«Nous ne permettrons pas aux Américains de créer leur base en Libye»

Les médias libyens parlent de plus en plus souvent d’une intensification de l’activité des forces du Commandement des États-Unis pour l’Afrique dans le sud du pays, et des analystes redoutent la création d’une base qui puisse remettre en cause la résolution de la crise en Libye. Le chef de la diplomatie libyenne commente la situation pour Sputnik.

Les Libyens n’autoriseront pas les Américains à installer leur base militaire sur le territoire de leur pays, a déclaré à Sputnik Muhammed Siyalah, ministre libyen des Affaires étrangères, commentant les publications de plus en plus fréquentes dans les médias nationaux sur un regain d’activité des forces du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).

Libye
© REUTERS / ISMAIL ZITOUNY

«Une nouvelle vague d’ingérences nous est réservée en Libye»

«Nous ne permettrons pas aux Américains de créer leur base en Libye. Il est des forces qui nous aident à améliorer la combativité de notre propre armée. Nous saluons toute assistance destinée à consolider notre armée», a souligné l’interlocuteur de l’agence.

Le général Thomas Waldhauser, commandant de l'Africom à Stuttgart, Allemagne en 2016
© AP PHOTO / CHRISTOPH SCHMIDT/DPA

Y aurait-il des enjeux géostratégiques derrière la visite du chef de l’AFRICOM à Alger?

Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a été créé en 2008 sous le mot d’ordre de la lutte contre le terrorisme. En l’espace de quelques années à peine, l’AFRICOM a réussi à détériorer la situation dans la région et à contraindre les Touareg, guerriers notoires, à rallier les islamistes. Les premières frappes sur les troupes de Mouammar Kadhafi avaient été portées justement par les hommes de l’AFRICOM, suivis par ceux de l’Otan.

Mouammar Kadhafi
© AP PHOTO / ABDEL MAGID AL FERGANY

En sept ans sans Kadhafi, «la Libye s’est transformée en enfer»

Le QG de l’AFRICOM se situe à Stuttgart, en Allemagne, les Africains n’ayant pas permis aux Américains de s’installer sur le continent.

La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli d’un gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, soutenu par les Nations unies et l’Union européenne, et dans l’est, d’un parlement élu par le peuple et appuyé par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. L’Onu propose d’organiser des élections générales en Libye au printemps 2019, en vue de former des organes du pouvoir légitimes et universellement reconnus.

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