Algérie / Tlemcen : Des chercheurs algériens identifient de potentiels inhibiteurs du coronavirus

26.05.2020

  Deux chercheurs algériens des universités de Saida et de Chlef, Dr Salim Bouchentouf et Dr  Noureddine Missoum, viennent de publier sur la plateforme ChemRvix une étude scientifique sur de nouveaux et potentiels inhibiteurs du coronavirus Covid-19 (SARS-CoV-2).

Intitulé «Identification de composés de Nigella Sativa comme potentiels inhibiteurs du nouveau coronavirus : Etude de Docking Moléculaire», les travaux des deux chercheurs, menés au laboratoire des substances naturelles et bioactives  (LASNABIO) de Tlemcen, ont été publiés  le 9 avril dernier.

Le laboratoire des substances naturelles et bioactives innove

ChemRvix est une plateforme de pré-impression (Pre Print) en libre accès pour la chimie et est notamment exploitée par l’American Chemical Society, la Royal Society of Chemistry et la German Chemical Society. Contacté hier par El Watan, le M. Bouchentouf, docteur habilité en chimie, estime que ces travaux pourraient constituer un point de départ pour une utilisation préventive en pré-symptômes d’un produit naturel, en l’occurrence la graine de nigelle. «Nous avons étudié les interactions entre différentes molécules à l’aide d’un système de modélisation.

Les premiers résultats montrent des capacités d’inhibition du COVID-19, c’est-à-dire la possibilité d’entraver sa reproduction», explique-t-il. Les auteurs de cette étude, qui ne font aucune corrélation entre la chloroquine et la graine de nigelle, mettent toutefois en relief le potentiel de la molécule de la nigellidine dans l’inhibition du virus. «Il n’y a aucun lien entre le  Nigella sativa et la chloroquine comme l’a précisé la base de données américaine PubChem, qui recense les molécules chimiques», soutient M. Bouchentouf, qui fait remarquer que l’objectif de l’étude est de proposer une comparaison assez intéressante entre les effets du protocole de traitement de la chloroquine et la graine de nigelle. «La propagation de la pandémie mondiale du COVID-19, le manque de traitement spécifique et la situation urgente nécessitent l’utilisation de toutes les ressources pour remédier à ce fléau», appuie-t-il.

Dans l’étude en question, les deux chercheurs ont identifié, en utilisant le Docking moléculaire, de nouveaux inhibiteurs probables du COVID-19 par des molécules de nigella sativa, qui est un produit naturel thérapeutique très réputé dans les sociétés nord-africaines et les traditions islamiques et chrétiennes. «La découverte de la structure de la protéase Mpro dans le COVID-19 offre une excellente occasion d’identifier des médicaments potentiels candidats pour le traitement de ce dernier», indique notre interlocuteur.

Se basant sur les principales protéases du CoV (PDB ID 6LU7 et 2GTB), le Docking des composés de nigella sativa et des médicaments sous test clinique a été effectué à l’aide du logiciel Molecular Operating Environment (MOE).

Le groupe Chemical computing (Canada), développeur du logiciel, avait, selon M. Bouchentouf, a accordé une licence d’exploitation académique au laboratoire des substances naturelles et bioactives de Tlemcen où des simulations intensives ont été effectuées au mois de mars dernier.

Plus techniquement, les deux chercheurs font observer que la nigellidine ancrée dans le site actif 6LU7 donne un «complexe énergétique proche du score énergétique donné par la chloroquine et meilleur que le score énergétique donné par l’hydroxychloroquine et le favipiravir». Aussi, le Docking dans le site actif du 2GTB a montré également des «scores énergétiques supérieurs aux médicaments suscités». Selon eux, la nigellidine et l’a-Hederin semblent avoir le «meilleur potentiel pour agir comme traitement du COVID-19».

Ils estiment cependant que des recherches futures sont nécessaires pour aboutir éventuellement à l’obtention de molécules médicamenteuses susceptibles d’être intégrés dans le traitement des infections du coronavirus./

M. ABDELKRIM


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