La CIA exploite illégalement le pétrole au Nord-Est de la Syrie

 Le sénateur Lindsay Graham a interrogé le secrétaire d’État Mike Pompeo, lors d’une audition de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères, le 30 juillet 2020, à propos d’une société US qui vient de signer un contrat avec l’« Administration autonome » du Nord-Est syrien (YPG) pour l’exploitation de champs pétroliers et la fourniture de raffineries.

(Photo by DELIL SOULEIMAN / AFP) (Photo by DELIL SOULEIMAN/AFP  via Getty Images)

Le secrétaire d’État a confirmé que la négociation de cet accord avait pris plus de temps que prévu et qu’il le soutenait. Il devrait débuter à 60 000 barils/jour et pourrait s’élever rapidement à 380 000 barils/jour.

« L’Administration autonome » est une fiction mise en place par le Pentagone au Nord-Est syrien dont elle a remis la gérance à une faction kurde. Ni Damas, ni Ankara n’ont fait de commentaires.

Crescent Energy Services, qui a signé le contrat, est une société écran de la CIA. Elle est enregistrée au paradis fiscal du Delaware, mais basée en Louisiane.

Selon nos informations, les profits de l’Administration autonome seront divisés en deux : une moitié pour elle, et l’autre moitié pour la CIA qui les utilisera pour financer des opérations secrètes partout dans le monde sans avoir à demander de budget au Congrès.


          Damas qualifie de «vol» la signature d’un accord pétrolier au nord-est de la Syrie

Puits de pétrole au nord-est de la Syrie dans la province d’Hasakeh (image d’illustration).© DELIL SOULEIMAN Source: AFP

Les autorités syriennes se sont insurgées contre un accord passé entre «la milice des FDS et une compagnie pétrolière américaine pour voler le pétrole syrien», qui avait été précédemment confirmé par Washington.

Damas a condamné le 2 août un accord conclu entre une compagnie pétrolière américaine et l’administration semi-autonome kurde dans le nord-est de la Syrie morcelée par la guerre, dénonçant un «vol» et une atteinte à la souveraineté du pays. L’immense majorité des champs pétroliers, dans l’est et le nord-est du pays, échappent à l’autorité du gouvernement syrien. Ils sont contrôlés essentiellement par les Kurdes, soutenus par des troupes américaines sur place, qui en ont fait la principale source de revenus de leur administration semi-autonome. Ni l’administration semi-autonome kurde ni les Forces démocratiques syriennes (FDS) n’ont communiqué sur ce dossier, alors qu’à Washington, des responsables ont confirmé un accord «pour moderniser les champs pétroliers du nord-est syrien» sans plus de détails.  Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un «accord signé par la milice des FDS et une compagnie pétrolière américaine pour voler le pétrole syrien […] avec le soutien de l’administration américaine», dans un communiqué cité par l’agence officielle Sana.

Un «accord entre des voleurs qui volent et des voleurs qui achètent»

Le texte dénonce «un accord entre des voleurs qui volent et des voleurs qui achètent», y voyant «une atteinte à la souveraineté syrienne». Le communiqué fustige également «l’approche américaine hostile à la Syrie : le vol des richesses du peuple syrien et l’entrave des efforts de l’Etat en vue de la reconstruction». Le 30 juillet, lors d’une audience au Congrès américain à Washington, le sénateur Lindsey Graham a assuré avoir évoqué l’accord avec le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi.

Apparemment, ils ont signé un accord avec une compagnie pétrolière américaine

«Apparemment, ils ont signé un accord avec une compagnie pétrolière américaine pour moderniser les champs pétroliers du nord-est syrien», a-t-il dit. Interrogé par Lindsey Graham lors de cette audience, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a confirmé le soutien de Washington. «L’accord a pris plus longtemps que ce que nous espérions, nous en sommes maintenant à sa mise en œuvre. Il peut être très puissant», a-t-il ajouté. La guerre qui dévaste la Syrie depuis 2011 a coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur des hydrocarbures. Les combats ont parfois ravagé les infrastructures, cibles des convoitises des différents belligérants. Avant le conflit, la production de pétrole brut syrien atteignait près de 400 000 barils par jour. Aujourd’hui, elle s’est effondrée.


 

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