Visibilité médiatique des différents courants politiques

     Source : Twitter, Denis Piel

Depuis 3 ans maintenant, j’accumule des stats sur les invités et chroniqueurs dans les médias. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, sur plus de cent émissions, chroniques, tribunes, interviews, etc.

Côté chiffres, pour cette année 2019-2020, mes décomptes ont permis de recenser plus de 23500 interventions, dont plus de 20000 sont « étiquetables » politiquement, dans plus de 120 rdv différents. Cela concerne 1993 personnes, évidemment la majorité n’a qu’une seule intervention.

Évidemment aussi, cette répartition des personnalités, des idéologies et des différentes entités est personnelle. Elle tente de définir dix « familles » politiques cohérentes et d’égale importance actuellement.

Déjà, d’un point de vue hommes-femmes : 74,2% contre 25,8% ; on est loin de l’égalité, sachant que certaines émissions font baisser la moyenne, on y reviendra.

Si on regarde du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, la visibilité médiatique de ces différents courants politiques est particulièrement inégale.

En voyant un tel graphe, de façon générale, on comprend aisément pourquoi la mouvance #LREM est souvent montrée comme à gauche de l’échiquier politique, ayant grignoté sur la visibilité du #PS, centre-gauche moribond.

Qui porte ces idées à l’antenne ? Le top 20 est forcément dominé par les éditorialistes, #toutologues, dont une seule peut se dire un peu à gauche. 5 femmes, 15 hommes dans ce top 20 des têtes les plus croisées sur les plateaux.

On « remarque », même si ça semble évident, que les pensées les plus extrêmes (#droite) sont invitées souvent, l’important est de ne pas remettre en cause le capitalisme, car les deux familles qui cherchent à le bouleverser ou le détruire sont complètement marginalisées.

Mais cela reste très général, alors intéressons-nous aux personnalités directement liées à un parti #politique.

L’affaire est dominée par le centre-droit, #gouvernement oblige. Disons-le tout de suite, cette répartition est conforme aux règles du @csaudiovisuel ; cela ne favorise pas du tout le #pluralisme, mais c’est légal.

Quelles personnalités politiques sont omniprésentes ? De très très loin, le #gouvernement est en première ligne, en #interviews quotidiennes, en #direct chaque semaine, le président #Macron en tête. Les écarts sont conséquents, alors même que mes relevés sont forcément partiels.

Viennent ensuite quelques têtes d’affiche des #LR ou apparentées (R. Bachelot, B. Retailleau, D. Abad, R. Dati, B. Lefebvre, E. Woerth et L. Ferry). Puis celles du #RN (M. Le Pen, J. Bardella et N. Bay).

Qui reste-t-il dans ce top 30 ? Seuls cinq partis placent un représentant, cinq hommes en l’occurrence : Y. Jadot pour #EÉLV bénéficie d’un temps de parole conséquent avec les #élections européennes et municipales ; A. Quatennens est le coordinateur de la #FI ;

O. Faure est premier secrétaire du #PS ; F. Roussel, celui national du #PCF et N. Dupont-Aignan préside le #DLF. Que des chefs de partis donc pour ces cinq entités. Et ensuite ? Plus rien ! Seuls huit partis sont très présents dans les médias, dont trois de façon majoritaire.

Si on isole donc les partis les plus médiatisés ou les plus connus, qu’est-ce que cela donne ?

#LREM est déjà plus de deux fois plus visible que son dauphin, les #LR. D’ailleurs, si on prend toute la majorité actuelle, du Mouvement Radical à Agir, elle représente déjà 44%. Sans compter ceux qui en sont proches, non officiellement, et toujours chez #LR !

Les entités habituelles tirent chichement leur épingle du « jeu » médiatique. Restent celles qui réussissent à présenter un ou une candidate aux élections présidentielles mais sont invisibilisées le reste du temps : #UPR à 0,04% ; #NPA à 0,11% ; #LO à 0,09%.

Alors que d’autres sont hypermédiatisés sans raison. Comment expliquer l’omniprésence de S. Royal, seule représentante de Désirs de France ? Comment comprendre la présence continue de Parisiennes, Parisiens ! autocentré sur G. Gantzer ?

Ou bien celle du #CNIP par l’intermédiaire de G.W. Goldnadel ? D’ailleurs, ses responsabilités partisanes, honorables soient-elles, ne sont jamais mentionnées sur les plateaux auxquels il participe.

Bref, les invitations politiques, c’est certes une histoire de répartition du pouvoir, mais c’est avant tout une histoire d’accointances avec ceux qui lancent les invitations. Il faut vraiment une élection pour se forcer à inviter certaines tendances politiques invisibilisées.

Source : Twitter, Denis Piel, 14-08-2020


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *