Algérie / Chaïb Baghdad, enseignant en économie : «Une discipline alimentaire est recommandée»

  Comment évaluez-vous les dépenses alimentaires des ménages pendant le Ramadhan?
Le Ramadhan est le mois où la consommation alimentaire des ménages augmente, et je ne pense pas que cette année soit une exception. Les Algériens se sont rués vers les marchés et les supérettes, malgré la forte augmentation des prix.
Le Ramadhan peut-il constituer une opportunité pour faire des économies?
Le mois sacré est beaucoup plus une opportunité de gains et de profits pour les commerçants, producteurs, intermédiaires, spéculateurs et autres. Les consommateurs, eux, dépensent plus que d’habitude, au risque de se retrouver dans des situations précaires. Ce mois rend également plus ardues les tâches de l’Etat dans la régulation des marchés. Il faut savoir qu’une hausse de consommation alimentaire est synonyme de fortes dépenses, surtout avec les prix qui sont pratiqués au niveau des marchés. Sur ce, je dirai que le dernier mot pour réduire les dépenses et tenter de faire des économies revient aux consommateurs en faisant preuve de rationalité dans leurs achats, sans trop attendre des gestes de la part des producteurs, commerçants et de l’Etat, ce dernier ne pouvant directement dans la baisse des prix, car on vit désormais dans une économie où les prix sont libres selon les lois du marché.
Comment catégoriser nos dépenses?
Il est nécessaire de bien choisir les produits alimentaires qui répondent à nos besoins, partant de l’essentiel comme le lait, le pain, les viandes, légumes, fruits, mais d’une manière plus rationnelle, réfléchie et disciplinée, du moment que pratiquement tous les prix ont connu des augmentations et il est bien conseillé de choisir les priorités en termes d’apports nutritionnels et caloriques, pour moins de soucis sanitaires.
Justement, comment asseoir la discipline dans la gestion du budget?
Une discipline alimentaire est recommandée au vu de l’inflation qui sévit, et à cet effet, il est conseillé de répartir le revenu selon les besoins alimentaires essentiels, d’adopter une consommation alimentaire selon les moyens disponibles, d’éviter le gaspillage alimentaire trop répandu durant ce mois sacré et de comprendre que chaque produit acheté signifie une dépense qui est calculée selon les revenus disponibles.

Entretien réalisé par Amokrane Hamiche

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *