Affaire Julian Assange : comment la ‘gauche’ est manipulée contre ses propres icônes

LE CRI DES PEUOLES

   

Par Jonathan Cook

Mercredi soir, il y a eu une discussion en ligne fascinante sur l’affaire Julian Assange que je recommande à tout le monde de regarder.

Parmi toutes les contributions remarquables, je tiens à souligner un point très important soulevé par Yanis Varoufakis, qui a une signification particulièrement importante pour comprendre les événements actuels, et ce bien au-delà de l’affaire Assange.

Varoufakis est un universitaire qui a été mis en pièces par les institutions politiques et médiatiques occidentales lorsqu’il était ministre des Finances de la Grèce. En 2015, un gouvernement grec populaire de gauche tentait de s’opposer à l’imposition de conditions de prêt sévères à la Grèce par des institutions financières européennes et internationales qui risquaient de faire basculer l’économie grecque dans une faillite plus profonde et semblaient principalement destinées à renverser son programme socialiste. Le gouvernement que Varoufakis servait a été effectivement écrasé jusqu’à l’obéissance par une campagne d’intimidation économique menée par ces mêmes institutions.

Varoufakis décrit ici la manière dont les dissidents de gauche qui défient ou perturbent les récits du système occidental –que ce soit lui-même, Assange ou Jeremy Corbyn– finissent non seulement par être soumis à l’assassinat de leur personnage, comme cela a toujours été le cas, mais se retrouvent aujourd’hui manipulés jusqu’à être les complices involontaires de leur propre « assassinat ».

Voici une courte transcription des commentaires beaucoup plus longs de Varoufakis –environ 48 minutes– soulignant son point sur la collaboration forcée à ce hara-kiri auprès de l’opinion :

L’establishment, l’État profond, appelez cela comme vous voulez, l’oligarchie, ils sont devenus bien meilleurs dans ce domaine [l’assassinat de personnage] qu’auparavant. Parce que dans les années 60 et 70, vous savez, ils vous accusaient d’être communiste. Ils m’auraient accusé d’être marxiste. Eh bien, je suis marxiste. Je ne vais vraiment pas beaucoup souffrir si vous m’accusez d’être de gauche. Je suis de gauche !

Aujourd’hui, ce qu’ils font est bien pire. Ils vous accusent de quelque chose qui vous fait vraiment mal. Traiter quelqu’un comme nous de raciste, d’intolérant, d’antisémite, de violeur. C’est ce qui fait vraiment mal parce que si quelqu’un m’accuse d’être un violeur aujourd’hui, d’accord, même si c’est complètement ridicule, en tant que féministe, je sens que j’ai le besoin de donner à la femme, impliquée d’une manière ou d’une autre dans cette accusation, l’occasion de s’exprimer contre moi. Parce que c’est ce que nous faisons, nous les gens de gauche.

L’argument de Varoufakis est que lorsque Assange a été accusé d’être un violeur, comme il l’était avant que les États-Unis ne clarifient le procès réel qu’ils intentaient contre lui –en essayant de l’extrader du Royaume-Uni pour avoir révélé leurs crimes de guerre en Irak et en Afghanistan–, il ne pouvait pas se défendre sans s’aliéner une importante circonscription de ses partisans naturels, ceux de gauche qui s’identifient comme féministes. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

De même, comme le note Varoufakis à partir de conversations précédentes avec Assange, le fondateur de Wikileaks n’était pas en mesure de se défendre correctement contre les accusations selon lesquelles il aurait été de connivence avec la Russie et Donald Trump pour aider le candidat républicain à remporter l’élection présidentielle américaine de 2016 contre Hillary Clinton et les Démocrates.

Voir Assange a gagné, mais à quel prix ? La liberté de la presse est broyée, et la dissidence qualifiée de maladie mentale

À l’époque, les partisans d’Assange ont pu souligner que les courriels divulgués étaient authentiques et qu’ils étaient dans l’intérêt public car ils démontraient la profonde corruption de l’establishment du Parti Démocrate. Mais ces arguments ont été étouffés par un récit confus par les médias américains et les instances de sécurité (CIA, etc.) selon lequel la publication des courriels par Wikileaks était une ingérence politique étrangère, parce que les courriels auraient censément été piratés par la Russie pour influencer le résultat des élections.

Voir Tout le monde s’est trompé sur le compte de Trump

Parce qu’Assange était absolument attaché au principe de non-divulgation des sources, il a refusé de se défendre en public en confirmant que les courriels lui avaient été divulgués par un initié du Parti Démocrate, et non par les « Russes ». Son silence a permis à sa diffamation de rester largement incontestée. Ayant déjà été privé du soutien d’une grande partie de la gauche féministe, en particulier en Europe, Assange avait maintenant aussi perdu le soutien d’une partie importante de la gauche aux États-Unis.

Dans de tels cas, celui qui est accusé doit se défendre avec une main attachée dans le dos. Il ne peut pas riposter sans contrarier davantage une partie substantielle de ses partisans, approfondissant les divisions au sein des rangs de la gauche. La victime de ce genre d’assassinat de personnage est prise dans l’équivalent des fameux sables mouvants. Plus elle se débat, plus elle s’enfonce.

C’est bien sûr exactement ce qui est arrivé à l’ancien dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn quand il a été accusé d’être raciste. Si lui ou ses partisans tentaient de contester l’affirmation selon laquelle le Parti Travailliste était devenu antisémite du jour au lendemain sous sa direction –ne serait-ce qu’en citant des statistiques montrant que ce n’était pas vrai–, ils étaient immédiatement dénoncés pour un prétendu « déni de l’antisémitisme », posé comme l’équivalent de la négation de l’Holocauste.

Voir Norman Finkelstein dénonce l’assimilation de l’antisionisme à une forme d’antisémitisme & Norman Finkelstein dénonce l’imposture de l’antisémitisme

On remarque que Ken Loach, qui faisait également partie du panel, hoche la tête pendant que Varoufakis parle. Parce que Loach, le célèbre cinéaste antiraciste de gauche qui est venu à la défense de Corbyn face à la campagne médiatique fabriquée de toutes pièces pour le dénigrer comme un antisémite, s’est rapidement retrouvé accusé de la même manière.

Jonathan Freedland, chroniqueur principal au Guardian libéral, faisait partie de ceux qui utilisaient précisément la tactique décrite par Varoufakis. Il a tenté de discréditer Loach en l’accusant de refuser aux Juifs le droit de définir leur propre expérience de l’antisémitisme.

« Le déni de l’antisémitisme des travaillistes au sein de leurs rangs laisse le parti dans une situation sombre. » Par Jonathan Freedland. « Dans aucun autre cas de discrimination minoritaire, trois voix extérieures ne seraient autorisées à dire ‘rien à voir ici’. Len [McCluskey], Ken [Loach] et Ken [Livingstone] sont sur un terrain douteux. » Article du Guardian, septembre 2017

Freedland a cherché à manipuler les références antiracistes de Loach contre lui. Soit vous convenez avec nous que Corbyn est un antisémite, et que la plupart de ses partisans le sont aussi, soit vous êtes un hypocrite, reniant vos propres principes antiracistes –et uniquement dans le cas de l’antisémitisme. Et cela, CQFD, prouverait que vous aussi êtes motivé par l’antisémitisme.

Loach s’est retrouvé avec un terrible choix binaire : soit il se mettait au pas derrière Freedland et les médias corporatifs pour dénigrer Corbyn, un allié politique de longue date, soit il devenait le complice forcé de son propre dénigrement en tant qu’antisémite.

C’est une tactique profondément odieuse, profondément illibérale, profondément manipulatrice et profondément malhonnête. Mais c’est aussi brillamment efficace. C’est pourquoi de nos jours, les gens de droite et les centristes l’utilisent à chaque occasion. La gauche, compte tenu de ses principes, recourt rarement à ce genre de manipulation. Ce qui veut dire qu’elle ne peut amener qu’une pétoire à un duel d’armes à feu.

Voir Détruit pour avoir voulu apaiser ses ennemis : la tragédie shakespearienne de Jeremy CorbynLa chasse à l’homme du lobby israélien contre Jeremy Corbyn et Norman Finkelstein sur Jeremy Corbyn et les pompiers pyromanes de l’antisémitisme

Tel est le dilemme de la gauche. C’est pourquoi nous luttons pour gagner le débat dans un environnement médiatique mainstream qui non seulement nous refuse une audition, mais fait également la promotion des voix de ceux comme Freedland qui essayent de nous détruire depuis le centre, et de ceux prétendument à gauche comme George Monbiot et Owen Jones qui nous détruisent trop souvent de l’intérieur.

Comme le dit également Varoufakis, la gauche doit de toute urgence passer à l’offensive.

 

 

La France a ses propres mots-épouvantails

Nous devons trouver des moyens de renverser la situation contre les criminels de guerre qui nous ont abusés mentalement en exigeant qu’Assange, qui a révélé leurs crimes, soit celui qui doit être enfermé.

Nous devons faire en sorte qu’il soit clair que ce sont ceux qui sont si prêts à salir les antiracistes en les présentant comme des antisémites –comme le successeur de Corbyn, Sir Keir Starmer, l’a fait à de nombreux membres du Parti Travailliste– qui sont les vrais racistes.

Et nous devons démasquer en tant que faucons de guerre ceux qui accusent la gauche anti-guerre de servir d’apologistes aux dictateurs lorsque nous essayons d’empêcher les États occidentaux de mener plus de guerres illégales et de pillage de ressources, avec des résultats aussi dévastateurs pour les populations locales.

Nous devons devenir beaucoup plus sophistiqués dans notre réflexion et nos stratégies. Il n’y a pas de temps à perdre.

Voir d’autres articles de Jonathan Cook traduits en français.

***

En France, Le Monde et Mediapart sont de beaux exemples de cette fausse gauche atlantiste, qui a soutenu les groupes terroristes en Syrie, diffamé Assange et porte le folliculaire Navalny aux nues. Cf. par exemple cet éditorial du Monde suite à l’arrestation d’Assange et à son inculpation par les Etats-Unis, développements qui lui donnaient entièrement raison : au lieu de faire son mea culpaLe Monde s’enfonce ignominieusement :

« Julian Assange est un justiciable comme les autres. Ses démêlés avec la police ont commencé parce qu’il a refusé de se rendre à une convocation de la police suédoise qui souhaitait l’entendre après les plaintes de deux femmes pour agression sexuelle, au motif fantaisiste, à l’époque, qu’il craignait que la Suède ne le livre à la CIA. Il a eu tort de refuser de s’expliquer sur ces graves accusations. »

Comme l’établit le rapporteur de l’ONU sur la torture, Nils MELZER, lorsqu’il était réfugié à Londres, la Suède a refusé d’interroger Assange à l’ambassade d’Equateur ou via vidéo (alors que durant la même période, de tels interrogatoires de suspects entre la Suède et l’Angleterre ont eu lieu dans 44 autres cas) et de lui garantir qu’il ne serait pas extradé :

« Assange n’a pas cherché à se cacher de la justice. Par l’intermédiaire de son avocat suédois, il a proposé aux procureurs plusieurs dates possibles d’interrogatoire en Suède. Cette correspondance existe. Ensuite, les événements suivants se sont produits : Assange a eu vent du fait qu’une affaire criminelle secrète avait été ouverte contre lui aux États-Unis. À l’époque, cela n’a pas été confirmé par les États-Unis, mais aujourd’hui nous savons que c’était vrai. À partir de ce moment, l’avocat d’Assange a commencé à dire que son client était prêt à témoigner en Suède, mais il a exigé l’assurance diplomatique que la Suède ne l’extraderait pas aux États-Unis. [Ce risque était tout à fait réel, car] quelques années auparavant, le personnel de sécurité suédois avait livré à la CIA deux demandeurs d’asile, tous deux enregistrés en Suède, sans passer par la moindre procédure judiciaire. Les abus ont commencé à l’aéroport de Stockholm, où ils ont été maltraités, drogués et transportés par avion en Égypte, où ils ont été torturés. Nous ne savons pas s’il s’agit des seuls cas de ce type. Mais nous sommes au courant de ces deux cas car les hommes ont survécu. Tous deux ont par la suite déposé plainte auprès des agences des droits de l’homme de l’ONU et ont obtenu gain de cause. La Suède a été obligée de payer à chacun d’eux un demi-million de dollars en dommages et intérêts. Les avocats d’Assange affirment que pendant les près des sept ans au cours desquels leur client a vécu à l’ambassade d’Équateur, ils ont fait plus de 30 offres pour organiser la visite d’Assange en Suède, en échange d’une garantie qu’il ne serait pas extradé vers les États-Unis. La Suède a refusé de fournir une telle garantie en faisant valoir que les États-Unis n’avaient pas fait de demande formelle d’extradition. »

Voir également l’infâme article de Mediapart Julian Assange, l’histoire d’une déchéance, qui prend au sérieux les accusations de viol et valide sans l’ombre d’une preuve la thèse de la collusion avec la Russie :

[…] Depuis Londres, le fondateur de WikiLeaks annonce qu’il refuse de se rendre en Suède au motif que cette procédure n’est qu’un prétexte. Selon lui, dès qu’il foulera le sol suédois, les États-Unis demanderont son extradition pour être jugé pour espionnage, crime passible de la peine capitale. Sous le coup d’une procédure d’extradition accordée par la justice anglaise, Julian Assange va tout d’abord mener une bataille juridique pour en obtenir l’annulation. Une fois tous les recours épuisés, il se réfugie, le 19 juin 2012, dans les locaux de l’ambassade de l’Équateur qui lui accorde l’asile politique. Il y restera cantonné dans une pièce de l’immeuble sans pouvoir sortir au risque d’être immédiatement interpellé par les policiers britanniques qui le surveillent en permanence.

Avec ces accusations sexuelles, Julian Assange tombe de son piédestal. Son image de chevalier blanc se fissure et, même au sein de WikiLeaks, des langues se dénouent, dévoilant un tout autre visage. De nombreux témoignages décrivent un homme égocentrique, intransigeant et exigeant de ses collaborateurs une obéissance absolue.

Dès septembre 2010, plusieurs membres de WikiLeaks quittent l’organisation en raison d’un désaccord sur la manière dont Julian Assange gère la publication des « leaks » et son refus de toute critique. Selon le site Wired, six volontaires ont quitté l’organisation à ce moment-là. Sur le tchat interne de l’organisation, Julian Assange leur aurait lancé : « Je suis le cœur de cette organisation, son fondateur, philosophe, porte-parole, codeur original, organisateur, financeur et tout le reste. Si vous avez un problème avec moi, faites chier. »

Parmi les défections, figure celle de Daniel Schmitt, porte-parole de WikiLeaks, qui annonce sa démission dans les colonnes du Spiegel. « Julian Assange réagit à toute critique avec l’allégation que je lui ai désobéi et que j’ai été déloyal vis-à-vis du projet. Il y a quatre jours, il m’a suspendu – agissant comme le procureur, le juge et le bourreau en une personne », accuse-t-il. Daniel Schmitt racontera en détail son conflit avec Assange dans un livre paru en 2011, Inside WikiLeaks. Dans les coulisses du site internet le plus dangereux du monde (Grasset, 2011).

En début d’année 2011, un autre collaborateur de WikiLeaks, Julian Ball, claque la porte de l’organisation trois mois après y être entré. Il rejoint le Guardian et décrit, dans un article publié en septembre 2011, un Julian Assange tyrannique, plus préoccupé par sa propre défense que par les idéaux de WikiLeaks. En 2014, c’est Andrew O’Hagan, l’auteur d’une Autobiographie non autorisée publiée en 2011, qui se répand dans la presse. « Il voit chaque idée comme une simple étincelle venant d’un feu dans son propre esprit. Cette sorte de folie, bien sûr, et l’étendue des mensonges de Julian m’ont convaincu qu’il était probablement un petit peu fou, triste et mauvais, malgré toute la gloire de WikiLeaks en tant que projet », affirme-t-il.

Beaucoup s’interrogent également sur la ligne éditoriale de Julian Assange. Le rédacteur en chef de WikiLeaks est notamment accusé d’être trop indulgent, voire trop proche, de la Russie, pays sur lequel l’organisation n’a publié que peu de documents. Plusieurs interventions de Julian Assange surprennent, comme lorsqu’il assure, durant quelques mois en 2012, une émission de géopolitique sur la chaîne Russia Today (RT), The Julian Assange Show. Ou lorsque, à l’occasion d’une table ronde organisée pour les dix ans de RT, il livre un discours dans lequel il appelle « à oublier le concept de liberté individuelle, qui n’existe plus ».

La question de la proximité de WikiLeaks avec la Russie va devenir centrale avec la publication, en 2016, des DNC Leaks. Le 22 juillet, trois jours avant l’ouverture de la convention annuelle du Parti démocrate, WikiLeaks publie 19 252 mails piratés dans les ordinateurs de sa direction, le Democratic National Committee (DNC). La convention doit justement entériner l’investiture d’Hillary Clinton comme candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine. Or, les mails révèlent une collusion dans la direction du parti visant à défavoriser son principal concurrent, Bernie Sanders.

Les DNC Leaks vont empoisonner la campagne d’Hillary Clinton et faire le délice de son adversaire républicain Donald Trump qui ira jusqu’à déclarer : « I Love WikiLeaks. » Le malaise est encore accentué par les déclarations de Julian Assange qui assume avoir publié ces « leaks » afin de nuire à Hillary Clinton, qu’il voit comme « un problème pour la liberté de la presse », et reconnaît avoir volontairement fait coïncider leur publication avec la convention démocrate. […]

WikiLeaks s’isole encore plus lorsque l’enquête sur le piratage des mails de la direction du Parti démocrate révèle que celui-ci a été réalisé par un groupe de hackers, Guccifer 2.0, lié aux services secrets russes, le GRU. Julian Assange démentira formellement que sa source soit des hackers et les différentes enquêtes ne permettront pas d’établir un lien direct entre WikiLeaks et Moscou. Mais pour beaucoup, la ficelle est trop grosse. Que Julian Assange se soit rendu complice, même à son insu, d’une opération de déstabilisation russe est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. […]

Pour ne rien arranger, Julian Assange multiplie les prises de position polémiques, voire parfois difficilement compréhensibles. En septembre 2017, il affirme par exemple, chiffres à l’appui, que le capitalisme, l’athéisme et le féminisme sont responsables de la stérilité de nos sociétés qui, elle-même, est la cause de l’immigration. […]


Source : jonathan-cook.net, le 8 janvier 2021   Traduction : lecridespeuples.fr


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *