États-Unis / Suzanne Scholte exhorte le gouvernement américain à reconnaître la République sahraouie

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La présidente de l’US Western Sahara Foundation, Suzanne Scholte a exhorté le gouvernement américain à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et à appeler le Maroc à mettre un terme à l’occupation illégale des territoires sahraouis.
«Les démocrates et les républicains (…) devraient reconnaître la République sahraouie comme l’a fait l’Union africaine et appeler à mettre un terme à l’occupation illégale du territoire sahraoui par le Maroc», a indiqué Suzanne Scholte lors d’un webinaire organisé récemment par l’ONG américaine Defense Forum Foundation sous le thème : «Sahara Occidental : la tragédie des droits humains en cours en Afrique du Nord».
«En tant que républicaine, j’ai travaillé sur des questions de droits de l’Homme pendant la majeure partie de ma vie, et je n’ai jamais rencontré un peuple plus honorable et plus noble que les Sahraouis», a-t-elle ajouté. À cet égard, la présidente de l’US Western Sahara Foundation a assuré que «la raison pour laquelle les républicains devraient se soucier de cela (la question sahraouie) est que nous sommes censés défendre la primauté du droit».
«Nous avons été engagés dans la soi-disant guerre contre le terrorisme, mais nous ne gagnerons jamais une guerre contre le terrorisme tant que nous ne défendrons pas les droits et respecterons les musulmans qui partagent nos valeurs», a-t-elle expliqué.
Citant l’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, James Baker, Suzanne Scholte a fait savoir que ce membre du parti républicain était d’accord avec le fait que les Sahraouis étaient une société sophistiquée avec un taux d’alphabétisation de 95%, (…) et avait une forme de gouvernement démocratique qui offrait aux femmes un rôle très important.
«Quand on a demandé à Baker si c’était une société qui devrait être défendue, il a répondu que du point de vue strict des droits de l’Homme, et du point de vue du droit de tous les peuples à l’autodétermination, la réponse à votre question est oui», a-t-elle souligné. Évoquant son expérience au Sahara Occidental, Suzanne Scholte a tenu à partager l’histoire d’un sahraoui, victime de mines semées par le Maroc au Sahara Occidental occupé. «J’ai rencontré un Sahraoui sans jambes lors d’un de mes voyages dans les camps de réfugiés. Il était berger pendant la guerre (contre le Maroc) et emmenait ses moutons à un puits, mais les Marocains avaient placé des mines terrestres au niveau du puits, ce qui est un crime de guerre», a-t-elle raconté.
Ce Sahraoui, a-t-elle poursuivi, «a marché sur une mine qui lui a arraché ses deux jambes et les soldats du (Front) Polisario ont risqué leur vie pour entrer dans cette zone fortement contrôlée par l’armée marocaine pour sauver cet homme (…). Un homme qui avait peu ou pas de chance de survivre, mais ces soldats du Polisario ont risqué leurs vies (pour le récupérer), car ils accordent de la valeur à la vie humaine».
APS


    Sahara occidental : Amnesty International alerte sur le seuil dangereux des violations des droits de l’Homme

par APS

Les violations des droits de l’Homme par les forces de sécurité marocaines dans les territoires sahraouis occupés ont atteint un seuil dangereux, a alerté le représentant de l’ONG Amnesty International (AI) aux États-Unis, dénonçant la non-dotation de la Minurso d’un mécanisme de surveillance des droits humains.
Intervenant au cours d’un webinaire organisé récemment par l’ONG américaine Defense Forum Foundation sous le thème «Sahara occidental : la tragédie des droits humains en cours en Afrique du Nord», Amit Dadon est revenu longuement dans son exposé sur le traitement inhumain réservé par les forces d’occupation marocaines aux militants sahraouis dans les territoires occupés, faisant observer que «l’objectif recherché par le Maroc à travers sa politique répressive est d’écraser la volonté des Sahraouis à se libérer et à réclamer l’indépendance».
S’attardant dans son exposé sur le cas de Sultana Khaya, qu’il qualifie de «particulier» et «d’extrêmement dérangeant» pour le Maroc, le représentant d’AI rappelle que les forces de sécurité marocaines ont fait subir à la militante, dont le seul tort est d’hisser le drapeau sahraoui au-dessus de sa demeure familiale, «toutes sortes d’intimidations et  de tortures».
«Le 15 novembre, des forces de sécurité marocaines, en civil, ont fait irruption chez elle et l’ont violée et agressée sexuellement, ainsi que ses sœurs et sa mère de 80 ans. Ce n’est pas la première fois que les forces marocaines font cela ou torturent Sultana Khaya et sa famille», a-t-il dit, rappelant qu’elles sont assignées à résidence depuis novembre 2020. Soulignant que le cas de la militante Khaya n’est qu’un échantillon parmi tant d’autres, Amit Dadon a rappelé que «le rapport d’Amnesty International de juillet 2021, à lui seul, a documenté le ciblage d’au moins 22 Sahraouis dont des militants, journalistes, défenseurs des droits humains     et mineurs».
Il précise, à ce propos, que le chiffre 22 ne reflète pas le nombre exact des victimes sahraouies, au vu de l’«absence d’enquêtes significatives et l’impossibilité pour les ONG d’accéder aux territoires sahraouis occupés pour pouvoir vérifier sur le terrain ces cas».

AI critique l’Administration Biden
Évoquant, par ailleurs, la réunion du Conseil de sécurité qui a débouché sur la prolongation du mandat de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental d’une année sans la doter d’un mécanisme à même de surveiller le respect des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, le représentant d’Amnesty International a regretté la position des États-Unis qui n’ont pas usé de leur statut de porte-plume pour doter la Minurso d’un tel mécanisme.
«Les États-Unis sont le porte-plume du mandat de la Minurso, ce qui signifie qu’ils ont la responsabilité de faire respecter les droits de l’Homme. Mais l’Administration Biden ne l’a pas fait», a-t-il regretté, rappelant que cette dernière «s’est engagée, pourtant, au lendemain de son élection à faire du dossier des droits de l’Homme le centre de sa politique étrangère».
Pour l’intervenant, l’absence de mécanisme des droits de l’Homme au Sahara occidental a permis aux forces d’occupation marocaines «de commettre des exactions contre les Sahraouis avec impunité et leur donne le feu vert à la poursuite de la répression».
Il assure, dans ce sens, qu’AI continuerait d’appeler l’Administration Biden à respecter les droits de l’Homme au Sahara occidental, en réaffirmant et défendant le droit à la liberté d’expression des Sahraouis, «qu’elle soit ou non liée à l’indépendance et à l’autodétermination, utilisant l’influence diplomatique américaine pour faire pression jusqu’au bout sur le Maroc, afin de mettre fin à l’arrestation arbitraire, à la torture et toutes autres exactions systématiques perpétrées contre les Sahraouis et d’établir une surveillance internationale et indépendante des droits de l’Homme pour protéger ceux qui souffrent des abus sur ce territoire».
APS


 

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