Dans un communiqué dont Sputnik s’est procuré une copie, le ministère algérien de la Défense nationale (MDN) annonce la saisie de plus de 700 kilogrammes de résine de cannabis à la frontière avec le Maroc.
«Des garde-frontières ont saisi le 02 février 2020 lors d’une opération de recherche et de fouille près de la commune de Djenine Bourezg, wilaya de Nâama [à la frontière avec le Maroc, ndlr], une grande quantité de kif traité s’élevant à sept quintaux et 22,5 kilogrammes», indique la note.
D’autres saisies
Par ailleurs, dans un autre communiqué dont Sputnik a également reçu une copie, le MDN annonce la saisie par les unités de la gendarmerie nationale de plus d’une tonne et demie de résine de cannabis dans nord-ouest du pays, à la frontière avec le Maroc.
Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée […] des éléments de la gendarmerie nationale ont saisi dimanche 12 janvier lors d’une opération de fouille et de ratissage dans la localité de Hassi El-Mrir, commune de Sfissifa, wilaya de Nâama […], une grande quantité de résine de cannabis […] s’élevant à 15 quintaux et 66 kilogrammes», informe la note du MDN.
Le 30 décembre, des unités de l’armée algérienne avaient déjà saisi 1,25 tonne de résine de cannabis dans la région de Béchar, près de la frontière avec le Maroc, annonçait un bulletin du ministère de la Défense nationale, dont Sputnik a eu une copie.
Ainsi, en moins d’un mois, l’Algérie a saisi plus de trois tonnes et demi de cette drogue en provenance du Maroc.
Un dispositif à la frontière avec le Maroc
Grâce au dispositif de sécurité déployé par l’Algérie le long de la frontière ouest avec le Maroc, le trafic de résine de cannabis a baissé de 45% en 2017, a déclaré en janvier 2019 le commandant Lotfi Guerfi, chef de la section de lutte contre le trafic de stupéfiants de la gendarmerie nationale algérienne. Le responsable s’est exprimé lors d’un entretien au site d’information algérien Sud Horizons, affirmant que malgré ce résultat, les quantités qui transitent restent importantes.
S’exprimant sur les raisons qui font que les quantités de drogue qui passent par la frontière ouest du pays demeurent importantes, M.Guerfi rappelle qu’«il faut savoir que l’Algérie a une position géographique qui lui confère le caractère de carrefour ouvert sur l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient».
«Elle constitue ainsi un espace de transit privilégié pour les filières de drogue compte tenu aussi de l’immensité du territoire, l’étendue de ses frontières terrestres et maritimes et de la proximité des zones de culture du cannabis», précise-t-il.
Le problème des flux de drogue envenime des relations déjà compliquées entre l’Algérie et le Maroc. La frontière qui court sur près de 1.500 kilomètres entre les deux pays, officiellement fermée depuis 1994, est connue pour être une passoire que traversent facilement de nombreux contrebandiers. Selon les autorités algériennes, plus de 500 tonnes de résine de cannabis ont été saisies entre 2010 et 2016.