La Turquie lance une grande offensive en Libye

Des troupes des Frères musulmans soutenues par la Turquie ont lancé ce 10 mars 2020 une vaste offensive contre les unités de l’Armée Nationale libyenne (ANL).

Le commandement de l’ANL disposait de renseignements concernant la préparation par le Gouvernement d’entente nationale (GEN) d’une offensive résolue à Tripoli. La déclaration officielle à ce sujet a été faite par le général Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’ANL (commandée par le maréchal Khalifa Haftar).

Selon les informations de Rami Abdurrahman, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, depuis le début de l’année la Turquie a projeté en Libye depuis la province d’Idlib 4750 combattants de la Division Sultan Mourad, des brigades Défense, Faucons du Nord, al-Hamzat et Suleiman Chakh. En plus, en Libye ont été envoyés 200 combattants islamiques entraînés en accord avec la Turquie dans des bases italiennes dans le cadre de la coopération bilatérale entre les partenaires de l’Otan.

En outre, depuis des centres d’entraînement sur le territoire turc près de 2000 combattants entraînés, retirés de Syrie, ont été envoyés en Libye pour participer aux opérations du côté du GEN de Fayez el-Sarraj en Libye.

De cette manière, avec le soutien de l’armée turque, contre les unités du maréchal Haftar combat un groupe de radicaux islamiques de plus de 10 000 hommes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan ne cache pas la présence de militaires turcs en Libye. Rien que selon les estimations approximatives, en Libye se trouvent entre 500 et 1000 militaires turcs. À chaque fois le dirigeant turc souligne « qu’aucun soldat ou officier turc ne participe aux activités militaires ». Soi-disant le contingent assure la formation professionnelle des troupes du gouvernement de Fayez el-Sarraj.

En même temps, les médias turcs parlent activement de la condamnation à 9 ans de prison d’un blogueur d’Ankara, qui a publié sur internet l’information concernant les obsèques d’un officier du renseignement turc tué à Tripoli. Sachant que le journaliste se référait ouvertement à l’information rapportée par le vice-président d’opposition du parlement turc.

D’après le commandement de l’ANL, la Turquie a livré à ce jour aux troupes des Frères musulmans combattant aux côtés d’el-Sarraj plusieurs centaines de véhicules blindés, de systèmes d’artillerie, un grand nombre de roquettes antichars et de systèmes antiaériens portatifs.

La prétendue participation aux côtés de l’ANL de 2500 hommes de la société militaire privée Wagner était un « os dans la gorge » de Erdogan. À son arrivée à Ankara après les pourparlers du 5 mars à Moscou, le dirigeant turc a déclaré avoir réussi à « clore ce problème ». On ignore ce qu’il voulait dire : peut-être une entente sur l’évacuation des Russes ? Mais il ne faut certainement pas s’attendre à ce qu’ils quittent d’urgence la Libye à la veille d’une grande bataille préparée par les Turcs à Tripoli. Il est à douter également que le président russe ait pu promettre à son homologue turc un retrait rapide et indolore des spécialistes militaires russes de ce pays arabe d’Afrique du Nord.

Selon le média régional Asharq Al-Awsat, il y a quelques jours le président syrien Bachar al-Assad s’est entretenu à Damas avec le maréchal Khalifa Haftar avec la participation de chefs des renseignements de la Syrie, de la Libye et de l’Égypte. Il était question de la consolidation des activités visant à unir les efforts communs afin de stopper l’expansion de la Turquie contre les pays arabes.

Quoi qu’il en soit, la situation militaire s’est significativement aggravée en Libye. Le commandement de l’ANL dispose d’informations sur la préparation d’une offensive de l’ennemi et pourrait préparer ses forces pour une défense résolue. Il se pourrait que les actions de l’armée du maréchal Haftar soient soutenues par certains pays arabes, notamment l’Égypte, disposant de forces et de moyens suffisants. Avant tout de l’aviation, comme auparavant.

source : http://www.observateurcontinental.fr


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