Tentative de déstabilisation de l’Algérie : Comment l’entité sioniste utilise le Maroc

Walid Abdelhay, académicien et politologue jordanien

«L’entité sioniste considère l’Algérie comme un «État pivot» au Maghreb arabe, qui se dresse devant ses visées dans la région», a affirmé, hier, l’académicien et politologue jordanien, Walid Abdelhay, qui a fait remarquer qu’«Israël emploie le Maroc  pour tenter d’affaiblir l’Algérie».

«Les études publiées par les institutions israéliennes, notamment l’Institut israélien de sécurité nationale (INSS), révèlent un suivi constant de la situation au Maghreb arabe… Les Israéliens considèrent l’Algérie comme étant un Etat pivot au Maghreb arabe. De par son histoire révolutionnaire, l’Algérie constitue une entrave à la conquête israélienne dans cette région, ce qui explique ses tentatives d’employer le Maroc pour affaiblir la cohésion algérienne», a précisé M. Abdelhay dans une déclaration à l’APS. L’académicien a précisé qu’Israël œuvrera indirectement à soutenir certaines parties libyennes et certaines forces en Tunisie pour provoquer des problèmes régionaux à l’Algérie et tentera de renforcer, en coordination avec le Maroc, sa présence au Sahel, a-t-il souligné.
Concernant la visite du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, au Maroc, il a expliqué «qu’il s’agit d’une étape entrant dans le cadre d’un programme de coopération entre les deux parties remontant aux années 1960».
Un programme relancé en décembre 2020 à la faveur de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays dans le cadre du deal entre les Etats-Unis et le Maroc. M. Abdelhay a rappelé que le Maroc est connu pour son rôle dans l’arrangement des rencontres entre Anouar El-Sadate avec Israël qui ont précédé les accords de Camp David, estimant que la visite du ministre israélien s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération secrète et annoncée entre les deux parties. Ce programme englobe une coopération de renseignements militaire, économique et politique visant à concrétiser les accords d’Abraham.
Sur l’éventuelle signature d’un accord de coopération en matière de défense, M. Abdelhay a déclaré qu’il ne pense pas que l’orientation dans la visite de Benny Gantz soit vers une défense commune entre le Maroc et Israël, expliquant que cela «impliquerait Israël dans les multiples problèmes du Maghreb arabe».
«Il sera probablement question du renforcement de la coopération militaire, notamment la production militaire dans certains domaines comme les drones, les échanges des visites militaires et la participation dans des entrainements militaires», a-t-il estimé.
Interrogé sur les raisons qui motiveraient le Maroc à signer un accord de coopération militaire avec Israël, le politologue a fait remarquer que «la politique du Maroc repose sur ce point sur un pragmatisme démesuré…, à savoir la réalisation des acquis en s’appuyant sur le lobby sioniste aux Etats-Unis et en Europe au détriment des droits légitimes du peuple palestinien».
Pour Walid Abdelhay, le Maroc pourra à l’avenir renoncer à la présidence du Comité d’El Qods en dépit de la symbolique de cette présidence. Il tentera de faire échouer la démarche algérienne pour annuler l’octroi à
Israël la qualité d’observateur à l’Union africaine (UA), indépendamment de l’espionnage qu’il exerce dans les affaires internes de l’Algérie, chose à laquelle
Israël accorde une grande importance. «Israël utilisera le Maroc pour avoir autant d’informations que possible sur l’activité iranienne, précisément en Afrique de l’Ouest».
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, devrait se rendre à Rabat le 25 novembre prochain pour une visite de deux jours au cours de laquelle des accords de coopération militaire devront être signés. Il rencontrera le ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita, et des responsables du ministère marocain de la Défense. Cette visite officielle n’est pas la première depuis la normalisation des relations entre les deux pays. Au mois d’août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères s’est rendu au Maroc où il a supervisé l’ouverture d’un bureau de représentation diplomatique à Rabat après une réunion avec son homologue marocain. Après les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan, le Maroc est le quatrième pays arabe à avoir normalisé ses relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des Accords d’Abraham.


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