par Luis Alberto Moreno, Président Banque Inter-américaine de développement.
En 2018, la croissance de l’économie mondiale s’est poursuivie de manière inégale, compte tenu des disparités du rythme de croissance entre les pays développés et les économies en voie de développement. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont opéré une lente reprise, avec un taux de croissance de 1,2 %, nettement inférieur aux 2,2 % attendus en 2019. Au-delà de la situation macroéconomique, les migrations intrarégionales ont fortement gagné en visibilité au cours de l’année 2018. Ces migrations sont le fait d’un ensemble complexe de facteurs économiques, politiques, climatiques et environnementaux qui n’ont cessé d’évoluer ces dernières années. Beaucoup de nos pays qui voyaient auparavant un grand nombre de ses citoyens s’établir à l’étranger se retrouvent aujourd’hui à accueillir un afflux d’immigrants, démontrant, ce faisant, empathie et générosité envers leurs voisins. Toutefois, une migration soudaine et massive peut avoir des conséquences néfastes dans les pays d’accueil. En conséquence, de nombreux pays membres de la BID ont demandé un soutien afin de renforcer leurs systèmes de migration et d’investir dans divers services tels que l’identification, la santé, l’éducation, les installations sanitaires de base et l’’inclusion économique des migrants et de leurs communautés d’accueil. La BID a proposé de mobiliser des fonds pour financer ce plan d’action multisectoriel et atténuer l’impact budgétaire dans les pays d’accueil. La migration compte parmi les multiples priorités de politique publique qui évoluent dans nos pays. Par exemple, une mise à jour de la stratégie institutionnelle de la BID, toujours en cours, reflète l’intérêt qu’il existe dans l’accélération de l’adoption des technologies de l’information et dans la préparation des jeunes face aux demandes des marchés de l’emploi de demain. Cette stratégie reconnaît également le besoin urgent de créer des écosystèmes qui mettent à profit l’esprit d’innovation et d’entreprise de notre jeunesse en leur offrant un meilleur accès au capital de départ, aux investisseurs providentiels et aux conseils techniques. Nous devons aussi répondre à la demande de nos sociétés qui réclament de longue date une gestion publique transparente et efficace. La corruption et l’impunité érodent la crédibilité de nos institutions et la légitimité de nos démocraties. Il est par conséquent primordial de promouvoir la transparence et l’intégrité afin de favoriser la confiance du public dans l’État de droit et ses institutions, de protéger la stabilité économique, de stimuler la croissance et de garantir la sécurité de nos citoyens. Nous avons obtenu de bons résultats en 2018. La Banque a approuvé 96 prêts à garantie souveraine d’un montant supérieur à 13,5 milliards de dollars de financement et a décaissé plus de 9,9 milliards de dollars. Quant au secteur privé et aux activités sans garantie souveraine, je suis ravi d’annoncer qu’IDB Invest a approuvé plus de 4 milliards de dollars au titre d’opérations. Avec un montant total d’approbations de 17 milliards de dollars, le Groupe BID restait la source principale de financement multilatéral en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cela n’aurait pas été possible sans le dévouement de tous ceux qui interviennent dans le cadre des actions du Groupe BID. Grâce à leur travail et au leadership de notre Conseil d’administration, je peux affirmer que notre évolution est favorable et nos chiffres satisfaisants. Il ne fait aucun doute que ces réussites nous permettent de jouir d’une position privilégiée alors que nous nous apprêtons à fêter, en 2019, le 60e anniversaire de la Banque.
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