits ne permettent pas de couvrir durablement le remboursement des intérêts de leur dette. Une étude de la Banque des règlements internationaux (BRI), uniquement centrée sur les entreprises cotées, montrait une forte progression de ces zombies en France… »

Source : ALTERNATIVES ECONOMIQUES


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