Libye / Qui était derrière le mystérieux raid aérien non identifié contre la Turquie ?

   Libye : le mystérieux raid aérien non identifié ayant visé des batteries antiaeriennes Raytheon MiM-23 « Hawk turques sur la base d’Al Watya près des frontières tunisiennes mené par un Awacs français et des avions de combat émiratis ou portant les couleurs émiraties…

La semaine écoulée, des positions militaires turques en Libye occidentale et en Syrie septentrionale ont subi des attaques aériennes non identifiées durant lesquelles les radars turcs ont été aveuglés par des moyens électroniques. Dans le premier cas, Ankara soupçonna la France et la Russie d’être derrière ces raids. Dans le second cas, à Idleb, c’est les russes qui sont soupçonnés mais rien n’est moins sûr.

  L’incident entre des bâtiments de surface des marines française et turque survenu en Méditerranée n’allait pas rester sans suite. D’autant plus que la réaction de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord dont la France et la Turquie sont des États membres fut jugée tellement décevante qu’elle amena Paris à reconsidérer son engagement au sein d’une opération de l’Otan en mer méditerranée centrale. C’était sans compter sur les émiratis. Abou Dhabi se paye les services du groupe PMC Wagner mais aussi de la force de projection française. La base militaire d’Al-Watya dans l’extrémité occidentale de la Libye et proche des frontières tunisiennes et donc de la zone d’influence française était une cible de choix. Le raid supervisé par la France sous couvert de forces tierces n’a causé aucune perte humaine parmi les forces turques mais a endommagé des radars et des systèmes Sol-Air Hawk du corps expéditionnaire turc en Tripolitaine. Ce raid coïncida presque avec un autre mené par des Mig-29 du LNA (Libyen National Army) et ces deux actions semblent avoir été coordonnées.

Les Turcs ne jurent désormais que par des représailles et les visites du Chef de la marine de guerre puis du ministre de la défense turcs à Tripoli laissent entrevoir une escalade sans limite sur le théâtre libyen.

source : https://strategika51.org/2020/07/07/libye-le-mysterieuse-raid-aerien-non-identifie-ayant-vise-des-batteries-antiaeriennes-raytheon-mim-23-hawk-turques-sur-la-base-dal-watya-pres-des-frontieres-tunisiennes-mene-par-un-awacs-francais/


  Des «avions inconnus» ont attaqué la base d’Al Watiya :

  La Libye risque la somalisation

 

Des attaques aériennes menées par des avions «inconnus» ont ciblé, dans la nuit de samedi à dimanche, la plus importante base militaire de l’Ouest libyen, à Al Watiya, reprise, voici un mois à peine, par les forces loyales Gouvernement d’union nationale (GNA) avec le soutien de la Turquie. L’information a été divulguée par une source proche des forces du maréchal Haftar et confirmée par un résident dans la ville voisine de Zintan qui parle d’une série d’explosions entendues dans cette localité.
Ces attaques menées par «des avions d’origine inconnue», selon cette source de l’ANL autoproclamée, semblent indiquer que Haftar n’a pas l’intention de baisser les bras, après les multiples revers que ses troupes ont essuyés depuis avril dernier et, plus particulièrement, avec la chute en mai dernier d’Al Watiya qui fut un facteur décisif dans l’effondrement de son offensive pour prendre la capitale libyenne. Les forces du GNA, fortement soutenues par la Turquie avec des frappes aériennes et des attaques de drones, ont réussi, en juin dernier, à couper les circuits d’approvisionnement de l’ANL et à repousser celle-ci dans l’ultime bastion de Syrte, actuellement sous la menace d’une offensive prochaine. C’est d’ailleurs cette menace qui a conduit le président égyptien Abdelfattah al Sissi à lancer un avertissement en direction du GNA et de la Turquie, affirmant que Syrte est «une ligne rouge» où tout assaut serait synonyme de déclaration de guerre à l’Egypte.
Une relative accalmie est observée depuis plusieurs jours sur la ligne de front actuelle, que viennent rompre ces attaques aériennes par des appareils «inconnus». La Turquie a dépêché, ces derniers jours, deux délégations à Tripoli, la première conduite par les ministres des AE et des Finances ainsi que du chef du Renseignement et la seconde composée du ministre de la Défense et du chef d’état-major. L’objectif principal de ces visites concerne l’installation de deux bases militaires en Tripolitaine, dont l’une navale. L’autre, aérienne, doit voir le jour à…Al Watiya. On comprend dès lors le sens de ces attaques aériennes qui sonnent comme un avertissement mais dont il n’est pas superflu de penser qu’elles ouvrent la voie à de graves répercussions en terme de conflit aggravé et de dommages collatéraux pour les Libyens, qu’ils soient de l’Ouest ou de l’Est.
Les récents échanges aigre-doux entre la France et la Turquie sur la crise libyenne sont porteurs de signes qui ne trompent pas. Le pays va tout droit dans le mur et risque, à termes, ainsi que l’a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune dans son entretien avec France 24, de se retrouver dans la même situation que celle traversée par la Syrie «en raison de la multiplicité des ingérences étrangères» qui lorgnent vers les richesses du sous-sol libyen et entretiennent le conflit par procuration, au risque de provoquer sa somalisation.

Chaabane BENSACI

Libye : des milliers de personnes dans les rues de Benghazi pour dénoncer le soutien turc au GNA


 

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