dimanche, 6 octobre 2024

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Le Maroc est prêt à parler aux séparatistes de l’intérieur s’ils rompent avec la tutelle de l’Algérie

                                                         Vers une solution au conflit du Sahara occidental
Camp de réfugiés de Boudjdour à Tindouf, dans le sud de l'Algérie
Camp de réfugiés de Boudjdour à Tindouf, dans le sud de l’Algérie.         PHOTO/REUTERS

 

La publication numérique le360.ma, très proche du Palais royal marocain, a brisé une importante barrière psychologique, en écrivant cette semaine que « les séparatistes de l’intérieur (en référence au territoire du Sahara, l’ancienne colonie espagnole), peuvent devenir des interlocuteurs officiels » du pouvoir marocain « s’ils rompent leurs liens avec l’Algérie ». La publication officielle ne pose aucune autre condition, ni qu’ils changent de position politique, ni qu’ils abandonnent leurs revendications socio-économiques ou qu’ils cessent de soutenir les prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, ni même qu’ils renoncent à leurs liens avec le Front Polisario. La seule condition dont parle le360.ma est celle de se débarrasser de la tutelle d’Alger.

Ce changement dans la position marocaine d’engager un dialogue avec les « séparatistes de l’intérieur » pourrait avoir une signification très importante, si elle est mise à profit par les courants sahraouis qui prêchent un dialogue inconditionnel entre les Sahraouis et le gouvernement marocain, pour résoudre définitivement le conflit au Sahara occidental ; des courants tels que l´éteint CODESA, l’ASVDH, et d’autres organisations de défense de la société civile, des droits démocratiques et des libertés, qui ont émergé pendant toutes ces années au Sahara, et dont les responsables sont généralement d’anciens prisonniers politiques.

Ce n’est pas un hasard si la proposition avancée par le responsable numérique coïncide avec la réunion que les Sahraouis en faveur du Mouvement Sahraoui pour la Paix, vient de faire à Dakhla (anciennement Villa Cisneros) en préparation du congrès que la formation nouvellement créée veut réaliser au cours de cette année. La réunion préparatoire à Dakhla, présidée par Abdallahi Hadad, membre du comité politique du MSP, s’est tenue en présence de dizaines de Sahraouis, femmes, hommes et jeunes, et sans que les autorités marocaines ne s’y opposent. Des sources sahraouies se considèrent concernées par la « proposition » de le360.ma, qu’elles attribuent au Palais Royal. Le MSP annonce qu’il y aura d’autres réunions avant le congrès de formation, qui aura lieu à El Ayoun, Oued Nun, en Mauritanie et en Europe.

Dans une récente interview donnée par le premier secrétaire du MSP, Hach Ahmed Bericalla, à Atalayar, le leader sahraoui s’est déclaré en faveur d’une négociation sans conditions, de la non-violence, du dialogue et de la paix avec le régime de Rabat, pour rechercher une solution définitive au conflit.

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