MAROC

ROYAUME DU MAROC

Discours de S.M. le Roi à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche verte

S.M. le Roi Mohammed VI a adressé mardi un discours à la Nation à l’occasion 43 ème anniversaire de la Marche verte dont voici le texte intégral :

« Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.Cher peuple,.

L’approche qui est Nôtre, dans la gestion des grandes affaires du pays, repose sur le travail sérieux et le sens de la responsabilité sur le plan interne, et sur les principes de clarté et d’ambition qui orientent notre politique extérieure.

Ces fondements ont constamment sous-tendu notre action; ils ont toujours inspiré nos prises de position et nos réactions à l’égard de tous, plus particulièrement de nos frères, nos amis, nos voisins.

A cet égard, Je voudrais revenir sur l’état de division et de discorde qui sévit actuellement au sein de l’espace maghrébin. Il s’inscrit en opposition flagrante et insensée avec ce qui unit nos peuples : des liens de fraternité, une identité de religion, de langue et d’histoire, un destin commun.

Cet état contraste avec l’ambition de concrétiser l’idéal unitaire maghrébin, qui animait la génération de la Libération et de l’Indépendance, ambition qui s’est incarnée en 1958 par la Conférence de Tanger, dont nous célébrons le soixantième anniversaire.

Auparavant, l’appui apporté par le Royaume à la Révolution algérienne avait contribué à renforcer les relations entre le Trône marocain et la Résistance algérienne. Il avait également été un élément fondateur de la conscience et de l’action politique maghrébine commune.

De longues années durant et jusqu’au rétablissement de l’indépendance, côte à côte, nous nous sommes dressés contre le colonisateur dans un combat commun ; et nous nous connaissons bien. Par ailleurs, nombreuses sont les familles marocaines et algériennes qui partagent des liens de sang et de parenté.

Nous savons aussi que l’intérêt de nos peuples réside dans leur unité, leur complémentarité, leur intégration ; et nul besoin qu’une tierce partie joue, entre nous, les intercesseurs ou les médiateurs.

Néanmoins, nous devons faire preuve de réalisme et convenir que les relations entre nos deux pays échappent à la normalité, créant, de fait,une situation inacceptable.

Dieu m’est témoin que depuis Mon Accession au Trône, J’ai appelé avec sincérité et bonne foi à l’ouverture des frontières entre les deux pays, à la normalisation des relations maroco-algériennes.

C’est,donc, en toute clarté et en toute responsabilité que Je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations.

A cet effet, Je propose à nos frères en Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord.

Le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères.

En vertu de son mandat, ce mécanisme devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert.

Il  pourra constituer le cadre pratique d’une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb.

Son rôle sera aussi de contribuer au renforcement de la concertation et de la coordination bilatérales pour permettre de relever efficacement les défis régionaux et internationaux, notamment ceux qui sont liés à la lutte anti-terroriste et à la problématique migratoire.

A cet égard, Nous réitérons notre engagement à œuvrer main dans la main avec nos frères en Algérie, dans un total respect des institutions nationales de leur pays.

Mus par l’affection et l’estime que nous portons à l’Algérie, àsa direction et à son peuple, nous ne ménagerons aucun effort, au Maroc, pour asseoir nos relations bilatérales sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage, inspirés en cela par la parole de Notre Aïeul, paix et salut sur lui : «Jibril m’a tellement recommandé d’être bienveillant envers mes voisins que j’ai failli croire qu’il allait en faire mes propres héritiers».

Cher peuple,.

Le lancement de la Marche Verte dont nous célébrons aujourd’hui le quarante-troisième anniversaire, a marqué un tournant décisif dans la lutte continue pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du pays.

Ce parcours militant s’est caractérisé par une parfaite symbiose entre le Trône et le peuple et par sa nature pacifique ayant conduit à la récupération progressive de nos Provinces du Sud.

De fait, en avril dernier, nous avons commémoré le soixantième anniversaire du recouvrement de Tarfaya. Dans quelques mois, nous célèbrerons successivement le cinquantième anniversaire de la récupération de Sidi Ifni et le quarantième anniversaire de la réintégration de Oued Eddahab.

Ces événements historiques ont été l’occasion, pour le peuple marocain entier et pour les tribus sahraouies en particulier, de manifester une unanimité sans précédent dans leur attachement à la marocanité du Sahara.

Aujourd’hui, nous tendons des passerelles entre le passé et le présent en s’attachant avec une égale opiniâtreté à défendre notre intégrité territoriale. Nous nous y engageons avec la même clarté d’esprit, la même ambition, mus par le même sens de l’engagement responsable et du travail sérieux, tant sur le plan onusien qu’au niveau interne.

Cette clarté dont nous nous prévalons est illustrée par les principes et les référentiels immuables qui constituent le fondement de la position marocaine, ceux que Nous avons définis dans le Discours que Nous avons prononcé à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche Verte. Ce sont ces mêmes fondamentaux qui ont constamment guidé notre action jusqu’à présent.

Cette clarté dont nous nous prévalons se manifeste aussi par la fermeté et la rigueur extrêmes dont nous faisons preuve face à tout abus, de quelque source qu’il procède, qui pourrait porter atteinte aux droits légitimes du Maroc ou dévoyer le processus de règlement,des termes de référence fixés.

Quant à l’ambition qui nous anime en la matière, elle se trouve reflétée dans la collaboration sincère du Maroc avec Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que dans le soutien apporté aux efforts de son Envoyé personnel pour poser les jalons d’un processus politique sérieux et crédible.

Elle se manifeste également à travers les initiatives constructives du Maroc et sa bienveillante attention aux appels internationaux lancés pour trouver une solution politique qui soit durable, qui porte le sceau du réalisme, de l’esprit de compromis et qui s’inscrive dans le cadre de l’Initiative d’autonomie.

Le Maroc est fermement persuadé de la nécessité que, par leurs efforts inlassables pour asseoir solidement la nouvelle dynamique, les Nations Unies tirent parti des leçons et des expériences du passé et évitent notamment les blocages et les insuffisances qui ont entaché le «Processus de Manhasset».

Au niveau domestique, nous continuerons à œuvrer pour mettre fin à la politique d’octroi de rentes et de privilèges, pour refuser toute forme d’extorsion prenant prétexte de l’intégrité territoriale du Royaume et pour rejeter son instrumentalisation.

En outre, nous ne ménageons aucun effort pour assurer le développement de nos Provinces du Sud, dans le cadre du nouveau modèle de développement. Car nous voulons que le Sahara marocain renoue avec sa vocation séculaire : être le trait d’union précurseur entre le Maroc et sa profondeur africaine, géographique et historique.

En parallèle, la mise en œuvre opérationnelle de la régionalisation avancée contribue à faire émerger une véritable élite politique,qui assure une représentation démocratique effective des habitants du Sahara et qui, dans un climat de liberté et de stabilité, les met en capacité d’exercer leur droit à une gestion autonome de leurs affaires locales et à un développement intégré de leur région.   

Cher peuple,.

Dans la même optique, Notre décision a été d’inscrire le retour de notre pays à l’Union Africaine dans une logique de clarté et d’ambition.

De fait, la décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle n’avait pas uniquement pour dessein de plaider la Cause du Sahara marocain, étant donné que la plupart des Etats africains partagent d’ores et déjà la position du Maroc à ce propos.

Outre la volonté de marquer notre fierté d’appartenir à l’Afrique,cette démarche a été motivée par notre adhésion à la dynamique de développement à l’œuvre dans le Continent, par notre souci de relever les multiples défis auxquels ce dernier est confronté, sans renoncer pour autant à nos droits légitimes et à nos intérêts supérieurs.

A cet égard, Nous nous félicitons des résolutions du dernier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, qui s’est tenu à Nouakchott, car elles sont en accord avec les positions et les principes internationaux pertinents.

Cette position constructive, empreinte de sagesse et de hauteur de vue, en finit avec les trop nombreuses manœuvres qui, au sein de l’Union Africaine, faisaient perdre à l’Afrique et à ses peuples un temps précieux, celui-là même qui aurait dû être employé à bon escient pour promouvoir le développement des pays africains et favoriser leur intégration.

Dans le même état d’esprit, le Maroc s’emploiera à développer des partenariats économiques efficients, générateurs de richesse, avec différents pays et divers groupements économiques, y compris l’Union européenne. Néanmoins, nous n’en accepterons aucun qui pourrait porter atteinte à notre intégrité territoriale. □  publié par MAPInfo, 6.11.2018


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07 novembre 2018

Le Discours Royal de la Marche verte en 5 points

Dans un discours adressé mardi soir à la Nation à l’occasion du 43e anniversaire de la glorieuse Marche verte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a déclaré, mardi, la disposition du Royaume du Maroc au«dialogue direct et franc» avec l’Algérie et proposé la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation afin de dépasser les «différends conjoncturels» entravant le développement des relations bilatérales. Dans le même discours, le Souverain a réitéré l’attachement du Maroc à défendre son intégrité territoriale avec la même clarté et le même sens de l’engagement responsable et du travail sérieux, tant sur le plan onusien qu’au niveau interne. Il a par ailleurs souligné que la décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle africaine a été motivée par l’adhésion à la dynamique de développement à l’œuvre dans le continent.

1-  Maroc-Algérie : La désunion maghrébine montrée du doigt

 Le Souverain déplore l’état de division et de discorde qui sévit au sein de l’espace maghrébin, soulignant qu’il va à l’encontre des liens de fraternité entre les peuples de la région.

 S.M. le Roi rappelle l’appui apporté par le Royaume à la Révolution algérienne et la contribution de cet appui au renforcement des relations entre le Trône marocain et la Résistance algérienne.

 S.M. le Roi souligne que l’intérêt des peuples maghrébins réside dans leur unité, leur complémentarité et leur intégration.

 Le Souverain déclare la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement des relations.

2- Maroc Algérie : Une démarche constructive pour surmonter les différends

 S.M. le Roi propose à l’Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation, précisant que le niveau de représentation au sein de cette structure, son format et sa nature sont à convenir d’un commun accord.

 Le mécanisme proposé devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert.

 Selon S.M. le Roi, ce mécanisme pourra constituer le cadre pratique d’une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb.

3-  Retour à l’Union africaine : Contribuer à la dynamique de développement du continent

S.M. le Roi affirme que le retour du Maroc à l’Union n’avait pas uniquement pour but de plaider la cause du Sahara marocain, étant donné que la plupart des États africains partagent la position du Maroc.

 Il précise que le retour du Maroc à sa famille institutionnelle a été motivé par la volonté d’adhérer à la dynamique de développement à l’œuvre dans le continent et par le souci de relever les multiples défis auxquels ce dernier est confronté.

 Le Souverain se félicite des résolutions du dernier Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui s’est tenu à Nouakchott, car elles sont en accord avec les positions et les principes internationaux pertinents.

 Il affirme que le Maroc s’emploiera à développer des partenariats économiques efficients, générateurs de richesse, avec différents pays et divers groupements économiques, mais sans faire de concessions sur son intégrité territoriale. Ces partenariats doivent être bénéfiques et, au premier chef, à la population du Sahara marocain, en ayant un impact positif sur leurs conditions de vie.

4-  Processus de règlement politique du différend autour du Sahara marocain : Les points sur les «i»

 Le Souverain insiste sur le respect des principes et des référentiels immuables qui constituent le fondement de la position marocaine, tels que définis dans le Discours à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte.

 S.M. le Roi rappelle la disposition du Maroc à collaborer sincèrement avec Monsieur le Secrétaire général des Nations unies, et à soutenir les efforts de son Envoyé personnel pour poser les jalons d’un processus politique sérieux et crédible.

 Le Souverain précise que Le Maroc est fermement persuadé de la nécessité que les Nations unies tirent parti des leçons et des expériences du passé et évitent notamment les blocages et les insuffisances qui ont entaché le «Processus de Manhasset».

 S.M. le Roi affirme que le Maroc ne ménagera aucun effort pour assurer le développement de nos provinces du Sud, dans le cadre du nouveau modèle de développement. Le but étant de faire du Sahara un trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine.

5- Parachèvement de l’intégrité territoriale : De l’ambition et de la clarté d’esprit

S.M. le Roi affirme que la lutte pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du pays s’est caractérisé par une parfaite symbiose entre le Trône et le peuple et par sa nature pacifique ayant conduit à la récupération progressive de nos provinces du Sud.

 Il explique que le recouvrement de Tarfaya et la récupération de Sidi Ifni et de Oued Eddahab constituent l’occasion, pour le peuple marocain entier et pour les tribus sahraouies en particulier, de manifester une unanimité sans précédent dans leur attachement à la marocanité du Sahara.

Le Souverain réitère la détermination du Royaume à défendre son intégrité territoriale avec la même clarté d’esprit et la même ambition, mu par le même sens de l’engagement responsable et du travail sérieux, tant sur le plan onusien qu’au niveau interne. □

P.J.Crowley, ancien sous-secrétaire d’État US en charge des Affaires publiques : La proposition de Sa Majesté le Roi «opportune» et«bienvenue». L’annonce faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le discours à la Nation, à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, de la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie est «opportune» et «bienvenue», a déclaré, mardi à MAP-Washington, PJ. Crowley, ancien sous-secrétaire d’État US en charge des Affaires publiques. «Étant donné que le Maroc et l’Algérie sont voisins, qu’ils sont confrontés à des différends complexes sans solutions faciles, la proposition du Souverain d’engager un dialogue de bonne foi est bien évidemment la bienvenue», a tenu à souligner M. Crowley, également ancien porte-parole de la diplomatie américaine. Et de faire observer, à ce propos, que «si l’Algérie répond par la réciproque, cela serait un pas significatif vers l’avant». Faisant allusion à la question du Sahara, M. Crowley a noté que les Nations unies ont joué un rôle important, «mais il revient au leadership du Maroc et de l’Algérie de s’engager dans un dialogue direct pour trouver un règlement à cette question et aux autres questions en suspens afin de pouvoir aller vers des relations normales». Dans Son discours à la Nation, Sa Majesté le Roi avait déclaré : «C’est, donc, en toute clarté et en toute responsabilité que Je déclare aujourd’hui  la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations». 

Mohamed Benhamou : «Le discours de Sa Majesté le Roi s’appuie sur des fondamentaux et des principes clairs»                                                                   Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche verte est porteur de messages forts et s’appuie sur des fondamentaux et des principes clairs, a affirmé Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES). Le Souverain a mis l’accent sur «la réalité que vit le Maghreb aujourd’hui, celle d’un espace maghrébin éclaté qui ne correspond pas aux aspirations du peuple du Maghreb qui a toujours milité et aspiré pour une unité maghrébine et un destin commun»,a souligné M. Benhamou, dans une déclaration à la MAP, relevant que S.M. le Roi a pointé du doigt cette réalité du déchirement entre les nombreuses familles marocaines et algériennes liées par des liens de sang et de parenté qui vivent de part et d’autre des frontières des deux pays. Le Souverain a rappelé qu’il n’a  cessé d’appeler à l’ouverture des frontières et à la normalisation des relations avec l’Algérie, a-t-il dit, signalant que Sa Majesté le Roi a assuré qu’il n’y a pas besoin d’une tierce partie entre les deux pays. Dans ce sens, a ajouté M.Benhamou, le Souverain a affirmé que le Maroc était prêt pour un dialogue direct avec l’Algérie en vue d’analyser, discuter et dépasser tous les différends, d’où la proposition Royale de créer un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. Le Maroc reste ouvert à toutes les propositions et les initiatives de l’Algérie en vue de dépasser tous les obstacles qui se dressent face à une relation normale, de bon voisinage. 

Le ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert : S.M. le Roi a prononcé un discours «fort et historique» tendant la main à l’Algérie.         Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcé, à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, un discours «fort et historique» et a tendu la main à l’Algérie, faisant ainsi un «pas en avant qui va dans la bonne direction», a affirmé, mercredi à Tanger, le ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, Luís Filipe Lopes Tavares. Le discours Royal contient «des propos historiques, des mots trèsforts», a déclaré M. Tavares à la MAP, en marge de la MeDaysECOWAS Initiative, qui se tient du 7 au 10 novembre dans la ville du Détroit, ajoutant que le Souverain «a tendu la main à l’Algérie en parlant en tant que visionnaire, avec beaucoup de cœur et de sincérité». «Le Roi a fait un pas en avant, un geste fort, et qui va, à notre avis, dans la bonne direction pour rapprocher les deux pays», a souligné le ministre cap-verdien, estimant qu’il s’agit là d’une «opportunité à saisir». «Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, est un homme dont j’apprécie, en tant que ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, la droiture et la volonté de moderniser son pays», a encore dit M. Tavares. S’arrêtant sur la candidature du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le responsable cap-verdien a assuré que le Maroc constitue un partenaire «sûr et de confiance» pour faire de la Cédéao une«zone de croissance, de paix et de tranquillité», assurant que «le Maroc est un plus pour cette intégration régionale que nous souhaitons tous». 

 

08.11.2018

  Appel royal à un dialogue direct et franc avec l’Algérie

SM le Roi Mohammed VI s’est adressé à la Nation à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte

Très attendu, le discours royal prononcé à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte fera date. Ainsi la question du Sahara était très présente mais également les relations bilatérales avec l’Algérie. Le discours royal a été marqué par une invitation au voisin de l’Est au dialogue. «L’approche qui est Nôtre, dans la gestion des grandes affaires du pays, repose sur le travail sérieux et le sens de la responsabilité sur le plan interne, et sur les principes de clarté et d’ambition qui orientent notre politique extérieure.

Ces fondements ont constamment sous-tendu notre action; ils ont toujours inspiré nos prises de position et nos réactions à l’égard de tous, plus particulièrement de nos frères, nos amis, nos voisins», a dit le Souverain. Et de poursuivre : «A cet égard, Je voudrais revenir sur l’état de division et de discorde qui sévit actuellement au sein de l’espace maghrébin. Il s’inscrit en opposition flagrante et insensée avec ce qui unit nos peuples :
des liens de fraternité, une identité de religion, de langue et d’histoire, un destin commun. Cet état contraste avec l’ambition de concrétiser l’idéal unitaire maghrébin, qui animait la génération de la Libération et de l’Indépendance, ambition qui s’est incarnée en 1958 par la Conférence de Tanger, dont nous célébrons le soixantième anniversaire». SM le Roi a également rappelé que «l’appui apporté par le Royaume à la Révolution algérienne avait contribué à renforcer les relations entre le Trône marocain et la Résistance algérienne» expliquant que cet apport avait également été «un élément fondateur de la conscience et de l’action politique maghrébine commune». «Néanmoins, nous devons faire preuve de réalisme et convenir que les relations entre nos deux pays échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable.

Dieu m’est témoin que depuis Mon accession au Trône, J’ai appelé avec sincérité et bonne foi à l’ouverture des frontières entre les deux pays, à la normalisation des relations maroco-algériennes», a affirmé le Souverain. Et d’ajouter : «C’est, donc, en toute clarté et en toute responsabilité que Je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations.

A cet effet, Je propose à nos frères en Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord». Le Souverain a insisté sur le fait que «le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères». Concrètement, le Souverain a fait savoir que «ce mécanisme devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi,sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert».□ Mohamed Badrane,

19 Novembre 2018

           MAIN TENDUE À L’ALGÉRIE

L’initiative royale pour un dialogue direct et franc avec l’Algérie recueille les suffrages à l’international, en attendant que la voisine de l’Est accepte d’entendre raison.

Le régime algérien semble au pied du mur. Il ne s’attendait sans doute pas à la proposition du roi Mohammed VI, formulée dans le discours de la Marche verte du 6 novembre 2018, de créer un mécanisme politique  conjoint de dialogue et de concertation. Le Souverain avait, pour rappel, fait part de la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie et son ouverture à d’éventuelles  propositions et initiatives de la part de la voisine de l’Est pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays.

Isolement international
«Nous devons faire preuve de réalisme et convenir que les relations entre nos deux pays échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable,» avait-il regretté. Or si, depuis lors, les réactions ont fusé à l’international -le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a notamment déclaré le lendemain du discours, mercredi 7 novembre, qu’il «a toujours été favorable à un dialogue renforcé entre le Maroc et l’Algérie»-, Alger garde pour l’instant un silence incompréhensible.

Tout au plus a-t-elle mobilisé sa presse pour minimiser l’ouverture amorcée par le roi Mohammed VI. Une «source autorisée », citée par le journal électronique Tout sur l’Algérie, a notamment qualifié la proposition royale de «non-événement». «Cette offre douteuse dans sa forme et suspecte de par son contenu (…) ne mérite pas de réponse formelle,» a déclaré cette source, sans depuis lors que cette phrase soit démentie par les autorités algériennes, ce qui la rend vraisemblable. Il ne faut pour autant pas y voir un signe de force, puisque la capitale algérienne se trouve de plus en plus isolée sur la scène internationale, où seuls des régimes datant de la guerre froide à l’instar de Cuba continuent encore d’appuyer la thèse algérienne d’une séparation du Sahara marocain.

Au niveau de l’ONU notamment, les responsables accordent de plus en plus de crédit au Maroc et notamment à son initiative du 11 avril 2007 pour la négociation d’un statut d’autonomie dans les régions concernées, qualifiée notamment par le Conseil de sécurité lui-même de «sérieuse » et de «crédible». Ils ont même fait un important pas en faveur du Royaume le 31 octobre 2018, en  reconnaissant enfin l’Algérie comme partie prenante du conflit autour du Sahara marocain, alors que la voisine de l’Est se bornait depuis plus de 43 ans à nier toute implication de sa part.

Douloureuse” situation
C’est à ce titre que celle-ci sera d’ailleurs présente à la table ronde des 5 et 6 décembre 2018 dans la ville de Genève, en Suisse, avec le Maroc, le mouvement séparatiste du Front Polisario et également la Mauritanie. Elle ne pouvait pas faire défaut à l’invitation que lui avait adressée le 28 septembre l’envoyé personnel de M. Guterres au Sahara marocain, en l’occurrence l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien président allemand Horst Köhler, au risque que sa mauvaise foi apparaisse au grand jour de la communauté internationale et que cela lui vaille d’être mise au ban.

Selon le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Taïeb Baccouche, la mise en place d’un mécanisme conjoint entre le Maroc et l’Algérie serait de nature à constituer «une étape importante dans la marche de l’Union, ainsi que pour réaliser les aspirations de ses peuples.» «Les frères algériens vont répondre favorablement à cette initiative,» espère-t-il. Même son de cloche de la part du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abbassi. Ce dernier, dans des déclarations aux médias en marge du sommet bancaire maghrébin ouvert le 7 novembre dans la ville de Gammarth, dans la banlieue tunisoise, a salué l’initiative du roi Mohammed VI tout en qualifiant de «douloureuse» l’actuelle situation du Maghreb, qui selon lui dispose d’énormes potentialités économiques et naturelles mais où le commerce interrégional représente seulement environ 3% du total du commerce extérieur des pays de la région, ce qui provoquerait des pertes annuelles de 1% du produit intérieur brut (PIB) pour chacun de ces pays.

Règlement des différends
Au niveau arabe, la Ligue des États arabes a mis l’accent sur le rôle important selon elle du Maroc et de l’Algérie dans l’action arabe commune, ce qui nécessiterait d’accueillir favorablement toute initiative visant à rapprocher les points de vue des deux parties. Cette position semble refléter celle de beaucoup de pays arabes. Le Qatar a notamment salué «le début d’un dialogue constructif et fructueux». Qualifiant l’initiative royale de«sage», le Bahreïn a, lui, considéré que celle-ci reflète l’engagement du Roi en faveur du dialogue et des relations fraternelles entre le Maroc et l’Algérie, «et ce dans le but de renforcer et d’élargir davantage la coopération au profit des deux peuples frères», et qu’un éventuel cadre de concertation permettrait «de dépasser les obstacles qui entravent le développement des relations entre les deux pays et l’investissement de leurs capacités au service des intérêts des États du Maghreb arabe et de l’action arabe commune.» Oman s’est, pour sa part, félicité de l’appel du roi Mohammed VI au dialogue avec l’Algérie et au règlement des différends entre les deux pays pour renforcer la sécurité et la stabilité au sein de l’UMA. Le Koweït a également tenu une position similaire.

Ailleurs, l’Union européenne (UE), qui a expliqué avoir «suivi avec intérêt» le discours de la Marche verte, a indiqué que «toute initiative constructive susceptible de contribuer à la bonne coopération dans la région du Maghreb est la bienvenue». Le ministre des Affaires étrangères espagnol, Josep Borrell, est même allé jusqu’à qualifier l’initiative royale de «grande nouvelle». Il considère que celle-ci peut «renforcer la relation et l’intégration régionale entre deux pays aussi importants qui sont voisins, amis et partenaires stratégiques de l’Espagne». Les Pays-Bas ont, pour leur part, estimé que «le renforcement des liens entre le Maroc et l’Algérie est dans l’intérêt de l’Europe».Reste maintenant à l’Algérie d’entendre raison. □

2  Commentaires (lecteurs) 

NajibGhernati  Mohamed6 est un homme d’État dont le verbe dépasse le conflit du Sahara.Il n’a comme objectif que de vivre en paix avec son premier voisin, l’Algérie et tous les autres pays épris de paix et de liberté.Puisse le Tout Puissant lui venir en aide et de faire que la Vérité l’emporte définitivement sur l’erreur et la convoitise des perdants. Puisse enfin que la paix des esprits soit au dessus des esprits malveillants. Amine.

RabahBenmana Le discours à la nation du souverain marocain contraste fortement avec le ton adopté ces dernières années par Rabat vis-à-vis de l’Algérie. Au mois de mai dernier, le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita, n’a pas hésité à provoquer une crise diplomatique avec l’Algérie en l’accusant de fermer les yeux sur un supposé approvisionnement en armes sur son sol au Front Polisario par l’Iran, via le Hezbollah libanais. Il y a quelques jours, le même ministre marocain s’est rendu à Nouakchott, en Mauritanie, à l’issue de la première foire commerciale algérienne qui a été couronnée de succès.
 des relations commerciales et économiques entre Alger et Nouakchott n’a pas été, visiblement, apprécié à Rabat qui craint une présence de plus en plus marquée des opérateurs et investisseurs algériens sur le marché mauritanien et, au-delà,vers l’Afrique. «Last but not least», la dernière visite d’une délégation gouvernementale algérienne à Rabat, qui devait en juin 2005 aborder tous les dossiers des relations bilatérales, avait été annulée par le Maroc, qui l’a qualifiée d’ «inopportune». Du reste, les volte-face du Maroc à l’égard de l’Algérie sont connues. Alors, quel crédit accorder à la «énième» «initiative»du roi ?

26.11.2018

   Initiative Royale pour l’établissement d’un Mécanisme politique bilatéral de dialogue et de concertation.

Le Royaume du Maroc réitère sa demande aux autorités algériennes de faire connaître, officiellement, leur réaction

Le Royaume du Maroc réitère sa demande aux autorités algériennes de faire connaître, officiellement, leur réaction

Le Maroc reste «ouvert et optimiste» quant au futur des relations avec l’Algérie et réitère sa demande aux autorités algériennes de faire connaître, officiellement, leur réaction à l’endroit de l’Initiative Royale pour l’établissement d’un Mécanisme politique bilatéral de dialogue et de concertation, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Voici le texte intégral de ce communiqué rendu public à l’issue d’un entretien du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, avec l’ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire à Rabat, tenu lundi au siège du ministère.
«1. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Nasser Bourita, s’est entretenu, cejour, au siège du ministère, avec l’ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire à Rabat.
2. Cette rencontre intervient après plusieurs démarches, formelles et informelles, entreprises vainement, dix jours durant, afin d’établir un contact avec les autorités algériennes à un niveau ministériel. 
3. Au cours de l’entrevue avec l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, le ministre a réitéré le souhait du Royaume du Maroc de connaître la réaction officielle des autorités algériennes à l’Initiative d’établissement d’un Mécanisme politique de dialogue et de concertation avec l’Algérie, annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, le 6 novembre dernier.
4. Cette Initiative Royale – qui a été saluée par un grand nombre de pays et d’organisations régionales et internationales – procède d’une volonté sincère de créer un cadre de dialogue bilatéral direct et sans exclusive, pour aplanir tous les différends entre les deux pays, relancer leur coopération et se concerter sur les défis régionaux et transnationaux.
5. Comme l’a souligné Sa Majesté le Roi, Que Dieu L’assiste, le Royaume demeure ouvert et attentif à toutes propositions de l’Algérie concernant le niveau, les déclinaisons, l’ordre du jour, les modalités et le rythme de ce dialogue bilatéral.
6. Par ailleurs, le Maroc a pris note de la lettre du Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, en date du 23 novembre, informant des demandes tunisienne et algérienne appelant àla tenue d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA. À cet égard, M. Bourita a précisé ce qui suit :
• La demande algérienne est sans rapport avec l’Initiative Royale. Celle-ci est purement bilatérale, alors quela démarche algérienne s’inscrit dans le cadre de la relance de la construction régionale.
• L’état de léthargie que connaît l’UMA, depuis des années, est essentiellement dû à la nature anormale des relations maroco-algériennes, lesquelles ne peuvent être traitées que dans le cadre d’un dialogue bilatéral, direct et sans intermédiaires.
• D’ailleurs, l’UMA et ses États membres n’ont eu de cesse d’appeler, jusqu’à la semaine dernière, à un dialogue maroco-algérien afin de transcender leurs divergences dans un esprit de bon voisinage et d’aspiration commune à s’élever au niveau des attentes des cinq peuples maghrébins frères.
• Le Maroc n’a pas d’objection de principe quant à la tenue d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA. Le Royaume a, d’ailleurs, réagi de manière constructive à la proposition formulée par la Tunisie pour tenir une retraite des cinq ministres maghrébins des Affaires étrangères. Néanmoins, le Maroc ne peut que douter que cette 35e réunion ministérielle puisse parvenir à des résultats tangibles,différents des 34 précédentes, en l’absence d’une bonne préparation et d’un dialogue direct responsable entre deux États membres de l’UMA.
7. Tout en restant attaché à une relance de la construction maghrébine sur des bases saines et solides, le Royaume du Maroc réitère sa demande aux autorités algériennes de faire connaître, officiellement, leur réaction à l’endroit de l’Initiative Royale pour l’établissement d’un Mécanisme politique bilatéral de dialogue et de concertation.
8. Le Maroc ne peut que regretter que cette invitation n’ait pas encore connu la réaction escomptée, alors même qu’elle a toujours été demandée par l’Algérie elle-même. Malgré ce constat, le Royaume reste ouvert et optimiste quant au futur des relations entre les deux pays frères. Au moment où les autres formules (cadre régional,intermédiaires…) se sont révélées infructueuses, le Maroc espère toujours que les contacts humains directs sauront apporter la réponse appropriée aux divergences bilatérales.» 

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