Roman : « GRANDE TERRE, TOUR A » de Kadour Naïmi – partie III, chap. 22-23

La Tribune Diplomatique Internationale publie ce roman

       quotidiennement en chapitres

       depuis  le 21 décembre

 

 

 

 

 

 

 

22. Imbécillité

Le lendemain, à dix heures du matin, le véhicule de Karim longe le Front de mer. La circulation n’étant pas nombreuse à ce moment, le conducteur jette de temps en temps un regard vers l’extérieur. « Ah ! Comme j’aimerai me promener avec Zahra ici, avant le coucher du soleil, pour bien conclure une journée ! »

En effet, l’endroit offre à la vue un panorama vraiment magique, quelque soit le temps et la saison, par ciel clair et dégagé comme en présence de nuages. Même quand il pleut, Karim aime, protégé d’un parapluie, se promener sur le large trottoir longeant la mer, en écoutant la musique de la « douche du ciel », comme il la nomme, sur son parapluie et par terre. Parfois, si la pluie est toute légère, le promeneur préfère la recevoir sur le visage, jouissant des gouttelettes ruisselantes sur ses joues.

Ce plaisir singulier vient à Karim de loin. Dans sa première enfance, en été, il aimait aller dans la rue, se dévêtir complètement et danser sous la pluie, avec ses petits amis. Il en était si heureux ! La bonne âme qu’était sa mère ne s’en offusquait pas ; au contraire, elle admirait son enfant, en lui déclarant : « Je sais que tu es mon enfant spécial ! »

Karim admire, également, la vue des élégantes mouettes blanches dans l’azur, chantant et dansant leur plaisir de vivre. Elles incitent les bienheureux amoureux à goûter leur bonheur, et les malheureux candidats à l’exil à espérer en un départ salutaire.

Quant au port, sa vue inspire chaque fois les départs déchirants mais pleins d’espoir des émigrés, et leurs retours émouvants mais amers, en constatant l’effarante régression sociale.

Un jour, au crépuscule, Karim était accoudé sur la balustrade métallique longeant la promenade du Front de Mer. Le ciel, la mer, l’air, le soleil, la lumière présentaient un bouleversant panorama de magnificence, à en pleurer de bonheur. Le spectateur eut cette réflexion : « Je comprends pourquoi les colonialistes se sont battus avec les plus extrêmes énergie et rage pour ne pas quitter ce merveilleux pays. »

À ce propos, Si Lhafidh avait fourni une information à Karim. Durant la colonisation, Oran était l’unique ville d’Afrique du Nord où le pourcentage d’Européens dépassait celui des indigènes. « Les colonialistes, déclara Si Lhafidh, savaient bien apprécier les meilleurs endroits du pays, pour s’y installer en chassant les autochtones. En voyageant dans tout le pays, en contemplant ses monts et ses plaines, ses côtes maritimes et son désert, ses hauts-plateaux et ses vallées, ses forêts et ses steppes, alors on comprend l’acharnement des envahisseurs à vouloir rester maîtres du pays, on comprend la cruauté inouïe qu’ils ont employée pour combattre nos patriotes. Si les capitalistes tenaient aux ressources naturelles et à faire suer le burnous de l’indigène, pour s’enrichir, les Européens ordinaires, eux, adoraient ce paysage, inexistant dans leur pays d’origine. Voilà ce qui explique, encore aujourd’hui, d’une part, la profonde douleur des Pieds-noirs sevrés de leur « paradis », et, d’autre part, le rancunier et haineux ressentiment des fascistes parmi eux, qui espéraient jouir d’un Éden, en nous rejetant dans des réserves indiennes. »

Si Lhafidh conclut : « Si les Pieds-noirs ordinaires avaient été intelligents et généreux, ils auraient reconnu leur dette envers le peuple que leurs ancêtres avaient injustement envahi, criminellement maltraité et sauvagement spolié. Alors, ces Pieds-Noirs auraient combattu, eux aussi, pour l’indépendance et l’égalité avec leurs coreligionnaires autochtones. Alors, une fois la libération acquise, ils seraient restés pour édifier ensemble une société de liberté et de solidarité. Car, notre peuple, quoiqu’on dise, est hospitalier et généreux, à condition d’être respecté. Mais, extrêmement rares furent les descendants des envahisseurs à reconnaître leur dette, même parmi leur élite intellectuelle, se proclamant « démocrate », dont l’un reçut un prix Nobel, où il eut le culot de déclarer « préférer sa mère » à l’indépendance du pays dont il se croyait le légitime habitant.

Sur le visage de Si Lhafidh se dessina un voile sombre. Il murmura :

– Les dominateurs et ceux qui en profitent sont, toujours et partout, des imbéciles. Oui ! Des imbéciles !… Car, même si obtenant le prix Nobel, ils ne comprennent pas la contre-violence manifestée par leurs victimes en réaction de l’impitoyable et criminelle violence exercée contre ces victimes par leurs exploiteurs.

Si Lhafidh demeura un instant silencieux. En regardant Karim, il sentit la nécessité d’expliquer davantage :

– Oh ! Je n’éprouve aucune haine ni aucun mépris pour ces rapaces humains, qu’ils soient tigres ou hyènes, mais une sorte de compassion. Oui, de compassion, car ils étaient des handicapés : leur cœur manquait totalement de générosité, et, par conséquent, leur cerveau, d’intelligence. De là, leur ruine finale, et la rancœur torturant leur âme jusqu’à la tombe.

Karim admira chez son vieil ami cette capacité de comprendre sans haïr. « En effet, se dit Karim, à quoi bon la haine ?… L’important est de comprendre, puis de trouver la solution. »

 

23. Dette

 

Ce fut après cette discussion que Si Lhafidh invita Karim à visiter le « Musée du Moudjahid », situé au centre-ville. Les deux amis y allèrent ensemble.

En entrant dans le local, ils furent accueillis chaleureusement par un homme assez âgé. Il expliqua :

– Ce lieu est géré par un groupe de volontaires, dont moi-même, et à nos frais ; nous sommes tous des combattants de la guerre de libération.

– Curieux ! dit Karim. Normalement, c’est l’État, se prétendant le dépositaire de la « légitimité révolutionnaire », qui devait créer et financer ce lieu.

– La carence de l’État s’est révélée utile, répliqua Si Lhafidh. Elle a prouvé que les citoyens peuvent s’en passer. Ce musée en est une brillante démonstration.

Il ajouta, avec un sourire narquois :

– Comme tu le constates, Karim, les ennemis de l’État ne sont pas les anarchistes, mais les détenteurs même de cet État, car ils en montrent l’aspect non seulement inutile mais parasitaire.

L’homme qui les accueillait eut une expression d’acquiescement. Puis, il invita les deux nouveaux venus à entreprendre leur visite, après leur avoir proposé avec gentillesse :

– Si vous aurez besoin d’informations supplémentaires, veuillez m’appeler.

Si Lhafidh et Karim remercièrent, puis s’engagèrent dans la salle. À cette heure-là, vers cinq heures de l’après-midi, il y avait uniquement deux visiteuses : une femme et sa fille d’une quinzaine d’années, toutes les deux habillées à l’européenne.

Si Lhafidh marchait derrière Karim, en le laissant suivre l’itinéraire de l’exposition, bien indiqué par des inscriptions. Pour le jeune infirmier, ce fut une découverte ! Et quelle découverte !… Fulgurante. Très pénible. En même temps, très enthousiasmante.

Karim voyait les portraits des combattantes et combattants morts pour leur dignité, celle de leur peuple, et « donc, pensa Karim, aussi, la mienne ». Des hommes et des femmes, de tout âge, même des mineurs de quatorze ans, même des vieillards de plus de soixante-dix, de toutes les professions : ouvriers, paysans sans terre, petits employés, instituteurs, intellectuels, commerçants, bourgeois. Tout un peuple uni, animé par une ardente et unique aspiration : l’indépendance, donc la dignité.

Là où Karim s’arrêta davantage, ce fut devant une photo particulière.

[1]    Le visiteur savait déjà qu’il se trouvait devant Ahmed Zabana, le premier guillotiné de la guerre de libération nationale, à l’âge de trente ans.

 

Si Lhafidh intervint, à voix basse :

– Une information manque ici : le ministre, alors résident en Algérie, qui autorisa cette exécution, se proclamait « socialiste » : il se nommait Robert Lacoste.

– Socialiste ?!

– Entre guillemets, bien entendu. Comme la grande majorité d’entre eux. Trop hypocrites pour être ouvertement des capitalistes, ils parviennent de manière opportuniste aux strapontins de ce genre de régime, qu’ils servent avec le masque de « socialistes ».

Karim regarda longtemps, très longtemps le jeune visage d’Ahmed Zabana. Beau, les yeux sereins, francs et profonds. Ensuite, il lut la dernière lettre de ce jeune homme, alors qu’il savait avoir été condamné à mort et serait rapidement exécuté[2].

Karim ne résista plus. Ses yeux se remplirent de larmes. Il les laissa se gonfler, puis couler lentement sur ses joues. Il maintint le regard sur le visage de l’auteur de la lettre. Karim voulait s’en imprégner, s’efforcer d’être à sa place, pour comprendre à fond ce qui eut lieu en ce temps-là, et découvrir combien grande est sa « dette » (c’est son mot) envers les combattants et combattantes auquel il doit de ne plus être un colonisé, un « bougnoule ».

Karim admira, aussi, la foi qui animait ce combattant. Libératrice, elle lui fournissait la dignité et le courage pour la conquérir. Karim eut une pensée : « Mon combat émancipateur ne se nourrit pas d’une croyance supra-terrestre, mais simplement de l’exigence humaine pour une vie caractérisée par la liberté individuelle et la solidarité collective… Une fois devenu poussière, je verrai s’il y a autre chose, quoique tout montre qu’il n’en est rien, que je le veuille ou pas. Cette insouciance me permet d’être serein, me contentant de mon présent concret, et de n’ambitionner rien d’autre que la liberté, l’égalité et la solidarité sociales sur cette terre où je vis. Pour moi, cela est largement suffisant comme paradis. »

À coté de Karim, Si Lhafidh manifestait une attitude discrète de simple accompagnateur. Il était satisfait du résultat produit par cette visite sur son jeune ami. L’expression très concentrée du visage de ce dernier, l’éclat particulier de ses yeux et ses larmes montraient nettement ce que Karim tirait comme leçon de ce qu’il venait d’apprendre.

 

Quand Si Lhafidh et Karim sortirent de ce lieu éminemment sacré de l’indispensable mémoire, ils allèrent vers le Front de Mer, proche du musée. Consciemment ou non, ils avaient besoin de respirer de l’air frais, pour chasser les images vues à l’exposition : pestilentielles cruautés de prétendus « civilisés » et souffrances inouïes de stigmatisés comme « barbares ».

Arrivés sur le boulevard longeant la mer, les deux amis se promenèrent à pas lent. Après quelques minutes, le plus jeune remarqua le visage un peu mélancolique de son vieil ami.

– Puis-je savoir à quoi tu penses ?  hasarda Karim.

Si Lhafidh se tourna vers lui, puis déclara, d’un ton plutôt désolé :

– Je pense à ceux qui affirment qu’avant l’indépendance, l’Algérie était mieux. Certes, aujourd’hui, elle se porte mal, la proie d’une mafia se masquant derrière un drapeau national ; tout le contraire du bel idéal social qui animait les combattants de la guerre de libération. Néanmoins, rien ! Absolument rien n’est comparable à l’infâme situation coloniale… Oui ! Les rues étaient propres et les façades des immeubles jolies, mais les Algériens étaient salis par le mépris colonial, et leurs corps enlaidis par l’exploitation, elle aussi coloniale… Ah ! Karim !…

Avec une très touchante affection, Si Lhafidh posa sa main droite sur l’épaule de son jeune ami :

– Que tu as eu de la chance de ne pas l’avoir subie personnellement, cette colonisation !… Tous les documentaires du monde, même les plus fidèles, ne peuvent pas rendre compte de ce que l’Algérien souffrait par la faute du colonialisme… Cependant, veille à connaître ce que fut le colonialisme, non pour ressasser des tragédies passées, mais afin de ne pas commettre l’erreur, imbécile sinon manipulatrice, de croire que le colonialisme étranger est préférable à celui intérieur. Les deux sont détestables et totalement condamnables, mais l’étranger fut nettement pire, quoiqu’on dise, car la haine de classe s’aggravait par la haine de race et de religion.

Les deux amis continuèrent à marcher, concentrés dans leurs cogitations. Par chance, le moment était propice : très peu de circulation automobile, et seulement quelques promeneurs sur le large trottoir.

En poursuivant la déambulation, Si Lhafidh reprit :

– Ce serait la plus grande  catastrophe si les générations n’ayant pas subi le colonialisme ignorent ce qu’il fut. Oublier serait tuer une deuxième fois les résistants assassinés, et ne pas reconnaître la dette envers eux. Surtout qu’à présent, des harkis nouvelle version sont apparus.

Karim se rappela les articles de presse que le vieillard lui avait signalés concernant cet argument ; ils soulevèrent de vivaces polémiques, signe de grave actualité du problème.

Si Lhafidh poursuivit :

– Ces nouveaux harkis s’activent dans tous les domaines de la vie sociale, notamment économique. Cela va du commerce informel des islamistes, en relation avec le régime turc ou d’une monarchie moyen-orientale, aux affairistes et politiciens, liés aux intérêts néo-colonialistes occidentaux. Pour faire avaler la couleuvre au peuple, notamment à sa jeunesse, voici à l’œuvre, également, les nouveaux harkis dans le domaine culturel et historique. Ils sèment la peste de la mémoire, ne trouvant dans le noble combat patriotique anti-colonial que des faits condamnables. Non pas que ces derniers n’aient pas existé ou sont à occulter, mais ne faut-il pas les insérer dans le cadre général d’une guerre patriotique ? Les fautes et les méfaits des résistants étaient nettement inférieurs en comparaison des crimes des dominateurs étrangers, depuis leur installation dans le pays. Rappelle-toi la déclaration de Labri Ben Mhidi : « Vous nous reprochez l’emploi du couteau. Donnez-nous alors vos chars et vos avions bombardiers, et nous renoncerons volontiers aux couteaux. »… Il est nécessaire de distinguer entre crimes de résistance et crimes des envahisseurs contre l’humanité, autrement, sous prétexte de dénoncer les premiers, on justifie les seconds. C’est précisément ce que veulent les néo-colonialistes : occulter leurs  méfaits, illégitimes et immondes, derrière les actes, légitimes et nettement moins meurtriers, des résistants à la domination coloniale. Ainsi, se prépare la nouvelle agression, revancharde, pour, encore une fois, s’emparer du territoire, de ses ressources et faire suer le burnous de notre peuple. Car les dominateurs sont comme les loups et les serpents : ils peuvent changer de peau, si les circonstances les y contraignent, mais jamais de nature.

– Hélas ! nota Karim, dans les commentaires concernant ces écrits de harkis nouveaux, j’ai constaté que des compatriotes leur accordent de l’importance.

– C’est parce que, expliqua Si Lhafidh, ces nouveaux harkis emploient une tactique rusée. Ils mettent en évidence uniquement deux insuffisances du peuple : la sexualité frustrée et la religiosité obscurantiste. Mais ils occultent totalement, d’une part, les causes réelles qui produisent ces deux carences, et, d’autre part, les aspects positifs du peuple, qui contrebalancent ses défauts, notamment ses luttes sous diverses formes pour combattre les deux fléaux dont il est victime.

Il se tut quelques secondes. Il ajouta, raisonnant avec lui-même, tout en s’adressant à son jeune ami :

– Est-il raisonnable et objectif d’accuser le peuple de ses tares sans expliciter la responsabilité première et principale des dirigeants du pays dans cette déplorable situation ?… Comment expliquer la misère sexuelle et la misère cléricale, lesquelles vont ensemble, sinon comme des moyens efficaces pour justifier et maintenir le peuple dans l’aliénation, condition indispensable pour le dominer et, donc, l’exploiter ?

Karim observa :

– Quant au peuple mis en accusation, il n’a pas les moyens de répondre à ses détracteurs. Par contre, les dirigeants du pays disposent d’une panoplie de procédures pour « recadrer » l’auteur qui oserait les mettre en question… En outre, j’ai remarqué comment ces nouveaux harkis, auteurs d’articles, de romans ou de films se présentent dans les médias : vêtements clinquants, attitude et regard d’acteur ou actrice hollywoodiens. Et, bien entendu, un maximum de publicité et de diffusion, source d’argent, dans les pays néo-coloniaux. Et, malheureusement, ce genre de marchandise mercenaire trouve des victimes en Algérie chez les naïfs, les aliénés et les individus sans scrupules.

Karim s’attrista et ne put s’empêcher de communiquer son sentiment à son ami :

– Quel dommage ! Quelle malédiction qu’après l’indépendance, cette  belle terre a été accaparée par d’ignobles aventuriers incultes, ambitieux, devenus, par les armes et la corruption, les nouveaux colonialistes intérieurs de notre beau pays.

Si Lhafidh commente :

– Ils sont les joueurs de flûte qui permettent aux rats de naître et de semer la peste dans le peuple. Les immondices dans les rues en sont l’exacte reflet.

 

En retournant chez lui, Karim lève instinctivement les yeux vers les plaques de rues. La plupart portent un nom et un prénom, précédés de la mention « chahîd », suivie par les dates de naissance et de décès. Donc, il s’agit de combattants de la guerre de libération nationale, assassinés par l’armée coloniale.

Soudain, Karim prend conscience de sa coupable inattention : « Nos rues sont pleines de ce genre de mention, et, pourtant, je ne leur prêtais aucune attention… C’est que, étant né après l’indépendance, je n’ai pas subi les affres du colonialisme. Et les dirigeants de mon pays ont tout fait pour occulter cette histoire, car elle aurait démasqué leur forfaiture… Sans oublier les combattants eux-mêmes qui n’ont pas suffisamment écrit pour témoigner… Mais est-ce là des excuses suffisantes ? »

Ce manque d’intérêt de la part de Karim vis-à-vis de ceux auxquels il doit sa dignité de citoyen libéré de l’immonde colonialisme, ce manque pince douloureusement le cœur du jeune homme. « La dette ! La dette ! La dette oubliée !… Ah ! L’ingratitude ! Le manque de reconnaissance ! » se reproche-t-il, en se promettant d’y remédier, sans savoir comment.

Ces réflexions suggèrent à Karim les innombrables paraboles qui enlaidissent les immeubles. « Normal !… Quand la télévision nationale n’est qu’une boite de mensonges, proférés par des perroquets en service harki rémunéré, il faut bien se rabattre sur l’extérieur pour savoir quelque chose. Hélas ! Cet extérieur, lui aussi, quel intérêt aurait-il à nous rappeler notre passé libérateur ? »

A suivre …


[1]     Merci au responsable du musée pour avoir autorisé la publication de ce portrait.

[2]    Voici le contenu :

« Mes chers parents, ma chère mère.

Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. La mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l’être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi.

Enfin, recevez les salutations d’un fils et d’un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu’à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu’à tous ceux qui partageront votre peine.

Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être équitable.

Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur. H’mida. »


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