Lamamra à propos du Sahara occidental : Le Maroc ne peut imposer son point de vue

         

   par El-Houari Dilmi

 A quatre mois du sommet arabe d’Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, est revenu sur plusieurs questions liées à l’actualité internationale, dans un entretien accordé au journal panarabe, Al Qods Al Arabi’ paraissant à Londres.

« Utiliser la carte du Sahara occidental pour renforcer le Maroc au détriment de l’Algérie n’est pas une lubie mais une vraie idée qui a toujours cours », a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. « Employer la carte du Sahara occidental comme un moyen de pression pensant que l’Algérie est occupée avec ses affaires intérieures, est une situation d’autant plus fausse que dangereuse, surtout que ces mêmes parties croient que l’ONU a cédé aux pressions des USA et de la France en s’alignant sur la positon marocaine qui campe sur sa positon de l’autonomie du Sahara occidental, un grave recul de l’organisation onusienne sur l’un de ses principes fondateurs, celui du droit à l’autodétermination comme stipulé par la résolution n°1514 de 1960 », a-t-il déclaré. « Le Maroc sait très bien qu’il est incapable d’imposer son point de vue tant qu’il existe une citadelle inexpugnable qui a pour nom l’Algérie, un pays qui soutient à fond le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, de même que le peuple palestinien, un principe immuable que l’Algérie n’est pas prête d’abandonner », a-t-il souligné. « L’Algérie a commencé à être visée quand tout le monde a pris conscience qu’il était impossible d’imposer la situation du fait accompli dans les territoires sahraouis occupés », a-t-il affirmé, ajoutant que l’Algérie « est consciente de son rôle historique en soutien aux peuples opprimés, en premier lieu le peuple palestinien », a-t-il soutenu. « Une paix raisonnable doit reposer sur le principe de le terre contre la paix et la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-est comme capitale », a encore expliqué le chef de la diplomatie algérienne.

« L’Algérie est restée éloignée pendant plusieurs années de la scène arabe et internationale, notamment lors de la décennie noire, mais après le mouvement populaire « Hirak » et l’accession au pouvoir d’hommes qui tirent leur légitimité d’élections transparentes, le pays a été remis sur rail et retrouvé son influence sur les scènes régionale et internationale », a-t-il déclaré. « Or, les complots dirigés contre l’Algérie n’ont pas cessé pour autant, au point que l’Algérie se sent en confrontation directe avec Israël, un pays que nous avons déjà combattu aux côtés de nos frères arabes», a-t-il ajouté, non sans rappeler le récent accord militaire, sécuritaire et d’échange de renseignements entre l’Etat hébreu, désormais établi à nos frontières, et le royaume du Maroc, un pays voisin, frère et ami », a-t-il déclaré au journal ‘Al Qods Al Arabi’.

Le ministre des Affaires étrangères a également indiqué que « la relation du Maroc avec Israël est en train de dessiner les contours d’un nouveau monde arabe », et d’ajouter : «si l’Algérie venait à être assiégée et sa sécurité interne déstabilisée, les normalisateurs et ceux qui attendent, sur le quai, le train de la normalisation, n’hésiteront pas à se débarrasser de l’obstacle qu’est l’Algérie, qui refuse la normalisation par principe », a-t-il soutenu. « L’Algérie fait face à un vieux complot, remontant à l’époque du président français Valéry Giscard d’Estaing et du secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger », a encore déclaré Lamamra, soulignant que « contrairement à ce qui s’est passé en 1975, qui visait le régime en place, ils visent maintenant l’Algérie en tant que nation, menacent son unité nationale, sa souveraineté, son indépendance nationale et intégrité territoriale ». « Les choses sont devenues plus dangereuses ; nous avons le sentiment qu’une guerre totale est menée contre notre pays mais nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de notre patrie »», a-t-il conclu.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *