FESTIVAL AMAZIGH DE MONTRÉAL / Quelles perspectives pour le combat identitaire ?

Placée sous le slogan générique “Combat identitaire amazigh : apports et perspectives panamazighes”, cette édition du Festival amazigh de Montréal met le focus sur la réflexion et le débat pour mesurer le long cheminement  de la revendication berbériste.

La 4e édition du Festival amazigh de Montréal (FAM) qui a délaissé son appellation d’origine, Mois amazigh de Montréal (MAM), se veut un confluent du débat d’idées. C’est un moment privilégié pour questionner la mémoire vertueuse du combat amazigh. Pour la Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord (FAAN), qui organise cet évènement culturel tout au long du mois d’avril, la revendication identitaire est “toujours d’actualité”. Placé sous le slogan générique “Combat identitaire amazigh : apports et perspectives panamazighes”, le Festival amazigh de Montréal met le focus sur la réflexion et le débat pour mesurer le long cheminement de la revendication berbériste. Et capitaliser les acquis, aujourd’hui nombreux, quand on a en mémoire la police politique pouvait jeter dans le cachot un citoyen qui portait un alphabet tifinagh sur lui. Cette année, pour la FAAN, le côté festif ou les aspects folkloriques ne seront pas de mise. C’est du moins ce qui ressort du programme de la FAAN rendu public cette semaine. On y prévoit ainsi un forum de discussion et plusieurs conférences thématiques. Le coup d’envoi de cette série de conférences sera donné, le 13 avril, par la militante Khadidja Ben Saâdane, présidente de l’Association tunisienne pour la culture amazighe, qui dissertera sur la toponymie amazighe en Afrique du Nord. Un autre débat sera animé, le 20 avril, par le chercheur libyen Madghis Madi. Pour sa part, le militant rifain, Abdel Moutaleb Zizaoui, abordera, le lendemain, la question de l’amazighité entre exclusion et reconnaissance, en s’appuyant sur le cas du Maroc. Le 27 avril, Mohand Tessa, ancien cadre politique établi au Québec, évoquera l’apport de l’écrivain et intellectuel Slimane Rahmani dans le projet de construction de l’Académie berbère en France, selon le programme de la FAAN qui organise chaque automne un Salon du livre amazigh. Tamazight a connu des avancées notables depuis les balbutiements de la crise de 1949, en passant par la répression de Tafsut imazighen d’Avril 1980. Aujourd’hui, tamazight est langue nationale et officielle en Algérie et au Maroc.  Mais pour les militants, il y a encore du chemin à faire pour la consécration irrémédiable du fait amazigh. Une forte communauté amazighe est installée au Canada, notamment des Kabyles, des Mzabites, des Chaouis, mais aussi des Amazighs du Maroc et ainsi que de Tunisie et de Libye. Cette présence a fait émerger des écoles communautaires d’enseignement de la langue amazighe, dont certaines sont prises en charge, du moins en partie, par les pouvoirs publics, comme c’est le cas de l’école de l’ACAOH à Ottawa. 
 

Yahia Arkat

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