Ligue arabe: Le délégué du Maroc recadré

     par R.N.

Le Secrétariat général de la Ligue arabe a émis des réserves concernant les propos « déplacés » tenus par le délégué marocain contre le Secrétariat général et ses employés, soulignant que ces propos sont à déplorer.

Ayant suscité une polémique sur le thème de « la carte de la nation arabe » adoptée par la Ligue arabe, le 9 février au Caire dans le cadre de la réunion ministérielle du Conseil économique et social, le chef de la délégation marocaine a accusé le Secrétariat général de la Ligue arabe de « fraude et de falsification de documents », une position qui a suscité le rejet et le mécontentement de toutes les délégations participantes.

Compte tenu de ce qui a précédé et sur orientation du Secrétaire général, le Secrétariat général a publié un communiqué dans lequel il déplore de tels propos, émettant « des réserves » sur les observations « déplacées » du représentant du Maroc à l’adresse du Secrétariat général et de ses employés. Le Secrétariat général de la Ligue arabe a affirmé son respect de « la neutralité et du professionnalisme », soulignant qu’il ne tend « à avoir de problèmes avec aucun pays membre », mais souhaite que tout un chacun s’engage à « tenir un discours acceptable » au sein de la Ligue.

Le Secrétariat général a affirmé, par ailleurs, qu’il agissait « en toute neutralité et respect avec tous les pays membres ».


     Interminable série de scandales au Maroc

                             La longue liste des péchés

C’est une spirale sans fin. Le scandale du «Marocogate» n’arrête pas d’éclabousser le Palais royal, de fragiliser le Makhzen et d’emporter des eurodéputés.

Dans son splendide isolement à la Pointe-Denis au Gabon, le commandeur des croyants, Mohammed VI doit beaucoup prier pour son royaume qui tangue. Chaque jour qui passe apporte sa révélation tapageuse, rajoutant une couche de noirceur sur le tableau d’un royaume déjà entaché par le «Marocogate». Un scandale qui n’arrête pas d’éclabousser le Palais royal, de fragiliser le Makhzen et d’emporter des eurodéputés dans une spirale sans fin. De hauts responsables marocains, dont des hommes politiques, des ministres et des diplomates font l’objet d’un mandat d’arrêt et risqueraient, selon le journal français Le Figaro, d’être arrêtés à leur descente d’avion sur le sol français. La liste de ces personnalités a été transmise avant-hier, par la justice belge aux autorités françaises. L’actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun qui était président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, entre 2011 et 2019, figure parmi les personnes pointées du doigt par l’enquête du parquet fédéral belge. Abderrahim Atmoun travaillait avec l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, qui a reconnu son implication dans des actes de corruption en lien avec le Maroc. Le patron de la Dged, les services de renseignements marocains, Yassine Mansouri l’est également, tout comme Mohamed Belahrach, chef de l’antenne de la Dged à Rabat.

Dans ce grand scandale de corruption qui ne finit de révéler tous ses secrets, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri et de l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili. Comme Panzeri, Mme Kaili a été écrouée avec son compagnon, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG et le Belge Marc Tarabella. Le «Marocogate» n’est pas une simple affaire de corruption de quelques hommes politiques. La corruption par le Maroc est particulière, car elle implique une structure tentaculaire, de nombreux acteurs, des sommes colossales et sur une longue durée. Il s’agit d’un immense réseau de corruption mis en place par le Makhzen pour arroser des eurodéputés et des ONG aux attaches sionistes de millions d’euros qui auraient pu servir à atténuer les souffrances d’un peuple écrasé par la misère et la mal- vie.

Au creux de la vague, le Makhzen tente de camoufler son naufrage en allumant des contre-feux. La dernière frasque en date, s’est déroulée au Caire quand le délégué marocain a tenu des propos «déplacés» envers le secrétariat général de la Ligue arabe. À l’origine de ce dérapage «la carte de la Nation arabe» adoptée par la Ligue le 9 février au Caire. Le chef de la délégation marocaine a accusé le secrétariat général de la Ligue arabe de «fraude et de falsification de documents», une attitude qui a été condamnée par toutes les délégations participantes.

Le secrétariat général de la Ligue a publié un communiqué dans lequel il a déploré de tels propos, émettant «des réserves» sur les observations «déplacées» du représentant du Maroc à l’adresse du secrétariat général et de ses employés.
Dans son communiqué, le secrétariat général de la Ligue arabe a affirmé son respect de «la neutralité et du professionnalisme», soulignant qu’il ne tient pas «à avoir de problèmes avec aucun pays membre», mais souhaite que tout un chacun s’engage à «tenir un discours acceptable» au sein de la Ligue.

Brahim TAKHEROUBT

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