Ces armes russes qui font de l’Algérie une puissance militaire régionale

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Ces quinze dernières années, l’armée algérienne a multiplié les acquisitions militaires russes en y consacrant en moyenne un budget de 2,3 milliards d’euros par an. Avions, missiles, blindés, sous-marins… la qualité et la modernité de ces équipements font aujourd’hui de l’Algérie une puissance régionale dotée d’une force de frappe considérable.

Engagé en douceur au début des années 2000, après une décennie de lutte contre le terrorisme islamiste, le programme de modernisation et de restructuration de l’Armée populaire nationale (ANP) a radicalement changé le visage des forces militaires algériennes. Elles sont aujourd’hui dotées d’équipements de dernière génération acquis auprès de fournisseurs russes, chinois, allemands et français. Mais c’est le complexe militaro-industriel de la Russie qui a participé le plus activement à leur modernisation.

 

Dès son indépendance en 1962, l’Algérie s’était fournie auprès de l’Union soviétique, faisant de l’ANP une armée semblable à celles du Pacte de Varsovie avec leurs AK47, leurs chars T72 et une gamme complète d’avions de chasse et de bombardiers. Et quand l’industrie militaire de la Fédération de Russie s’est renouvelée au début des années 2000, ce pays du Maghreb a bénéficié de cette dynamique, devenant un client privilégié de l’agence Rosoboronexport.

Akram Kharief, journaliste spécialisé sur les questions de défense et de sécurité, directeur du site Menadefense, explique à Sputnik que l’engagement de la Russie dans ce plan de modernisation a débuté en mars 2006, lors de la visite du Président Vladimir Poutine à Alger et la signature d’un accord de conversion de la dette algérienne.

«Cette dette –qui était de 4,7 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros)– a été convertie en contrats économiques d’une valeur de 7,5 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros). C’est grâce à cet accord qu’ont été signés les contrats d’acquisition d’armement, notamment les avions de combat multirôles Sukhoï SU 30 MKA et les avions d’entraînement YAK 130.»

Ce cadre a également permis la modernisation d’autres équipements, notamment les bombardiers Sukhoï SU 24. «Depuis, l’Algérie achète pour environ 3 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) par an d’armement auprès des producteurs russes», poursuit Akram Kharief.

Prendre le meilleur et payer cash

L’Algérie dédie environ 10 milliards d’euros par an au ministère de la Défense nationale. Pour l’année 2021, l’enveloppe financière sera de 1.230 milliards de dinars (8 milliards d’euros). En misant un tiers de son budget annuel de défense sur les achats de matériels militaires russes, elle se classe depuis dix ans dans le top 3 des clients de Rosoboronexport.

 

Pourtant, cette coopération avait plutôt mal commencé à cause de l’affaire des MIG 29SMT. En 2007, le commandement des forces aériennes avait commandé une trentaine de chasseurs qui s’étaient révélés, à réception, être des appareils d’occasion maquillés en neuf. Les deux parties ont néanmoins fini par tourner la page de ce scandale et sont reparties sur de bonnes bases.

Depuis, la liste des acquisitions et des programmes de modernisation est plutôt impressionnante: hélicoptères (MIL MI28, MIL MI 26 et modernisation des MI 171), avions (SU 30, MIG 29M/M2 et modernisation des SU 24 et des MIG 29), défense aérienne (missiles S300 PMU2, systèmes de défense aérienne rapprochée Pantsir, systèmes antiaériens de courte et moyenne portée TOR-M2 et BUK-M2, radars anti-avions et missiles furtifs Rezonans-NE3), armée de terre (missiles balistiques Iskander E, chars T90, blindés antichars BMPT-72 Terminator-2, véhicules blindés Kornet EM et modernisation des transporteurs d’infanterie BMP), marine (sous-marin classe KILO 636 et modernisation des classes KILO 877 EKM, corvettes Steregutchy, missiles de croisière Kalibr)…

Exercice de tir de missiles de croisière Kalibr sur des objectifs terrestres depuis les sous-marins Ouarsenis et Hoggar, mené en août 2019 par la marine algérienne.

Akram Kharief fait remarquer que les sous-marins KILO 636 accordent aux forces navales algériennes «un avantage certain en Méditerranée occidentale grâce à leur capacité à tirer des missiles d’action terrestre et maritime Kalibr Club-S d’une portée de 300 km». Andrey Frolov, spécialiste en armement expert auprès du Russian International Affairs Council (RIAC), estime qu’il y a une spécificité algérienne. «L’Algérie acquiert des équipements russes de qualité, modernes, les plus chers, en grande quantité et paie cash», dit-il à Sputnik.

«Les équipements russes acquis par l’Algérie confèrent à son armée une puissance considérable. Nous pouvons même dire que c’est aujourd’hui une puissance régionale», poursuit Andrey Frolov.

Partenaire technologique

«Ces dernières années, l’Algérie est devenue une vitrine technologique de l’industrie militaire russe», ajoute Akram Kharief. L’ANP est «précurseur dans l’adoption des systèmes d’armes» avant même leur intégration dans les unités de l’armée de la Fédération de Russie. «C’est le cas de l’avion d’entraînement YAK 130 et du système de défense antiaérienne Pantsir Janus», note l’expert algérien.

 

Pour sa part, Andrey Frolov estime que «les achats algériens stabilisent les exportations militaires russes et participent à l’effort de recherche et de développement de son industrie militaire». Il reconnaît que l’armée algérienne est très exigeante et de ce fait, ses partenaires russes lui offrent la possibilité d’intégrer des systèmes technologiques occidentaux pour augmenter la puissance et la fiabilité de leurs armes. «Cette mise en synergie, nous pouvons la constater dans les chars T90 qui sont équipés de caméras thermiques fournies par le français Thales», assure Andrey Frolov. Les Sukhoï SU30 sont eux aussi dotés d’une avionique du groupe français.

Par ailleurs, les concepteurs russes peuvent tirer un autre avantage de l’utilisation de l’ensemble des armes acquises par l’ANP en les observant évoluer dans un contexte spécifique.

 «L’Algérie est un partenaire technologique dans l’utilisation des systèmes d’armes. Sa force militaire est composée de jeunes officiers et sous-officiers parfaitement formés dans ses écoles, mais aussi en Russie et dans des pays occidentaux. Pour les experts russes, il est intéressant de voir l’application de ces systèmes de combat avec des perspectives stratégiques différentes», affirme Akram Kharief.

Au vu de tous ces investissements, une question s’impose: pourquoi l’Algérie acquiert-elle des équipements militaires de qualité, notamment auprès de son partenaire russe? Il y a plusieurs éléments de réponse. Il est important de rappeler que durant les années 1990, l’armée algérienne avait été soumise à une forme d’embargo sur les armes alors qu’elle était pleinement engagée dans la lutte antiterroriste.

À titre d’exemple, elle avait dû se tourner vers le sud-africain ATE pour moderniser sa flotte d’hélicoptères d’attaque MI24. Les restrictions ont commencé à être levées dès les attentats du 11 septembre et l’entrée de tous les pays occidentaux dans une guerre globale contre le terrorisme. À cette même période, l’Algérie a bénéficié de la hausse du prix du pétrole qui lui a ainsi donné largement les moyens d’acquérir des équipements de pointe pour l’ensemble de ses forces militaires.

Mais il ne suffit pas d’acheter des armes, il est indispensable de les entretenir et de former les militaires qui seront en charge de les utiliser. L’apparition de nouvelles menaces dans son voisinage direct et la nécessité de sécuriser plus de 6.500 kilomètres de frontières terrestres et une façade maritime de 1.600 kilomètres lui a aussi imposé d’avoir une armée forte et bien équipée.

Frontières sécuritaires

Bien qu’elle n’ait jamais été rédigée, la doctrine militaire algérienne a longtemps été d’essence défensive. Mais la situation est en train de changer depuis quelques mois. Dès l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, adoptée le 1er novembre 2020, l’ANP pourra sortir de ses frontières pour participer à des missions de maintien de la paix.

Et le commandement militaire ne compte pas s’en tenir seulement à ce genre d’engagement. Dans une émission produite par son service de communication diffusée samedi 14 novembre par la télévision publique, le ministère de la Défense a montré, entre autres, les images du missile balistique de grande précision Iskander E d’une portée de 300 kilomètres.

L’émission de télévision produite par le service de communication du ministère algérien de la Défense vantant, entre autres, les mérites de l’Iskander E.

Mais c’est surtout un passage sur la notion de «frontières sécuritaires» qu’il faut retenir.

«La défense nationale est une notion qui est en constante mutation. Elle est influencée par son environnement géopolitique, dans toutes ses dimensions. Notre sécurité nationale ne se limite pas à nos frontières géographiques, elle est liée à nos frontières sécuritaires. Cela nécessite de prendre en considération tous types de menaces et de les neutraliser à la source où qu’elles soient», annonce la voix off d’un officier dans cette émission.

Un message clair destiné aux voisins marocain et libyen ainsi qu’aux groupes terroristes qui activent au Sahel. D’autant que l’armée algérienne est en train de renforcer sa puissance de feu avec l’achat de 14 chasseurs bombardiers Sukhoï SU 57. Dès leur livraison en 2025, l’Algérie deviendra le premier État d’Afrique et un des seuls pays du bassin méditerranéen à posséder des avions furtifs de 5e génération. Ce contrat de 2 milliards de dollars est une nouvelle preuve du haut niveau de coopération militaire entre la Russie et l’Algérie.


    Le Premier ministre multiplie les appels au renforcement du front interne

Le scénario du complot se précise

Abdelaziz Djerad a décidé de contrer les velléités des ennemis de l’Algérie. Il compte pour cela sur la meilleure «arme» dont nous disposons, à savoir la mobilisation populaire…

Octobre 1962 et le fameux «Hagrouna» de Ben Bella… Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. À cette époque, l’Algérie était une jeune nation qui venait tout juste de conquérir son indépendance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec une armée forte qui est classée 23e mondiale et première de la région. Mais face à tout ce danger, peuple et gouvernants doivent s’unir pour relever ce défi. C’est la le grand message que s’attelle à envoyer le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Il l’a fait! Il a insisté. Comme lors de la guerre des Sables en 1962, le chef de l’Exécutif fait recourt à la meilleure «arme» dont nous disposons, à savoir la mobilisation populaire. Ainsi, depuis une semaine, le chef de l’Exécutif multiplie les appels au renforcement du front interne.

Mardi dernier, il a profité du lancement de l’année universitaire, à partir de la wilaya de M’sila, pour renouveler ce message de rassemblement au peuple algérien. «Il est important de renforcer le front interne, pour barrer la route à tous ceux qui complotent contre le pays», a-t-il insisté lors de son passage sur les ondes de la radio locale de M’sila. Djerad a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte de la dimension géopolitique de notre pays. «L’espace maghrébin représente désormais, pour certaines puissances, un terrain pour y fomenter des problèmes», a souligné le Premier ministre.

«L’Afrique souffre de plusieurs problèmes, tels que la pauvreté, le trafic de stupéfiants et les crises économiques, d’où l’impératif pour nous de renforcer notre front interne», a-t-il insisté. «C’est le seul moyen de préserver la stabilité et la cohésion sociale», a-t-il ajouté demandant à tous de mettre de côté les différentes appartenances politiques. Abdelaziz Djerad n’a pas hésité à faire le parallèle avec la décennie noire en rappelant les étapes difficiles que le pays a vécues durant cette période. Avant le Premier ministre, c’est le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire qui avait averti sur les dangers qui guettent le pays. Il avait aussi appelé à une mobilisation nationale pour couper l’herbe sous les pieds des ennemis du pays.

Surtout que le complot se précise de jour en jour. Effectivement, depuis, l’annonce de la normalisation des relations entre le voisin marocain et l’entité sioniste, les menaces contre l’Algérie s’affichent au grand jour! Les masques sont tombés!
Les sionistes sont désormais à nos frontières. Ils ont franchi une nouvelle étape dans l’application de leur plan machiavélique contre notre pays. Il reste l’un des seuls de la région Mena à refuser de pactiser avec le…diable! L’Algérie a toujours été visée par les acteurs de l’impérialisme, toutefois, avec les changements géopolitiques actuels, la menace est immédiate. On comprend mieux pourquoi le gouvernement avait crié au complot lors de la succession de graves évènements qui avaient touché le pays au début de l’été dernier, notamment à la veille de l’Aïd el Adha.

Le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, avait surpris tout le monde en dénonçant une «machination» pour déstabiliser le pays. On pensait à un «jeu politique» du président, mais le temps lui a donné raison. La création de troubles sociaux est la stratégie des sionistes et leurs alliés pour «miner» les pays qui leur résistent encore. Tebboune, qui avait sûrement des rapports des services secrets et de sécurité sous les yeux, savait ce qui se «tramait» de l’autre côté de nos frontières. Il y a certainement eu d’autres «menaces» du même genre qui ont été déjouées par nos services de sécurité. Il ne s’agit pas d’un jeu, mais de risques réels sur la stabilité du pays. Mais que l’on se rassure, l’Algérie saura y faire face. Comme l’a bien rappelé le président Tebboune lors de son dernier message: on est immunisé, l’Algérie n’est pas une proie facile. L’on ne saurait la déstabiliser facilement…


Commandant des forces de la défense aérienne

Le général-major Ammar Amrani à Tindouf

Le commandant des Forces de la défense aérienne du territoire effectue sa deuxième visite à la 3ème Région militaire.

Le général-major Ammar Amrani, commandant des Forces de défense aérienne du territoire a effectué les 14 et 15 du mois courant sa deuxième visite à la 3ème Région militaire. Une visite qui intervient dans une conjoncture tendue au niveau des frontières Ouest suite à l’agression du Maroc contre le peuple sahraoui. Le Maroc ne s’est pas contenté de rompre la trêve malgré la résolution de l’ONU, mais a repris ses relations avec l’entité sioniste. Une manoeuvre d’ailleurs condamnée et jugée comme aléatoire, qui vise à déstabiliser, non seulement l’Algérie, mais toute la région. C’est dans ce cadre donc que s’inscrit cette deuxième visite d’inspection et de travail. pour donner d’éventuelles orientations dans le cadre des menaces au niveau des frontières. L’ANP se dit prête à faire face à tous les risques en provenance de l’autre côté et toutes les dispositions ont été prises. Ce qu’on peut considérer comme un message à ceux qui osent espérer s’aventurer à tenter des troubles dans la région. Le général-major ne manquera pas de présider une réunion avec les hauts cadres de la base pour discuter de la situation. Celle-ci fort heureusement a été évaluée avec anticipation par les forces de sécurité qui ont lancé un plan de prévention et une stratégie de défense, d’attaque et de contre-attaque à la moindre menace. D’où, d’ailleurs, la déclaration du président de la République Abdelmadjid Tebboune lorsque il avait souligné dans sa dernière sortie médiatique quant à cette situation: «Nous nous y attendions.» Autrement dit, le chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale annonce que l’Algérie est prête. Les tentatives d’intimidation du Maroc ne sont finalement qu’un coup d’épée dans l’eau. Les troupes en position sont donc prêtes à intervenir et n’espèrent que le feu vert en cas d’aggravation de la situation. Mobilisés tout au long des frontières, les militaires ont été dotés de tout le matériel nécessaire avec un renforcement draconien du dispositif sécuritaire. Bien entraînés et les exercices effectués durant deux ans témoignent de leurs capacités incontestables à repousser les risques au-delà de nos frontières. Le soutien de l’entité sioniste et de certains pays du Golfe au Maroc, ce qui constitue une coalition, certainement ne fait pas peur à l’Algérie, néanmoins l’heure est à la vigilance permanente et une disposition des troupes à intervenir. Dans ce contexte d’ailleurs, le Premier ministre Abdelaziz Djerad avait appelé il y a quelques jours à une véritable solidarité pour faire face aux défis auxquels est confronté le pays, affirmant que l’Algérie était «visée au regard d’indicateurs de réelles menaces à nos frontières, aux portes desquelles est arrivée à présent l’entité sioniste».
Le Premier ministre a fait état, dans ce sens, d’opérations étrangères visant la déstabilisation de l’Algérie, ajoutant que «les indicateurs sont, aujourd’hui, clairs au vu de ce qui se passe à nos frontières». Dans ce même contexte l’ANP a dans son dernier numéro de la revue El Djeïch mis en garde, dans son éditorial contre les menaces que «font peser certaines parties ennemies sur le sécurité de le région», tout en appelant les Algériens à «se tenir prêts». La revue de l’ANP a soutenu, à ce titre, que «bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a les obligations régionales imposées par son rôle pivot». Mais aussi pour «ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes», a souligné la revue.


 

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