Les États-Unis vont-ils utiliser la mer Noire comme prochaine zone de conflit contre la Russie?

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Mer Noire : c'est en Turquie que se joue l'encerclement américain de la Russie
© Sputnik . Louis Doutrebente & Thomas Martin

La mer Noire, prochain centre de tensions américano-russes? Pour contrer Moscou, qui a toujours eu besoin de se projeter vers le sud et la Méditerranée, Washington exploite ses liens avec des pays riverains de la mer Noire et membres de l’Otan. Le but: encercler son rival. Dans ce contexte, le rôle de la Turquie semble notable. Analyse en carte.

Ce vendredi 11 juin, le destroyer américain USS Laboon naviguait sur la mer Noire dans le cadre de manœuvres otaniennes. C’est la cinquième fois depuis le début de l’année 2021, qu’un navire de guerre des États-Unis s’approche aussi près du flanc sud de la Russie. Une opération qui pourrait attiser les tensions dans cette région stratégique pour Moscou. En effet, la Russie utilise la mer Noire et les détroits du Bosphore et des Dardanelles pour gagner la Méditerranée. Les côtes syriennes notamment.

Pour contrer les projections russes et isoler leur adversaire, les États-Unis s’appuient sur les alliances signées avec les pays de l’Otan (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Turquie). Ces accords leur garantissent un réseau de bases militaires. Une stratégie qui ne pourrait avoir des chances de fonctionner que si la Turquie s’alignait totalement sur Washington.

Analyse de l’encerclement de la Russie par les États-Unis en carte.


      Mer Noire: un véritable hub stratégique pour la Russie dans le collimateur occidental

Tensions en Mer noire : des hydrocarbures et des voies commerciales convoitées
© Sputnik . Louis Doutrebente @ Thomas Martin

La mer Noire est une zone stratégique tant sur un plan militaire qu’économique, comme carrefour de routes commerciales et région riche en ressources pétrolières et gazières. En contestant le rattachement de la Crimée à la Russie malgré un référendum, l’Occident veut battre en brèche l’influence de Moscou dans cette région vitale pour ses intérêts.

La mer Noire a fait l’actualité pour ses récentes frictions navales. En effet, depuis ce lundi 28 juin et pour une période de 13 jours, ont lieu des manœuvres navales Sea Breeze, co-organisées par Kiev et Washington dans la partie ukrainienne de la mer.

C’est en rejoignant ces exercices le 23 juin dernier qu’un destroyer britannique a violé les eaux territoriales criméennes, territoire dont l’Occident ne reconnaît pas le rattachement à la Russie, malgré le référendum d’autodétermination de 2014. Une violation de frontière qui a donné lieu à des tirs de sommation russes.

Vladimir Poutine n’a pas manqué de commenter cette situation lors de son grand oral du 30 juin. Après avoir expliqué qu’en signe d’apaisement vis-à-vis des Occidentaux, Moscou avait cessé ses manœuvres terrestres à la frontière ukrainienne, il a fustigé la réaction de ceux-ci: «au lieu de répondre positivement […], ils se sont présentés à nos frontières.»

Des incidents qui illustrent bien les tensions dans la zone, que Washington semble vouloir contester à Moscou, alors que la mer Noire sert depuis des siècles à la projection de la Russie vers le sud.

Mais de plus, cette mer fermée, située à la jonction de l’Asie et l’Europe, de la Russie et du Moyen-Orient, est un véritable carrefour pour les échanges économiques et énergiques. La présence de gisements de gaz et de pétrole en mer Noire, explique aussi les implications occidentales et les controverses croissantes envers la Russie dans cette zone maritime.

Analyse de la géopolitique énergétique de la mer Noire en carte.


 

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