« Toute notre action est un cri de guerre contre l’impérialisme et un appel vibrant à l’unité des peuples contre le grand ennemi du genre humain : les Etats-Unis ».
Ernesto Che Guevara
Le 9 octobre 1967, Ernesto Che Guevara a été exécuté à la Higuera par l’armée bolivienne encadrée par la CIA américaine. Pour l’impérialisme yankee, le Che était devenu l’homme à abattre. Non seulement il représentait un danger pour les intérêts de la bourgeoisie américaineparce que la révolution a triomphé à Cuba à moins de 150 km des Etats-Unis, mais aussi et surtout parce que son combat contre l’impérialisme était total, planétaire. Le Che a bien compris que l’impérialisme était le véritable ennemi des peuples. Combattre l’impérialisme partout à travers le monde était pour lui « le plus sacré des devoirs » (1) . L’impérialisme américain et sa puissance restent le danger principal de l’humanité, « le grand ennemi du genre humain » disait le Che.
Ernesto Che Guevara était persuadé que la défaite de l’impérialisme passe nécessairement par le triomphe de la révolution mondiale. La victoire ne sera jamais complète tant que d’autres peuples restent soumis à la domination impérialiste La révolution cubaine n’était pour lui qu’un tremplin pour d’autres bouleversements à travers la planète. L’internationalisme non seulement reste un devoir pour tout révolutionnaire, mais surtout une nécessité stratégique dans la lutte anti-impérialiste.
Mais le Che ne se contentait pas seulement de discourir et de théoriser la lutte contre l’impérialisme. Il a mené personnellement un combat aussi héroïque que désespéré contre l’impérialisme américain que ce soit dans la Sierra Maestra cubaine, dans le maquis congolais ou encore dans la forêt et les montagnes boliviennes. Il ne suffit pas « de souhaiter le succès à la victime de l’agression, mais de partager son sort, de l’accompagner dans la mort ou dans la victoire » (2).
La pratique et la théorie étaient pour le Che étroitement liées et tellement imbriquées l’une dans l’autre qu’elles ne forment qu’un tout inséparable. Son intégrité, sa sincérité et son honnêteté, de l’avis même de ses ennemis, étaient totales. Sa vie, brève mais intense, se confondait avec ses idées. Il a été jusqu’au bout de ses convictions révolutionnaires, « dans une révolution on triomphe ou on meurt (si elle est véritable) » disait-il (3). Le pouvoir, le prestige, les honneurs… ne l’ont jamais corrompu. Son mode de vie gênait et irritait tous les bureaucrates qui s’installent confortablement dans leurs nouveaux postes de commandement.
Dans son combat permanent contre l’impérialisme yankee, Ernesto n’a pas hésité à troquer son poste de ministre de l’industrie contre celui de guérillero dans les maquis congolais et bolivien ; « d’autres terres du monde réclament le concours de mes modestes efforts » disait-il (4).
Pour sa famille, il n’a légué aucun bien matériel. A ses enfants, il ne leur a laissé qu’une lettre dans laquelle il leur conseillait « d’étudier beaucoup » mais avant tout, ajoute-t-il « soyez surtout capables de sentir, au plus profond de vous-mêmes, toute injustice commise contre quiconque en quelque partie du monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire » (5).
Aujourd’hui l’impérialisme américain contre lequel s’est élevé le Che sème encore la terreur et la désolation à travers le monde. Il est toujours aussi déterminé que par le passé à détruire et à anéantir tout gouvernement, toute opposition et toute résistance qui menace ses intérêts économiques et stratégiques. Il est la négation du Droit des nations à disposer d’elles-mêmes. l’impérialisme yankee dans sa forme guerrière est devenu un monstre dont les conséquences ont atteint des dimensions épouvantables.
Le combat mené par le Che à son époque et dans d’autres conditions contre l’impérialisme américain n’a jamais été aussi actuel qu’aujourd’hui. La résistance se poursuivra inévitablement, dans des conditions différentes, tant que la violence et l’oppression impérialistes existeront.
Le Che est mort, mais son souvenir restera, pour celles et ceux qui luttent contre l’impérialisme et contre toutes les formes d’injustices, « enfoui tel un trésor dans la partie la plus profonde, la plus secrète et la plus riche de leur être, réchauffant leur courage, attisant leur énergie » (6).
Mohamed Belaali
(1)En los nuevos campos de batalla llevaré la fe que me inculcaste, el espíritu revolucionario de mi pueblo, la sensación de cumplir con el más sagrado de los deberes : luchar contra el imperialismo dondequiera que esté : esto reconforta y cura con creces cualquier desgarradura » :
http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1965/esp/f031065e.html
(2)https://www.marxists.org/francais/guevara/works/1967/00/tricontinentale.htm
(3)http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1965/esp/f031065e.html
(4)http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1965/esp/f031065e.html
(6)Ahmed Ben Bella premier président de l’Algérie indépendante. Le Monde diplomatique, octobre 1997.