Le Front Polisario saisit le Conseil de sécurité onusien

Expulsion d’observateurs du territoire sahraoui

Le Front Polisario a fermement condamné l’expulsion menée à El Ayoune occupée par les autorités marocaines contre des observateurs internationaux, qui devaient assister au procès de la journaliste sahraouie Nazha Al Khalidi, a rapporté hier l’APS.

Elle est poursuivie pour ses activités de défense des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Dans une lettre adressée lundi au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), le représentant du Front Polisario auprès de ladite organisation, Sidi Mohamed Ammar, a dénoncé la décision arbitraire des autorités d’occupation marocaines d’expulsion d’observateurs internationaux espagnols et américains dès leur arrivée à l’aéroport d’El Ayoune, capitale du Sahara occidental occupé.

Le diplomate sahraoui a affirmé que les autorités marocaines ont empêché lundi l’accès à El Ayoune occupée aux avocats espagnols, Miguel Angel Jerez, Jose Maria Costa et Ines Miranda, qui ont été pourtant accrédités par le Conseil général du droit espagnol (CGAE).

Il a, également, évoqué dans sa lettre le cas de deux autres membres de l’Association du barreau américain, qui ont été expulsés samedi par les autorités marocaines alors qu’ils devaient assister au procès de Mme Khalidi en qualité d’observateurs internationaux.

Le procès contre la journaliste sahraouie Nazha Al Khalidi, accusée d’avoir exercé le métier de journaliste sans autorisation préalable, devait avoir lieu lundi, mais le tribunal de première instance d’El Ayoune a décidé, pour la second fois, de son report au 8 juillet prochain.

«Je voudrais attirer l’attention des membres du Conseil de sécurité sur notre ferme condamnation de cet acte provocateur, qui témoigne une fois de plus des tentatives incessantes du Maroc pour maintenir les territoires occupés du Sahara occidental fermés aux observateurs internationaux et aux journalistes», a indiqué le représentant sahraoui.

Il a ajouté, dans ce contexte, que l’expulsion répétée du Maroc des observateurs internationaux et des médias du Sahara occidental occupé n’est qu’«une tentative de dissimulation des crimes commis par les forces d’occupation marocaines contre des civils sahraouis».

S’élevant contre les pratiques répressives des forces d’occupation marocaines dirigées contre les Sahraouis, il a fait état d’une politique de «persécution» et de violences «systématiques» de la part du royaume marocain à l’égard des défenseurs des droits de l’homme, de militants d’organisations non gouvernementales (ONG) et de journalistes sahraouis et étrangers enquêtant sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés.

A ce propos, il a cité le récent rapport de l’ONG Reporters sans frontières, qui a souligné que le Sahara occidental demeure «un désert pour les journalistes» et «un territoire isolé du reste du monde et constitue une zone interdite aux hommes de la presse».

Alerte sur les mines antipersonnel

Par ailleurs, le diplomate sahraoui a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur la poursuite du fléau des mines antipersonnel marocaines au Sahara occidental occupé, causant de nombreuses victimes parmi des civils.

«Le 19 juin 2019, deux Sahraouis ont été grièvement blessés à la suite de l’explosion d’une mine près de Bir Guendouz, un nouvel incident rappelant qu’il est urgent de faire pression sur le Maroc pour qu’il mène des activités de déminage et qu’il respecte les instruments internationaux interdisant l’utilisation des mines terrestres et d’armes connexes», a relevé le diplomate.

Citant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a insisté à maintes reprises sur la nécessité de surveiller la situation des droits de l’homme, et ce, de manière indépendante, impartiale, globale et durable dans les territoires sahraouis occupés, afin d’assurer la protection des Sahraouis, Sidi Mohamed Ammar a affirmé qu’il est «essentiel que le Conseil de sécurité exerce les pressions nécessaires sur le Maroc pour que les observateurs des droits de l’homme et les experts internationaux puissent se rendre au Sahara occidental sans restriction et pour qu’ils puissent librement faire état de la situation des droits de l’homme».

Aussi, le diplomate sahraoui a appelé l’ONU à s’engager «juridiquement» et «moralement»pour assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental occupé, en attendant la décolonisation du territoire conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, prévoyant le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre d’un référendum. 


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