Tokyo 2020-2021 – Paris 2024, les Jeux de la reconquête

     Accueillir les Jeux olympiques est une occasion unique pour une ville mondiale de s’affirmer sur la scène internationale. Si les deux prochaines villes hôtes, Tokyo et Paris, partagent la vision d’une organisation relativement respectueuse des contraintes environnementales et budgétaires, leurs priorités politiques sont en revanche profondément différentes.

 

Shintaro Ishihara (1) et Anne Hidalgo n’ont pas beaucoup en commun. Le premier était un gouverneur atypique de Tokyo (1999-2012) ayant pour projet d’utiliser les Jeux olympiques et paralympiques pour transformer la capitale japonaise en réactivant le succès des Jeux de 1964. La seconde est maire de Paris (depuis janvier 2016). D’abord opposée à une nouvelle candidature après les échecs de 2008 et 2012, elle souhaite faire des Jeux un exemple sur les plans environnemental et budgétaire.

Tokyo obtient l’investiture pour les Jeux en 2013, mais le gouverneur de la ville démissionne, laissant sa place à Naoki Inose qui occupera la fonction à peine plus d’un an. C’est le Premier ministre Shinzo Abe qui prend alors le dossier en main. Il présente Tokyo 2020 comme les Jeux de la reconstruction après le tremblement de terre suivi d’un tsunami et d’un incident nucléaire en 2011, comme une occasion pour le Japon de montrer sa capacité à se relever, tel qu’il avait su le faire en 1964.

La candidature pour Paris 2024 s’inscrit dans la continuité des grands projets voyant le jour en région parisienne depuis 2007, sous le nom générique de « Grand Paris ». Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) ne sont pas le seul grand évènement convoité par la ville. Paris accueille déjà la Conférence des parties de 2015, et elle est candidate à l’Exposition universelle de 2025 (avant de retirer sa candidature). Le projet urbain olympique et le projet d’Exposition universelle s’appuient sur un mouvement de transformation urbaine déjà largement engagé autour de la construction des lignes de transport structurantes pour la région. La préparation des candidatures et des évènements participe à renforcer la gouvernance métropolitaine en faisant dialoguer les instances régionales, départementales et municipales de la région parisienne.

Tokyo, Paris : deux villes olympiques historiques

Tokyo a été la première ville candidate en Asie, choisie pour 1940, puis la première ville asiatique hôte des Jeux en 1964. Le rapport de Tokyo à l’olympisme est marqué par l’édition de 1940 que le Japon avait abandonnée dans un contexte de guerre. Le gouvernement avait annulé dès 1938 les Jeux d’hiver à Sapporo et les Jeux d’été à Tokyo. Bien que cela ait alors été un bouleversement pour le Comité international olympique (CIO), il apparaît évident a posteriori que les Jeux n’auraient de toute façon pas pu se tenir à la suite de l’entrée en guerre des nations européennes.

Le souvenir des Jeux de 1940 est aujourd’hui très faible au Japon, au point d’être décrit comme des « Jeux fantômes », à la fois absents des mémoires et absents des discours politiques. Après la guerre, le Japon se porte rapidement candidat dans les années 1950 pour l’édition de 1964. Ces Jeux, les premiers à être retransmis sur les télévisions du monde entier grâce aux satellites, marquent un tournant pour l’image de l’archipel et pour les projets urbains olympiques. En effet, les Jeux de Londres en 1948, d’Helsinki en 1952, de Melbourne en 1956 et de Rome en 1960 étaient finalement des projets assez modestes sur le plan urbain en comparaison de la préparation de Tokyo. Le Japon inaugure à cette occasion les grandes autoroutes urbaines si typiques de son paysage qui deviendront un moteur de l’expansion urbaine frénétique, entraînant des temps de trajets importants dans la métropole.

C’est aussi l’avènement des trains à grande vitesse avec la mise en service du Shinkansen à quelques jours des Jeux.
Sur le plan urbain, les installations olympiques sont construites dans le cœur de Tokyo, notamment dans les quartiers de Shibuya et de Shinjuku, qui connaissent alors un développement fulgurant pour devenir aujourd’hui des centres de loisirs et d’affaires particulièrement dynamiques.

L’héritage urbain de Tokyo 1964 est immense, et il a une influence fondamentale sur la vie contemporaine de la mégalopole. Il est à noter que le grand parc olympique de Komazawa reprenait alors les emplacements prévus pour l’édition de 1940 et qu’ainsi 1964 était aussi une trace de ces Jeux inaboutis.

Dans le cas parisien, l’héritage de la dernière édition est plus discret, mais toutefois présent. Les Jeux de Paris 1924 sont bien plus éloignés dans le temps que la dernière édition tokyoïte. Ils étaient alors planifiés autour de Colombes (Hauts-de-Seine) et de la Seine. Les sites étaient majoritairement construits en banlieue proche. La piscine de la porte des Lilas est finalement l’un des derniers sites encore en activité.

Le lien que Paris entretient avec l’olympisme est plus symbolique qu’urbanistique. Le travail de Pierre de Coubertin, réinventeur du concept olympique à la fin du XIXe siècle, est largement connu. Il avait proposé de tenir tous les quatre ans des Jeux modernes en changeant à chaque fois de ville hôte. Les premiers eurent lieu à Athènes en 1896 et les seconds à Paris en 1900. En 1924, Paris devient la première ville à accueillir deux fois les Jeux, avant Londres en 1948.

Multiplier les candidatures pour multiplier les gains

La compétition pour l’accueil des méga-évènements est considérable. Dans l’histoire de l’olympisme tout comme dans celle des Expositions universelles, quelques pays et surtout quelques villes ont concentré une partie non négligeable des candidatures et des investitures. Paris, Londres, Tokyo et Los Angeles cumulent douze élections comme ville hôte des Jeux olympiques sur trente-deux éditions.

Cette concentration s’accompagne d’une multiplication des candidatures aux méga-évènements de la part de ces villes. Par exemple, Tokyo et Paris recevront les Jeux olympiques et paralympiques respectivement un an après l’accueil par le Japon et la France de la Coupe du monde de rugby. Ce cumul résulte d’au moins deux éléments. Tout d’abord, l’accueil régulier de méga-évènements sportifs et non sportifs permet aux villes globales d’augmenter les revenus générés par la réception d’un très grand nombre de visiteurs étrangers sur un temps court. La multiplication des candidatures et des méga-évènements est rendue d’autant plus évidente pour celles-ci qu’elles possèdent déjà des capacités significatives en matière de transports, d’hébergements, d’équipements sportifs et d’évènementiel. Ensuite, l’accueil d’évènements internationaux est un argument puissant dans l’obtention du méga-évènement le plus important, à savoir les Jeux. Leur organisation nécessite d’accueillir plus d’une dizaine de milliers d’athlètes olympiques et paralympiques ainsi que leur encadrement et les délégations nationales. S’y ajoutent plusieurs millions de spectateurs (environ 900 000 spectateurs journaliers étaient prévus pour Tokyo 2020 avant les bouleversements liés à la pandémie de COVID-19) et des journalistes du monde entier. C’est l’évènement le plus médiatisé et le plus suivi. D’un point de vue urbain, chaque ville hôte doit disposer d’un village olympique et paralympique, d’un centre des médias, d’un village des médias, d’infrastructures de transport suffisantes et des équipements nécessaires pour les compétitions et les entraînements (une centaine de sites sont mobilisés dans les deux cas).

Dans ce contexte, la tenue des Jeux est d’autant plus coûteuse pour une ville accueillant peu de méga-évènements. Cela entraîne une course aux investitures dans le but de rentabiliser les infrastructures existantes, amenant finalement ces villes globales à produire une fonction évènementielle s’ajoutant aux fonctions de place financière, de centre touristique, de production des savoirs, de centre d’innovations… Il existe ainsi une spécialisation des villes hôtes.

Tokyo 2020, nationaliser les Jeux et diminuer les ambitions

Lors de la candidature de Tokyo pour 2016, le gouverneur n’avait pas hésité à faire valider un projet onéreux qui a été renouvelé pour la candidature de Tokyo pour 2020. Environ 28 milliards de dollars américains devaient être investis. L’alternance politique locale après l’élection et la reprise en main du dossier par le cabinet du Premier ministre est allée de pair avec une grande diminution de l’envergure du projet, qui s’est stabilisé aux alentours de 9 milliards de dollars d’investissements publics et de frais de fonctionnement pour le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo (TOCOG).

L’objectif de Shinzo Abe était alors de mettre en lumière l’action du gouvernement pour la reconstruction du Japon après les catastrophes de 2011, tout en espérant des retombées importantes sur le plan économique. Dans ce domaine, les études ne sont pas consensuelles, ni pour les éditions précédentes, ni pour Tokyo. La Banque du Japon annonçait en 2016 une augmentation de 220 milliards de dollars du PIB japonais (2), alors que des chercheurs de l’Institut Mizuho estiment ce gain à environ 36 milliards de dollars (3).

Dans tous les cas, il s’avère que l’alternance politique a grandement modifié le projet olympique en diminuant les investissements publics au moment où le Japon connaît une stagnation de son économie, un déclin rapide de sa démographie et une concentration de plus en plus importante de son appareil économique autour de sa capitale. Cette concentration avait été critiquée, les candidatures de Tokyo pour les Jeux étant perçues comme un nouvel accroissement de la centralisation au détriment des autres territoires, et ce malgré la candidature d’Osaka pour l’Exposition universelle de 2025.

Néanmoins, l’intervention de Shinzo Abe a aussi été l’occasion de nationaliser les Jeux en introduisant la notion de « All Japan » (« La totalité du Japon ») et en promettant des bénéfices pour d’autres territoires, notamment à travers le développement d’infrastructures sportives publiques. En 2019, ce projet est accéléré par le déplacement des épreuves du marathon et de marche dans le Nord du Japon, à Sapporo, pour éviter la chaleur et l’humidité estivales tokyoïtes.

Paris 2024, une tentative de changer l’image des Jeux

Inversement, Paris 2024 est fondée sur l’idée de sobriété. Cette idée s’appuie sur le fait que les infrastructures de transport du Grand Paris Express ne sont pas incluses dans le projet urbain olympique et par conséquent leur coût non plus. Pourtant, les modifications apportées aux calendriers d’ouverture des lignes lors de la candidature de Paris pour 2024 et publiées après le résultat de l’élection montrent une augmentation d’environ 600 millions d’euros des projets de transport qui seront pris en charge non pas par les organisateurs de Paris 2024, mais par la Société du Grand Paris.

Les élus franciliens et la maire de Paris sont les acteurs principaux des Jeux, avec l’appui du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris (COJOP) et la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). Le gouvernement central et le président de la République ne se sont pas invités outre mesure dans le projet olympique comme c’est le cas à Tokyo.

Le dossier de candidature des Jeux de Paris 2024 n’intègre pas d’infrastructure supplémentaire en dehors du centre aquatique olympique et de quelques équipements temporaires. Les organisateurs présentent un récit de l’édition parisienne fondé sur l’amélioration de la qualité de vie des habitants du Nord de la capitale, à travers un projet à la fois respectueux de l’environnement, promoteur d’alternatives à la mobilité automobile, tout en étant singulièrement économe.
Il s’agit d’une tentative de modifier l’image associée aux Jeux, à l’opposé des critiques de plus en plus nombreuses à la fois contre les grands projets olympiques, et contre le fonctionnement du CIO. Les Jeux de Paris 2024 seront produits dans la continuité des accords de la Conférence des parties de Paris en 2015, et seront aussi les premiers à appliquer la réforme de l’Agenda 2020 du CIO.

La reconquête comme projet urbain olympique

Les Jeux de Tokyo et ceux de Paris sont toutefois comparables. Ce sont des projets d’accélération de la requalification d’anciennes emprises industrielles en bordure de l’hypercentre et jugées dans les documents stratégiques comme des quartiers possédant un grand potentiel de densification et de développement.

Les villages olympiques et paralympiques sont au cœur de ces projets. Le village de Tokyo 2020 est construit sur le terre-plein d’Harumi, au sud de la capitale (voir carte), tandis que celui de Paris 2024 est prévu à Saint-Denis, au nord du cœur métropolitain (voir carte). Ces villages ont vocation à devenir de nouveaux quartiers résidentiels à destination des classes moyennes supérieures à Tokyo, et à destination mixte pour le cas de Saint-Denis puisque plus de 25 % des logements seront des logements sociaux (4).

Le front de mer de Tokyo est une cible privilégiée des promoteurs et du gouvernement métropolitain de Tokyo depuis les années 1980 et 1990. Ces terre-pleins étaient constitués de nombreuses zones d’activité et résidentielles avec un maillage fin et délicat à modifier. S’y côtoyaient des espaces logistiques, des zones portuaires et industrielles, des bâtiments d’artisanat et des logements souvent de qualité douteuse. La zone de la baie souffrait de plus d’une mauvaise réputation liée à l’absence d’entretien des bords d’eau, aux rejets des eaux usées et au dépôt de déchets.

Avec la rénovation de différentes zones donnant sur la baie, un grand travail d’amélioration des espaces publics et des abords des terre-pleins a été effectué. Les promoteurs ont commencé à investir, tout comme la municipalité qui voyait dans ces secteurs la possibilité de développer différents services, depuis les espaces verts, des équipements sportifs et de loisirs, jusqu’à des zones multifonctionnelles à destination des grandes entreprises japonaises et étrangères.

Cependant, le développement de ces terre-pleins n’a pas été aussi rapide que prévu et le village des athlètes vient à un moment charnière pour relancer le développement immobilier. Ainsi, plus de 5 000 logements verront le jour grâce à ce village, ce qui représente un tiers des commercialisations annuelles de logements à Tokyo.

Le village olympique de Paris s’inscrit dans une dynamique similaire. La rénovation de la Plaine Saint-Denis, cette ancienne zone industrielle majeure en Europe, a débuté dans les années 1980 avec le départ des grandes industries et la mise en friche de nombreux bâtiments. Les Jeux ne sont pas le premier évènement d’ampleur à transformer Saint-Denis. Le Stade olympique de 2024 (Stade de France) a été construit pour la Coupe du monde de la FIFA de 1998. Les candidatures de Paris pour 2008 et 2012 avaient déjà été largement planifiées pour participer à la requalification des terrains du secteur entre le stade et la porte de la Chapelle.

Paris 2024 reprend les grandes lignes des candidatures précédentes, bien que le village soit déplacé plus au nord, dans la continuité du front de rénovation urbaine. L’enjeu urbain s’inscrit dans la lignée des travaux dits du Grand Paris, à savoir la création à côté du village d’un nouveau nœud de transports en commun avec l’ouverture complète, d’ici à 10 ans, de 4 lignes de métro, le prolongement de plusieurs lignes venant du centre de Paris, et d’immenses aménagements urbains autour de la soixantaine de nouvelles stations en cours de construction.

De manière paradoxale, noyés dans les grands projets franciliens engagés depuis le milieu des années 2000, le village olympique et le centre aquatique de Saint-Denis s’intègrent plus facilement, bien que ces chantiers viennent alimenter un véritable embouteillage de travaux à tous les niveaux qui vont remarquablement modifier ce secteur de la Seine-Saint-Denis.

Pandémie mondiale, report inédit et transformation du modèle olympique ?

En décembre 2019, alors que la capitale japonaise est dans les derniers préparatifs pour les Jeux, la COVID-19, une épidémie, rapidement déclarée comme pandémie par l’Organisation mondiale de la santé, commence à se propager à travers le monde. Le CIO et les organisateurs de Tokyo 2020, qui ont affirmé jusqu’en mars que les Jeux se tiendraient au moment prévu, se sont vus, notamment à la suite des menaces de boycott de plusieurs fédérations sportives, contraints d’annoncer la remise en cause de l’évènement. Le 24 mars 2020, 4 mois avant l’ouverture de Tokyo 2020, le report des Jeux est officiellement annoncé. À peine une semaine plus tard, la communication des nouvelles dates pour l’été 2021 est effectuée. Les Jeux seront pourtant appelés Tokyo 2020.

Le respect de l’Agenda olympique et la livraison des sites de compétition dans les temps impartis sont souvent des défis majeurs pour les villes hôtes, et Tokyo s’est montré sur ce plan exemplaire. Ironiquement, c’est un mois avant l’annonce du report que le dernier nouveau site de compétition permanent fut livré. Bien que les méga-évènements aient subi de nombreuses menaces extérieures et intérieures depuis la fin du XIXe siècle, dans l’histoire des Jeux, seules cinq éditions ont été annulées, toutes en raison des guerres mondiales. Avec le report des Jeux de 2020 à l’année 2021, les organisateurs japonais se voient confrontés à de nouveaux enjeux, à savoir comment organiser et maintenir un projet gigantesque aux multiples intérêts. Alors que la tenue des Jeux peut encore être remise en cause, les organisateurs doivent réfléchir aux mesures sanitaires pour accueillir les athlètes ainsi que le public dans des conditions inédites et incertaines. Les sites de compétition, prêts au moment où les Jeux auraient dû avoir lieu, mais en grande partie destinés à des usages variés dès l’automne 2020, se retrouvent figés. Ces Jeux, en préparation depuis 7 ans (hormis la période de candidature), vivent ainsi un moment historique nécessitant une adaptation complexe, et une réorganisation originale. Membres du CIO et organisateurs de Tokyo 2020 présentent l’influence de la pandémie sur la tenue de l’évènement comme l’occasion de réinventer les fondements du modèle olympique moderne. On parle dès lors d’une « simplification » des Jeux (dont le format n’est pas encore défini) introduite avec Tokyo 2020 et qui pourrait être étendue aux prochaines villes hôtes.

Villes-marques globales vs inégalités urbaines locales

L’ampleur des chantiers liés à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques est sans commune mesure avec celle des autres méga-évènements. Pour autant, chaque ville propose des projets urbains olympiques ajustés à des réalités locales spécifiques, qui parfois se rejoignent.

Tokyo 2020 participe à déplacer les activités de production industrielle et artisanale en dehors du centre, ainsi que des fonctions productrices de nuisances comme les sites portuaires et le grand marché de produits de la mer. Cela entraîne aussi une pression croissante sur les populations de ces secteurs, des ouvriers et des retraités des classes moyennes, au profit de classes moyennes aisées et internationalisées travaillant souvent pour de grands groupes mondiaux. Paris 2024, malgré la promotion des logements sociaux, est aussi un instrument de restructuration d’un territoire particulièrement cosmopolite et inégalitaire. La refonte des espaces publics vient confronter les autorités locales au problème de plus en plus médiatisé du logement des migrants. Le remaniement de la porte de la Chapelle met en lumière les profondes inégalités de la région parisienne et la construction des installations olympiques repousse les habitants précaires et les activités multiples, mais parfois illégalement implantées sur ces espaces, afin de promouvoir les fonctions de l’évènementiel.

Ainsi, les deux prochaines éditions des Jeux d’été ne proposent pas de changer l’orientation de ces deux villes mondiales. Leur projet urbain olympique est un instrument supplémentaire à la disposition des autorités locales pour promouvoir des fonctions urbaines induites par l’imaginaire de la ville globale, au détriment de fonctions qui sont pleinement associées à l’urbanisation contemporaine sans faire partie de son récit politique.

Plan de répartition des sites des prochaines olympiades dans leurs métropoles hôtes

Légende de la photo mise en vedette : Le comité d’organisation olympique japonais se réjouit à l’annonce de la sélection de Tokyo comme ville-hôte des JO 2020 par le CIO, à Buenos Aires, le 7 septembre 2013. Shinzo Abe, Premier ministre du Japon de 2012 à 2020, a souhaité mettre à profit ces Jeux pour redorer l’image du pays — ternie par l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 —, espérant aussi relancer sa croissance économique, en berne depuis les années 1990. (© Juilliart/IOC)

Notes

(1) Conformément à notre charte, nous optons pour l’ordre prénom/nom, comme en français, et non pour l’ordre nom/prénom, comme en japonais [NdlR].

(2) Mitsuhiro Osada et al. « Economic impact of the Tokyo 2020 Olympic Games », BoJ Reports & Research Papers, 21 janvier 2016.

(3) Mizuho Research Institute, « The economic impact of the 2020 Tokyo Olympic Games », Mizuho Economic Outlook & Analysis, 17 octobre 2014.

(4) Annonce faite par la Société de livraison des ouvrages olympiques, le 14 juin 2019 (https://​www​.ouvrages​-olympiques​.fr/​f​r​/​p​r​e​s​s​e​/​n​e​w​s​/​p​r​e​s​s​-​k​i​t​/​c​o​m​m​u​n​i​q​u​e​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​-​1​4​-​j​u​i​n​-​2​019).


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *