L’état d’urgence est décrété dans 14 des 45 provinces que compte le pays, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Sahel : Les conflits ont fait 2,1 millions de déplacés depuis 2013
L’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé à une action internationale concertée pour mettre fin au conflit armé dans la région du Sahel central, qui a forcé plus de 2,1 millions de personnes à fuir leurs foyers au cours de la dernière décennie.
Le nombre des personnes déracinées a été multiplié par dix depuis 2013, passant de 217 000 à un niveau alarmant de 2,1 millions fin 2021. Le nombre de réfugiés dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, s’élève désormais à 410 000. La majorité des réfugiés de la région ont fui les violences au Mali, indique le HCR dans un rapport publié vendredi sur son site.
En 2021, une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500 000 personnes. Cela sans compter les chiffres du mois de décembre 2021 qui ne sont pas encore connus, selon le HCR. Les groupes armés auraient mené plus de 800 attaques meurtrières l’année dernière, selon les estimations des partenaires. Ces violences ont entraîné le déracinement de quelque 450 000 personnes dans leur pays et forcé 36 000 autres à fuir dans un pays voisin. Rien qu’au Burkina Faso, l’agence onusienne estime le nombre total de déplacés internes à plus de 1,5 million à la fin de 2021. Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais du Burkina Faso. Au Niger, le nombre de personnes déplacées dans les régions de Tillabéri et Tahoua a augmenté de 53% au cours des 12 derniers mois. Au Mali voisin, plus de 400 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. Dans son rapport, le HCR appelle la communauté internationale à prendre des mesures fortes et à ne ménager aucun effort pour soutenir les pays du Sahel central en vue de rétablir la paix, la stabilité et le développement dont la région a besoin de toute urgence. / APS
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Lors de son grand entretien avec la presse nationale, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a appelé « à faire des propositions pour contribuer à la lutte contre le terrorisme ». Ainsi, mon analyse s’inscrit sous le sceau patriotique en vue d’apporter « ma terre » à ce combat. Aux militaires, les armes, aux journalistes, la plume ou le micro ou encore la caméra. La lutte contre le terrorisme n’a pas fini de révéler ses côtés sombres. L’une des facettes de cette guerre asymétrique est le deal macabre dont se délectent des individus, sous le couvert et avec l’appui d’une puissance tutrice. Il y a des vérités que l’on refuse de dire aux populations du Sahel en général et à celles du Burkina Faso en particulier. Lesquelles ?
Le 23 septembre 2019, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré échange à bâtons rompus avec les Burkinabè vivants aux Etats-Unis. A l’occasion, j’ai proposé que l’on « équipe les camps militaires de matériels permettant de détecter des individus armés à plus d’un kilomètre à la ronde. » La proposition a été bien accueillie par le président Kaboré et l’auditoire présent.
En réponse, le président du Faso nous a demandé de proposer une offre en vue d’être « étudié ». N’étant pas prestataires de service dans le domaine, je n’ai pas fait d’offre. Cependant, j’ai fait des recherches dans le domaine auprès des spécialistes internationaux du domaine qui m’ont unanimement ramené à des technologies de pointes de type Ground Observer capable de détectées à 360 degrés un groupe de personnes en approche à des kilomètres du site protégé avec une précision qui défie tout esprit critique.
En poussant un plus mes investigations, il ressort que des pays de l’Afrique centrale et un géant de l’Afrique de l’Ouest, se sont empressés de se doter de cette technologie. Le résultat est épatant : cette technologie déjoue toute tentative d’attaque surprise de la zone protégée, selon une source militaire. Poussant nos investigations à l’international, je me suis posé la question de savoir pourquoi les autorités de la défense et de la sécurité du Burkina Faso ne se sont pas intéressées à cette technologie militaire de pointe utilisée par Barkhane. D’ailleurs, elle va être bientôt mise à la disposition du G5 Sahel. Ayant approché le milieu militaire pour mieux comprendre, ma surprise fut grande.
En effet, selon toujours l’officier supérieur (qui a requis l’anonymat), cette technologie a été présentée aux premiers responsables de la sécurité du Burkina avec une démonstration à la clé, juste quelques mois avant le drame d’INATA mais aucune suite n’y a été donnée. Et, j’ai pensé à Frantz Fanon : « Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir corrompu les Africains eux-mêmes. » Toutefois, il n’est jamais trop tard pour bien faire car, des entreprises locales, gérées par des patriotes et ayant la capacité de faire ce travail avec les autorisations nécessaires, existent au Burkina Faso. Il suffit de les faire appel. C’est la première vérité. Les grandes tragédies révèlent les peuples forts. Les épreuves douloureuses, les Hommes forts. Et pour éviter les tragédies dans une guerre, il faut mettre l’accent sur le renseignement.
L’Agence de renseignement du Burkina Faso, l’une des meilleures de la sous-région
« Les services de renseignement de l’Agence nationale de Renseignement (ANR) fournissent régulièrement des données sur les mouvements des groupes armés terroristes. Dans la zone d’Inata, les mouvements de GAT (Groupes armés terroristes) sont fréquemment signalés », a affirmé le Ministre de la défense nationale et des anciens combattants, le Général de brigade Aimé Barthélémy Simporé, devant la représentation nationale le 26 novembre 2021. Le service de renseignement du Burkina Faso est l’un des meilleurs de la sous-région.
De nombreuses attaques auraient pu être déjouées si et seulement si, on les laissait faire leur travail sans leur mettre des bâtons dans les roues. A ce titre, il est capital et urgent que le magistrat suprême du pays, donne les pleins pouvoirs à l’ANR, afin qu’il fasse son travail avec professionnalisme et patriotisme. De sources bien introduites, une relation personnelle du chef suprême des armées, interfère constamment dans le travail des professionnels du renseignement Burkinabé. Très actif, cet expatrié qui roule pour son business entre le Burkina, la France, le Niger et bien d’autres pays, utilise sa proximité d’avec le chef de l’Etat pour relayer directement auprès du Président, des renseignements d’un service de contre-espionnage d’une puissance étrangère très active au Burkina, en sautant bien entendu l’ANR. Cette se trouve ainsi fragilisée mais surtout, polluée par cette voix parallèle de collecte d’informations.
On peut ici affirmer que ce jeu peut influencer et affecter considérablement la sécurité de la nation. Cet homme d’affaires roule forcément d’abord pour ses intérêts avant ceux du Burkina. Il est clair que cet individu va immédiatement abandonner « ses amis du jour » si jamais, il ne trouve plus son compte. Un pays ne peut pas souffrir de ce type de compromission encore moins, une entité aussi sensible que l’ANR. Aujourd’hui, pour l’honneur de la patrie, nous devons sacrifier nos amitiés de circonstances, au profit de l’intérêt supérieur du pays des Hommes intègres.
Cet expatrié joue un rôle de pivot très dangereux pour la nation Burkinabè en exploitant à des fins de manipulation les informations que ses amis du Renseignement étranger veulent qu’il souffle à l’oreille du Président mais, aussi lorsque cela l’arrange, balance nos informations secrètes en vue d’avoir des faveurs avec ses amis. Cette relation directe de cet expatrié avec le Président du Faso n’est assujettie à aucun filtre qui puisse faire la contre expertise afin de donner la vraie information au premier décideur du pays. Et, cette situation est une patate chaude aux mains de la hiérarchie du renseignement burkinabé. On ne peut pas courir et se gratter les fesses, dit l’adage. C’est la deuxième vérité.
Le président Roch Marc Christian Kaboré dos au mur
Le président Kaboré semble être dos au mur face à la France. A l’analyse, les accointances, vraies ou fausses, avec les groupes terroristes au Sahel, ont précipité le Burkina dans la gueule du loup. Car, même s’il est admis que les accords militaires entre la France et le Burkina Faso, ne permettent pas aux soldats Français d’intervenir sur le sol burkinabè, il faut admettre qu’ils ne jouent franc-jeu dans le partage des renseignements.
En outre, si la mission de la Force Barkhane est de lutter contre les groupes terroristes au Sahel aux côtés des pays du G5 Sahel, et que le Burkina Faso fait partie du G5 Sahel, il est difficile de comprendre que les drones français, et leurs services de renseignement, ne soutiennent pas le Burkina Faso, ne serait-ce qu’en matière de partage d’informations sécuritaires.« Ils ont peut-être 4000 hommes (NDLR : aujourd’hui 5100) dans la région, ils ont toutes les ressources militaires et technologiques. Alors, je suis surpris qu’ils n’aient pas été en mesure d’éradiquer ces groupes terroristes. Nous nous posons beaucoup de questions : s’ils le voulaient vraiment, ils auraient pu les battre. Alors, ont-ils un autre agenda ? » En 2019, Chérif Moumina Sy, alors Ministre de la défense du Burkina Faso, dans une interview au journal sud-africain « the Guardian » jetait un pavé dans la marre.
Il s’interrogeait sur l’utilité de la présence de l’armée française au Sahel. Cette sortie médiatique suscita un tollé général.Deux ans après cet épisode, c’est le Premier ministre malien Choguel Maïga qui enfonce le clou. Dans un entretien accordé à l’agence de presse Russe « Sputnik », il dénonce clairement le fait que des groupes armés sont formés par l’armée française sur le territoire malien. Bien plus, il va plus loin devant l’Assemblée générale de l’ONU pour critiquer ouvertement l’attitude de « nos ancêtres les Gaulois ».
A son retour à Bamako, il est accueilli par une foule en liesse. Dans la vie religieuse, tout comme celle civile, il est acquis que deux témoignages sur un fait prouve la réalité de celui-ci. Après plus de 10 ans de présence de l’armée française avec ses 5000 hommes appuyés par les soldats de la MINUSMA (13000), le Sahel continue de subir le dictat des « pantalons sautés ». Que fait la France dans ce bourbier où elle dépense des milliards d’euro (880 millions d’euros soit environ 580 milliards de francs CFA en 2020), sans atteindre les résultats escomptés dans la lutte contre le terrorisme ? Et sans verser dans le dilatoire, la France ne porte pas le Président Kaboré dans son cœur. Pourquoi ? Pour 2 raisons principales : sa prise de position sur deux dossiers cruciaux à savoir : la monnaie (le franc CFA) et la gestion de la crise au Sahel.
Premièrement, pour la monnaie, le président Roch Marc Christian Kaboré a toujours soutenu que le franc CFA, futur ECO, doit être rattaché à un panier de devises internationales. La France veut, avec le soutien du Président Ouattara de la Côte d’Ivoire, qu’elle soit rattachée à l’Euro. Comparaison n’est pas raison, mais c’est le projet de création de la monnaie unique africaine, lancée par Mouammar Kadhafi qui a signé son arrêt de mort. En un mois, la France a levé une coalition internationale, avec au bout, l’assassinat du Guide Libyen. Dans le même temps, l’on met 10 ans à colmater les brèches de cette intervention contre nature.Pour l’intervention militaire au Sahel, l’actuel locataire de Kossyam préconise que les forces étrangères restent chez elles et soutiennent les armées nationales en matériels militaires. C’est la troisième vérité. La France dit « pas question ».
Elle veut être juge et partie. Elle est le maître à bord au Sahel car, c’est un général français qui est à la manette. Sur ce point, certains diront que cela est normal dans la mesure où elle est la plus grosse pourvoyeuse d’hommes et de matériel. Mais, il n’y a pas que cela. « La force du G5 Sahel est une coquille vide, sans réelle autonomie ni militaire encore moins financière » explique une source militaire proche du commandement du G5 Sahel. Passons sous silence le fait que la France est le 3 ème plus gros exportateur, disons, vendeur d’armes, dans le monde. Le Sahel, avec ses nombreux groupes armés semblent être le terrain fertile pour ce commerce. C’est la quatrième vérité. A la lumière de cette analyse, la meilleure des postures à adopter pour le président Kaboré est de rabattre sur son peuple au lieu de confier à la France, la gestion de la lutte contre le terrorisme en signant avec elle, des accords qui, à la longue, profiteront plus aux multinationales françaises qu’au peuple burkinabè.
L’exemple du peuple malien qui a décidé de soutenir la transition, contre le diktat de la CEDEAO et des puissances occidentales doit faire école. Aucun peuple ne peut bâtir son succès sur les désidératas d’une puissance occidentale. Les Afghans en ont fait l’amère expérience, avec le retrait brutal de l’armée américaine, après plus de 10 ans de galère dans les collines de Tora-Bora. Justement, ce qui se passe au Sahel est le « bis répétita », toute proportion gardée, de ce qui s’est passé dans les années 80 où les Américains, par le biais de la CIA (Central Intelligence Agency) ont financé les Moudjahidin pour construire les grottes de Tora Bora en Afghanistan, avec à la manette Oussama Ben Laden. Par la suite, il deviendra l’ennemi juré de l’Oncle Sam. (Voir encadré)
L’Uranium et les intérêts des entreprises françaises en jeu
Soyons clair. Notre analyse n’est pas de jeter le discrédit sur un pays. Nous analysons des faits avérés, vérifiables et quantifiables. L’ex président Français Jacques Chirac l’a dit : « Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie (NDLR : la France), vient précisément de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique. Il faut avoir un peu de bon sens de justice pour rendre aux Africains ce qu’on leur a pris ; d’autant que c’est nécessaire si l’on veut éviter les pires convulsions ou difficultés, avec les conséquences politiques que cela comporte dans notre avenir… ».
Le message est sans ambigüité. Le Burkina Faso paie le prix d’une guerre qu’il n’a ni créée, encore moins attisée. C’est la course à la recherche effrénée du gain, avec en toile de fond, le contrôle des ressources minières, minéralières de la zone qui est en jeu. La France n’est rien sans l’Afrique : « Un serpent sans tête est une ceinture. La France sans l’Afrique est une pourriture », disait Abdallah Taha. Cinquième vérité. A titre d’exemple, pour illustrer jusqu’où peut aller l’Etat français dans la défense des intérêts des entreprises françaises, il suffit de s’imprégner de la récente brouille diplomatique entre Washington et Paris. En effet, l’Australie avait commandé des sous-marins d’attaque avec l’entreprise française Naval Group pour un montant de 35 milliards d’euros, entretien y compris sur 50 ans.C’était le « contrat du siècle » pour ce groupe privé français scellé en 2019.
En 2021, les Etats-Unis « doublent » les Français et arrachent le contrat pour une entreprise américaine. Paris, pour protester rappelle ses ambassadeurs en poste aux Etats-Unis. Il a fallu la visite du Président Biden à son homologue Emmanuel Macron pour fumer le calumet de la paix. Imaginez jusqu’où peut aller ce pays, pour défendre ses intérêts. L’affaire de la monnaie guinéenne aux lendemains des indépendances est là pour témoigner que Paris ne reculera devant rien pour maintenir son statut de puissance mondiale, quitte à créer le chaos en Afrique de l’Ouest. Tandis que les Africains s’entretuent, elle pille le sous-sol de l’uranium au Niger et bientôt le zinc dans le Nord du Burkina dont la construction du chemin de fer et le transport seront assuré par le Groupe Bolloré avec une concession allant jusqu’en 2050.
Pendant ce temps aussi, Orano (ex-Areva) continue d’exploiter l’uranium et à accroître son chiffre d’affaire. Au premier semestre de 2021, le groupe dont 40% de son uranium provient du Niger alimente la compagnie d’électricité EDF (Electricité de France). Chaque année, la France a besoin de l’ordre de 8 000 à 9 000 tonnes d’uranium naturel par an pour fabriquer le combustible alimentant son parc de 58 réacteurs nucléaires(1). La totalité de cet uranium est importée dans la mesure où elle ne produit plus d’uranium. Cette explication permet de comprendre pourquoi la France se rue dans le Sahel en « père protecteur » alors qu’elle y est pour protéger ses intérêts. Et l’on sait que les Etats sont guidés par leurs intérêts plutôt que par la vraie charité.Sixième vérité
Le G5 Sahel, un mort-né ou une coquille vide ?
Une autre preuve de l’inutilité de l’aide de la France dans la lutte contre le terrorisme, est la force du G5 Sahel. Officiellement créée sur du papier, elle peine à voir le jour depuis 5 ans. Pourquoi ? L’autonomisation et la mise en cohésion des 5 forces communes du Mali, du Tchad, du Niger, du Burkina Faso et de la Mauritanie ne font pas l’affaire de Paris. Car, il ne voit pas d’un bon œil, la fin du terrorisme dans ce brûlot dans la mesure où plus les nations sont préoccupées à gérer leur sécurité, mieux les entreprises françaises exploitent tranquillement leur sous-sol. C’est pourquoi, la demande de placer la future force du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la charte des Nations Unies est un vœu pieux irréalisable. Les pays occidentaux, ne sont pas chauds.Or, cela aurait permis à cette force de bénéficier de l’autorisation d’acquérir certains matériels militaires en vue de mener une guerre sans merci aux terroristes. Mieux, les Nations unies pouvaient à cet effet, par le biais du Conseil de sécurité, mener « des opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de membres des Nations Unies ».
Quelles solutions ?
L’échec militaire de la France et de tous les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme est une leçon : les armes ne viendront pas à bout du terrorisme. Il faut négocier. Mais pas à n’importe quel prix. On négocie avec un adversaire lorsque ce dernier est en situation de faiblesse. Donc, il faut d’abord travailler à fragiliser l’adversaire avant de l’appeler à la table des négociations. L’exemple de l’échec des « boys » américains en Afghanistan vient rappeler que l’hydre terroriste peut souvent renaître de ces cendres. En outre, il faut former des unités d’élites et/ou les reconstituer à l’image du RPC de Dédougou, du BIA de Koudougou, etc. Au-dessus de tout, lutter contre la corruption et la course effrénée à l’enrichissement illicite car, on peut tromper le peuple une fois mais, on ne peut pas le tromper tout le temps.Une autre solution autre que celle-ci serait suicidaire pour la nation. La stratégie des terroristes consiste à mener des actions d’éclats et à les diffuser à travers les réseaux sociaux. Le but recherché étant de créer la psychose. A ce niveau, pour paraphraser le Ministre de la défense et des anciens combattants, le général Aimée Barthélémy Simporé, devant l’Assemblée nationale, « chaque Burkinabè doit être un sentinelle du renseignement ». Il s’agit d’éviter de créer la psychose, de maîtriser l’information reçue, de la recouper avant de la diffuser. A l’instant T, chaque Burkinabè doit taire son égo et se lever pour défendre la patrie. Et, lorsque nous aurons reconquis nos territoires, nous négocierons la paix car, qui veut la paix, prépare la paix.
Par Daouda Emile OUEDRAOGO
([email protected])
Bis repetita du conflit afghan au Sahel
La CIA a financé dans les années 1980 les moudjahidin contre l’URSS. Elle a financé notamment la forteresse souterraine des grottes de Tora Bora, d’une hauteur de 13 000 pieds et situé à 35 miles de Jalalabad, la capitale régionale, dont Oussama ben Laden a participé à la construction. Ben Laden y apporte des dizaines de bulldozers et autres équipements lourds de construction venant de l’empire de construction de son père, le groupe Saudi Bin ladin (en anglais : SaudiBinladin Group).
Ce camp comportait plusieurs milliers d’hommes. Trois douzaines de forces spéciales militaires des États-Unis étaient stationnées dans ce camp. Au début de la guerre d’Afghanistan en 2001, Tora Bora fut l’une des places fortes des Talibans et de leurs alliés avant sa chute lors de la bataille de Tora Bora. L’attaque de cette base quelques mois après les attentats du 11 septembre 2001 visait à tuer Oussama Ben Laden, mais ce fut un échec. Cette base étant proche de la frontière, Ben Laden put s’enfuir vers le Pakistan. Le 14 juin 2017, après un bref combat contre les talibans, Tora Bora est prise par l’État islamique. Oussama Ben Laden, lui, a été tué lors d’une opération commando des forces spéciales américaines en 2011.
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Les cinq leaders arrêtés et condamnés après la marche du 27 novembre 2021 ont, au cours d’une conférence de presse ce mardi 28 décembre 2021 à Ouagadougou, réitéré leur demande de démission du président Roch Kaboré.
La démission du président Roch Kaboré était sur les lèvres de tous les cinq. Tous étaient unanimes sur ce sujet et ce au prix de leur propre vie à eux, jurent-ils. « Nous lançons un appel à tous à se tenir prêts pour tout mot d’ordre dans les jours à venir pour exiger la démission pure et simple du président du Faso », a confié le porte-parole des leaders de la marche du 27 novembre, Abdou Karim Baguian dit Lota.
Hervé Ouattara, un des leaders de la marche, est revenu sur les conditions de son arrestation et a souligné que « même l’ex président Blaise Compaoré, n’a pas arrêté quelqu’un en 2014 ».
« J’ai été surpris par mon arrestation vue la manière dont elle a été faite. On nous a poursuivis dans toute la ville de Ouagadougou et d’autres même n’étaient pas en tenue », a martelé Hervé Ouattara. Une situation que celui-ci a dénoncé, en faisant une comparaison avec le régime de l’ex président Blaise Compaoré.
Il a tenu à rassurer cependant l’opinion publique, que l’union qui existait entre eux depuis les premières heures de la marche est encore plus forte et plus grande après leur passage en prison. « Il n’y a eu aucun problème entre nous », a-t-il affirmé avant d’ajouter qu’il y a eu des individus qui ont voulu casser leur lutte. « J’ai été surpris depuis la MACO de voir des politiciens se donner à cœur joie pour notre arrestation, mais j’ai compris que c’est ça aussi le Burkinabè », a déploré Hervé Ouattara.
Et pour plus de sécurité, les cinq ne demandent qu’une seule chose : la démission du président Kaboré. Pour ce faire, ils ont invité les « autorités à travailler pour la sauvegarde des libertés fondamentales ».
L’on retiendra que, faute d’autorisation, la marche avait été réprimée et les leaders condamnés par la suite à des peines assorties de sursis.
« Nous ne tenons qu’à un fil. Ce n’est pas une question de Drabo ou de Lota mais une question de tout Burkinabè. Nous devons sauver ce pays », a affirmé M. Ouattara, avant de conclure : « Nous avons décidé aujourd’hui de nous battre pour notre survie et la survie de nos enfants. Entre être arrêtés ou sortir être criblés de balles, nous préférons être en prison ».
« Demander la démission du président Kaboré, si c’est ça qui va nous ramener en prison, donc je vais repartir. Qui a demandé au président Kaboré de venir être le président du Burkina ? C’est lui-même qui est venu avec ses documents. 99% des Burkinabè savent que Roch Kaboré n’est plus la solution du Burkina Faso, mais plutôt le problème », a-t-il martelé.
Patricia Coulibaly (Stagiaire)