La pseudo-souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et l’entité sioniste : Entre spoliateurs…

     Les stratèges israéliens vont initier le Makhzen aux techniques du fait accompli et la main-d’œuvre marocaine va ériger de nouvelles colonies en Palestine.

Entre un régime ségrégationniste d’apartheid et d’épuration et un royaume colonisateur aux velléités expansionnistes on s’entend bien. La ministre israélienne de l’Intérieur en visite à Rabat où un tapis rouge lui a été déroulée, a clamé son soutien à la pseudo-souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «C’est un non-événement», a réagi Amar Belani, Envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara occidental auprès du ministre des Affaires étrangères, estimant que «c’est dans la logique des choses: l’occupant soutient toujours l’occupant, car les deux ont le même ADN expansionniste et spoliateur, comme je l’avais déjà souligné à une occasion précédente». Pour Belani, dans cette affaire «Le fait nouveau qui doit consterner les Palestiniens, a-t-il souligné, est que des ouvriers marocains seront mobilisés par leur gouvernement pour participer à la construction de nouvelles colonies en Palestine occupée.» «Il s’agit, a ajouté l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, d’une complicité active qui viole le droit international et sape la viabilité de la solution des deux États et constitue un obstacle à une paix juste et durable.»
Au terme d’une rencontre qu’elle a eue avec le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, la ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, a, sans surprise, «réitéré» le «soutien d’Israël à la souveraineté du Maroc sur le Sahara». Sans surprise aussi, l’agence de presse officielle marocaine jubile. Elle se flatte de ce que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, avait, auparavant, «condamné les tentatives d’affaiblissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriales du Maroc». Dans son élan avec un ego tout aussi flatté, l’agence marocaine n’omet par de saluer «la décision prise par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, de soutenir le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental», qualifiée de «développement positif». Ceci explique cela. Tel-Aviv n’est-il pas derrière l’alignement de l’Espagne sur la position marocaine dans le dossier du Sahara occidental? Belani a dénoncé la félonie inqualifiable du Makhzen «qui se gargarise de mots creux en prétendant soutenir la cause juste du peuple palestinien et dont le chef de l’État préside virtuellement le comité El-Qods». Le «commandeur» des croyants et protecteur du Haram d’El Qods n’en est pas à sa première perfidie. Mais il payera rubis sur l’ongle son vil marchandage. Car sur ce terrain de la roublardise, Israël est indétrônable. L’entité sioniste a toujours avancé masquée. Toute sa stratégie participe d’un jeu d’hypocrisie malsaine. En cela, elle a trouvé au Maroc un terreau fertile. Voilà deux professionnels de la duplicité qui scellent une alliance. Israël, qui casse du palestinien et lui confisque ses territoires, va initier le Makhzen aux techniques du fait accompli par la partition des terres. Les stratèges israéliens vont découper le territoire du Sahara occidental et la main-d’oeuvre marocaine va ériger de nouvelles colonies en Palestine.

Brahim TAKHEROUBT


         Les sionistes s’infiltrent dans tous les rouages du royaume

           Le Maroc dans la nasse d’Israël

Israël a pris le royaume de Mohammed VI à la gorge. Il contrôle littéralement son présent et entreprend d’en noircir l’avenir.

Israël se fournira en main-d’oeuvre marocaine pour ses hôpitaux et ses chantiers de construction. C’est visiblement le seul résultat
concret de la «coopération économique» promise par l’État sioniste au royaume de Mohammed VI, dont la santé est déclinante.
Cette décision qui, selon la ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, prendra effet dès le mois prochain, ne semble pas avoir été négociée dans l’intérêt des deux économies. L’attitude de Mme Shaked tranchait avec les us et coutume entre deux États, la ministre s’exprimait comme si l’accord qu’elle a signé avec le ministre marocain des Affaires étrangères au lieu et place de son homologue dans le gouvernement du Maroc, était une simple formalité. «Le but est de commencer d’ici un mois à faire venir en Israël des travailleurs marocains dans les secteurs des soins infirmiers et de la construction», a-t-elle déclaré, sans un mot en rapport avec les candidatures parmi les travailleurs du royaume. Aucune considération pour les jeunes professionnels marocains, dont le seul plan de carrière en Israël sera d’y travailler, sans aucune perspective d’amélioration de leurs conditions d’existence. Il n’y a pas d’options dans l’approche qu’a Tel Aviv concernant la main-d’oeuvre arabe. Corvéables à merci, les contingents de Marocains qui iront gonfler les rangs des sous-prolétaires africains exerçant en Israël, subiront, à n’en pas douter la discrimination, sous un régime d’apartheid dénoncé par de nombreuses nations et ONG à l’image d’Amnesty International. D’ailleurs, le ton hautin de Mme Shaked en dit long sur le sort des travailleurs étrangers et arabes en terre israélienne. Ils seront déshumanisés, comme l’ont été les Sud-Africains sous le régime des Afrikaner ou d’innombrables autres sociétés sous le joug colonial. Le Maroc en tant que nation n’y gagera rien du tout. Il sera saigné d’une main- d’oeuvre jeune et qualifiée et le transfert des salaires ne servira pas la société, mais le Makhzen. Et pour cause, en acceptant un accord au rabais qui insulte la dignité marocaine, Rabat compte en tirer quelques dividendes en devise forte, tout en siphonnant la grogne sociale à travers l’éloignement de potentiels contestataires à plus de 5000 kilomètres dans un pays qui les exploitera toute leur vie. Le Makhzen espère donc absorber la colère des Marocains, sans tenir compte des terribles conséquences psychologiques et sociales sur la société. En effet, ces travailleurs recrutés par Israël prendront les postes de Palestiniens de Ghaza et des territoires occupés. La stratégie de Tel Aviv est on ne peut plus évidente. En noyant le marché de l’emploi, dans des secteurs où la main- d’oeuvre palestinienne est majoritaire, Ayelet Shaked poursuit l’objectif de réduire les salaires et, à terme, remplacer le travailleur palestinien par le Marocain. On peut imaginer le ressentiment de la Palestine à l’endroit d’un peuple, censé être fier, mais qui participe à la stratégie israélienne qui consiste à l’affamer. Cette perspective qui figure sur les tablettes du gouvernement israélien n’inquiète pas outre mesure le roi Mohammed VI dont, le malheur qui frappe les Palestiniens et son propre peuple lui importe peu. Sa seule victoire dans ce contrat indigne tient au fait que Mme Shaked «a publiquement apporté pour la première fois le soutien d’Israël à la souveraineté marocaine au Sahara» occidental, rapporte les agences de presse occidentales. L’envoyée de Tel Aviv s’en tire avec une petite phrase et repart dans son pays avec, dans ses bagages, un engagement de recevoir des dizaines de milliers de travailleurs bien portants qui trimeront jusqu’à l’usure pour des salaires de misère. La coopération israélo-marocaine ne s’arrête pas à l’usage presque gratuit de la sueur des Marocains.
Elle ouvre la terre du royaume aux soldats israéliens qui s’y baladent déjà dans le cadre de vastes manoeuvres militaires. Des exercices qui coûteront un argent fou à un État déjà sur-endetté, à près de 50 milliards de dollars et qui abandonne sa population à la crise économique et à la paupérisation. Face aux manifestations de contestations qui se font quotidiennes, la réponse du roi a été d’envoyer les Marocains prendre part à une entreprise qui consiste à affamer les Palestiniens. Israël a pris le royaume de Mohammed VI à la gorge. Elle contrôle littéralement son présent et entreprend d’en noircir l’avenir. Comment, après ces manoeuvres militaires et l’envoi de contingents de travailleurs en Israël, le peuple marocain peut-il se sentir?

Saïd BOUCETTA

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