Algérie / Stress hydrique, manque d’huile, crise de liquidités et flambée des prix : Les ingrédients du malaise

De stress en stress

Pas de liquidité ni d’eau, encore moins de l’huile. Pas de lait également, quant au poulet, il faut vider sa bourse. C’est la réalité amère des citoyens algériens qui, depuis quelques semaines ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ne comprennent pas exactement ce qui se passe même s’ils savent que l’Algérie vit de multiples crises: politique, économique et sanitaire. Sur le plan politique, même si le Hirak se poursuit pour aboutir au changement espéré, des démarches sont entreprises. La Constitution a été amendée, des élections sont programmées et l’APN a été dissoute.

En ce qui concerne la pandémie, l’Algérie a pratiquement gagné la bataille du Covid-19 et la situation sanitaire est stable. La vaccination patauge certes, mais un pas de géant a été réalisé avec la décision de produire localement le vaccin Spoutnik. Reste la crise économique. Complexe car avec la baisse des revenus en raison de la chute du prix des hydrocarbures, il n’est pas évident de financer l’investissement qui permettra de relancer la machine et diversifier l’économie. En multipliant les efforts et en consentant des sacrifices, une solution allait sûrement émerger. Elle est aujourd’hui différée de fait, en raison de la panne économique mondiale causée par la pandémie. Le citoyen connaît toutes ces difficultés. Il peut comprendre la hausse du chômage, la dégringolade du dinar et même s’accommoder de l’inflation, mais il ne peut pas admettre de se retrouver, en quelques semaines, privé de tout. Il se réveille le matin sans eau ni lait. Il se prive du poulet, après avoir banni la viande et la sardine. Il ne peut même pas se faire une omelette à défaut d’huile! Et après un mois de dur labeur, il doit suer pour retirer son maigre salaire.

À ce stade-là, il ne s’agit plus de faire des sacrifices car cela dépasse tout entendement. Il y a une grande différence entre accepter les conséquences d’une crise et accepter que l’on mette tout sur le dos des crises, car justifier chaque carence par la pandémie ou encore la crise économique est une manière grotesque de dissimuler les incompétences. En fait, aucune crise ne peut expliquer toutes ces fausses notes de gestion qui rendent la vie du citoyen insoutenable. Régression? La réponse est affirmative: l’Algérie de 2021 n’avance pas car «il y a des forces d’inertie» comme a eu à le souligner le président Tebboune lui-même. Et qui n’avance pas, recule. Le constat est peut-être trop dur, mais dans un pays qui veut aller de l’avant et se frayer un chemin vers la modernité, les critiques sont salutaires, car elles font progresser. Lorsqu’il y a défaillance, il ne faut pas appliquer la politique de l’autruche mais plutôt chercher la faille pour y remédier.

Or, en Algérie, la multitude de problèmes qui ternissent le quotidien des citoyens perdure depuis des mois et aucune amélioration ne pointe à l’horizon. C’est dire que rien n’est fait pour changer la donne ou que ceux qui y travaillent n’ont pas la capacité qu’il faut. Des dénouements durables à la crise du lait, au stress hydrique ou à la spéculation sur le poulet, ils existent sûrement, mais à chaque fois les responsables optent pour des solutions de facilité qui finissent toujours pas les déjuger. Exactement comme cela a été pour la viande rouge. Importée avant d’être interdite et voir enfin la décision d’interdiction gelée. Une preuve incontestable de la politique de replâtrage qui illustre l’absence d’une sérieuse stratégie. Elle met à nu aussi les incompétences des uns et des autres.

Hasna YACOUB

        Détérioration du pouvoir d’achat, inflation et sécurité nationale

                               par Abderrahmane Mebtoul *

Il existe une contradiction dans la déclaration de certains responsables selon laquelle, «l’inflation est très maîtrisée en Algérie et la monnaie nationale n’est pas en cours d’effondrement et s’appréciera fin 2021», le gouvernement projetant dans le PLF 2021, non pas une amélioration de la cotation du dinar, mais une amplification de sa dévaluation, entre 2021-2023 ce qui suppose pas d’amélioration de la situation socio-économique. Pour 2023 le PLF 2021 prévoit environ 185 dinars pour un euro et 156 dinars pour un dollar. En prenant un écart de 50% par rapport au marché parallèle nous aurons environ 300 dinars pour un euro, alors que les frontières sont toujours fermées et sous réserve de la maîtrise de l’inflation, sinon l’écart serait plus important.

1. – Rappelons que pour la période de 2001 au 21 mars 2021, nous avons la cotation suivante : – 2001 : 77,26 dinars pour 1 dollar, 69,20 dinars pour 1 euro -2005, 73,36 dinars pour 1 dollar, 91,32 dinars 1 euro – 2010, 74,31 dinars 1 dollar et 103,49 dinars pour 1 euro -2015, 100,46 dinars pour 1 dollar et 111,44 dinars pour 1 euro – 2018 : 116,62 dinars pour 1 dollar et 137,69 dinars pour 1euro : -2019 : 119,36 dinars pour 1 dollar et 133,71 dinars pour 1 euro -2020 :128,31 dinars pour 1 dollar et 161,85 dinars pour 1 euro et la cotation du dinar officiel, le 21 mars 2021 est de 159,45 dinars pour 1 euro et 133, 62 dinars pour 1dollar.

La loi de finances 2020 avait prévu plus de 44,2 milliards de dollars de réserves de change fin 2021 alors qu’elles sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013, à 97,33 en 2017, 62 en 2019 et selon le président de la République lors de sa dernière conférence de presse à 42 milliards de dollars. A fin 2021, (baisse des réserves de change de 20 milliards de dollars entre 2019/2020), les réserves de change seraient de 20 milliards de dollars. Qu’en sera-t-il en 2022 si le cours du pétrole stagne entre 55/65 dollars et s’il n’y pas de relance économique, la Loi de finances 2021 pour son équilibre selon le FMI et la Banque mondiale, nécessitant plus de 110 dollars le baril et le PLF 2021 prévoyant un déficit budgétaire record de plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars, avec un déficit global du Trésor de 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB. En cas de baisse des réserves de change à 15/20 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la Banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars pour 1 euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctue en fonction du taux d’inflation d’environ 300 dinars pour 1euro minimum, surtout en cas d’ouverture des frontières.

Quant à l’annonce de la relance économique, en 2021, comme facteur d’appréciation du dinar ce qui est juste en soi, en théorie mais comment peut-on relancer l’économie actuellement en berne pour des raisons internes et externes, le dernier rapport de janvier 2021 de la CNUED, conséquence de la crise mondiale, montrant une baisse substantielle des IDE, notamment vers le Maghreb et l’Afrique. Or, on ne peut déclarer une appréciation du dinar, vision administrative bureaucratique du passé, qui sera fonction des seuls indicateurs macro financiers et économiques, mais surtout de la stabilité juridique, institutionnelle et politique, les élections législatives étant prévues en juin 2021, les investisseurs potentiels attendant la politique du nouveau gouvernement qui ne sera pas mis en place, avant août/septembre 2021. Reste une seule solution, si on enlève l’endettement extérieur, la dépense publique via la rente des hydrocarbures devant distinguer la partie dinars avec une dette publique qui risque d’exploser et la partie devises, influant sur le niveau des réserves de change. Et en cas de la faiblesse de la production interne nous assisterons à l’amplification du processus inflationniste, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques n’étant pas propres à l’Algérie, comme en témoigne les expériences récentes du Venezuela et du Liban.
Certes, la valeur d’une monnaie est fonction de la production et de la productivité interne et de la capacité de pénétrer les marchés extérieurs supposant des entreprises publiques et privées compétitives en termes de coût/qualité. Mais comme je l’ai souligné dans une interview exclusive à Radio Algérie Internationale le 19/03/2021, en 2020/ 2021, comme pour les années passées, 98% des recettes en devises avec les dérivés dépendent des hydrocarbures, encore pour longtemps, dont la production en volume physique est en baisse où selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), publiés dans son rapport mensuel le 12 mars 2021, la production algérienne de pétrole a atteint 878.000 barils en février 2021 contre 874.000 barils par jours en janvier , contre plus de 1,5 /1,2 million de barils entre 2007/2010, donc ne profitant que peu de la hausse récente des prix. Mais ne jamais oublier que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel dont le cours est passé de plus de 10 dollars le MBTU en 2009/2013 à moins de 2,70 dinars le MBT entre 2020 et mars 2021. Même si le rapport de la BAD de mars 2021 prévoit pour l’Algérie un taux de croissance de 3,5% et 2,2% en 2022, un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente où en 2020 le taux de croissance a été négatif de 6,5% selon le FMI. 2021, rapporté à 2020, donne toujours un taux de croissance faible, en termes réel entre 0 et 1% largement inferieur à la croissance démographique, supposant un taux de croissance de 8/9% sur plusieurs années afin d’absorber 350.000/ 400.000 emplois par an qui s’ajoute au taux de chômage actuel qui a été de 15% en 2020.
Avec l’épidémie du coronavirus et les restrictions d’importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% des entreprises courent à la faillite, fonctionnant à moins de 50% de leurs capacités. Des projets comme le fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tebessa hautement capitalistique (montant de l’investissement dépassant 15 milliards de dollars pour uniquement ces deux projets selon l’ex ministre de l’Industrie (source APS décembre 2020), le seuil de rentabilité, sous réserve de trouver un partenaire de renom, ces deux filières étant contrôlées par quelques firmes, demandent du temps et si les projets sont lancés en 2021 au moins 5/7 ans, soit 2026/2028, et pour les projets PMI/PME, leur seuil de rentabilité se fera dans 2 à 3 ans. Quant aux start-tups, prestataires de services, leur efficacité serait nulle à terme sans la dynamisation du tissu productif, nous retrouvant dans le même scénario des nombreuses faillites des projets de l’ANSEJ.

2.- Concernant la maîtrise de l’inflation annoncée par certains responsables, je laisse le soin aux ménages algériens, aux journalistes de terrain, aux experts universitaires et aux opérateurs économiques le soin de juger. Concernant l’indice global de l’inflation, il doit être régulièrement réactualisé, celui de l’Algérie n’étant pas réactualisé depuis de 2011, car le besoin est historiquement daté, les besoins évoluant. Le taux d’inflation officiel est biaisé, étant comprimé artificiellement par les subventions non ciblées, source d’injustice sociale et de gaspillage. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales, une analyse pertinente devant lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales.

Le niveau d’inflation, autant que le chômage, maladies apparentes du corps social, est fonction de plusieurs facteurs interdépendants : premièrement, de facteurs externes dont le prix international des produits importés. Il est faux d’imputer cette hausse des prix à l’extérieur, excepté certains produits qui connaissent depuis l’épidémie du coronavirus une tension sur le marché mondial, où nous assistons à la déflation. Pourquoi le consommateur algérien n’en bénéfice pas ?; deuxièmement, de la faiblesse de la production et de la productivité internes, de la non-proportionnalité entre les dépenses monétaires et leur impact renvoyant à la corruption via les surfacturations plus de 1.000 milliards de dollars d’entrées en devises entre 2000/2019, une importation de biens et services d’environ 935 pour un taux de croissance dérisoire fluctuant entre 2/3% alors qu’il aurait dû être de 9/10%; troisièmement, de la dé-thésaurisation des ménages qui mettent, face à la détérioration de leur pouvoir d’achat, des montants importants sur le marché, alimentant l’inflation, plaçant leur capital-argent dans l’immobilier, l’achat d’or ou de devises fortes pour se prémunir contre l’inflation ; quatrièmement, de la dévaluation rampante du dinar comme mis en relief précédemment où la Banque d’Algérie procède au dérapage du dinar par rapport au dollar et à l’euro ce qui permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l’inflation des produits importés, montant accentué par la taxe à la douane s’appliquant à la valeur dinar, étant supportée en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité ; cinquièmement, par la dominance de la sphère qui aligne le prix sur la cotation de la devise sur le marché parallèle, pour les produits importés, et qui contrôle les segments des fruits /légumes, poissons/ viandes, textile/cuir et bon nombre d’autres produits importés qui connaissent un déséquilibre offre/demande, sphère produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, où existent des liens dialectiques entre cette sphère et la logique rentière, avec des situations monopolistiques et oligopolistiques de rente.
Nous avons, depuis quelques mois, avec une amplification entre janvier et mars 2021, une envoilée de la majorité des prix tant des matières premières, biens d’équipements et des biens de consommation comme par exemple les produits des pauvres : les pâtes, lentilles, haricots entre 30/50%, la sardine plus de 1.000 dinars le kg, le poulet 500 dinars le kg et beaucoup plus pour les produits informatiques, les fruits malgré leur disponibilité fluctuant entre 150/300 dinars le kg pour ne pas la viande ou autres poissons et la viande 1.500 dinars/1.800 le kg, selon la qualité, le foie plus de 3.000 dinars le kg, la crevette royale et le rouget plus de 2.500/3.000 dinars le kg , donc inaccessibles aux bourses moyennes. Alors que doit être un revenu pour une famille avec 3 enfants payant les factures de loyer, d’électricité et gaz et sans voiture? Concernant le blocage des importations de voitures, qui ne sont pas un produit de luxe, ( la voiture d’occasion ayant augmenté entre 40/50%) du fait de la faiblesse des moyens de transport public, pour la majorité des couches moyennes l’utilisant comme moyen de locomotion pour aller travailler, la majorité des pièces détachées. Certes on peut économiser la valeur des importations, sans bonne gouvernance, mais c’est comme un ménage mal nourri, il fait des économies mais avec des répercussions sur le corps social à travers différentes maladies, mais cette fois, qui se répercute à travers les importations de médicaments en devises.
Se pose la question de la concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière où fait nouveau, une partie de la classe moyenne commence à disparaître, graduellement et à rejoindre la classe pauvre. L’action louable au profit des zones d’ombre serait un épiphénomène face à la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la société civile informelle silencieuse, la plus nombreuse, atomisée, non encadrée qui risque de basculer dans l’extrémisme, face à des discours de responsables déconnectés de la réalité, des partis politiques traditionnels et une société civile officielle, souvent vivant de la rente, inefficience comme intermédiation sociale et politique, ce qui pose un problème de sécurité nationale : attention avec cette dévaluation accélérée du dinar au scénario vénézuélien et libanais où le signe précurseur est la mise en circulation d’un billet de 2.000 dinars. Les tensions sociales, à court terme tant qu’il y a la rente, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux mais mal gérés et mal ciblés qui ne profitent pas toujours aux plus démunis. Ces tensions sociales sont également atténuées par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale (même marmite, mêmes charges), assurant une paix sociale transitoire.
L’effet d’anticipation d’une dévaluation rampante du dinar, via la baisse de la rente des hydrocarbures, risque d’avoir un effet désastreux sur toutes les sphères économiques et sociales, avec comme incidences le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points, par rapport aux taux d’inflation réel, si elles veulent éviter la faillite. Cela freinerait à terme le taux d’investissement utile à valeur ajoutée. On ne peut invoquer, pour expliquer l’inflation et par là, la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité des Algériens, uniquement les effets des augmentations des salaires qui représentent moins de 20% du PIB. Encore, il faut être réaliste, il serait suicidaire de vouloir doubler les salaires pour des raisons populistes ce qui entraînerait une hyperinflation , encore qu’existe une profonde injustice sociale de la gestion de la Caisse de retraites qui certes accuse un déficit d’environ 700 milliards de dinars, en 2020, existant deux collèges : l’un étant réévalué régulièrement percevant 100%, et l’autre la majorité plus de 90% percevant 80% de leur salaire d’origine.

En conclusion, la raison fondamentale du processus inflationniste en Algérie trouve son fondement dans le mode d’accumulation biaisé où n’existe pas de proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux, conséquence d’un manque de cohérence et de visibilité dans la politique économique et sociale, avec la corruption socialisée qui constitue une menace pour la sécurité nationale facteur de démobilisation générale des citoyens. La non maîtrise du processus inflationniste aura pour conséquence l’accélération du divorce Etat/citoyens, accentué par l’effritement du système de la communication officielle, devant mettre fin à certains discours qui jouent comme facteur de démobilisation, tenant compte de l’innovation destructrice, en ce monde turbulent et instable pour reprendre l’expression du grand économiste Joseph Schumpeter. Le véritable patriotisme des Algériens, quel que soit le niveau de responsabilité, se mesurera par leur contribution à la valeur ajoutée interne. Sans retour à la confiance, la moralisation, facteur de la mobilisation de la population, et notamment des compétences nationales, autour d’un large front national tenant compte des différentes sensibilités, et d’un changement de la gouvernance notamment économique, aucun développement de sortie de crise n’est possible. Pourtant, l’Algérie, pays à très fortes potentialités, acteur stratégique de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, a les potentialités pour peut être surmonter la crise actuelle ( voir interview in American Herald Tribune USA 28/12/2016 » Pr A. Mebtoul- Any Destabilization of Algeria would Geo-strategic Repercussions on all Mediteterranean and African Space ».et Pr A. Mebtoul, Algeria Still Faces Significant Challenges ,11 aout 2018 »


*Professeur des Universités, docteur d’Etat 1974 – expert international


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