Depuis deux ans, l’humanité est confrontée au Covid-19 : Ce que l’on sait désormais sur les moyens de se protéger

   

Il y a deux ans, un virus auquel l’humanité n’avait jamais été confrontée entraînait, le 11 janvier, un premier mort. En plus de bouleverser nos vies, la pandémie de Covid-19 a fait considérablement évoluer la science, y compris sur les manières de se protéger. Au début de la pandémie, les autorités sanitaires insistaient beaucoup sur le lavage des mains pour empêcher la transmission du Covid. Mais courant 2020, un consensus a émergé chez les scientifiques: plus que par les mains souillées qu’on porte à son nez ou sa bouche, cette maladie se transmet massivement via les aérosols, nuages de particules que nous émettons lorsque nous respirons et, plus encore, lorsque nous parlons, crions ou chantons. Dans une pièce fermée et mal aérée, ces aérosols peuvent flotter dans l’air pendant une longue durée et se déplacer dans tout l’espace, ce qui augmente considérablement les risques d’infection.

Malgré cela, l’importance de l’aération -qui disperse ces nuages contaminés, comme de la fumée de cigarette- n »est pas toujours bien comprise par le grand public.»Je pense qu’il y a eu une erreur de communication: on n’a pas été assez clairs sur l’aération, nous les scientifiques», a récemment assuré Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique qui guide le gouvernement français.»Quand les scientifiques parlent des gestes barrières, il faut bien préciser aux gens que l’aération en fait partie», a-t-il ajouté. Conséquence directe de la prise de conscience sur la transmission par aérosols, le discours sur les masques a radicalement changé en deux ans. Dans un premier temps l’Organisation mondiale de la santé et de nombreux gouvernements répétaient que les masques devaient être uniquement utilisés par les soignants, les malades et leur entourage proche, et non par le grand public. Mais aux yeux des partisans du port du masque généralisé, ce discours était avant tout destiné à éviter une pénurie chez les soignants. A partir du printemps 2020, changement de cap: le masque est devenu un outil essentiel de la lutte contre la pandémie, et son utilisation a même été rendue obligatoire par moments. Au fur et à mesure de l’émergence de variants plus contagieux, les simples masques en tissu, moins filtrants, ont été délaissés au profit du masque chirurgical, devenu un symbole des années Covid. Et avec la prise de pouvoir d’Omicron, à la contagiosité extrême, nombre de scientifiques conseillent désormais de passer au masque FFP2 en intérieur.

La pandémie nous l’a appris: il est possible de concevoir de nouveaux vaccins contre une maladie inédite puis de commencer à les administrer mondialement en moins d’un an. Auparavant, ce processus prenait dix fois plus de temps. Début janvier 2022, soit un peu plus d’un an après le début de la campagne de vaccination mondiale, environ la moitié de la population de la planète est complètement vaccinée contre le Covid, selon le site de l’université britannique d’Oxford Our world in data. En revanche, ce qui était prévisible dès le début s’est confirmé: l’accès aux vaccins est très inégalitaire entre pays pauvres et pays riches.»Si nous mettons fin à cette inégalité, nous mettons fin à la pandémie», a martelé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans son message du Nouvel An. Son objectif est de «vacciner 70% des gens dans tous les pays d’ici juillet.» La vaccination a été l’outil primordial de la lutte contre la pandémie. Pourtant, certains espoirs qu’elle avait fait naître ne se sont pas confirmés. A l’origine, on espérait que vacciner rapidement la planète permettrait de mettre un point final à la pandémie.

On sait désormais que ce ne sera pas le cas, car les vaccins n’empêchent pas de transmettre le Covid et leur efficacité baisse avec le temps. Cette efficacité est en outre moins élevée contre les derniers variants – Omicron et, avant lui, Delta- qu’elelle ne l’était contre la souche historique du coronavirus SARS-CoV-2. Tout cela a incité les pays riches à intensifier leur campagne de rappels pour restaurer l’efficacité des vaccins. Mais on ignore encore combien de temps durera cet effet. Tout miser sur les rappels, quitte à les multiplier, pourrait n’être qu’une stratégie à court terme, disent les spécialistes.»Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel», a prévenu fin décembre Tedros Adhanom Ghebreyesus.»Les vaccins ne mettront pas fin à la pandémie à eux seuls», a renchéri lundi sur Twitter Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS pour le Covid, en citant d’autres outils complémentaires: «La surveillance, les tests, l’isolement, les traitements, la ventilation, les masques ou la distanciation».


         L’instrumentalisation de la pandémie vise notamment la généralisation du télétravail (1/2)

                                     par Khider Mesloub

    La vieillesse est un naufrage ». La dégénérescence du capitalisme s’identifie avec le naufrage de son système de santé, illustré par son incapacité à protéger la population d’un banal virus grippal. La pandémie de Covid-19 outrancièrement instrumentalisée vient,à point nommé, nous le rappeler. En fin de vie, avant de tirer sa révérence, en vertu des lois régressives, victime d’un processus neurodégénératif, la personne âgée est aux prises avec son enfance qui lui retombe dessus. Telle est la situation actuelle du capitalisme sénile retombé en enfance, matérialisée par le retour du travail à domicile, dénommé avec une tonalité futuriste « télétravail », vanté comme la panacée de l’économie en pleine mutation technologique numérique. Ainsi évolue le capitalisme de nos jours : il avance à reculons, en entraînant l’humanité dans sa régression, à l’ère de l’économie préindustrielle, au temps des maîtres artisans, des compagnons et apprentis.

Sous prétexte de numérisation de l’économie, le capital introduit de nouvelles formes organisationnelles de travail, érige le domicile en atelier de production, comme au temps de l’enfance du capitalisme encore dans ses langes manufacturiers. À la faveur de la pandémie de Covid-19 politiquement instrumentalisée, ce sont les rapports sociaux de production qui sont sur le point d’être redéfinis, les statuts de travail et les conditions d’études redessinés, à l’usine comme au bureau avec la généralisation du télétravail, en salle de classe scolaire comme à l’université avec l’instauration de l’enseignement-apprentissage en distanciel, dans le commerce comme dans les services avec le développement de la vente à distance, l’E-commerce. Nous entrons dans l’ère du confinement du travail, désormais assigné à résidence. Sans conteste, la généralisation du travail à domicile se développe dans tous les pays capitalistes en proie à une crise économique systémique. Cette production domestique en voie de généralisation, notamment dans les secteurs du tertiaire et de la Fonction publique, de l’ingénierie et de la plateforme téléphonique, est sur le point de modifier le rapport au travail.Résurgence de la primitive production domiciliaire capitalistique

La remise du domicile au cœur de l’activité productive est symptomatique d’une crise du capital, en quête de solutions pour assurer sa survie. D’aucuns parlent de « quatrième révolution industrielle ». Avec les prodigieux progrès technologiques, notamment l’imprimante 3D, certains futurologues prédisent la diffusion généralisée de ces imprimantes dans les foyers. La maison, comme à l’aube du capitalisme, redeviendrait ainsi un micro-atelier de production où œuvrerait toute une famille, à l’instar des anciennes corporations constituées de compagnons et d’apprentis. Comme à l’aube de son existence, le capitalisme, aujourd’hui au crépuscule de sa vie, replongerait-il en enfance par la réinstauration du travail à distance ? Il ne faut pas oublier qu’avant sa phase industrielle, le capitalisme fut longuement confiné à une production domiciliaire. Longtemps, dans toute l’Europe, entre les XVIIe et XVIIIe siècles, la production s’effectuait à domicile, notamment pour les activités du tissage et de la filature. En effet, le travail était essentiellement distribué entre les résidences d’un même village. À cette époque protocapitaliste, l’Europe reposait sur une économie de subsistance, autrement dit une économie où le producteur consommait directement sa propre production. Avec le développement du capitalisme, les paysans allaient être progressivement transformés en ouvriers, ou plutôt en paysans-ouvriers car le travail agricole demeurait encore hégémonique. Et le travail salarié à domicile était encore fragmentaire, ponctuel. Durant deux siècles, ce système de travail à domicile fut la norme dominante de production, tout comme le salaire à la pièce fut la forme prépondérante du salariat émergent. Lors des saisons de réduction de l’activité agricole, le travail était distribué entre les maisons d’un même village. Ensuite, les productions étaient récupérées par les capitalistes marchands contre rétribution.

Par la suite, avec la révolution industrielle,      les ouvriers seront directement réunis et concentrés dans les nouvelles usines, vastes ateliers mécanisés. Avec les usines se généraliseront la concentration massive des moyens de production (énergies, matières premières, machineries) et des ouvriers dans des unités de production spécialisées. Parallèlement s’amorceront la déqualification du travail, la segmentation des compétences, le travail parcellisé, à la chaîne ; et surtout s’accroîtront les cadences, la surveillance et le contrôle des travailleurs. Ce modèle de production se développera tout au long du XIXe siècle. Au XXe siècle, il deviendra la norme dominante d’organisation du travail salarié, désormais codifiée par l’organisation scientifique du travail.

Depuis lors, toute la société capitaliste s’est structurée autour de la centralité du travail salarié. Le travail est défini comme le marqueur essentiel identitaire social. Ce faisant, avec le développement du système capitaliste, le travail est devenu une catégorie générale d’unification de toutes les activités du fait de la généralisation des échanges marchands, de la transformation de toute chose en marchandise. Ainsi en instituant le travail comme catégorie unifiée et objet d’échange économique, le travail est devenu la catégorie centrale. Il est devenu le cœur de la vie, le centre des occupations sociales, l’instance de production et de reproduction, la structure de socialisation car le travail est au centre de l’identité des personnes qui se définissent par leur travail. Sans travail, sans activité professionnelle, du jour au lendemain, tout travailleur perd son identité sociale tant la catégorie travail est centrale dans l’existence. Même pourvu d’indemnités de chômage confortables, nombre de chômeurs se sentent inutiles, sombrent dans la dépression, parfois se suicident.

Cependant, depuis le début du XXIème, avec l’accentuation de la crise économique, matérialisée par la baisse tendancielle du taux de profit et la contraction des marchés, on assiste à l’émergence d’une économie numérique, celle de la dématérialisation, accompagnée par la déconstruction du modèle salarial classique. Cette mutation, liée à la numérisation de la production-consommation, tend à bouleverser les statuts du travail, les anciennes formes d’organisation sociale et salariale.

Ainsi, dans sa phase actuelle régressive, le capitalisme sénile, pour tenter de se refaire une jeunesse, dans sa quête effrénée de réduction des coûts de production, renoue-t-il avec ses méthodes originelles primitives : transformer le domicile en unité de production. Par l’essor des technologies numériques, prépare-t-il la transition vers une économie dématérialisée, une production à distance. Favorisée par la digitalisation, la production semble désormais, comme à l’époque des ateliers-maisons du capitalisme primitif, s’accomplir à distance, entre le patron, donneur d’ordre, et le travailleur, l’opérateur exécutant. C’est le retour à la production domestique, sur fond de la domestication des salariés réduits à trimer, dans la solitude sociale et l’isolement professionnel, dans leur niche domiciliaire.

Désormais, sous prétexte de lutte contre la pandémie de Covid-19, le capital, à travers les gouvernements, impose la généralisation du télétravail, du moins dans les secteurs du tertiaire, de la commercialisation, des communications, des services, de l’ingénierie et de l’administration. À cet effet, pour pérenniser ces mutations économiques et sociologiques, les États s’attellent, avec l’aval des centrales syndicales, dans un climat de terreur sanitaire et de sidération psychologique délibérément entretenu pour démolir le moral des travailleurs, au démantèlement des classiques législations du travail et, parallèlement, à l’instauration de nouvelles réglementations salariales relatives au télétravail, en phase de généralisation dans l’ensemble des activités économiques numérisées. Au cours des respectifs premiers confinements décrétés dans de nombreux pays, des millions de travailleurs ont dû, de manière impromptue et précipitée, basculer dans le télétravail.

En France, plus de 8 millions de salariés, soit 30 % de la population active, furent mis au travail à distance. Tout semble indiquer, à observer les mesures draconiennes imposées par le gouvernement Macron, que le télétravail est appelé à devenir la nouvelle norme dans le monde du travail. Ne serait-ce que pour les économies appréciables qu’il permet en matière de locaux, d’équipements, des énergies, etc.

Pour convaincre les salariés réfractaires des bienfaits du travail à domicile, les patrons présentent le télétravail comme synonyme d’une plus grande « liberté » avec des horaires flexibles, des économies de temps en transport, en habillement, en frais de garde, etc. De même, dans le prolongement du modèle d’organisation de la production dite des plateformes, amorcée ces dernières années, dans lequel le néolibéralisme, dans sa forme débridée du culte de l’entreprise, s’applique à transformer chaque travailleur en « entrepreneur de soi-même », le télétravail tend-il également, sous-couvert de modernisation de la production et du salariat, à répandre cette culture de l’autonomie du salarié œuvrant librement à domicile (l’autoentrepreneur qui s’exploite lui-même pour le bénéfice du capital).

Assisterions-nous au déclassement du salariat par le retour au capitalisme marchand préindustriel ? À observer la remise sur le devant de la scène du primitif modèle organisationnel du travail, appliqué au cours de la phase émergente du capitalisme, on serait tenté de le croire. Mais il convient de nuancer la réponse, car nous savons que l’histoire ne se répète jamais deux fois. Quand bien même l’Histoire répéterait-elle, « la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »

Le télétravail source de réduction des coûts de production

Après la longue période du capitalisme commercial, suivi du capitalisme industriel marqué par la concentration des moyens de production (y compris des travailleurs salariés) au sein d’immenses unités de production dans lesquelles sont planifiées et gérées la force de travail et l’organisation de la production, suivant des techniques scientifiques, la grande entreprise multinationale, cette institution sociale du capital, vivrait-elle ses dernières heures comme le soutiennent certains laudateurs? À observer la généralisation du télétravail à domicile on pourrait le croire. Pourtant, il n’en est rien. En revanche, une chose est sûre : de nos jours, à l’heure du travail numérique, on assiste à de nouvelles formes d’exploitation. Aussi, est-il de la plus haute importance de s’interroger sur les réels mobiles des décisions entrepreneuriales et gouvernementales de généraliser le télétravail, dans cette période marquée par une crise économique profonde sur fond de pandémie instrumentalisée et dramatisée pour terroriser le prolétariat en vue de l’effroyablement l’assujettir.

En tout état de cause, le télétravail constitue une attaque en règle du patronat contre les salariés. La problématique est simple : le télétravail signifie la réduction des dépenses en capital constant (immeuble, bureaux, salles, Internet, ordinateurs, appareils de communication, équipements de reprographie, papeterie, secrétariat, entretien-conciergerie, énergies, etc.) et la compression des dépenses de service destinées aux travailleurs (transport, tickets repas, assurance au travail, etc.). Pire, le salaire à l’acte (à la pièce disait-on à l’époque des « manufactures ») et les emplois en CDD (contrat à durée déterminée) fleurissent sous la formule des factices contrats « d’autoentrepreneurs ». La grande entreprise mondiale engage en CDD des travailleurs autonomes soi-disant « indépendants » sur des emplois précaires.

Le reste du temps, l’éphémère et précaire « associé » est au chômage forcé. Ainsi l’employeur fait-il l’économie des charges sociales et ne cotise-t-il pas au régime de retraite de ces « associés » précarisés, atomisés (occasionnels ou réguliers). Tout ceci pour le grand bénéfice de l’entreprise et de ses actionnaires. Cette forme d’organisation du travail flexible permet également d’élargir les heures supplémentaires de travail non payé (capital variable diminué et plus-value augmentée). Oublier les journées de 7 heures de travail. Bienvenue aux journées extensibles de 10 à 12 heures de travail à domicile opérées avec les moyens de communication numériques asservissants. Pour maintenir la productivité en télétravail, certaines entreprises utilisent des technologies de surveillance qui permettent de pister leurs employés, notamment par le biais du partage d’écran obligatoire, de la surveillance des pages web visitées et des clics par minute et même de l’activation des webcams tout au long de la journée.

Cette surveillance intensive des employés s’intègre dans la politique de surveillance de la population instaurée par les États du grand capital mondialisé. Le capital a trouvé le procédé de soumettre le salarié au diktat de la machine de production qui devient aussi son cerbère omnipotent, omniprésent. Le paradis de l’entreprise à flux tendu en concurrence permanente avec les entreprises à flux constant. Sans compter que cet éclatement des unités de production et de la force de travail entraîne l’isolement des travailleurs, accentue leur désaffiliation, désocialisation, atomisation. Chaque précaire « associé » se retrouve seul à négocier le prix de vente de sa force de travail en concurrence avec tous les autres « partenaires » éphémères du patronat unifié, comme à l’époque de l’émergence du capitalisme.

Voilà le soi-disant « Nouvel Ordre Mondial » que prépare le grand capital, amorcé par le prétendu « Grand Reset ».

Nul doute, le nouvel ordre en gestation sera un mort-né car il sera étouffé dans l’immonde ventre stérile de la société capitaliste par une succession interminable de krachs boursiers, de périodes d’hyperinflation, de cascades de faillites d’entreprises et de dévaluation des monnaies, d’explosion du chômage et de détresse sociale, sur fond d’insurrections populaires permanentes, et, probablement, d’une ultime émancipatrice révolution.

En vérité, le grand capital mondial et ses larbins politiciens installés au pouvoir, enchaînés qu’ils sont au mode de production capitaliste moribond dont ils appliquent scrupuleusement les lois incontournables, sont incapables de créer un nouvel ordre mondial (un nouveau mode de production social), car le capitalisme est dans sa phase de dégénérescence avancée, maintenu en survie à l’aide de sondes bancaires, autrement dit sous perfusion de crédits.

Quoi qu’il en soit, la chimère du télétravail est manifestement aisée à démasquer. Face à la baisse tendancielle du taux de profit général moyen, les différents trusts capitalistes mondiaux sont contraints de réduire leurs coûts de production.

D’abord, ce fut, initialement, dans les années 1970/1980, par la délocalisation de leurs unités de production vers les pays à bas coût de main- d’œuvre. Aujourd’hui, avec la hausse des salaires dans les pays émergents, le grand capital et ses laquais gouvernementaux s’orientent vers le télétravail afin de produire davantage de plus-value à moindre coût en transférant une partie des frais de production et des charges sociales sur le baudet salarial, cette bête de somme appelée désormais « associé », enchaîné à sa propre aliénation.

                  L’instrumentalisation de la pandémie vise notamment la généralisation du télétravail (1/2)

                            par Khider Mesloub

À la faveur des successifs confinements, l’État a imposé le télétravail. Après presque deux années d’expérimentation, de nombreuses entreprises ont profité de l’opportunité pour procéder à la résiliation de leurs baux ou à la réduction de leur surface louée. Par ces mesures, elles réalisent ainsi de substantielles économies, car les locaux représentent le deuxième poste de dépenses après les salaires. Sans conteste, le télétravail tend à se pérenniser, du fait de la fermeture des locaux ou de la réduction des surfaces louées, désormais incapables d’accueillir tous les salariés en même temps.

La généralisation du télétravail fait partie d’un des plans fixés par l’agenda du capitalTout concorde : un des programmes fixés par l’agenda du capital occidental en crise est de généraliser le télétravail, au moyen de l’instrumentalisation de la pandémie, médiatiquement amplifiée et statistiquement falsifiée, pour justifier la reconfiguration de l’ordre économique. Au final, avec cette « crise sanitaire » instrumentalisée, même si le capitalisme occidental aura perdu ces derniers mois des milliards d’euros, par suite de la baisse de l’activité économique et de l’augmentation exponentielle du crédit, il sera à terme gagnant dans les prochaines années, grâce notamment au télétravail, facteur de baisse substantielle de coûts. C’est la raison pour laquelle, notamment en France, le pouvoir continue à entretenir un climat de psychose pandémique pour contraindre les salariés déjà en télétravail à pérenniser ce modèle de travail, et les récalcitrants à s’y plier. Même si une certaine frange du patronat feint de s’opposer au télétravail, le grand capital, par l’intermédiaire du gouvernement, fait pression pour l’imposer de manière définitive. Ce faisant, sous prétexte d’éviter le confinement, le pouvoir, au lieu d’investir dans l’augmentation des lits et des centres de soin, accentue la pression sur les salariés pour les contraindre à adopter le télétravail. Preuve par cet article, tiré de BFM Business. «Dans un email adressé à ses adhérents, le Medef (organisation syndicale patronale) d’Île-de-France relaie l’insistance de la préfecture de Paris (en charge de l’Île-de-France) pour relancer le télétravail. Car si un confinement le week-end se précise, l’enjeu est surtout d’éviter de bloquer la région en semaine. Tout faire pour éviter de fermer la première région française. Alors que l’Île-de-France fait partie des territoires ‘‘sous surveillance » face à la résurgence des cas de Covid-19. Dans un email adressé à ses adhérents, le Medef d’Île-de-France relaie ainsi l’appel de la préfecture de Paris à renforcer le télétravail». « Nous sommes sérieusement alertés par la préfecture de région sur un probable reconfinement les week-ends en Île-de-France », écrit Daniel Weizmann, président du Medef local. « Afin d’éviter des mesures plus drastiques, le préfet de région, Marc Guillaume, nous demande de sensibiliser nos réseaux afin d’accentuer la mobilisation des entreprises franciliennes sur le télétravail ». «Consciente des efforts déjà menés par les entreprises, la préfecture de région appelle les entreprises qui le peuvent à renforcer le travail sur les prochaines semaines», insiste l’email. Il faut dire que le télétravail a connu un sérieux relâchement ces derniers mois. Si bien que la ministre du Travail a tapé du poing sur la table début février, n’hésitant plus à citer les secteurs et les noms des entreprises qui ne joueraient pas le jeu. 52 mises en demeure ont été prononcées par l’Inspection du travail depuis le mois d’octobre ».

« Au moins 10 ans ont été gagnés, grâce à la pandémie, pour accélérer l’instauration du télétravail, par rapport à un processus normal », voilà une déclaration prononcée sur un plateau télé par un économiste. Ainsi, avec sa déclaration, il a «vendu la mèche», divulgué le secret de l’instrumentalisation de la pandémie de Covid-19.

Je persiste à penser que la généralisation du télétravail fait partie d’un des plans fixés par l’agenda du capital dans cette période de pandémie instrumentalisée. Par plan et agenda, il ne faut pas entendre complot. Cet «agenda télétravail» s’inscrit dans les lois implacables du capitalisme, au même titre que jadis la robotisation en usine, les délocalisations. Cependant, certes, il s’agit de lois imparables du capital, mais exécutées consciemment par ses agents lucides, les grands puissants et leurs sbires gouvernementaux, nullement dans un esprit complotiste, mais dans un processus mû par une dynamique interne du capital en perpétuelle transformation pour surmonter les obstacles de sa valorisation. Le capital tient à imposer le télétravail, quoi qu’il en coûte, même au prix de la détérioration des conditions de travail, de la santé des salariés, de l’éclatement de la législation du travail (lire notre précédent texte consacré à la souffrance au travail publié sur le Quotidien d’Oran le 24 juin 2021).

Les États entendent réduire la voilure immobilière, donc la masse salariale

À cet égard, selon les économistes, la mutation des lieux de travail tend à s’accélérer dans le secteur privé mais également dans les services publics et leurs administrations. À terme, les administrations publiques auront moins de bureaux et d’espaces collectifs affectés à l’accueil du public (depuis le début de la pandémie, dans de nombreux pays, les démarches s’effectuent uniquement par téléphone ou en ligne, service dénommé désormais e-démarche. Inéluctablement, ce réaménagement administratif va se pérenniser). Assurément, les États entendent réduire la voilure immobilière et, par conséquent, la masse salariale.

Pour nous cantonner au cas de la France, comme le souligne Alain Resplandy Bernard, à la tête de la Direction de l’immobilier de l’Etat, lors des Rencontres autour de l’immobilier public demain, organisées le 22 juin 2021 par le ministère de l’Economie et des Finances : avec « 97 millions de mètres carrés sous-entretenus malgré sept milliards de dépenses annuelles en loyers, entretien et investissements, l’État entend réduire la voilure immobilière et libérer des mètres carrés de bureaux ». L’objectif fixé : « faire baisser de deux tiers la consommation énergétique et adapter les espaces de travail à une moindre occupation par les agents publics, passés eux aussi à un rythme plus soutenu de télétravail avec la crise sanitaire ». Le directeur de l’immobilier de l’État prône le «Flex office» tribal [bureau non attitré] par familles de métiers.

De surcroît, à terme, certes le télétravail aura des conséquences sur les espaces immobiliers, réduits à minima, mais il impactera également les emplois qualifiés. L’essor du télétravail va entraîner une délocalisation professionnelle massive. Par suite, avec la généralisation du télétravail, de nombreuses entreprises des pays capitalistes développés pourraient recourir à une main-d’œuvre moins coûteuse des pays émergents. C’est ce qui ressort de l’étude de Tony Blair Institute for Global Change. Selon cette organisation mondialiste, l’amplification du télétravail pourrait entraîner un «mouvement massif de délocalisation des postes qualifiés dans le secteur des services». À en croire cet institut libéral britannique, le renforcement du télétravail pourrait déclencher des effets similaires à « la perte d’emplois manufacturiers observée dans les années 1970 ». Au Royaume-Uni, quasiment 20% de la main-d’œuvre, soit 6 millions de salariés, exercent une activité professionnelle dans le tertiaire potentiellement «délocalisable». Cette délocalisation professionnelle concernerait les ingénieurs, les comptables, les graphistes, les développeurs Web ou encore les responsables marketing. Outre-Atlantique, les économistes estiment même que 40% des emplois américains hautement qualifiés pourraient être concernés par la délocalisation professionnelle, désignée sous le vocable de «télémigration», concept développé par Richard Baldwin, économiste à l’Institut des hautes études internationales de Genève.

L’année dernière, au début de l’instauration du télétravail, le Groupe d’études géopolitiques (think tank français et européen) avait, dans une note, alerté sur le développement de ce phénomène de «télémigration» : « Alors que les travailleurs qualifiés ont jusqu’ici été protégés des effets de la mondialisation, la donne pourrait changer, de nombreux freelancers compétents, notamment issus des pays du Sud, étant dorénavant capables de rentrer en compétition avec eux ». Pour l’économiste Richard Baldwin, l’accroissement des technologies en matière de communication à distance favorise ce phénomène de «télémigration». Selon lui, les outils technologiques en matière de traduction permettraient à terme à « des centaines de millions de travailleurs indépendants talentueux et peu coûteux qui ont été exclus de la «télémigration» faute de compétences linguistiques de communiquer dans un anglais ou un français suffisamment bon ou dans toute autre langue largement répandue ». Ce phénomène s’accentuera avec l’implantation progressive et massive de la 5G, qui multipliera par 100 les vitesses de transmission.

Ainsi, l’instrumentalisation de la pandémie par les gouvernants vise, outre la destruction des secteurs dits non essentiels (…), jugés obsolètes du point de vue du grand capital en phase de numérisation et de dématérialisation de son économie, mais également le renforcement du télétravail, source de substantiels gains de production. C’est dans ce contexte de reconfiguration de l’économie qu’il faut inscrire l’offensive des gouvernements des pays européens, en particulier, du bloc atlantiste, en général.

Le narratif covidal gouvernemental masque le scénario de refondation du capital

Depuis le début de l’apparition de la pandémie, les États capitalistes travaillent sur deux fronts. Pendant qu’ils occupent les populations par le narratif covidal, ponctué de scénarios catastrophistes à rebondissements, sur fond de propagation effrayante de psychose propre à susciter la sidération, les gouvernants œuvrent, dans les coulisses, à la refondation du système capitaliste, à la fois par la destruction des secteurs obsolètes (dits non essentiels : restaurants, bars, théâtres, cinémas, salles de sport, discothèque, hôtels, stations de ski, en résumé tous les secteurs de loisirs), et la construction de modèles de production numérisés, objectivée notamment par la généralisation du télétravail.

Les dernières résolutions du gouvernement Macron participent de cette dynamique d’accélération du renforcement du télétravail, jugé insuffisamment opérationnel. Ces dernières semaines, sous prétexte de la flambée du variant Omicron, tous les États européens sont passés à l’offensive pour imposer le télétravail.

En France, à la suite du Conseil de défense du lundi 27 décembre 2021, le Premier ministre a confirmé que le télétravail sera désormais obligatoire : « Dès la rentrée, le recours au télétravail sera obligatoire dans toutes les entreprises et pour tous les salariés pour lesquels il est possible à raison de trois jours minimum et si possible quatre jours », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse. Pour acter cette résolution gouvernementale, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, est chargée de réunir les partenaires sociaux afin de mettre en place cette mesure vouée à se pérenniser après son adoption par une loi officiellement intégrée dans le code du travail.

Dans cette perspective, notamment en France, pour donner un coup d’accélérateur au télétravail, le gouvernement Macron a décidé d’augmenter les contrôles et les sanctions contre les entreprises « qui ne voudraient pas appliquer le télétravail quand elles le peuvent ». Ce durcissement répond au calendrier du pouvoir résolu à généraliser le télétravail, avant l’effritement et la décrédibilisation du feuilleton covidal, la démystification de l’imposture sanitaire.

Le porte-parole du gouvernement, lors des points de presse, sur un ton apocalyptique, n’a cessé de rappeler à de multiples reprises la nécessité de déployer le télétravail. « Le virus s’engouffre dans chacune des brèches que nous lui laissons. Un grand nombre de contaminations surviennent sur les lieux de travail », avait-il souligné, précisant que « près de la moitié d’entre elles sont liées à des personnes qui ont été travailler en étant symptomatiques ». Ainsi, incidemment, le gouvernement français -comme la majorité des gouvernements des pays occidentaux- reconnaît que le lieu de travail constitue le principal foyer de contamination du Covid-19, suivi des établissements scolaires. Or, s’il a ordonné à toutes les entreprises de service, du tertiaire et de l’administration publique, de fermer leurs locaux pour recourir au télétravail, il n’a jamais contraint les autres entreprises de production, de la logistique et du bâtiment, qui concentrent pourtant des centaines de salariés par site, à arrêter leur activité pour éviter la propagation du virus. Le gouvernement français agit-il par souci médical, auquel cas il devait ordonner la fermeture de toutes les entreprises pour endiguer la propagation du virus, ou par calcul économique, dans le dessein de généraliser le télétravail dans les secteurs du tertiaire et de l’administration ? Pourquoi deux poids et deux mesures ? Pourquoi livrer les travailleurs de la production, de la logistique et du bâtiment au soi-disant dangereux virus en les maintenant au travail ? Paradoxalement, depuis deux ans, en dépit du maintien de l’ouverture de ces entreprises, de la promiscuité sur ces lieux de travail censés être vecteurs de contamination du Covid-19, on n’a assisté à aucune hécatombe de travailleurs décimés par le virus. « La solution est le télétravail. Nous renforçons le télétravail, nous incitons les entreprises à y avoir recours. Nous avons une exigence toute particulière vis-à-vis des administrations pour des raisons sanitaires, mais aussi d’exemplarité. Nous allons renforcer les contrôles et sanctions pour les entreprises qui, manifestement, ne voudraient pas appliquer cette mesure », avait ajouté le porte-parole du gouvernement. Sans attendre, le gouvernement Macron a annoncé la promulgation d’un décret pouvant permettre à l’Inspection du travail, donc sans passer par une procédure judiciaire, de sanctionner d’une amende administrative allant jusqu’à 1.000 euros par salarié, dans la limite de 50.000 euros, les entreprises récalcitrantes.

Le capital est résolu, sous couvert de la menace d’un banal virus grippal, de bouleverser radicalement l’organisation du travail par la généralisation du télétravail. Déjà, pour ne citer que le cas de la France, dans le sillage des successifs confinements, le télétravail avait donné lieu à la conclusion de nombreux accords d’entreprise négociés avec les partenaires sociaux : 2.720 en 2021, selon les chiffres du ministère du Travail, après 1.980 pour l’année 2020.

Pour autant, même si le nombre d’accords d’entreprises avait bondi de presque 40% depuis l’an dernier, la moitié de ces accords ne prévoit que deux jours de télétravail maximum par semaine. Or, l’objectif du gouvernement Macron, autrement dit du capital, est d’accroître substantiellement le nombre d’accords d’entreprises, mais surtout d’augmenter le nombre de jours de télétravail à 4 jours, puis, au final, à 5, c’est-à-dire toute la semaine.

Une chose est sûre, d’après une récente étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relayée par le quotidien d’information économique et financière Les Échos, daté du 29 décembre 2021, la tendance du télétravail devrait se pérenniser. Pour étayer ses prévisions, l’OCDE s’est appuyée sur l’évolution des offres d’emploi disponibles sur la plateforme Indeed dans 20 pays. Les offres d’emploi en télétravail sont en très forte augmentation. Aussi, selon l’OCDE : «le télétravail est là pour rester, en particulier dans les pays ayant des niveaux élevés de préparation numérique».

Sans conteste, le télétravail est appelé à se généraliser, se pérenniser. Pour des raisons d’économie, de réduction des coûts de production des connaissances, le prochain secteur voué à passer sous les fourches caudines du télétravail est le système éducatif. L’enseignement distanciel va se développer. Les futurs télétravailleurs seront les professeurs qui dispenseront leurs cours depuis leur domicile à des élèves, isolés chez eux, installés devant leur écran, leur unique lien social virtuel.

Sans conteste, s’élabore une refondation professionnelle profitable aux patrons, mais préjudiciable pour les télétravailleurs, aux plans social, financier et psychologique.

Parce que le télétravail, selon de nombreuses études récentes, notamment celle du cabinet Empreinte Humaine, fait exploser le burn out, matérialisé par des dépressions sévères, des troubles psychologiques multiples, des idées suicidaires, il doit devenir un enjeu majeur de préoccupation de santé publique pour l’ensemble des salariés, donc de lutte contre la dégradation des conditions de travail. Actuellement, la petite bourgeoisie d’affaires, des services et du tertiaire est la première catégorie ciblée par les attaques patronales et gouvernementales. Immanquablement, ces violentes mesures antisociales, par ailleurs psychologiquement destructrices, entraîneront sa précarisation, sa paupérisation et, à terme, sa prolétarisation. Certes, ces catégories socioprofessionnelles doivent organiser leur résistance, mais non contre les nouvelles technologies, les applications numériques et le télétravail, mais contre la détérioration de leurs conditions sociales, la baisse de leur salaire réel; la déterritorialisation de leur activité dans les pays émergents à bas coûts, donc la spoliation de leur force de travail; leur isolement professionnel, vecteur de dégradation de leur état psychologique, d’anéantissement des interactions sociales, de dislocation de leurs organisations de lutte.

Une chose est sûre : l’ensemble des travailleurs auront intérêt à soutenir la résistance des salariés du tertiaire soumis au «spoliateur» et déshumanisant télétravail forcé despotiquement décrété par le capital pour son grand profit.


«L’épidémie de coronavirus pourrait durer encore deux ou trois ans», selon le Premier ministre belge

Le Premier ministre belge Alexander De Croo à Bruxelles, le 16 décembre 2021 (image d’illustration).© Johanna Geron Source: AP

«On doit se préparer au fait que l’épidémie de coronavirus pourrait durer encore deux ou trois ans», a déclaré le dirigeant belge Alexander De Croo, qui n’a pas écarté la possibilité de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, comme en France. Le Premier ministre belge Alexander De Croo s’est prêté au jeu de la prospective sanitaire, et il n’est pas vraiment optimiste. «Les prévisions restent toujours compliquées mais en tant qu’autorités publiques, on doit se préparer au fait que l’épidémie de coronavirus pourrait durer encore deux ou trois ans», a-t-il expliqué dans un entretien publié par Le Soir le 8 janvier.

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Comme ses voisins européens, la Belgique fait face à une flambée des cas de Covid-19 liés au variant Omicron, mais sur ce point, le chef du gouvernement belge s’est permis de relativiser la gravité de la cinquième vague : «Cette phase de la pandémie est différente mais, bien évidemment, si on voit un impact sur les soins intensifs, il faudra intervenir. Mais pour l’instant, l’occupation des lits descend», a-t-il développé, tout en restant prudent sur les variations du virus. «Les connaissances acquises au fil des vagues nous ont forcés à réaliser que l’évolution n’était pas linéaire, qu’il y avait des effets de saisonnalité ou l’arrivée d’un variant. De temps en temps, malheureusement, la nature nous oblige à faire marche arrière», a-t-il ajouté. Je pense pour ma part qu’il faut embêter le virus et pas embêter les gens

Concernant les mesures gouvernementales, Alexander De Croo a déclaré être dans l’obligation de s’adapter en fonction de ces inconnues. En conséquence, interrogé sur la possibilité pour la Belgique de transformer son pass sanitaire en pass vaccinal comme en France, il a répondu que cette solution était à «analyser». «Mais, quelle que soit la décision prise, il me paraît très important d’ajouter que le Covid Safe Ticket [pass sanitaire belge] est et doit rester un outil d’exception, temporaire», a-t-il affirmé. En somme, le dirigeant belge a expliqué ne pas vouloir faire comme son homologue français Emmanuel Macron, qui a quelques jours plus tôt déclaré vouloir «emmerder» les non vaccinés contre le Covid-19. «Clairement, ce n’est pas mon vocabulaire», a réagi Alexander De Croo, mettant en garde contre «une politique de division qui consisterait à aller embêter une partie de la population». «Je pense pour ma part qu’il faut embêter le virus et pas embêter les gens», a-t-il poursuivi, ajoutant que «pour embêter le virus, il faut un maximum de gens qui se font vacciner». «Je continue à penser qu’il vaut mieux convaincre des gens que les obliger», a ajouté le dirigeant libéral flamand.


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