L’Ambassadeur de France au Liban Bruno Foucher a indiqué que tous les voyants de l’économie réelle sont au rouge au Liban. Le diplomate s’est ainsi exprimé sur Twitter à l’issue d’une réunion avec des représentants des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de la distribution.
Entretien avec des représentants de l’économie réelle …hôtellerie-restauration et retails – tous les voyants au rouge ! De l’action et des réformes et moins de blabla politique… #liban #lebanon pic.twitter.com/GPefSR3oQm
— Bruno Foucher (@B_Foucher) July 4, 2020
Pour rappel, ces secteurs d’activité sont largement impactés par la crise économique que traverse le Liban. Dès novembre 2019, le Syndicat des Propriétaires de restaurants avait indiqué que plus de 265 établissements ont dû fermer leurs portes au cours des 2 derniers mois. Ils avaient également indiqué s’attendre à la fermeture de 200 établissements pour le mois de novembre, portant le total à 465 fermetures. La situation s’est encore aggravée depuis, notamment en raison des mesures visant à contenir une potentielle épidémie du coronavirus COVID19 au Liban. Les fermetures se sont multipliées ces derniers mois, alors que le Liban s’enfonce encore plus dans la crise économique, faute de la mise en place des réformes nécessaires à l’obtention tant de l’aide du Fonds Monétaire International, alors que les négociations sont pour l’heure suspendues dans l’attente d’une unicité des chiffrages des pertes du secteur financier sur fond de divergences entre gouvernement – dont les chiffres sont estimés être proches de la réalité par le FMI – et le parlement dont un certain nombre de députés sont également actionnaires de banques. Selon certains rapports, la récession économique devrait ainsi atteindre – 14% en 2020, une récession d’une ampleur jamais connue au Liban.
Quel système politique pour le Liban ?
Par Samy Chaiban – 27 mai 2020
À l’occasion du fitr, le mufti jaafari, Cheikh Ahmad Kabalan a sonné, lors de sa prêche, le glas du système politique du Liban. “Le système politique du Liban est obsolète. L’entente entre les présidents Bechara Khoury et Riad Solh ne tient plus”, a-t-il martelé. Quel système politique préconise-t-il pour le Liban? Les discours hebdomadaires du Guide Suprême de la République, Sayed Nasrallah, sont-ils le prélude du nouveau système politique du Liban? On aurait, comme c’est le cas actuellement, un semblant de système politique avec les trois présidences et un Guide Suprême qui décide de tout sans recourir à qui que ce soit et sans aucun respect d’une constitution moribonde. Il décide de pousser tout le monde à se ranger sur l’axe de la Résistance et sur l’Orient ayant à sa tête la Chine. Tout ce beau monde aura pour ennemi tout ce qui a rapport à l’Occident ayant à sa tête les États-Unis. C’est le rêve de la composante chiite du Liban. Si elle réussit à convaincre leurs concitoyens d’une façon pacifique, ce sera tant mieux. Sinon elle leur fera peur grâce aux armes qu’elle détient. S’il le faut, elle se servira de ses armes pour défendre la Résistance contre ses détracteurs et les “alliés ” d’Israël. Les autres composantes de la société libanaise se laisseront-elles faire? J’en doute. Il se pourrait qu’elles prennent les armes pour s’opposer au projet de la communauté chiite. Ce serait un nouveau conflit intercommunautaire qui se terminerait par un Congrès qui se réunirait sous l’égide de L’ONU pour trouver une solution à ce casse-tête qu’est le Liban. La solution serait soit un retour au système Bechara Khoury-Riad Solh avec respect total de l’actuelle constitution libanaise soit un système fédéral pour un nouveau Liban soit une partition pure et simple de mon pays. Ce qui est étonnant, c’est que certains “responsables” refusent d’entendre parler du système fédéral qui, à leur avis, ferait le jeu d’Israël. Et ils ne font rien pour rassurer leurs concitoyens et les empêcher d’avoir pour ultime recours soit l’adoption du système fédéral soit pire encore celle de la partition du pays. Messieurs les “responsables” du Liban, les gens en ont marre de vos prises de position favorables à votre maintien au pouvoir. Les gens ont faim. Ils veulent vivre en paix. Ils n’ont que faire de vos calculs mesquins qui ne leur apportent que malheur et famine. Il n’est pas trop tard de vous calmer et de travailler pour le bien-être de vos concitoyens.