
La mission de formateurs russes au Mali expliquée
Soupçons sur la présence de sociétés militaires privées en Afrique
Entreprises militaires privées, une pratique largement répandue
Tout en précisant que la COSI « est exclusivement présente en RCA », M.Ivanov a ajouté qu’il avait entendu parler de supposés pourparlers entre le gouvernement malien et de prétendues sociétés privées russes via les médias, comme tout le monde. Dans le même temps, il a rappelé que le recours à ce genre de prestations privées était une pratique répandue dans le monde et qu’au Mali, en l’occurrence, même l’Onu recrutait auprès de semblables entreprises -comme la britannique G4S Global et l’américaine Relyant-, afin de faciliter le travail des Casques bleus.
En réaction à des pressions de 15 pays européens
Le Mali dément tout déploiement de mercenaires du groupe russe Wagner
La Belgique, le Danemark, l’Estonie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Suède sont engagés, avec la France, dans le nouveau groupement européen de forces spéciales Takuba, destiné à « accompagner » les soldats maliens. Un déploiement de mercenaires russes constitue « une ligne rouge » pour Paris.

Le Mali a démenti tout déploiement de mercenaires du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, annoncé par une quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte anti terroriste dans ce pays sahélien. Le gouvernement du Mali «apporte un démenti formel à ces allégations sans fondement» sur «un prétendu déploiement des éléments d’une société de sécurité privée au Mali», a-t-il indiqué dans un communiqué publié vendredi soir. Une quinzaine de puissances occidentales avaient annoncé jeudi dans un communiqué le déploiement au Mali, avec l’aide de Moscou, du groupe Wagner, dénonçant l’implication de ces mercenaires qui interviennent déjà en Ukraine, en Syrie, en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne. Le gouvernement malien «exige que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes» de la présence de ce groupe, affirme le communiqué signé du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, également ministre de l’Administration territoriale. Il «tient à préciser qu’au même titre que la mission européenne de formation (EUTM), des formateurs russes sont présents au Mali dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de Sécurité nationales». Bamako demande à «être jugé sur des actes plutôt que sur des rumeurs et tient à rappeler que l’Etat malien n’est engagé que dans un partenariat d’Etat à Etat avec la Fédération de Russie, son partenaire historique», affirme encore le communiqué. Jeudi, plusieurs pays occidentaux dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, avaient «condamné fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien», et dénoncé «l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali».»Nous appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région», avait insisté le communiqué également signé par la Belgique, le Danemark, l’Estonie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Suède. Ces pays sont engagés aux côtés de la France dans le nouveau groupement européen de forces spéciales Takuba, destiné à accompagner les soldats maliens au combat. Le déploiement de mercenaires russes constitue jusqu’à présent une ligne rouge pour Paris.
Les 15 pays signataires du communiqué avaient cependant réaffirmé leur «détermination à poursuivre (leur) action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme». «On constate aujourd’hui sur place des rotations aériennes répétées avec des avions de transport militaire appartenant à l’armée russe, des installations sur l’aéroport de Bamako permettant l’accueil d’un chiffre significatif de mercenaires, des visites fréquentes de cadres de Wagner à Bamako et des activités de géologues russes connus pour leur proximité avec Wagner», avait indiqué une source gouvernementale française. Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déjà mis en garde le Mali contre des conséquences financières et une déstabilisation du pays, déjà en proie aux violences, si le gouvernement recrutait le groupe Wagner. Les Etats-Unis, suivis par l’Union européenne lundi, ont imposé des sanctions contre ce groupe soupçonné d’être proche du président russe Vladimir Poutine. Le Mali est le théâtre depuis 2012 d’opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, ainsi que de violences perpétrées par des «milices d’autodéfense» et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d’exactions. Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines. La prise du pouvoir à Bamako par des militaires à la faveur d’un putsch en 2020 n’a pas enrayé la spirale de violences.
500 membres russes « Wagner » ont déjà été déployés au Mali
Les autorités maliennes ont officiellement conclu des accords avec des membres de la PMC russe « Wagner » sur le déploiement de mercenaires sur le territoire de cette république africaine. Il s’est avéré qu’environ 500 mercenaires russes seront déployés dans 10 régions clés du Mali, où la tâche principale des spécialistes militaires russes sera de combattre les terroristes locaux.
« Une entreprise militaire privée russe a commencé à gagner du terrain au Mali. Quinze pays occidentaux, dont la France, condamnent fermement l’arrivée de cette entreprise. Désormais, plus de doute : une compagnie militaire privée de mercenaires russes « Wagner » est stationnée au Mali. « On note la rotation de plusieurs avions militaires russes à l’aéroport de Bamako, livrant du matériel aux membres du groupe Wagner, la construction d’une ville militaire pouvant accueillir un grand nombre de mercenaires Wagner », explique une source au gouvernement français., – la publication « La Croix » donne des informations.
Pour le moment, il n’existe aucune preuve documentaire que des mercenaires russes de PMC « Wagner » aient déjà été déployés au Mali, cependant, au vu des informations, photos et vidéos publiées par les ressources du réseau russe, des membres des PMC russes, au nombre de plusieurs dizaines de personnes, ont précédemment été placés dans cette république africaine.
La tâche principale des mercenaires russes au Mali sera la lutte contre les terroristes, bien que 15 pays se soient catégoriquement opposés en même temps à l’apparition de spécialistes militaires russes dans le pays africain. D’ailleurs, les autorités maliennes ont réagi très indifféremment à cela, suggérant que les militaires étrangers rentrent tout simplement chez eux.
source:https://avia-pro.fr/news/500-rossiyskih-vagnerovcev-uzhe-perebrosheny-v-mali
L’armée française se retire de l’Azawad
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Mardi 14 décembre, la force française Barkhane a quitté officiellement la base de Tombouctou, après Kidal et Tessalit, dans le cadre de la réorganisation en cours du dispositif militaire français au Sahel. Sur place, ce départ et ces neuf années laissent une impression quelque peu amère.
Les soldats de la force Barkhane ont quitté la base de Tombouctou, mardi 14 décembre. Dans les faits, les soldats français étaient déjà peu nombreux, ici. Depuis plusieurs années, les forces maliennes et les Casques bleus assurent l’essentiel de la présence militaire. Mais ce départ est très symbolique.
On se souvient des scènes de liesse qui avaient accompagné l’entrée des blindés de Serval dans la ville et des mots du président français de l’époque, François Hollande, qui avait déclaré avoir vécu « le moment le plus important » de sa vie politique. Neuf ans plus tard, le sentiment vis-à-vis de l’armée française est plus mitigé.
Frustration palpable
Les attaques terroristes sont aujourd’hui peu fréquentes à Tombouctou, qui fait même pour cela figure d’exception dans le pays. Lors de la période d’occupation islamiste, pendant dix mois en 2012, lorsque Ansar Dine et Aqmi administraient la ville, Diadié Hamadou Maïga présidait le cadre de concertation, qui faisait office de médiateur entre les occupants et les habitants de Tombouctou. Il fait partie de ceux qui ont accueilli triomphalement les troupes françaises :
« L’enthousiasme avec lequel nous avons accueilli les soldats français à leur arrivée, et les relations qu’il y a eues entre nous – l’engagement, la mise en confiance des gens – ont permis d’acter des rapports d’amitié et de camaraderie avec ces forces venues nous aider. Malheureusement, avec l’évolution (de la situation), la présence de la France ne répondait plus aux attentes des gens. L’intervention n’était pas au rendez-vous. »
C’est que depuis, la criminalité a pris le pas sur le terrorisme : attaques à main armée, enlèvements, assassinats, les actes de banditisme violent sont de plus en plus fréquents. Et comme Diadié Hamadou Maïga, beaucoup de Tombouctiens reprochent à Barkhane sa passivité :
« Les justifications données étaient qu’ils n’étaient pas là pour lutter contre des éléments pas considérés comme islamistes. Les gens étaient frustrés parce qu’ils ne voulaient pas intervenir. »
La semaine dernière, deux hommes puis une fillette ont été tués par balle à Tombouctou par des hommes armés non identifiés, ce qui a suscité des mouvements de protestation. Il est revenu aux forces maliennes de sécuriser la ville.
Place à une nouvelle logique de coopération militaire
Barkhane repose désormais sur un triptique Gao-Ménaka-Gossi. Trois bases le long de la zone des trois frontières, épicentre des combats. De 5 100 soldats, la force passera à 4 800 en janvier. Puis, la décrue sera régulière mais moins rapide qu’annoncée : 4 000 hommes à l’été 2022, puis 3 000 à l’été 2023. Ce sera alors la fin de l’adaptation de l’opération Barkhane.
Dès janvier, l’intervention française glissera d’une logique de paix à une logique de coopération militaire. Plus de gros bataillons pour du contrôle de zones mais plutôt un partenariat de combat avec les forces armées maliennes, à l’instar de ce que fait la force européenne Takouba pour conduire les armées locales vers l’autonomie. Avec RFI
Le retrait français du Mali pourrait booster le terrorisme, alerte la Russie
