Au moment où les chercheurs et les laboratoires les plus prestigieux sont mobilisés, en France, en Russie, en Chine et aux Etats-Unis, pour trouver le vaccin capable de terrasser le Covid-19, le monde retient toujours son souffle, avec un bilan qui dépassait, hier, les 16 000 morts. En outre, c’est presque deux milliards de personnes qui sont astreintes à un confinement plus ou moins total et le constat est de plus en plus préoccupant quant à l’état des systèmes de santé, proches de l’asphyxie dans plusieurs pays développés.
Au vu des informations communiquées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie est loin de se résorber, bien au contraire. En Italie, en Iran et en Espagne, pays les plus atteints par le coronavirus depuis que la Chine semble avoir inversé la tendance, l’épidémie s’accélère au point que l’organisme mondial recommande aux gouvernements de passer à l’attaque en multipliant à la fois les tests et les mises en quarantaine.
Sur fond de débat et de polémique autour de la chloroquine, un produit utilisé contre le paludisme et les maladies rhumatismales dont l’effet semble bénéfique contre le coronavirus, disent des chercheurs en France, en Chine et aux Etats-Unis, principalement, les mesures de confinement et de couvre-feu nocturne se sont multipliées à grande échelle. Le Royaume-Uni qui a connu plusieurs semaines d’atermoiements a fini par s’y résoudre lundi dernier, imposant aux Britanniques une retraite d’au moins trois semaines.
Il faut dire que le bilan en Europe a de quoi inquiéter : le cap des 10 000 a, en effet, été franchi en début de semaine et le Vieux Continent affiche quelque 185 000 cas d’infection avérée, un chiffre que les observateurs considèrent comme en-deçà de la réalité alors que les systèmes de santé sont sur le point d’exploser. Dans plusieurs pays, des centres de fortune ont été ouverts en catastrophe pour accueillir les sujets contaminés. En Espagne, c’est une patinoire qui a été réquisitionnée pour servir de morgue après une journée sinistre durant laquelle il y a eu 500 morts. Deuxième pays le plus infecté par le Covid-19 après l’Italie, l’Espagne compte aujourd’hui plus de 2 200 morts et plus de 33 000 personnes contaminées.
L’économie des grandes puissances est elle aussi impactée par le coronavirus. L’Union européenne a suspendu lundi le Pacte de stabilité et de croissance qui détermine ses règles budgétaires. Un pas que l’Allemagne elle-même a dû franchir pour pouvoir consacrer plusieurs centaines de milliards d’euros à la sauvegarde de son économie. La Banque mondiale et le FMI prévoient une récession de 5% pour l’année en cours tandis que le président des Etats-Unis, Donald Trump, affiche son optimisme en promettant une relance dans « trois ou quatre mois », alors que les Démocrates et les Républicains s’opposent sur le montant de cette éventuelle relance. Un signe d’espoir, cependant, dans cette situation dramatique : la Chine, où 78 nouveaux cas de contamination « importée de l’étranger » ont été enregistrés, vient d’ autoriser, hier, les habitants de la ville de Wuhan (centre), où le nouveau coronavirus a été identifié en décembre dernier, à reprendre le travail alors que les transports publics y ont redémarré, après deux mois de confinement.
Chaabane BENSACI
Algérie : Trente-huit nouveaux cas (38) du coronavirus (Covid-19), dont deux décès, ont été enregistrés, aujourd’hui en Algérie, portant le nombre de cas confirmés à 302 et 21 décès, a révélé le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, Djamel Fourar.
Le bilan du Covid-19 dans le monde est dramatique
Entre confinement et couvre-feu
Le bilan communiqué par l’OMS, quotidiennement, a fait état, hier, de 14.396 morts dans le monde depuis l’apparition du coronavirus, en décembre 2019. Au total, on compte 324290 cas de contamination avérée dans 171 pays et territoires alors que la menace ne cesse de prendre de l’ampleur, les organismes mettant en garde contre toute négligence et faisant observer que les cas diagnostiqués ne signifient guère la somme de toutes les contaminations réelles. En effet, un grand nombre de pays ne pratiquent les tests qu’en cas de prise en charge hospitalière. Pour la seule journée d’hier, on enregistre 1671 nouveaux décès et 32869 nouveaux cas de coronavirus.
Alors que la Chine ne connaît plus depuis quatre jours, au moins, de nouvelle contamination locale, c’est l’Italie qui est malheureusement en tête du bilan actuel, avec 651 nouveaux morts et 5500 nouveaux cas pour la journée de dimanche, suivie par l’Espagne (394 cas) et par l’Iran (129 cas). Les chiffres indiqués pour l’Italie sont dramatiques. Le pays qui a enregistré son premier cas à la fin février compte désormais 5476 morts et 59138 sujets contaminés, 7024 personnes ayant été déclarées guéries par les autorités sanitaires du pays. Globalement, l’Espagne avec 1720 morts et 28572 cas, l’Iran, avec 1685 morts et 21638 cas, la France, avec 674 morts et 16018 cas ainsi que les Etats-Unis, avec 390 morts et 31057 cas, ne sont pas mieux lotis.
Le Covid-19 est maintenant présent dans de nombreux pays comme la Roumanie, le Kosovo, la Colombie, l’Afghanistan, le Chili, le Ghana, le Burkina et bien d’autres encore. Il a réussi à pénétrer les cinq continents, n’épargnant ni l’Océanie (7 décès pour 1417 cas), ni les Caraïbes et l’Amérique latine (49 décès pour 4001 cas), ni l’Afrique (43 décès pour 1351 cas). Même Ghaza a été touchée, alors que la bande est soumise par l’armée d’occupation israélienne à un blocus total depuis plus de 13 ans et souffre de pénuries multiples.
Partout, dans le monde, le spectacle est identique qui montre des populations soumises à un confinement plus ou moins absolu et des villes en proie à une atmosphère d’état de siège. Selon l’OMS, ce sont pas moins de 50 pays qui ont instauré le confinement obligatoire de la population, une mesure d’astreinte qui concerne plus d’un milliard de personnes.
C’est en effet la première et principale parade que les gouvernements ont trouvé pour lutter contre la propagation fulgurante de la pandémie et ce dans l’attente d’un vaccin que les chercheurs en épidémiologie s’acharnent à trouver dans les laboratoires. Alors que dans certains pays, les habitants font la sourde oreille devant les appels des autorités au respect des mesures édictées, 10 pays ont déjà mis en place le couvre-feu pour interdire tout déplacement nocturne. Mais on ne sait pas, pour l’instant, si toutes ces mesures coercitives seront de nature à endiguer la progression du Covid-19 qui ne lâchera prise, espère-t-on, qu’avec la venue de l’été.
L’Islande découvre 40 mutations du Covid-19
Des médecins islandais ont découvert 40 mutations du coronavirus dans le pays. Lors de leur étude, une seule et même personne s’est révélée infectée par diverses versions du virus.Un virologue danois avertit ainsi que le virus pourrait se développer pour devenir plus contagieux, mais moins dangereux pour les personnes touchées.
En collaboration avec la société de génétique privée DeCode Genetics, les autorités de santé islandaises ont testé 9.768 personnes pour le coronavirus et ont détecté 40 mutations du nouveau coronavirus rien que sur l’île, relate le journal danois Information.
«Nous avons trouvé 40 mutations virales spécifiques dans l’île. Nous avons trouvé quelqu’un qui avait un mélange de virus», explique Kari Stefansson, directeur de DeCode Genetics for Information. «Nous avons les gènes de plus de 400 infections. Ce qui est intéressant à propos de ce séquençage est que nous pouvons retrouver d’où vient le virus. Certains venaient d’Autriche. Il existe un autre type de personnes infectées en Italie. Et il existe un troisième type de virus chez les personnes infectées en Angleterre. Sept personnes avaient assisté à un match de football en Angleterre.»
Similaire à la grippe
Selon le professeur et virologue de l’Université de Copenhague, Allan Randrup Thomsen, un grand nombre de mutations impliquent que le virus deviendra éventuellement plus contagieux, mais moins grave.
«C’est similaire au schéma que nous connaissons avec la grippe, et nous pouvons vivre avec cela. Je ne dis pas qu’il est vrai que toutes les versions survivront, mais il a tendance à se développer de cette façon. Cela signifie que les virus peuvent infecter plus de personnes car ils sont mieux adaptés, mais ce ne sont pas les versions virales pathogènes qui survivent. Ce sont celles qui causent le moins de maladies», a expliqué M.Thomsen au journal danois.
Bilan en Islande
L’Islande a enregistré ce mardi la mort d’une première personne provoquée par le nouveau coronavirus, une septuagénaire souffrant d’une autre pathologie, a annoncé l’hôpital universitaire d’Islande.
«Une femme âgée d’environ 70 ans, qui luttait déjà contre une maladie chronique, est morte lundi 23 mars au service des maladies infectieuses. Ce décès fait suite à cette pathologie conjuguée à sa contamination par le virus Covid-19», a expliqué dans un communiqué l’établissement.
L’Islande, qui compte quelque 360.000 d’habitants, a enregistré à ce jour 588 cas confirmés de Covid-19.
Les mesures prises par cette île de l’Atlantique Nord
Emboîtant les pas de la Corée du Sud ou de l’Allemagne, le pays a eu recours à un programme de dépistage massif: des tests y ont été jusqu’à présent faits sur 10.301 personnes, soit près de 3% de la population.
Le 22 mars, le ministère de la Santé avait annoncé la fermeture des piscines, des bars, musées et salons de coiffure, à compter de mardi et les rassemblements de plus de 20 personnes ont été interdits.
Les universités et les lycées gardent leurs portes closes depuis le 16 mars mais les collèges, écoles primaires et garderies continuent en revanche d’accueillir du public.
Un Islandais aurait attrapé deux sous-types de coronavirus simultanément
Un patient hospitalisé en Islande serait porteur de deux souches du coronavirus SRAS-nCoV-2 dont l’une serait plus agressive, selon le journal Reykjavik Grapevine.
Deux sous-types du coronavirus SRAS-nCoV-2 ont été dépistées chez un patient islandais souffrant de Covid-19, a annoncé le journal Reykjavik Grapevine, citant le PDG de la société biopharmaceutique deCODE Genetics, Kari Stefansson.
La deuxième souche est une mutation de la version originale du coronavirus qui est apparue à Wuhan, en Chine. Selon l’expert, il s’agit peut-être du premier cas connu de double infection.
Une souche est plus agressive
Vraisemblablement, la souche mutée est plus agressive, car c’est ce sous-type de coronavirus qui a été détecté chez les personnes en contact avec le patient en question. En dehors de l’Islande, ce type de coronavirus n’a pas été signalé, selon les bases de données internationales auxquelles se réfère le journal.
Selon l’agence France-Presse, le 24 mars, 588 cas d’infection par le coronavirus ont été recensés en Islande. Les médias islandais rapportent qu’une femme âgée en est décédée.
Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la flambée de Covid-19 était une pandémie. Selon l’OMS, plus de 375.000 personnes sont déjà infectées dans le monde, plus de 14.500 y ont succombé.
Selon l’Université Johns Hopkins, le nombre de cas confirmés de COVID-19 aux États-Unis a dépassé 50 000
NEW YORK, 24 mars (Xinhua) — Selon le Centre pour la science et l’ingénierie des systèmes (CSSE) de l’Université Johns Hopkins, le nombre de cas de COVID-19 aux États-Unis a dépassé les 50 000 à la date de mardi 15 heures, heure de l’Est des États-Unis (19h00 GMT).
Plus précisément, a annoncé le CSSE, le nouveau chiffre a atteint 50 206, avec 606 décès.
D’après le centre, l’État de New York est devenu l’épicentre de l’épidémie de COVID-19 dans le pays, avec 25 665 cas signalés, tandis que le New Jersey et la Californie ont signalé respectivement 2 844 et 2 267 cas.