Roman : « GRANDE TERRE, TOUR A » de Kadour Naïmi – partie III, chap. 26-27

La Tribune Diplomatique Internationale publie ce roman

       quotidiennement en chapitres

       depuis  le 21 décembre

 

 

 

 

 

 

 

 

26. Tempêtes

 

Une pluie drue bat sur la vitre de la cuisine, plongée dans une semi-obscurité. Bien que le crépuscule soit arrivé, la lumière n’est pas allumée, par économie.

À l’intérieur, Zahra est occupée à laver le linge sale. Agenouillée devant une cuvette, elle frotte vigoureusement un pantalon de son frère. Tout-à-coup, des larmes tombent dans l’eau savonneuse. Zahra les laissent couler, et, au lieu d’interrompre son travail, frotte plus vigoureusement le vêtement. Peut-être par sentiment de révolte, ou pour aider les larmes à couler davantage, ou, encore, les deux à la fois.

Zahra présente un bilan à elle-même. Jusqu’à présent, elle a su affronter tous les malheurs, toutes les misères, les plus cruels, les plus humiliants. C’est qu’alors son cœur était mort, du moins insensible à tout, sauf à garantir la pitance pour son infortunée famille. Une carapace de stoïcisme et de cynisme absolus était l’armure défensive efficace de Zahra. Les hommes ?… De grossières bêtes !… Les femmes ?… Également !… Seul un vague sentiment religieux vivait en Zahra. D’une part, il lui justifiait ce qu’elle subissait ; d’autre part, il lui interdisait l’envie, plusieurs fois éprouvée, de mettre fin à son insupportable existence. « Ah ! Zahra !… Où est ton zhar[1] dans une famille sans argent, sans instruction ? »

Et voilà que, sur l’épineux sentier tortueux des drames affreux, où toute   espérance est vaine, est apparu Karim ! « Est-ce vraiment un être humain ? s’interroge la malheureuse. Vraiment différent des autres ? Pas méchant, pas mauvais ?… Est-il réel ou seulement un rêve trompeur ?… Est-ce la perte complète de ma raison qui  imagine l’existence de cet Ange étranger à cette damnée terre ?… Dans ce terrible monde sans la moindre pitié, comment l’amour entre un homme et une femme pourrait-il exister ?… Même Dieu n’aime pas ses créatures, puisqu’il les a chassées de son Paradis, et les a damnées, elles et toute leur descendance. »

Exténuée, Zahra cesse de frotter, laissant ses mains immergées dans le liquide sale et sombre.

« Et, pourtant, à la pensée de Karim, pour la première fois de ma vie, mon cœur s’éveille, vit, bat plus vigoureusement. Malgré moi. Comme une première hirondelle dont le joyeux cri annonce le printemps, alors que le temps est encore hivernal… Comment me résoudre à croire à l’amour ?… Pourtant, les yeux de Karim sont tellement éloquents !… Et mes sentiments aussi, malgré moi… Mais, j’ai peur ! Peur affreuse, horrible de m’illusionner, de me tromper. La chienne toujours battue que je suis, comment pourrait-elle croire à une caresse ? Pourtant, elle en a besoin, tant besoin de caresses, pour ne pas mourir tandis que son corps n’est pas encore dans une tombe. Mais comment affronter cette tempête sentimentale ? »

Zahra lève son visage tourmenté vers le ciel, et murmure, la gorge serrée : « Ya Rabbî[2] ! Ya Rabbî!… Si vraiment tu existes, si vraiment tu entends, si vraiment tu es capable de compassion, viens à mon secours ! Éclaire-moi ! Donne-moi la force nécessaire… Pour laver mon âme ! Pour jeter l’eau sale de mon passé ! Afin de pouvoir aimer… Et être aimée ! »

 

De son coté, au même moment, Karim, lui aussi, est occupé à faire le point sur le miracle dont il est le sujet et l’objet. À l’hôpital, le silence est total. Dans le local de permanence nocturne, l’infirmier est allongé dans son lit. Une petite lampe éclaire son visage préoccupé. « J’avais en tête uniquement mon travail à bien faire, le syndicat, Saïd, Si Lhafidh, comment améliorer ma situation et celle des personnes qui m’entourent, afin de mieux respirer dans cette prison à ciel ouvert qu’est mon pays… Et puis, je l’ai connue !… Elle a pris sa place à l’endroit vide qui en avait besoin. Désormais, elle y habite… Mais, dans cette maudite société où se rencontrer est tellement difficile, où le plus magnifique des sentiments humains, l’amour, est ignoré, calomnié, banni, sali, condamné comme la pire des turpitudes, comment  dire : « Je t’aime » sans être pris pour un martien, pour un fou ?… Les esprits tarés veulent nous réduire à des bêtes limitées uniquement à copuler pour perpétuer l’espèce humaine. Et le seul prétendu  amour permis devrait s’exprimer uniquement au bénéfice de Dieu… Qu’est-ce donc que ce Dieu exigeant l’exclusivité de l’amour, en interdisant à ses créatures de s’entre-aimer ?… N’est-ce pas le comportement d’un vulgaire tyran ?…  Toutefois, pour moi, une chose est claire. Je t’aime, ma chère Zahra ! Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime !…Qu’y aurait-il donc de mauvais, de condamnable dans ces paroles sublimes, prononcées par un cœur heureux pour rendre un autre cœur heureux ? »

Karim se rappelle la première chose qui l’a frappé lors d’un bref séjour à Rome. Il est parti rendre visite à sa sœur, Samia, qui y réside.

Un dimanche matin, il alla en sa compagnie dans un parc tout proche. Le printemps embellissait tout de sa splendeur, incitant la joie de vivre. Partout de verts gazons, des arbres resplendissants, des fleurs aux pétales ouvertes en direction de la lumière solaire, des oiseaux dansants et chantants, un air doux remplissant les poumons.

Dans ce parc, Karim vit quelques jeunes couples. Tout près l’un de l’autre, certains amoureusement enlacés, ils… s’embrassaient, se caressaient, se contemplaient les yeux dans les yeux, puis, encore, s’embrassaient, se caressaient, se contemplaient…

Karim en fut tout surpris, les yeux écarquillés, le cœur en émoi.

– Que c’est beau !… dit-il à sa sœur.

– Quoi ? demanda-t-elle.

Il lui indiqua les couples enlacés, puis ajouta :

– On dirait de charmants pigeons !

– Oui, confirma Samia, contente.

Puis, son visage se voila un peu, et elle continua, d’un ton brusquement changé, âpre :

– Pourquoi ce merveilleux comportement nous est-il interdit en Algérie ?

– La pudeur ! répondit Karim.

– La vraie pudeur, objecta la sœur, consiste-t-elle à cacher l’expression publique de beaux sentiments, ou, au contraire, à cacher les horribles actions causées par la mesquinerie ou la haine ?

L’interrogation frappa Karim.

– En effet, dit-il avec contrariété, chez nous, en Algérie, la laideur n’a aucune honte de se manifester, tout au contraire. Tandis que la beauté est contrainte de se cacher, et cela dans tous les domaines.

Samia poursuivit, d’une voix mordante :

– Ah ! Combien est malade notre société, ou, plutôt, sont malades ceux qui lui imposent de cacher ce qui est beau et unit harmonieusement les êtres humains ! Le plus grave est ceci : en Algérie plus qu’ailleurs, les plus gravement malades mentaux ne se trouvent pas dans les hôpitaux, mais à l’extérieur, et, d’abord, au plus haut de la hiérarchie sociale. Les internés savent, au moins, que leur cerveau est détraqué,  tandis que les seconds se croient sains, jusqu’à prétendre diriger la société. Là est la tragédie.

Changeant de ton, la sœur récita des vers en italien, d’un ton mélancolique :

– Triste il paese dove l’amore deve nascondersi,

dove i più belli sentimenti sono impediti.

Coloro che impongono questa follia sono malati,

ed infelici sono tutti gli innamorati cotti.

Samia ajouta :

– Je te traduis :

  Triste est le pays où l’amour doit se cacher,

  où les plus beaux des sentiments sont empêchés.

  Malades ceux qui imposent cette folie,

  et malheureux sont tous les amoureux transis.

– Oh, là ! Ma sœur ! nota Karim avec admiration. j’ignorais que tu aimes la poésie.

– C’est dans mon quartier que je l’ai découverte. Je fréquente un cercle de poésie. Tous les deux samedis soir, chacun et chacune viennent librement et gratuitement lire leurs poèmes dans le local d’une association. Et note que je vis dans un quartier populaire !… « Rencontres poétiques » s’appelle cette activité. Beaucoup de personnes y viennent, de tous les âges, et j’aime beaucoup y aller moi aussi. Malheureusement, je n’y ai vu aucun immigré. Pourtant, ils sont nombreux dans le quartier. Pour ma part, j’ai découvert de très beaux livres de poésie. Ils ont éveillé chez moi le plaisir de lire et, aussi, d’écrire des poèmes.

– Oh ! Oh ! commenta Karim. Quelle joie d’apprendre que ma sœur est poétesse !… Quand nous retournerons à la maison, tu veux bien me lire tes poèmes ?

– Avec plaisir, mon cher frère !

Elle ajouta :

– Et tu sais qui eut l’initiative et dirige ces rencontres ?… Devine !

Elle attendit la réponse de son frère.

– Tu me poses, regretta-t-il, une question difficile. Je donne ma langue au chat !

– Un Algérien ! déclara-t-elle. Oui, un Algérien !

Karim secoua la tête de dépit, en se rappelant combien ce genre d’initiative manque en Algérie. Samia s’en rendit compte. Alors, elle murmura avec colère :

– Qu’ils soient maudits ! Maudits ceux qui ont stérilisé les plus belles énergies de notre pays, et l’ont transformé en un immense amas de saletés, aussi bien matérielles que mentales !

– Pour parler ainsi et avec cette véhémence, remarqua le frère, j’ai l’impression que cette Algérie te tient au cœur !

– Naturellement !… C’est la terre où je suis née, où j’ai vécu mon enfance et mon adolescence, où j’ai aimé les gens et la nature ; c’est mon berceau et mon terroir !… Par malheur, une engeance maléfique à face humaine a transformé ce magnifique morceau de la terre en un immense bordel où une minorité de maquereaux a mis à son service une majorité qui prostitue sa dignité pour du fric ! Rien que du fric ! Tout en se drapant avec le nom d’Allah et de son Prophète, et en se proclamant patriote !

Samia s’interrompit un instant. Karim ne sut pas si elle allait hurler de  colère ou se lamenter de douleur.

Elle avoua, d’un ton vibrant de fermeté :

– Oui ! L’Algérie, je l’aime ! Mais, désormais, seulement de loin. Et cet amour est encore plus intense, parce que sevré !… J’enrage ! J’enrage à me voir réduite à l’impuissance, à l’incapacité de faire quelque chose d’utile pour le peuple de mon pays !… J’en ai honte ! Si honte ! Tellement honte !

Soudain, elle ne put se retenir : la digue retenant ses sentiments éclata sous forme de sanglots. Samia se cacha le visage dans ses deux mains, et laissa libre cours à son navrant chagrin.

Karim retourna en Algérie, à moitié triste, à moitié résolu. Triste de ne plus voir une scène d’affection entre deux amoureux dans un jardin public ; résolu de se battre pour un futur où le beau climat algérien s’harmonisera avec la vue de jolies relations entre les hommes et les femmes. « Autrement, se dit Karim, comment survivre dans un asile d’oppresseurs pervers et sadiques fabricant des esclaves obsédés et masochistes ? »

 

Dans la permanence de l’hôpital, les souvenirs et réflexions de Karim  sont interrompus par l’arrivée de l’infirmière Fatiha.

– Alors, cette nuit, pas de lecture ?

Il la regarde un instant, puis déclare, un peu amusé :

– Si, si !… Encore de la lecture.

– Mais je ne vois pas de livre.

– C’est un livre intérieur !

Fatiha, stupéfaite par la réponse, éclate de rire. Puis, demande :

– C’est quoi, un « livre intérieur » ?

Karim réfléchit à sa réponse. Constatant son silence, Fatiha émet une hypothèse :

– Ah ! Je vois !… Tu veux dire clandestin ? Interdit ?

– Si on veut.

– Aïe ! Aïe ! Aïe, Karim ! Tu veux t’attirer des ennuis ou quoi ?

– Pas du tout, Fatiha !

– Alors, insiste-t-elle, dis-moi ! Je suis curieuse ! De quoi s’agit-il ?

– Tu veux vraiment le savoir ?

– Oui ! Oui ! Oui !

– Eh bien, je lis dans mon… âme.

Les yeux de la collègue s’écarquillent au maximum, en dévisageant Karim :

– Alors, là !… Là !… Tu… Tu… Khawàrtlî râssî[3] !

Elle se recompose :

– Puis-je, hasarde-t-elle, te demander ce que tu lis dans ton… âme ?

Karim sourit brièvement, puis répond :

– Peut-être, un jour, je te le dirai.

– Vraiment ?! s’excite Fatiha.

– Si les brumes qui obscurcissent notre ciel disparaissent.

– Les brumes ?!… Tu parles comme… comme… Je ne sais pas… Qu’est-ce tu appelles « les brumes » ?

– Ce qui nous empêche d’exprimer librement nos pensées, nos opinions.

Aya[4] ! objecte Fatiha. Encore la « boulitique[5] » !

– Non, il s’agit pas de ça. Mais simplement de saine mentalité dans une saine société.

– Oh ! Oh !… Là, tu vas me donner une migraine. Allez ! Dors au lieu de faire ce genre de… lecture.  Moi, je vais me reposer, et ma tête aussi !

– Bon repos ! lui souhaite Karim.

Elle sort en dandinant ses jolies hanches, et en chantonnant de manière plaisante : « L’âme ! L’âme !… ĕaynî ! Yâ lîlî[6] !… »

Une fois de nouveau seul, Karim se concentre sur sa principale préoccupation. « Zahra, se dit-il, n’est qu’une femme de chambre. Mais, j’espère que les brumes qui empoisonnent son esprit sont moins denses que chez Fatiha. Espérons que Zahra, bien que pauvre, ne considère pas la valeur de l’homme dans sa poche…. Il faut que je trouve le moyen de parler avec son frère ! »

Il prend son portable et envoie un message à Zahra.

 

27. L’envol du pigeon

Au matin, Karim trouve sur son portable la réponse de Zahra. Elle lui donne un rendez-vous.

Ils se rencontrent à midi, sur le Front de Mer. À ce moment, peu de personnes fréquentent ce lieu de promenade.

Karim voit Zahra s’approcher rapidement. Pour la première fois, elle ne porte pas son ordinaire voile noir, empêchant de la reconnaître. Elle est vêtue d’un blue-jeans et d’une belle chemise blanche ; seuls, les cheveux sont couverts, mais avec un beau foulard vert, semé de fleurs jaunes. « Elle est encore plus belle, constate Karim, sans la camisole qui emprisonnait son corps !… Ah, effectivement ! Les pervers frustrés ne peuvent pas voir un tel corps sans ressentir les pires tourments de la libido ! »

Quand Zahra est toute proche de Karim, il remarque son visage extrêmement tiré, ses paupières gonflées, ses yeux un peu rouges.

– Qu’as-tu ? Que s’est-il passé ?

– Mon frère ! répond-elle d’une voix brisée. Il est parti !

L’information est un marteau violemment abattu sur la tête de Karim. Il met quelques secondes avant de demander :

– Il a laissé un message, une lettre ?

– Rien !

– Connais-tu une des personnes qu’il fréquentait ?

– Non. Jamais il n’en parlait, et si on le lui demandait, il se mettait en colère, en se limitant à déclarer : « Cela ne vous regarde pas ! »

Debout, les corps rigides, Zahra et Karim demeurent silencieux.

– Asseyons-nous, propose finalement ce dernier.

Ils rejoignent une banquette toute proche. Ils s’y affalent, le regard vers la mer.

Sa vue enchante les uns, attriste les autres. Les premiers admirent la magnifique mer, s’étendant à l’horizon jusqu’à se mêler au ciel ; les seconds souffrent de l’impossibilité de traverser cette étendue liquide pour aller de l’autre coté, où tout laisse espérer une vie meilleure.

Karim est cruellement désolé. Plus d’une fois, il avait remarqué le frère de Zahra, Abdelkader, réduit à jouer au « hittite[7] » dans la rue, quelque soit l’heure, de jour comme de nuit. Chaque fois, Karim notait l’expression du visage de ce jeune désœuvré, désespéré mais révolté : un mélange de dépression bouleversante et de colère effarante. Quand aux yeux d’Abdelkader, il valait mieux éviter de les rencontrer : ils semblaient ceux d’un fauve affamé attendant la proie à dévorer. Jamais Karim n’a osé adresser la parole à cette sorte de bombe à retardement, par crainte de provoquer une réaction violente. Désormais, chacun se méfie de chacun, chacun croit qu’un autre vise uniquement à faire du mal, à humilier d’une manière ou d’une autre. En se réveillant le matin, la première pensée de la majorité des personnes est : « Qui sera le premier salopard qui tentera de me tromper, et qui sera le premier imbécile que j’essayerai de tromper ? »…  Néanmoins, Karim se sent coupable de n’avoir pas su aider le frère de Zahra  pour, au moins, lui expliquer qui sont ses véritables ennemis, et comment les combattre.

Assis à coté de Zahra sur la banquette, Karim est envahi par un sentiment d’impuissance. Il baisse la tête. Alors, il remarque la main de Zahra, posée sur son genou et douloureusement crispée.

Karim veut prendre cette main et la serrer fortement pour, au moins, manifester sa solidarité avec la souffrance de cette sœur qui a perdu son frère. Karim se retient. Des yeux, il contrôle les alentours : personne n’est proche de lui et de son amie.

Alors, lentement, il approche sa main de celle de Zahra, puis, avec une infinie délicatesse, il pose la paume de sa main sur celle de sa compagne. Cette dernière frisonne, se tourne vivement et regarde Karim. C’est la première fois que les deux soupirants se touchent physiquement. C’est le résultat bénéfique de l’envol du pigeon, le frère de Zahra, qui est allé se faire pigeonner ailleurs.

A suivre …


[1]     « Bonne fortune, chance ».

[2]     « Oh, mon Dieu ! »

[3]    Littéralement « Tu me troubles la tête », pour dire « Tu troubles ma conception des choses ».

[4]     Équivalent à « Oh, là ! »

[5]     Manière populaire récente pour évoquer de manière dénigrante la « politique ».

[6]    « Ô mon œil ! Ô ma nuit ! », expression traditionnelle de chanson moyen-orientale arabe pour exprimer généralement de la joie en amour. Ici, Fatiha emploie la formule de manière gentiment ironique.

[7]     Terme populaire signifiant se tenir debout dans une rue, appuyé à un mur (« haïte » en arabe), par ennui dont la cause est généralement le manque d’occupation, notamment de travail.


 

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