Par Kamal Louadj
Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, est passé le 30 mai sous le contrôle de Sonatrach qui a annoncé l’acquisition de 19,10% des actions de l’entreprise espagnole Cepsa Holding. L’Algérie détient désormais 51% des actions de Medgaz, selon un communiqué officiel.
Dans le contexte de la chute des prix du gaz suscitée par la pandémie de Covid-19, la Société nationale algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) a profité de l’occasion pour racheter les actions détenues par la compagnie espagnole Cepsa Holding dans la société Medgaz SA qui gère et exploite le gazoduc offshore (Medgaz) reliant l’Algérie à l’Espagne, devenant l’actionnaire majoritaire, indique un communiqué de Sonatrach publié sur son site officiel.
La note informe que la société algérienne a acquis samedi 30 mai 19,10% des actions détenues par la compagnie Cepasa Holding dans le gazoduc Medgaz, augmentant sa participation de 8,04% dans la société qui le gère.
«La participation de Sonatrach passe ainsi de 42,96% à 51 % dans la société Medgaz SA», précise le communiqué qui ajoute que les 49% restants sont détenus par son partenaire historique espagnol Naturgy. La Sonatrach «renforce ainsi sa position en tant que fournisseur majeur et fiable du gaz algérien aux clients importateurs vers l’Europe, en particulier la péninsule ibérique à travers le gazoduc Medgaz», souligne le document.
L’Algérie, qui exporte actuellement 8,2 milliards de mètres cubes vers l’Espagne via le gazoduc Medgaz d’un diamètre de 24 pouces et d’une longueur de 210 kilomètres, augmentera sa capacité à 10,2 milliards de mètres cubes au cours du 1er trimestre 2021 grâce au rajout d’un quatrième turbo-compresseur au niveau de la station de compression de Beni-Saf, dans l’ouest de l’Algérie, conclut le communiqué.
Le contexte du coronavirus
Les exportations algériennes de gaz naturel vers l’Espagne ont chuté à un niveau record au mois de mars, a rapporté le 11 mai le journal espagnol El Confidencial. Selon le média, les importations espagnoles ont atteint leur plus bas niveau historique en raison de la concurrence, russe et américaine, qui propose du GNL à bas prix.Cette situation est due à l’effondrement des prix du gaz sur les marchés internationaux. D’après les statistiques de la Cores, société qui gère les réserves espagnoles d’hydrocarbures, ceci a permis aux États-Unis d’augmenter leurs exportations vers l’Espagne, dépassant celles de l’Algérie pour le deuxième mois consécutif.
En effet, les entreprises américaines ont augmenté leurs ventes à l’Espagne de 467% au cours des deux derniers mois, alors que les exportations algériennes ont diminué de 30%. Entre janvier et mars, l’Espagne a ainsi importé 20.251 GWh de GNL américain contre 19.748 GWh algérien.L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, car elle dispose de deux pipelines sous-marins qui relient les deux pays, ce qui rend le transport beaucoup moins cher. 60% de la capacité d’acheminement de Medgaz sont destinés au marché espagnol; le reste est consacré à l’exportation vers d’autres pays européens.