Sortir de la crise grâce à la transition énergétique : Les huit commandements du Forum économique mondial

          01.07.2020

Il existe toutefois des formules applicables à tous et dans toutes les situations. C’est ce que propose le Forum économique mondial (WEF) qui a émis une série de huit commandements pour accélérer la révolution verte et réussir la transition énergétique. Alors que le débat ces dernières années sur la transition énergétique et l’urgence d’une économie verte se faisait de plus en plus insistant, l’arrivée de la pandémie de Covid-19 «apporte un éclairage supplémentaire sur l’interconnectivité mondiale et la nécessité de collaborer et de partager le meilleures pratiques», indique le WEF. «Aujourd’hui, l’accent est mis sur la décarbonisation de la production d’énergie électrique via les énergies renouvelables, mais seulement un quart des émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) proviennent de l’électricité.

Le secteur industriel (raffinage, pétrochimie, engrais, production de ciment et d’acier) génère à lui seul environ 21% des émissions de GES. Et seulement 15% de la consommation d’énergie industrielle provient de l’électricité…», tel est le tableau reflétant la triste réalité mettant les discours des politiques au niveau de vœu pieux.

Sortir de la crise Covid en misant sur le renouvelable est à la base des recommandations du WEF. Il existe de nombreuses opportunités pour bénéficier de la révolution de la l’énergie durable, note l’institut en appelant d’abord à garantir que les plans de relance économique façonnent un avenir durable. «Lorsque les emplois dans une économie propre sont placés au centre des programmes de relance, une augmentation à la fois à court et à long terme de la main-d’œuvre diversifiée est obtenue», suggère le Forum économique mondial en citant l’exemple de la post-récession de 2008, où des milliers d’emplois ont été crées à travers le monde alors que les projets dans l’éolien et le solaire étaient déployés. «Les mesures de relance du gouvernement pourraient être utilisées pour soutenir les travaux à forte intensité de main-d’œuvre tels que les projets d’efficacité énergétique dans les bâtiments et l’industrie…».

Deuxième recommandation du WEF, l’investissement dans l’avenir. «Plutôt que de renflouer le passé, la meilleure réponse consiste à permettre aux entreprises de devenir des leaders à l’avenir en permettant des investissements dans des technologies telles que les batteries, l’hydrogène, le transport électrique et l’IA, et dans des domaines aussi divers que l’agriculture durable, l’environnement propre», propose le WEF en appelant à miser sur l’investissement dans les pays en développement sous-capitalisés représentant des marchés de croissance à l’avenir pour atteindre les objectifs climatiques.

Il serait aussi essentiel, selon le WEF, de donner du pouvoir au consommateur. «Plus le consommateur est engagé, plus il est probable que les plans de relance auront des effets positifs. La transparence est importante et les normes d’efficacité des produits pour les articles ménagers ou les automobiles contribuent à rendre l’engagement des consommateurs effectif. De même que les incitations de dépenses à moindre frais participent à façonner le comportement de consommateurs et générer des investissements propres».

La quatrième proposition consiste à créer des conditions équitables pour l’énergie propre. «Partout dans le monde, il existe des subventions ou taxes profitant à l’industrie des combustibles fossiles au détriment d’une énergie propre à faible coût…L’introduction d’une redevance sur le carbone motiverait des investissements indispensables dans des infrastructures propres, et créerait une vague d’entreprenariat qui pourrait rapidement stimuler l’économie et profiter à l’environnement», estime le Forum.

Ce dernier plaide également pour la modernisation des infrastructures existantes. Introduire la technologie moderne dans des installations usées pour les rendre plus efficaces, résilientes et flexibles. «Le principe directeur du renouvellement des infrastructures devrait être de reconstruire mieux. Les installations rénovées doivent répondre aux normes modernes d’efficacité énergétique et de qualité de l’air et de l’eau, et minimiser les coûts d’exploitation à long terme».

Il serait aussi essentiel de simplifier la bureaucratie pour l’acquisition notamment des installations solaires. Le WEF incite en outre à la restructuration du secteur de l’énergie. «L’industrie des combustibles fossiles, des foreurs de pétrole de schiste au Texas aux mineurs de charbon en Chine est en difficulté économique.

Une grande partie de l’industrie devra subir une restructuration importante, entraînant des impacts économiques locaux. Les incitations financières doivent financer la transition vers l’économie de l’énergie propre et convertir les centrales à combustibles fossiles fermées à des utilisations alternatives telles que les centres de données», suggère le Forum économique comme solutions pour ouvrir la voie à un avenir énergétique sobre en carbone, et ce, en profitant de l’élan suscité par la pandémie mondiale.


 

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