Après l’allocution présidentielle, le leader de La France insoumise prédit un acte V samedi prochain et appelle à «la révolution citoyenne».
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«Je n’ai pas traîné !» Deux minutes à peine après la fin de l’allocution présidentielle, Jean-Luc Mélenchon se pointe dans la salle de presse du Palais-Bourbon. L’air pressé, le regard sévère, le tribun pose ses deux feuilles sur le petit pupitre. Il se lance : «Macron se trompe d’époque, il a commencé par gronder le peuple et pas un mot pour les blessés.» Le leader de La France insoumise dresse la liste des «oubliés» : les chômeurs, les salariés à temps partiel, la jeunesse «scolarisée».
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Jean-Luc Mélenchon souligne les «bons sentiments» du chef de l’Etat mais il s’interroge à voix haute : «Pourquoi remettre sur la table l’immigration sur la table de cette manière ?» Résultat : le député ne laisse pas tomber la lutte, il prédit un acte V samedi un peu partout dans le pays. «La révolution citoyenne sera grande»,conclut-il.
A l’extérieur de la salle de presse, la cheffe des députés socialistes, Valérie Rabault répond aux sollicitations. L’allocution ? «Une réponse tardive, un trompe-l’œil.» Comme Jean-Luc Mélenchon, elle s’interroge : « Comment il va financer la hausse du smic ? Une hausse d’impôts ? Une coupe dans les services publics ? C’est le grand flou. » Au même moment, le député LREM Sacha Houlié passe par la salle des quatre colonnes, souriant, il dit : «C’était pas mal non ?»
Libération / 10.12.2018