Actualités / AU FIL DES JOURS

par Belkacem Ahcène-Djaballah

1. Le «dégagisme» radical est une passion, belle et utile. Mais, s’il est accentué jusqu’à l’anarchie, il servira surtout aux futurs ayatollahs du pays et autres charlatans que les médias populistes mettent déjà en scène» (Kamel Daoud, Banc public / Le Quotidien d’Oran, mardi 23 avril 2019) 

2. 350.000 euros ! Vrai ou faux ? Info ou Infox ? Selon le journal électronique «Cap Algérie.dz» (dimanche 19 avril 2019), voilà ce qu’aurait coûté le nouveau site web de Sonatrach. Une somme modique par rapport à l’enveloppe de 1,980 million d’euros consacrée à la nouvelle identité visuelle et à la charte graphique de la Compagnie nationale des hydrocarbures. 

Sonatrach : un monolithe pétrolier, à la gestion archaïque et à l’image vieillotte. Il fallait donc, selon le nouveau Pdg revenu (ramené ?) aux «affaires», rajeunir, sinon changer l’image de la Sonatrach. Pour ce faire, il a décidé de faire appel à « l’expertise étrangère ». Un appel d’offres international restreint (à la limite du gré à gré) permet à la filiale française de l’agence de communication TBWA de décrocher un marché de 10 millions d’euros (environ 210 milliards de cts de Da au change parallèle) . Pour cette somme l’agence devait auditer et renouveler la communication interne, institutionnelle, digitale, la relation presse et la communication de crise, ainsi que permettre de disposer d’un réseau d’«influenceurs» pour faire du lobbying en faveur de la Sonatrach. 

3. Bouguerra Soltani, un homme politique, poursuivi par la foule en plein Paris (mais que diable allait-il y faire ?) et se réfugiant dans une bouche de métro, Hamraoui Habib Chawki, un ancien ministre, chahuté et traité de «chiyat» dans une avion de ligne (Alger – Lyon…(Mais que diable allait-il y faire ?), par les autres passagers, le wali d’Alger, Zoukh, renvoyé par les habitants de la Casbah après l’effondrement d’une habitation faisant cinq victimes, des (nouveaux) ministres et des walis se voyant refuser l’accès de lieux prévus pour des visites officielles, des personnalités «renvoyées» (et huées) des marches populaires du vendredi… Du jamais vu. Voilà donc qui démontre que la «foule» s’est bel et bien (ré-) appropriée les lieux publics (dont certains sont devenus emblématiques) pour, généralement, exprimer, pacifiquement et/ou avec colère, surtout ses indignations face aux échecs de leurs gouvernants d’aujourd’hui ou d’hier. Je ne crois pas que, quelles que soient les évolutions politiques à venir, la «rue du vendredi» (celle du mardi pouvant l’être car malgré tout réservée aux étudiants et enseignants dont on connaît les envolées, mais aussi les «atterrissages») sera totalement récupérée par les autorités. Et, c’est tant mieux pour la liberté d’expression. Mais, attention, se contenter de la seule colère… verbale et non physique… et respecter la liberté de circulation des biens et des personnes. 

4. Le Hirak a du bon. Ainsi, on a une véritable «guerre des chaînes». Ainsi, Ennahar TV est montée au créneau pour répliquer à ce qu’elle qualifie de «campagne de dénigrement qui lui est menée par Echourouk TV» en publiant des documents compromettants… Tout a commencé avec une histoire d’achat des droits de diffusion du feuilleton «Rais Corso», en prévision du lancement de la grille Spécial Ramadhan. Toute une «guerre» des chiffres va suivre : 

Mercredi 24, Ennahar a décidé d’enfoncer Echourouk en publiant des documents prouvant comment le groupe d’Ali Fodhil a bénéficié d’une manne financière de pas moins de 100 milliards de centimes durant le règne de la «Issaba»( la bande) et Ennahar promet même de nouvelles révélations sur les causes réelles de la «faillite» du groupe médiatique Echourouk. Pourvu que ça dure et que la scène s’élargisse ! Car, on aimerait bien savoir combien les journaux, tous les journaux, doivent réellement aux imprimeries de l’Etat : 300 ? 700 milliards de centimes ? Dont uniquement 100 pour Echourouk auprès de la Sia et Simpral et ce depuis 2012. Et, surtout, pourquoi une telle situation et pourquoi effacer ou même ré-échelonner les dettes ? Jusqu’à quand continuera-t-on à ne pas faire affronter les réalités économiques à nos entreprises et à nos «entrepreneurs» et fuir les «faillites» ? Politique politicienne quand tu nous tiens ! 

5. Le directeur général de l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA), Samy Bencheikh El-Hocine, a accordé récemment à un site électronique d’informations un entretien dans lequel il a réagi à la diffusion, par certaines chaînes de télévision privées algériennes, de séries et films sans en détenir les droits. Il dit avoir sollicité les autorités compétentes et engagé toutes les mesures légales possibles pour endiguer le phénomène du piratage de contenus protégés par des chaînes TV algériennes (sic !), notamment Echourouk TV, ciblée par plusieurs mises en demeure et poursuites judiciaires à l’étranger. Il annonce d’emblée que l’Office avait saisi la justice dans le passé, mais sans qu’il y ait la moindre suite, sous prétexte qu’il s’agit de chaînes de droit étranger. 

Pour lui, les mesures engagées par les sociétés turques pourraient avoir des conséquences négatives sur les intérêts algériens à l’étranger (re-sic !), si toutefois les autorités algériennes ne réagissaient pas aux mises en demeure pour mettre fin aux piratages dont Echourouk s’est rendue coupable. Commentaire : On ne voit pas comment cela pourrait se faire puisque touts les chaînes de télé ont leur siège social à l’étranger ? D’ailleurs, c’est une cour de justice française qui a tranché dernièrement à propos d’un conflit entre Echourouk et Annahar. 

6. Après un peu plus de 800 jours au pouvoir, le président américain Donald Trump vient de franchir un cap : celui des 10.000 déclarations «fausses ou trompeuses», selon le décompte du Washington Post. Et, depuis qu’il arrivé à la Maison-Blanche, en janvier 2017, il a ainsi récolté 21 «Pinocchios sans fin» (Bottomless Pinocchio), décernés par le quotidien suivant des critères stricts : la fausse affirmation doit avoir reçu 3 ou 4 Pinocchios et avoir été répétée au moins 20 fois. 

7. Citation : «Le lieu des contradictions entre l’ordre et le mouvement, la maintenance et la dialectique se situe bien au cœur de l’Etat, c’est-à-dire dans l’armée» (Anouar Abdelmalek, ouvrage collectif, «L’armée dans la nation. Asie, Afrique, Amérique latine». Essai © Sned, Alger 1975). 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *