Les fortes pluies de mousson au Bangladesh ont inondé le camp de Cox’s Bazar, qui abrite plus de 900 000 réfugiés rohingyas, détruisant quelque 273 abris et blessant 11 personnes, a indiqué vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). L’immense camp de réfugiés a été frappé par trois jours de pluie incessante et d’autres pluies diluviennes sont attendues tout au long de la semaine prochaine.
Des volontaires réfugiés formés par le HCR et ses partenaires ont travaillé toute la nuit de mercredi à jeudi, sous une pluie battante, pour aider les familles dans le besoin. Dans certains cas, il s’agissait de sauver des réfugiés des abris détruits par les 26 glissements de terrain signalés.
Environ 2.137 personnes ont été déplacées, soit parce que leurs abris ont subi des dégâts importants, soit par mesure de précaution, et des fournitures d’urgence sont distribuées pour aider à reconstruire, réparer et renforcer les abris endommagés.
Les préparatifs pour la saison de la mousson à Cox’s Bazar comprennent la construction d’ouvrages de retenue sur les flancs des collines, l’installation d’un système de drainage et la construction de routes et de ponts. Des réservoirs ont également été construits pour retenir les pluies de mousson et stabiliser l’approvisionnement en eau.
Depuis janvier, quelque 21.000 réfugiés ont été employés chaque mois par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) dans le cadre d’un programme de travail contre rémunération, pour contribuer à la réduction des risques de catastrophe et à des travaux d’ingénierie destinés à rendre les camps plus sûrs, notamment la stabilisation des pentes.
La situation au Cox’s Bazar « reste critique »
Lors d’une conférence de presse à l’Office des Nations Unies à Genève vendredi, le porte-parole du PAM, Hervé Verhoosel, a déclaré que cette année, les agences onusiennes et les ONG achèveront les travaux de reboisement sur plus de 200 hectares des camps, ce qui permettra de stabiliser les terres et de réduire le risque de glissement de terrain. Le PAM oeuvre pour environ 40 % du reboisement, avec l’aide technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Sans l’appui continu de la communauté internationale, la situation de ces réfugiés deviendrait de plus en plus difficile – Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM
Les stocks alimentaires de milliers de réfugiés de Cox’s Bazar ont été endommagés par les inondations, a déclaré M. Verhoosel. Le PAM a fourni à 4.889 personnes des biscuits à haute valeur énergétique et des repas chauds, et il dispose de fournitures suffisantes pour nourrir plus de 160.000 personnes en cas d’urgence.
Le PAM souligne que près de deux ans après l’afflux de Rohingyas au Bangladesh en 2017, la situation reste critique. Les réfugiés restent très vulnérables à l’insécurité alimentaire et la situation se détériorerait rapidement si l’aide humanitaire devait cesser ou diminuer.
« Il en coûte 24 millions de dollars par mois au PAM pour nourrir près de 900.000 réfugiés et sans l’appui continu de la communauté internationale, la situation de ces réfugiés deviendrait de plus en plus difficile », a prévenu M. Verhoosel.
Photo mise en avant : Crédit photo/PAM/Gemma SnowdonLes camps de réfugiés de Cox’s Bazar se sont transformés en boue après les pluies, et certaines zones ont été complètement inondées.