France / Rodrigues à la marche contre l’islamophobie: «Ça rejoint un peu le combat qu’on mène tous les samedis»

Jérôme Rodrigues explique qu’il n’est pas venu à la marche contre l’islamophobie à Paris en tant que Gilet jaune, mais comme citoyen vivant dans un département français «multiethnique, multiculturel, multicultuel». D’ailleurs, il expose à Sputnik que cette manifestation «rejoint un peu le combat qu’on mène tous les samedis».

Présent lors d’une manifestation contre l’islamophobie qui se déroule aujourd’hui à Paris, Jérôme Rodrigues, une figure connue du mouvement social des Gilets jaunes a tenu à souligner qu’il est venu n’est pas comme un Gilet jaune, mais comme un citoyen qui a grandi en Seine-Saint-Denis, «multiethnique, multiculturel, multiculturel».

«Il n’y a pas de politique, je ne suis pas un Gilet jaune aujourd’hui, je suis Jérôme Rodrigues, je suis un citoyen, qui a grandi dans le [département] 93, multiethnique, multiculturel, multicultuel et aujourd’hui je trouve désolant qu’on puisse s’en prendre comme ça, qu’on stigmatise cette religion», a-t-il expliqué au micro de Sputnik lors de la marche à Paris ce dimanche.

Il a également mis au point le nombre des personnes présentes lors de la marche à Paris, tout en soulignant qu’il était venu pour soutenir cette initiative.

Et de préciser que la majorité des personnes étaient venues «avec des messages de paix et d’amitié. Il était important que j’apporte ce soutien-là.»

Manifestation contre l'islamophobie à Paris
Manifestation contre l’islamophobie à Paris © SPUTNIK .

Cette marche a pour but selon lui de montrer l’importance d’apprendre «à vivre ensemble, se respecter les uns les autres, se parler les uns les autres».

«La société, elle est ultra-communautariste aujourd’hui, ultra-corporatiste, ça rejoint un petit peu le combat qu’on mène tous les samedis, qu’aujourd’hui: fin de ces corporations, de ces communautés! Vivons ensemble!»

La manifestation à Paris réunit des milliers de personnes

La manifestation contre l’islamophobie s’est ébranlée ce dimanche 10 novembre à partir de la gare du Nord à Paris. Plusieurs milliers de personnes y prennent part, rapporte un correspondant de Sputnik présent sur place.

Une cinquantaine de personnalités, parmi lesquelles Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, la journaliste et réalisatrice Rokhaya Diallo, l’avocat Arié Alimi, la journaliste Aida Touihri ou encore Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, ont lancé un appel à manifester le 10 novembre à Paris pour dire «STOP à l’islamophobie» et à la «stigmatisation grandissante» des musulmans.


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Marche contre l’Islamophobie -Interview de Guillaume Balas, Coordinateur national de Génération•s, à quelques heures de la marche: « Mais je trouve fantastique moi aujourd’hui de donner des leçons quand on ne fait RIEN. C’est insupportable » – 10.11.2019 – Paris,, France.

« Evidemment, il y aura des gens avec qui je ne partage aucun combat à cette manifestation, voire que je combats, dont des tenants de l’islam politique, comme il y avait des gens d’extrême-droite à des manifestations anti-racistes, comme, par exemple, sur la manifestation Charlie, il y avait des chefs d’État avec qui je ne partage rien, comme le 1er mai il y avait des black blocs qui faisaient des actes de violence: il faut déserter? C’est-à-dire que quand il y a des combats aujourd’hui qui sont des combats laïcs, qui sont des combats de rassemblement, il faut déserter, et laisser justement la place aux extrémistes? Mais je trouve fantastique moi aujourd’hui de donner des leçons quand on ne fait RIEN. C’est insupportable.

On voit bien qu’il y a aujourd’hui quelque chose de très dangereux qui est en train de se passer: un basculement. On demande à nos compatriotes musulmans de choisir entre leur patrie, la France, et leur religion, et ça,; c’est un processus qui a déjà existé dans l’Histoire. « Vous ne pouvez pas être français. Il est impossible d’avoir aujourd’hui ce que vous portez en termes historiques, culturels et religieux, et d’être français. Et on voit là la fracture.

Et moi je regrette beaucoup qu’il n’y ait pas la capacité aujourd’hui de s’unir sur ce sujet. Donc nous, nous irons à cette manifestation. Pourquoi? Parce qu’il n’y a que ça qui existe aujourd’hui, et que tout le monde a été dans l’incapacité de pouvoir proposer autre chose, et moi j’aimerais bien que les leçons, en cela, s’arrêtent !

Vous savez, l’islam politique, moi je suis enseignant, je l’ai combattu pendant 17 ans dans les banlieues, j’étais POUR la loi contre les signes religieux à l’école, et si certains veulent détourner l’essence d’un texte (…), nous avons dit clairement dans notre communiqué que les lois liberticides, c’est évidemment l’état d’urgence. Le combat justement il se fait là, il se fait dans ce genre d’événement, sur le terrain, pour aller affirmer des positions laïques et républicaines. C’est plus facile d’être dans son canapé et de regarder la télé, et de critiquer sur Twitter pendant ce temps là.

Donc maintenant il va falloir prendre ses responsabilités. Ce débat sur la question de l’islam, ça a été instrumentalisé pour qu’on ne parle pas des vrais sujets, notamment sociaux et écologiques. (…) Donc il faut que la gauche et les écologiste maintenant remettent les vrais sujets sur le tapis, et qu’on arrête avec la stratégie du bouc émissaire, ça suffit ! »

© Frédérick Moulin 2019 – BFMTV2019 – Tous droits réservés.


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A l’appel de plusieurs organisations et personnalités, comme le NPA et le CCIF, des manifestants disent «STOP à l’islamophobie», à Paris ce 10 novembre. L’appel à manifester a mis en lumière des dissensions à gauche.

Plusieurs manifestations sont prévues ce dimanche pour dire « Stop à l’islamophobie ». A Paris, le rendez-vous est donné à 13h à la gare du Nord pour arriver vers 16h place de la Nation, avant une dispersion prévue vers 18h. Les organisateurs espèrent 10.000 personnes.

A Toulouse, le cortège partira à 15h du métro Jean-Jaurès. Une autre manifestation est prévue à 14h30, devant la cité administrative à Avignon ; mais sur facebook, plusieurs appels différents sont lancés. Enfin, à Marseille, le rendez-vous est porte d’Aix à 14h, mais le rendez-vous a été peu médiatisé selon France Bleu Provence.

Ce samedi, une manifestation a déjà eu lieu à Amiens. Environ 200 personnes sont allés de la maison de la culture jusqu’à la gare dans le calme selon France Bleu Picardie qui était sur place.

Les organisateurs veulent dénoncer « la stigmatisation » des musulmans dans le pays, citant l’attaque de la mosquée de Bayonne, ou cette mère de famille voilée prise à partie par un conseiller régional Rassemblement national (RN) en Bourgogne-Franche-Comté.

https://francais.rt.com/france/67728-mobilisation-paris-pour-dire-stop-islamophobie


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