Tourisme en Algérie : Le parent pauvre de l’économie

            Et pourtant, le produit est une mine inépuisable de richesse en emplois et en devises!

L’Algérie vient de clôturer encore une période estivale dans un climat à la chaleur excessive dans un Tourisme sans moyens de transport adéquat et sans activité culturelle réelle. Le Transport de marchandises manquants à l’hôtellerie et la déception des citoyens du pays qui n’avait que les foggaras pour se rafraîchir.
Quand on sait que le ministère du tourisme vit sérieusement en dehors de cette réalité suivit par l’ONT qui peine à développer ses propres produits, on se demande où se trouve la destination Sud et comment revoir la politique des Oasis… Et pourtant, le produit est une mine inépuisable de richesse en emplois et en devises!
Jusqu’ici, en tant que président de la République, Abdelmadjid Teboune incite, il faut le reconnaître, à une plus grande efficacité des du transport aérien et maritime. Cependant, ses recommandation ne semblent pas être appliquées à la lettre. Avouons qu’il y a des responsables qui traînent le patte! Le président donne des instructions mais pas être au four et au moulin…
Réétudier une équipe expérimentée de spécialistes au transport aérien sera l’unique interlocuteur pour développer un secteur ou marchandises et humains devraient arriver à porter un nouveau souffle à la destination Sud. Il y a des solutions techniques et opérationnelles, à des prix compétitifs en fonction des besoins et des demandes de service. Ces solution vont gérer et résoudre tous les incidents du à «l’oubli» volontaire ou pas du transport comme du réceptif. Sans cela, les opérations aux expéditions Saharienne ou a la fonction hôtelière restera pauvre. Pour ne pas dire dramatique.
Faut-il signaler que le tourisme est une activité économique en croissance exponentielle? De 104 milliards de dollars américains en 1980, à 415 milliards en 1995. 2014 fut le théâtre de 1.245 milliards en recettes du tourisme international. Aujourd’hui, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime que le tourisme, de façon directe, indirecte ou induite, contribue à 9% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Certes, la mondialisation des échanges commerciaux résulte en une augmentation des déplacements internationaux pour motifs liés au travail, mais l’OMT affirme que les voyages a` des fins de détente, de vacances de culture ou de tout autre type de loisirs ont représentés un peu plus de la moitie´ de toutes les arrivées de touristes internationaux (53%, soit 598 millions) en 2014.». En dehors des visiteurs potentiels, d’ailleurs insatisfaits des services des transports maritimes et aériens, nos compatriotes émigrés à travers le monde entier sont en rage contre la pauvreté des offres de services sur et à travers notre pays.
Que manque-t-il au tourisme algérien pour capter cette immense manne? Le professionnalisme et l’expérience. Rien de plus.

L’Algérie dépasse la Tunisie!
Pour plusieurs économies d’États, a l’exemple de la Tunisie, dont les services se sont sérieusement dégradés, dune situation engendrée par la fermeture drastique de plus de deux années de pandémie du Covid-19. Il s’en suivit une fuite des techniciens du secteur et une rapine des hôteliers, sans compter le triste laisser-aller au non-respect de l’environnement. Bien que le tourisme constitue une activité économique fondamentale pour ce pays. Entre 2014 et 2019, la voisine Tunisi a enregistré une moyenne négative annuelle dans le secteur des services de mois de 24%. Les statistiques sont révélatrices d’une mauvaise offre significative. En revanche et contre toute attente, les régions d’Algérie ont connu une hausse de 2% des arrivées internationales entre 2020-2022, par rapport aux années précédentes. Les visites sahariennes ont enregistré une hausse de 1,2 des arrivées internationales pour la première moitié de 2021 par rapport au même segment de l’année précédente. En ligne avec ces chiffres impressionnants malgré la conjoncture des complications aux transports, une croissance continue constitue encore l’un des objectifs économiques régionale. La construction et l’ouverture de l’aéroport international de la part du gouvernement, n’a malheureusement rien apporté de positif au développement du tourisme. Le maintien du visa imposé aux touristes du monde entier, mais surtout l’accompagnement obligatoire par les services de sécurité sur les parcours touristiques, d’ailleurs inutiles et encombrants, sont autant d’éléments qui ont découragés les opérateurs spécialisés au coming-inn. Une meilleure approche, quand à la responsabilité des voyagistes, trouverait une efficacité certaine dans ce pénible forçat.
. Cependant, ce développement ne peut se produire en parallèle à la création ou la reproduction d’inégalités économiques et sociales, ainsi qu’à une utilisation rationnelle des «ressources» environnementales. Cette logique, tout comme dans bien d’autres secteurs, ne semble pas remise en question par le président Teboune pour le développement du tourisme. Il est important de mobiliser les caractéristiques principales de l’économie mis en avant afin de démontrer cette tension entre promesses au développement touristique selon la logique et ces effets sur les populations en situation de pauvreté. Il importe également d’établir l’idéologie dans laquelle se situe le discours prépondérant sur le développement et de le nommer, afin de contrer la normalisation de celle-ci, ainsi que ses effets problématiques.

L’idée d’un tourisme paro-pauvres
Pour une réflexion sur les liens entre le tourisme et la dynamique d’accumulation, le cas d’étude du tourisme en formule des hôtels tout inclus en Tunisie comme en Turquie sera mobilisé en tant qu’exemplification de la logique du tourisme de masse. Dans le contexte où la dépendance de plusieurs États face à ce secteur dominé, offre plusieurs pistes de réflexion sur sa notion de développement. D’autant plus, qu’il s’agit d’une manifestation particulièrement révélatrice d’une logique de marchandisation des lieux, des personnes et des diverses cultures par et pour le tourisme.
En réponse aux inégalités induites par ce même secteur, le tourisme «pro-pauvres» fut proposé en tant que philosophie devant guider les activités touristiques dans certains pays en manque évident de clientèle. L’Algérie ne peut se diriger vers ce tourisme «pro-pauvres» car elle a pour objectif une activité touristique dont les effets explicitement visés sont une augmentation nette pour une communauté d’une extrême richesse en matière de déplacements, de culture et d’hôtellerie. Tant et si peux que tous les hôtels sans exception devraient se faire contrôlés mensuellement pour la qualité de leurs services pour de ne pas briser l’élan. Cette stratégie constitue donc une réponse au constat que la prétention de la promotion libérale du tourisme ne résulte généralement pas en une solution en soi à la pauvreté pour les déplacements au Sud et grand Sud du pays. La philosophie du tourisme «pro-pauvres» sera brièvement proscrite, ainsi que mise en parallèle avec ses critiques principales. La plupart de ces critiques se trouvent fondées sur l’argument que cette philosophie du tourisme ne cherche pas à confronter la structure systémique des services au transport aérien ou autre mais permettant la création de situations de déplacements faciles et d’ouverture d’esprits.
Proposons donc, bien que nous soyons en accord avec cette critique, qu’il demeure tout de même nécessaire de favoriser les approches qui cherchent à opposer les effets du système, en conscience pragmatique du fait que l’époque libérale au tourisme nous apparaît encore dominante et peu menacée. En confrontant cette doctrine du développement du tourisme à toutes ses failles principales, nous pouvons sans vantardise supprimer le maintien en situation de pauvreté de la communauté Algérienne et surtout regagner les trois millions de touristes se rendant en territoire Tunisien, ou il est proposé que le tourisme «pro-pauvres» constitue en effet un discours de résistance.
Afin que le tourisme Algérien soit compétitif pour constituer un réel potentiel de résistance à l’attitude arrogante de celle de certains de nos voisins, nous arguons qu’il est nécessaire que la formule en hôtels tout inclus soit explicitement exclue en tant que forme possible de tourisme à adopter. D’énormes pièges se cachent sous cette fausse formule. Cette années nombre de nos compatriotes se sont plaints de la formule tout inclus particulièrement dans l’hôtel Khayem à Nabeul en Tunisie.

Rapatrier un flux touristique
La méthodologie utilisée est une mise en parallèle des réalités sociales liées au tourisme avec une «rationalité politique», menant à une analyse critique de la logique de développement du tourisme. Ces réalités sociales furent d’abord accédées par une recherche des données économiques du secteur touristique afin d’en saisir l’ampleur. Ensuite, la littérature en sciences sociales portant sur le tourisme (émanant principalement des études touristiques, de la géographie, de la sociologie et de l’anthropologie) est source de nombreuses recensions des conditions de vie des communautés hôtes du tourisme, ainsi que des répercussions environnementales de cette activité économique. Les discours et programmes des institutions internationales qui finance ce développement constituent également une source importante, afin de prendre connaissance des processus de développement touristique promus, des financements accordés en ce sens, ainsi que des motivations et justifications mises de l’avant. L’incohérence de ces enjeux aux résultats problématiques avec les postulats et pratiques ainsi que les discours et programmes des institutions internationales financières et de développement permet de proposer une analyse critique de cette logique de développement touristique.
Cette contribution consiste donc à proposer une nouvelle philosophie du tourisme «pro-pauvres», très large, soit plus proactive en ce qui concerne la mise de l’avant de solutions. Elle passe par l’exclusion explicite de la forme majeure de tourisme qui produit de façon disproportionnée des inégalités pour notre communauté Algérienne avide de services de qualités.
La formule des hôtels tout inclus dans certains pays Tunisie-Maroc ou Turquie, est un tourisme «pro-pauvres» qui ne s’attaque pas directement au système dominant, tel que le relèvent légitimement les besoins, qui peuvent mener une lutte plus accessible, soit de chercher à contrer la popularité de la forme de tourisme qui représente ce système créateur et reproducteur d’inégalités sociales criantes et inacceptables.


· Fayçal MAARFIA, Expert en tourisme


 

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