Le Pr. Chems Eddine Chitour : «L’Algérie n’a pas à jouer au bon élève face à l’UE»

Le Pr chems-Eddine Chitour

Le temps nous est compté et les enjeux sont énormes dans un environnement international chaotique. Rappelle le Professeur Chems Eddine Chitour, qui estime que l’Algérie n’a pas à jouer au bon élève face à l’Union européenne (UE) tout en expliquant que notre pays n’a pas à fournir la rive nord de la Méditerranée en gaz naturel, sans compter et sans une contrepartie en gain d’énergie renouvelable.

«Il faut tout faire pour mettre en place le plan solaire et éolien et aller vers une base de négociation franche, dans l’esprit du principe gagnant-gagnant, qui permettra à l’Algérie d’amorcer sa transition énergétique et d’affirmer la vision avec laquelle elle appréhende son futur énergétique», a soutenu le professeur Chems Eddine Chitour, au Forum du quotidien national d’information El Moudjahid. Le paysage de l’énergie va fondamentalement changer avec l’introduction, dès cette année, de la taxe CO2 et l’énergie sera de plus en plus chère, a-t-il signalé en ajoutant: «Nous devons négocier avec l’Europe pour intégrer leur plan Hydrogène vert et ne pas se contenter d’exporter le gaz naturel sans aide à la mise en place d’une industrie d l’énergie renouvelable. Notre meilleure banque est notre sous-sol».

Le professeur Chitour n’a, par ailleurs, pas manqué de préciser que l’adhésion aux Brics constitue une chance historique pour l’Algérie, rappelant, ici, l’injonction du président de la République Abdelmadjid Teboune, d’atteindre cet objectif qui nécessite, a-t-il mentionné, des efforts que reflèteront les performances du PIB national au moment opportun. «Notre ambition de rejoindre les Brics exige de nous d’aller à marche forcée au le développement. Une visibilité dans la stratégie énergétique sera un atout considérable», a-t-il indiqué, dans ce sens. «Nous avons fini de manger notre pain blanc et devons, désormais, changer notre fusil d’épaule» a poursuivi le professeur, qui a signalé l’urgence d’épargner le gaz naturel. Les exportations de gaz ont atteint 52 milliards de mètres cubes gazeux (un milliard de m3/ semaine» et pour le pétrole 500 000 barils/ j.

La consommation intérieure augmente, ce qui diminue les exportations, a-t-il détaillé, en alertant qu’on arrivera vers 2030 à une consommation qui sera de 80% de la production malgré les découvertes, glissant au passage: «Il est sera hypothétique de trouver un deuxième Hassi R’mel». «C’est un chantier qu’il ne faut pas différer» a-t-il insisté, invitant à songer, sans plus tarder, à songer à s’extirper de la dépendance aux énergies fossile et thermique pour se projeter dans l’avenir, de telle façon de ne pas être pris de court dans un monde où les périls montent en puissance. «Le futur énergétique de l’Algérie est l’affaire de tous.
Que le citoyen soit à la hauteur des challenges de l’heure auxquels fait face la pays», a-t-il stipulé.

Le professeur Chitour a fortement plaidé en faveur d’une révision de la politique des subventions des fuels et du carburant…Prônant «une stratégie énergétique qui nous donne le cap», il a appelé à populariser la stratégie énergétique nationale, communiquer et insuffler l’enthousiasme afin de faire adhérer les jeunes générations à la vision propre à la nouvelle Algérie. Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui n’a pas de cap. Il faut lancer le débat au sein des citoyens, a conclu le professeur Chitour.


Salim BENALIA


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *