Revue de presse du 14/11/2020

Cette semaine, la loi sur la sécurité globale qui vient après d’autres et suit la violente répression des manifestations depuis fin 2018 (voire 2015), se télescope avec le lancement de la candidature de J-L. Mélenchon sur lequel l’ensemble de la classe politique est tombé à bras raccourcis. Et on lit justement dans l’article de F. Lordon proposé dans cette revue et où il évoque le fascisme : « (…) on prendra vraiment la mesure de la glissade historique le jour où le « front républicain », d’abord destiné à contenir le FN-RN, pivotera pour se retourner, RN inclus, et « faire barrage » à Mélenchon. » Coïncidence ou clairvoyance ? Merci à nos contributeurs et bonne lecture à tous.

DÉMOCRATIE

Le journalisme et « les mots du pouvoir »

« Le pouvoir et les médias ne se résument pas à des relations conviviales entre journalistes et dirigeants politiques, entre rédacteurs en chef et présidents. Il ne s’agit pas seulement de la relation parasitaire-osmotique entre des reporters soi-disant honorables et le noyau dur du pouvoir qui se trouve entre la Maison Blanche et le département d’État et le Pentagone, entre Downing Street et le ministère des affaires étrangères et le ministère de la défense. Dans le contexte occidental, le pouvoir et les médias sont une question de mots – et de l’utilisation des mots. C’est une question de sémantique. Il s’agit de l’emploi de phrases et de clauses et de leurs origines. Et il s’agit de l’utilisation abusive de l’histoire ; et de notre ignorance de l’histoire. De plus en plus aujourd’hui, nous, les journalistes, sommes devenus prisonniers du langage du pouvoir. »

Source : LE GRAND SOIR

ENVIRONNEMENT

Étude : les banques financent la destruction de la biodiversité

« Selon une étude publiée par l’initiative internationale Portfolio.earth, les plus grandes banques mondiales ont investi plus de 2600 milliards de dollars dans des « secteurs aujourd’hui considérés par les gouvernements et la communauté scientifique comme les principaux moteurs de la destruction de la biodiversité ». »

Source : L’Info Durable

EUROPE

L’euro numérique, vers la fin du cash et un revenu universel européen ?

« Sur son site https://www.ecb.europa.eu/euro/html/digitaleuro.fr.html , en réponse aux cryptomonnaies, la BCE a annoncé mi-octobre la possible création d’un euro numérique afin de rendre les paiements du quotidien plus rapides, plus faciles et plus sûrs. Avec tous les avantages de l’euro, l’euro numérique permettrait aussi de palier à une éventuelle désaffection des Européens pour les espèces, d’atténuer les répercussions en cas d’événements extrêmes (catastrophe naturelle, pandémie, …) sur le système bancaire actuel et de jouer un rôle crucial sur les investissements dans d’autres cryptomonnaies (Bitcoin, Libra, …). Une décision sera prise au milieu de l’année 2021 et des expérimentations sur différentes villes de la zone euro seront lancées. Pour l’instant la BCE assure que cette nouvelle monnaie viendrait en complément des pièces et billets. Mais elle pourrait être aussi un moyen de transition vers un monde sans espèces, un pas de plus vers le Great Reset ? »

Source : Blog Mediapart

Le démantèlement d’EDF, un risque majeur pour la France

« L’État entrevoit une aide urgente pour soutenir EDF. Celle-ci dépend de l’accord de la Direction générale de la Concurrence, européenne et de la Commission européenne, qui exige qu’EDF soit transformée en une holding sans rôle opérationnel, ni contrôle sur ses filiales. Cela générerait des risques économiques, politiques et environnementaux pour la France. »

Source : Portail de l’IE

FRANCE

Qui touche les dividendes du CAC40 ?

« Comme les années précédentes, la famille Arnault, l’État français et le fonds d’investissement BlackRock sont les principaux bénéficiaires de la générosité du CAC40. Mais ils ont été affectés très différemment par les baisses de dividendes liées à la crise sanitaire. Le principal bénéficiaire des dividendes versés au titre de 2019 par le CAC40 est le groupe familial Arnault avec 1,16 milliard d’euros, principalement issus du dividende de LVMH (et dans une moindre mesure de Carrefour). Immédiatement derrière vient le fonds d’investissement BlackRock (1,155 milliard), présent au capital de virtuellement tous les groupes du CAC, et notamment des gros distributeurs que sont Total et Sanofi. En troisième position, l’État français touche directement et indirectement (via la Caisse des dépôts et consignations) 726 millions d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2019. Juste derrière, la famille Bettencourt (L’Oréal) empoche 723 millions d’euros. »

Source : OBSERVATOIRE DES MULTINATIONALES

Face à Macron, les citoyens de la Convention pour le climat se rebiffent

« La colère monte chez les citoyens de la Convention pour le climat. Seuls pour « affronter les lobbies », déçus que nombre de leurs propositions aient été retoquées ou détricotées, certains fatiguent, d’autres montent au front. Les promesses n’engagent que ceux ou celles qui y croient. Il en va de même pour les engagements d’Emmanuel Macron. Que le temps semble loin où le président de la République discourait, avec entrain, dans les jardins de l’Élysée sur l’urgence climatique et la reprise « sans filtre » de 146 des 149 mesures de la Convention citoyenne. « Je veux que toutes vos propositions soient mises en place le plus rapidement. Allons-y ! Agissons ! », lançait-il sous les applaudissements nourris des citoyens et des citoyennes, redorant, à peu de frais, son blason écolo. »

Source : REPORTERRE

Assurance chômage : 400 000 chômeurs verraient leur allocation baisser en moyenne de 40%

« Si elle restait en l’état, la réforme de l’assurance-chômage ferait mal. Pour les 400 000 demandeurs d’emploi les plus impactés, l’allocation mensuelle nette moyenne passerait de 890 à 535 euros, soit une baisse de près de 40 %. Les plus grands perdants seront ceux qui alternent période de chômage et contrats courts car le nouveau calcul du SJR (salaire journalier de référence) tiendra compte des jours travaillées et des jours non travaillés ce qui fait forcément baisser le montant de l’allocation. Le cumul allocation-salaire sera aussi de moins en moins fréquent. »

Source : France Inter

LIBERTÉS

Loi sécurité globale : surveillance généralisée des manifestations

« Le 20 octobre, les députés de la majorité LREM ont déposé une proposition de loi de « sécurité globale ». Elle sera débattue par l’Assemblée nationale le 4 novembre, dans une urgence inouïe que rien ne justifie. Son article 21 veut déréguler l’utilisation des caméras mobiles portées par les forces de l’ordre. Son article 22 veut légaliser la surveillance par drone. Son article 24 veut interdire au public de diffuser l’image de policiers. »

Source : LA QUADRATURE DU NET

Sécurité globale : La police fait la loi

« La loi « sécurité globale » a été adoptée hier en commission des lois de l’Assemblée nationale (relire notre première analyse de la loi). Un premier constat s’impose aux personnes qui ont suivi l’examen du texte : une ambiance singulière, lugubre et fuyante. Un silence de plomb rompu seulement par divers éclats de rires du groupe LREM, incongrus et parfaitement indécents compte tenu de la gravité du texte examiné. Certains diront qu’il faut écrire la loi d’une main tremblante. Alors tremblons. »

Source : LA QUADRATURE DU NET

MATIÈRES PREMIÈRES

Pourquoi la france rallume ses centrales a charbon

« Plusieurs centrales à charbon ont repris du service pour assurer la production d’électricité en France depuis le mois de septembre. Mais pour quelles raisons ? La centrale à charbon de Saint-Avold vient d’être activée à la demande de RTE, le gestionnaire du transport de l’électricité en France. Et depuis septembre, elle a fonctionné une vingtaine de jours, un record. Deux explications pour EDF : 22 réacteurs nucléaires sont en maintenance sur 56, mais aussi un manque de vent sur l’Europe qui a provoqué l’arrêt des éoliennes. Enfin, pour les syndicats, la fermeture de Fessenheim explique aussi ce recours aux centrales à charbon. Seule parade : réactiver les centrales à charbon, une énergie polluante, mais disponible et rapide à remettre en route. »

Source : LCI

RÉFLEXION

Cap au pire

« Il y a deux manières de tenter, littéralement, de reprendre ses esprits, c’est-à-dire de se remettre à penser, après des atrocités comme le meurtre de Samuel Paty ou l’attentat de Nice. La première interroge le faisceau des causes. En veillant d’abord à ne pas oublier la cause de premier rang : une force théologico-politique violente, stratégique, déterminée à poursuivre un agenda conquérant (peut-être même pourrait-on dire impérialiste) imbibe des désaxés de rencontre, ou arme des fanatiques prêts à tout. Mais en prenant tout autant garde de ne pas nous en tenir à ça, et de nous demander également quelle part nous avons, ou plutôt nos gouvernants ont, de longue date, prise à la fabrication de notre malheur. »

Source : La Pompe à Phynance – Blog F. Lordon

A quoi servent les économistes ?

« Les économistes sont sans nul doute utiles au débat démocratique. Pourtant leurs méthodes de travail font l’objet ces dernières années de nombreuses critiques. « J’ai observé plus de trois décennies de régression intellectuelle. » Lorsque l’économiste américain Paul Romer propose en 2016 un bilan de la science économique contemporaine, il n’y va pas de main morte ! La critique est d’autant plus forte qu’elle provient d’un membre à part entière des élites dominantes américaines, alors économiste en chef de la Banque mondiale et futur prix de la Banque de Suède en économie en 2018. »

Source : Alternatives Economiques

SOCIETÉ

De Matzneff aux attentats : le New York Times, la France et ses zones d’ombre

« Ils ne sont que cinq, mais ils ont publié quelques unes des meilleures enquêtes parues ces derniers mois sur la société française. Des violences sexuelles à l’onde de choc qui a suivi l’assassinat de Samuel Paty, voici comment travaillent les journalistes du bureau du New York Times à Paris. »

Source : La revue des médias

ÉCONOMIE

Reconfinement : la grande peur de l’effondrement économique et social

« Le pays peut-il absorber deux confinements rapprochés sans s’écrouler. Une question totalement esquivée lors du discours présidentiel du 28 octobre… Un silence assourdissant qui rend à peine audibles les tentatives d’auto-justification. Comment pourtant peut-on passer sous silence cette sensation de noyade des acteurs économiques, qui ayant à peine eu le temps d’extraire leur tête de l’eau, se retrouvent à nouveau submergés par une seconde vague qui leur sera fatale ? Comment peut-on annoncer sans sourciller que nous allons rejouer à la lettre le même scénario qu’en mars ? Forts des enseignements de la première expérience, certes, ce qui aboutit au droit d’enterrer dignement ses morts, de maintenir un fil de visite dans les EPHAD, de déambuler dans les parcs et de maintenir un lien présentiel entre les enfants et l’école… Autrement dit, rien qui soit en mesure de rassurer les entreprises et le corps social sur le fait que cette crise ne va pas les engloutir définitivement. »

Source : XERFI CANAL

ÉTATS-UNIS

Aux États-Unis, « rien ne changera fondamentalement »

« Aucun pays ne dénombre autant de victimes du Covid-19 — près de cent mille le 21 mai — que les États-Unis. Et l’absence d’un filet de protection médical et social y provoque une crise sans précédent depuis un siècle. En année électorale, un tel tableau aurait pu provoquer un séisme politique. Pourtant, la réélection du président sortant n’est pas exclue. Et son rival n’ambitionne que le retour aux années Obama. »

Source : Le Monde Diplomatique


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