Algérie / Une élection présidentielle anticipée : une décision opportune, brillante et courageuse

   

par Mourad Benachenhou

«Gouverner, c’est prévoir ! » Cette devise , aussi facile à répéter que difficile à mettre en œuvre, distingue pourtant d’un côte, les chefs d’état et de gouvernement qui sont capables de comprendre le contexte compliqué dans lequel ils agissent, -contexte qui comporte des facteurs dont les uns sont connus de tous, et les autres cachés,- et prennent les décisions adéquates pour en affronter les défis, et, de l’autre, les responsables nationaux qui se contentent de jouir des privilèges de leur position, et de « suivre la vague, » au jour le jour, selon l’adage populaire imagé.

Se projeter dans le futur pour ne pas être surpris par les évènements

Il est évident que les décisions qui sont prises justement pour confronter un futur quelque peu houleux, sont souvent reçues par l’incompréhension ; elles suscitent des réactions et des critiques venant soit de milieux sincèrement attachés aux intérêts de la Nation, mais mal informés de l’état des choses, soit de forces hostiles qui tissent toutes sortes d’intrigues et de manœuvres, sous différences formes et dans différentes arènes, pour imposer leurs propres visions et leurs propres intérêts, et prendre contrôle du futur de la Nation envers laquelle, pour différentes raisons, ils nourrissent de mauvais desseins.

Un monde en crise profonde périlleuse

Le monde passe par une phase qu’on ne peut qualifier que de très dangereuse. On a la forte impression que les règles qui gouvernent l’ordre international, et qui ont été établies à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que toutes les institutions qui les incarnent, ont perdu de leur crédibilité et de leur importance dans les relations entre états.

La preuve en est que les foyers de tension à l’échelle planétaire pouvant conduire à des conflits armés ne manquent pas, sans qu’on perçoive une volonté quelconque de la part des parties en conflits de les régler par des moyens pacifique, par des négociations et des solutions pacifiques dont nul , certes, ne sortirait entièrement vainqueur, mais qui éviteraient, du moins, des souffrances et des pertes humaines et matérielles incalculable, avec même une perspective d’holocauste nucléaire de plus en plus envisageable par les états qui détiennent l’arme de destruction massive et irrémédiable.

Perspectives inexistantes de règlement pacifique des conflits actuels

On constate qu’il n’y a aucune perspective de voir, à terme, ces conflits réglés par des voies non belliqueuses. Au contraire, les médias comme les dirigeants des pays impliqués annoncent une course aux armements de plus en plus frénétique, et lancent des menaces d’interventions armées explicites dans les différends qui les touchent, et préparent leurs populations aux pires des circonstances.

Même si l’Algérie n’est directement impliquée dans aucun des conflits majeurs qui déchirent le monde, et dont les plus proches et les plus intenses sont l’opération de génocide menée contre le peuple palestinien par la colonie de peuplement juive d’Israël, qui tout simplement fait fi de toutes les lois internationales et de tous les sentiments d’humanité sans susciter de la part des « gardiens de la légalité internationale, rien d’autre que des soupirs complices, et le conflit existentiel qui secoue l’est de l’Europe,et où sont mobilisés tous les instruments unilatéraux destinés à punir l’Etat imputé d’un acte d’agression condamnable il n’en demeure pas moins qu’elle est tenue à la fois de bien évaluer l’impact décisif que ces conflits ont, même indirectement, sur sa sécurité intérieure comme extérieure, et suivre la ligne de politique étrangère la plus conforme à ses principes et à ses intérêts économiques et financiers, ceci d’autant plus qu’un certain voisin a décidé de prendre une position définitive au profit d’un ou l’autre des belligérants, d’estimer qu’il a une opportunité à ne pas manquer de tenter, par ce fait, d’accentuer une certaine hostilité à l’égard de l’Algérie , et de l’isoler diplomatiquement de manière hermétique, avant de s’attaquer directement à elle.

Une dynastie aux abois, prête à toutes les aventures pour se maintenir au pouvoir

Il est certain que c’est à la dynastie alaouite qu’il est fait référence ici, tout en soulignant que le peuple marocain dans sa grande majorité, est hostile aux positions extérieures de cette dynastie, et les conteste publiquement.

Cette contestation est d’autant plus forte que les conditions économiques et sociales du Royaume sont de plus en plus mauvaises, qu’il plie sous le poids d’une dette extérieure de prés de $!00 milliards, le rapprochant dangereusement d’une situation de cessation de payement , que la sécheresse qui régne ne peut qu’accroitre la misère profonde des couches les plus misérables, et que les perspectives d’une amélioration future de cette situation sont extrêmement faibles. Les maux sociaux, comme la mendicité et la prostitution, sont devenus endémiques.

Dans ce contexte, le risque d’une révolte populaire spontanée ou même de bouleversement politique brutal ne sont pas à exclure. Le fait que le détenteur du trône ait décidé de se mettre sous la protection directe de l’ex-puissance protectrice est la preuve que la confiance ne règne plus et qu’il se sent en danger physique dans son propre palais. Son étreinte avec la colonie de peuplement juive est le révélateur d’une certaine panique qui pourrait le conduire à l’aventurisme, avec la couverture militaire de cette colonie, et à une tentative de mobiliser son peuple par une agression contre son voisin de l’Ouest, c’est-à-dire notre pays.

Un acte de provocation calculé pour justifier des hostilités

Qu’on ne se fasse pas d’illusion : l’affaire de la décision marocaine d’exproprier le bâtiment de la chancellerie de l’ambassade d’Algérie à Rabat, propriété acquise légalement par le GPRA il y a plus de 70 ans de cela, surplombant l’Oued Bouregreg, et voisine directe du ministère des affaires étrangères marocain, n’est nullement un différend de caractère immobilier, mais bien une provocation insultante , faisant fi d’une convention internationale existant depuis 1815 protégeant les biens des représentations diplomatiques, provocation destinée à, humilier l’Etat et le peuple algériens, et à forcer leur gouvernement à réagir au-delà de la simple protestation diplomatique et des démarches juridiques.

La dynastie alaouite lance un défi à L’Algérie, dans un contexte international périlleux, et tente de mobiliser, à travers cette affaire, les alliances contre nature qu’elle a tissées depuis quelques temps, en préparation d’un conflit armé direct dans lequel elle estime avoir tous les atouts en main. Par cette affaire, qu’elle a décidé de lancer maintenant, elle jette un gant au gouvernement algérien et attend de lui les réactions qui pourraient justifier un conflit armé en coalescence avec ces alliances au profit exclusif de cette dynastie et lui permettant de gagner un sursis dans sa survie maintenant en péril.

Un message ferme et adéquat pour relever le défi sans tomber dans le piège de la provocation

Tout en menant les actions diplomatiques et juridiques lui permettant de défendre ses droits comme état souverain , dont les représentations diplomatiques sont couvertes par une multitude de traités internationaux, dont le plus important est la Convention de Vienne, aux fondements datant de prés de deux siècles et quart, l’Algérie se devait de lancer un message fort et de prouver qu’elle était prête à toutes les éventualités, y compris une provocation du type de celles dont elle est la victime actuellement.

Ce message est la décision d’une élection présidentielle anticipée qui assurerait la continuité de l’autorité de l’Etat au sommet, établirait sur des bases solides et incontestables la légalité du pouvoir suprême et sa légitimité, lui permettant de prendre, en temps voulu, et le cas échéant, les dures décisions que dicte une situation de péril extrême, et maintenant le climat de confiance indispensable entre le Chef de l’Etat et son peuple, dans une phase où pourraient être demandés des sacrifices et des souffrances. Dans une situation de crise ,dont tous les éléments sont déjà en œuvre, il est indispensable d’éviter toute situation de flottement au sommet et de s’assurer que les décisions du moment ne souffriront pas d’hésitation ou de continuité au moment où la crise éclate au grand jour et que le pays bascule dans un état de grande urgence. La date à laquelle est fixée cette élection anticipée est suffisamment lointaine pour permettre un déroulement du processus électoral sans faille et sans contestation.

En conclusion

On n’est nullement dans le secret des dieux, mais on est tout de même convaincu que, derrière cette décision, ne pointe aucun intérêt personnel ou ambitions individuelles, mais exclusivement une volonté ferme et réfléchie de mettre les intérêts de la Nation, dans un contexte dangereux, au dessus de toute considérations, et de la préparer à des épreuves qui pourraient lui être imposées par des forces extérieures hostiles, tentant de profiter du grand bouleversement en cours dans le monde, pour sauver leur pouvoir et préserver leurs privilèges, même au détriment de leur propre peuple.

La décision d’anticiper les élections présidentielles comporte sans aucun doute plus d’un message, adressé d’abord et principalement au peuple algérien, et destiné à assurer que le Sommet de l’Etat prend ses dispositions dans l’éventualité d’évolutions graves, mais prévisibles à travers l’état actuel des choses, et donc garantissant le soutien populaire en temps voulu, et le cas échéant, et message également dirigé vers forces extérieures, dont le plus virulent est voisin de l’Ouest, les avertissant que l’Algérie sera prête si besoin est de donner la réponse adéquate au défi qui pourrait lui être lancée, et qu’il n’y aura pas, dans cette perspective, de flottement au sommet de l’Etat.


          Sur décision de Tebboune: Election présidentielle anticipée le 7 septembre

             par A. Z.

Les électeurs seront appelés aux urnes le 7 septembre prochain pour choisir un président de la République. Prévue le 12 décembre 2024, la date de l’élection présidentielle a été, ainsi, avancée de trois mois, selon les termes d’un communiqué de la présidence de la République, rendu public jeudi dernier, annonçant que «le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre 2024».

La décision de la tenue d’une élection présidentielle anticipée a été prise, jeudi 21 mars, lors d’une réunion consacrée à l’examen des préparatifs de la prochaine élection présidentielle, qui a été présidée par le président de la République, en présence du président du Conseil de la nation, du président de l’Assemblée populaire nationale, du président de la Cour constitutionnelle, du Premier ministre, du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, du directeur de cabinet à la présidence de la République, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et du président de l’Autorité nationale indépendante des élections. Selon la même source,»le corps électoral sera convoqué le 8 juin 2024″.

Selon les premières réactions, la classe politique a accueilli favorablement cette décision du président de la République. Dans un communiqué publié, hier, le Rassemblement national démocratique (RND) a considéré cette décision comme une réponse à ceux qui sèment le doute. Ajoutant que l’Algérie est un Etat des institutions et un Etat constitutionnel. Le même communiqué signé par le SG du RND, Mustapha Yahi, a relevé que la décision concernant les élections anticipées s’inscrit dans le cadre de la poursuite des réformes et la poursuite de l’Etat des institutions. Non sans assurer que le RND participera au succès de cet important rendez-vous électoral.

De son côté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, a appelé, jeudi dernier depuis Laghouat, à l’occasion d’un Iftar collectif annuel avec les militants de son parti, à «garantir un climat électoral empreint de transparence lors de la prochaine élection présidentielle». M. Hassani Cherif a précisé que son parti «aspire à un climat électoral empreint de transparence lors de la prochaine élection présidentielle» en vue de sortir «du stéréotype imposé par les anciennes pratiques négatives». Concernant la participation à la prochaine présidentielle prévue le 7 septembre, il a affirmé que «la position du MSP sera tributaire de la décision du conseil national de la choura et après les rencontres organisationnelles et consultatives de base et centrales».

Concernant la cause palestinienne, M. Hassani Cherif a salué la position indéfectible de l’Algérie et appelé à soutenir davantage le peuple palestinien face à l’agression sioniste abjecte. Le combat du peuple palestinien finira par l’indépendance de la Palestine avec El Qods pour capitale, tout comme la révolution algérienne, a-t-il assuré.

Pour sa part, le parti Talaie El Hourriyet a annoncé à travers un communiqué avoir pris acte de la décision de l’organisation des élections présidentielles anticipées, relevant que la décision en question fait partie des prérogatives constitutionnelles du président de la République. Ajoutant que la parti croit que l’Etat puissant et stable sur les plans politique et sécuritaire, et développé économiquement, est celui qui possède des institutions légales et un front intérieur uni et solidaire. Le parti déclare aspirer également à ce que ce prochain rendez-vous électoral soit une occasion pour imprimer le changement en matière de construction d’institutions légales et le travail pour promouvoir l’Etat national en Etat de droit, et cela ne sera possible qu’à travers l’accomplissement de la souveraineté populaire. Tout en assurant en conclusion que le parti ne lésinera pas sur les efforts pour participer dans toute démarche mettant l’intérêt supérieur du pays au-dessus de toute considération politique, et qu’il se tient prêt à participer dans tout effort visant la consolidation du front intérieur et mettant le pays à l’abri de tous les dangers.


    Décision de Tebboune d’avancer la présidentielle : Ce qu’en disent les partis

La majorité des partis politiques a salué la décision du président Tebboune d’avancer au 7 septembre la date de la tenue de l’élection présidentielle.

La décision du président de la République d’organiser une élection présidentielle anticipée le 7 septembre prochain a fait réagir plusieurs partis. La majorité des formations qui se sont exprimées sur le sujet a salué cette décision et se dit prête pour ce rendez-vous électoral.

Le Rassemblement national démocratique (RND) a affirmé par la voix de son secrétaire général, Mustapha Yahi, que la décision du président Tebboune d’avancer de quelques mois la date de la tenue de la présidentielle «se veut une forte réponse aux sceptiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays».

Il a assuré dans ce sillage que son parti est «prêt pour ce rendez-vous électoral» et qu’il mobilisera tous ses militants pour «le succès» du scrutin. M. Yahi a par ailleurs précisé que le RND soutenait les réformes engagées par le président Tebboune pour l’édification d’un Etat fort.

Pour le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, ces élections présidentielles anticipées «constitueront une nouvelle transformation en matière de démocratie et permettront d’aboutir à une Algérie développée et prospère».

Le chef du MSP a appelé, depuis Laghouat, à «garantir un climat électoral empreint de transparence afin de sortir du stéréotype imposé par les anciennes pratiques négatives».

Interrogé sur la participation de son parti à cette élection présidentielle, M. Hassani a affirmé que cela «sera tributaire de la décision du conseil national de la choura et après les rencontres organisationnelles et consultatives de base et centrales».

Construction et renouveau

Le parti Tajamoua Amal El Jazaïr (TAJ) a salué, de son côté, la décision du président Tebboune de fixer la date de l’élection présidentielle au 7 septembre prochain. Le parti dirigé par Fatima Zohra Zerouati, a  indiqué dans un communiqué que cette décision était «attendue» par la classe politique et qu’elle était aussi synonyme de la poursuite du processus de construction et de renouveau.

Cette même formation considère également cette présidentielle anticipée comme «une réponse à ceux qui sèment le doute et qui jouent avec la sécurité et la stabilité de notre pays, qui fait face à des défis majeurs au niveau régional et international».

Ce parti a fait part dans ce contexte de sa pleine disponibilité à «contribuer avec toutes ses structures, ses cadres et ses militants à la réussite des prochaines élections présidentielles au service de notre pays et de notre peuple».

Le FLN a également réagi à cette annonce à travers un communiqué dans lequel il a exprimé sa «grande satisfaction» quant à cette « décision souveraine qui traduit l’attachement permanent au maintien des rendez-vous électoraux constitutionnels, à la préservation de la stabilité des institutions et au respect de la libre et souveraine volonté du peuple algérien d’élire ses dirigeants lors d’élections pluralistes, transparentes et régulières, dans un climat démocratique », L’ex-parti unique a poursuivi en  estimant que cette décision est de nature à faire taire définitivement «les promoteurs du report de la présidentielle » à travers des médias étrangers.

Le FLN a affirmé qu’il sera « une force de soutien pour le succès de ce grand événement national, qui constituera une étape majeure pour le renforcement de la transformation remarquable que connaît notre pays dans divers domaines ».

Il a ainsi exhorté « toutes les forces vives, les partis, la société civile, les acteurs sociaux et les composantes de l’élite de notre pays à faire de cette importante échéance nationale un nouveau rendez-vous pour une Algérie victorieuse, forte de ses institutions, de son peuple et de sa vaillante Armée ».

Le Front El Moustakbel a, pour sa part, exprimé sa « grande satisfaction » sur le sujet, estimant qu’ « une telle décision constitue une preuve évidente du statut distingué et des relations qui unissent les institutions constitutionnelles ainsi que de la sincérité et du bien-fondé de la nouvelle trajectoire prise par l’Algérie qui brille par un processus institutionnel stable ».

Pour le Front El Moustakbel, la tenue de ces élections ne fera que « renforcer la solide construction démocratique nationale ». Le parti El Karama a, de son côté, salué la fixation de la date de la tenue de la présidentielle, estimant que cela constitue « une réponse suffisante et assourdissante à ceux qui cherchent à semer la discorde en véhiculant des rumeurs sur le report de cette élection ».

Ce parti dirigé par Mohamed Daoui a annoncé sa « participation active à la réussite de cette fête électorale, qui confirme l’attachement de l’Algérie au respect de la constitution et des différentes lois ».

L’Union des Forces démocratiques et sociales (UFDS) a, de son côté, salué la décision de Tebboune, soulignant que «l’organisation des élections rentre dans le cadre de la préservation de la stabilité institutionnelle et la consécration de la volonté populaire et le respect de la Constitution».

La présidente de l’Union  pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, qui a annoncé il y a quelques semaines sa décision de se porter candidate à cette élection présidentielle, s’est, quant à elle, demandée si l’on peut réellement parler d’élections anticipées quand elles se tiendront trois mois seulement avant le rendez-vous électoral initial.

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est dit, pour sa part, « profondément » convaincu qu’il est nécessaire d’ouvrir « un dialogue fécond et constructif pour  instaurer des conditions normales d’exercice de la politique » et s’est s’interrogé sur « les retombées d’une telle annonce ».


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