Préparatifs militaires de Kiev dans le Donbass : une république autoproclamée fournit des détails

       
La république autoproclamée de Lougansk (est de l’Ukraine) fait état de la densité croissante des forces de Kiev dans la région. Des « nationalistes ukrainiens » aménagent des postes de tir dans une école d’un village dont ils ont pris le contrôle et deux chaînes TV préparent « de faux reportages », dénonce la police de la république.
Kiev viole un accord sur le contrôle du cessez-le-feu adopté par le Groupe de contact de l’OSCE en poursuivant le déploiement d’armes et de matériel dans les aires qu’il tient dans l’est de l’Ukraine, a déclaré ce dimanche 2 janvier Ivan Filiponenko, porte-parole de la police de la république autoproclamée de Lougansk.
« Contrairement à l’article 3 des Mesures supplémentaires [pour le contrôle du cessez-le-feu, en vigueur depuis juillet 2020, ndlr], notre adversaire continue de déployer des armes et matériels dans les localités qu’il contrôle. Un blindé a notamment été repéré près de Pchenitchnoïe, dans la zone de responsabilité de la 79e brigade [des forces ukrainiennes] », a indiqué M.Filiponenko lors d’un point presse.
Ces informations surgissent alors que l’Ukraine a encore démenti, pour la deuxième fois en deux mois, celles relayées par certains médias américains et européens selon lesquelles la présence militaire russe dans cette région sous tension se renforcerait.

Des postes de tir aménagés dans une école

« Des habitants du village de Valouïskoïe, contrôlé par les radicaux ukrainiens depuis le 27 décembre, ont déclaré que les travaux de déploiement d’un état-major d’une unité tactique se poursuivaient dans une école locale où des postes de tir sont aménagés dans les classes », a précisé M.Filiponenko.
Des véhicules transportant des hommes armés, des équipements de reconnaissance d’artillerie, de surveillance et de désignation des cibles, se concentrent près de l’établissement, a ajouté le responsable.
Pourtant, le fait que Kiev utilise une école secondaire pour déployer une unité de combat et un poste de contrôle de tir constitue « une violation flagrante de l’accord sur le cessez-le-feu et des normes du droit international », rappelle le porte-parole.

Des drones de l’OSCE neutralisés

Tout en préparant des opérations militaires, les radicaux ukrainiens cherchent à entraver les missions des observateurs de l’OSCE, assure le responsable.
Selon lui, le groupe mobile du 20e bataillon de Lutte électronique a brouillé les canaux de contrôle et de navigation des drones de l’OSCE à proximité de Nikolaïevka en utilisant un système anti-drones ukrainien Bukovel-AD.

De faux reportages en cours de préparation

Les services de renseignement de la république autoproclamée ont appris que des chaînes de télévision ukrainiennes élaboraient de reportages falsifiés, dans lesquels elles comptent accuser les indépendantistes d’attaquer des civils, a également annoncé M.Filiponenko.
« Un groupe de journalistes des médias ukrainiens ICTV et 5 Kanal et des officiers du 74e Centre des opérations d’information à effet psychologique préparent des vidéos mises en scène dans la zone de responsabilité de la 30e brigade des Forces armées ukrainiennes », a-t-il noté.
D’après ses dires, les reportages en cours contiendraient des interviews de faux riverains et de radicaux ukrainiens, ainsi que des images de sites civils endommagés, bien que ces destructions datent de 2014.

Cessez-le-feu dans le Donbass

D’intenses échanges de tirs ont repris dans l’est de l’Ukraine fin février 2021, malgré les mesures supplémentaires pour contrôler le cessez-le-feu approuvées le 27 juillet 2020 par le Groupe de contact de l’OSCE. Les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk estiment que Kiev provoque délibérément une escalade du conflit.
Les décisions prises en 2020 prévoient l’interdiction des tirs, des actions offensives, de reconnaissance et de sabotage, l’utilisation d’appareils volants et le déploiement d’armes lourdes dans les localités désignées.

En cas de violation du cessez-le-feu, les contrevenants risquent de faire l’objet de peines disciplinaires et la riposte n’est autorisée que sur ordre direct du commandement.


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