Par Adlène Badis
Le collectif Nabni voudrait utiliser la prochaine élection présidentielle comme tribune pour, de nouveau, émettre ses propositions et ses avertissements en participant au débat économique et politique national. Nabni fait à l’occasion un bilan de ses activités précédentes et lance deux projets pour l’avenir.
Il dresse une nouvelle feuille de route pour 2019-2020. La préparation d’un «livre blanc» constitué d’une sélection de l’ensemble des propositions publiées depuis le lancement de l’initiative, enrichies d’apports originaux. Et le lancement de réflexions sur des sujets «inédits». Sept ans de réflexions, plus de 200 propositions dans le débat public, sont autant de substances que Nabni voudrait utiliser pour de nouveau contribuer au débat. Rappelant les propositions de réformes déjà faites comme «les cent idées pour une Algérie nouvelle (2012), les cinquante chantiers de rupture pour l’Algérie de 2020, le manifeste pour un Etat de droit, la réforme des subventions, le plan cancer, le vieillissement, l’intégration maghrébine par le football, les contributions aux rencontres tripartites et pour la réforme constitutionnelle de 2016 et les plans d’urgence pour la crise du marché pétrolier de 2014».
Nabni souligne n’avoir cessé d’alerter l’opinion sur l’urgence des réformes, sans recevoir d’échos. « Le scénario que nous craignions à l’époque s’est produit. Pire, après avoir heurté l’iceberg à l’été 2014, aucune mesure à la hauteur du choc n’a été prise pour changer de voie. Après un sursaut éphémère qui a vu des velléités de réformes et un début d’ajustement vite étouffés, les dernières années ont été perdues à ne rien faire, ou si peu », souligne le collectif.
Reconnaissant cependant l’impact limité de son travail sur les décisions de politique publique. « Les autorités ont été indifférentes et n’ont rien engagé de majeur, exposant le pays au risque d’un ajustement brutal, car nous n’aurons bientôt ni le choix, ni le temps de réformer en douceur», avertit-t-il. « La séquence de la planche à billets illustre bien comment les autorités n’ont retenu des conseils des experts que ce qui les arrangeait, malgré les avertissements de ces derniers», note le think-tank. Le recours de l’Etat à ce procédé afin de juguler une situation financière délicate semble, à en croire Nabni, dangereuse pour l’avenir immédiat du pays. «L’Etat s’est endetté auprès d’une Banque Centrale, pour combler des déficits qui vont inévitablement réapparaître tôt ou tard, puisque les problèmes de fond n’ont pas été résolus », souligne Nabni pour qui les autorités n’ont fait que retarder les réformes, laissant une dette aux futurs gouvernements, qui irrémédiablement « feront face aux mêmes déficits, et n’auront plus d’autre choix que de les réduire, mais avec une marge de manœuvre financière amoindrie. Autrement dit, la double peine pour les suivants ». Pour cette fois-ci, le collectif Nabni décide d’élargir son audience et le champ de son action et de retrouver sa nature participative « en se rapprochant davantage des citoyens et des acteurs de la société civile». La campagne présidentielle à venir devrait ainsi être un moment riche de confrontation d’idées diverses, selon Nabni. Fidèle à son habitude, le collectif, au «caractère non-partisan», annonce sa présence à travers ses propositions durant la campagne. Nabni dit préparer « de manière participative », une vision d’avenir de l’Algérie, autour de thèmes jugés fondamentaux pour l’avenir du pays.
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